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La carrière

L’étonnement et le plaisir ne font que croître …..

Cette journée de vendredi est certainement le summum de cette visite de l’île de Pâques.

Tout d’abord, nous visitons la carrière où ils étaient fabriqués. EPOUSTOUFLANT !!!!! Elle est située sur les flancs et dans le cratère d’un volcan dont la pierre assez tendre permettait d’être travaillée. Comme l’activité a cessé brutalement, il y a des dizaines de moai disséminés partout, en attente de livraison …

04-en quantité 01-sur les flancs du volcans, premiers moai 02-moai tombé, taille moyenne 03-têtes qui émergent

De plus, la terre a fini par s’écouler des flancs de ce volcan, ce qui fait que l’on ne voit que des têtes émergeant de l’herbe. Mais ces moai sont entiers et debout ! leur corps est simplement sous terre, les archéologues l’ont prouvé avec certains qu’ils ont dégagés. On sait que la tête faisait un tiers de la longueur totale.

05-belle allure
07-taille = têteX3 08-encore un beau

Ils ont également  prouvé que pour les livrer, ils utilisaient la technique du déplacement d’un frigo, c’est à dire qu’après les avoir sortis de la carrière, puis dressés verticalement, ils les laissaient debout et les faisaient pivoter sur les « coins ».

Ce qui fait que tout autour et ailleurs dans l’île, on en voit souvent face contre terre : ce sont ceux qui se sont renversés et qu’on n’a pas pu relever ….. il paraît qu’un sur trois arrivait à bon port ….. J’imagine la tête des sculpteurs quand on leur annonçait « il est tombé » …….

Sachant qu’au fil des ans ils en construisaient de plus en plus grands, cela devenait presque impossible de les déplacer !  Le plus grand arrivé à bon port mesure environ 10 m de long, 12 m avec son chapeau, pesant 8 tonnes.

Parmi les curiosités vues sur les flancs de la carrière, on peut citer un moai femme, sur laquelle est sculpté un navire avec ses 3 mats, retraçant certainement la venue d’un bateau espagnol.

Femme avec bateau
Femme avec bateau
Bateau
Bateau

Un autre, unique en son genre est à genoux, avec donc des jambes et des fesses, mais aussi une tête ronde et de petites oreilles. Tous ceux ayant des têtes rondes sont plus anciens que ceux qu’on a vu redressés sur les promontoires.

17-au loin, le site de 15 moai 16-à genoux

Sur les flancs même du volcan, on en a vu des très grands, inachevés et encore incorporés dans le rocher. Le plus grand fait 21 m de long. En général, ils en démarrent deux tête bêche ce qui donne moins de travail pour les séparer de la paroi ….

10-le plus grand, il aurait fait 21m de haut 11- vu de loin, dans le rocher 09-moai derrière JL à droite, non détaché

Dans le cratère, de plus petits, dans la même position et surtout un superbe lac où viennent boire des chevaux.

18-le lac du cratère

Depuis les hauteurs du volcan/carrière, on aperçoit le site suivant les 15 moai de l’Ahu Tongariki. C’est le plus grand de l’île de par son nombre de monolithes. Ils sont posés sur une plate-forme de 120 m de long.

20-tongariki 19-le site de Tongariki 21-détail Tongariki

J’ai oublié de vous dire que tous les sites où les moai sont debout sont des sites restaurés par des groupes de scientifiques étrangers, financés par des mécènes …. Suédois, japonais pour la plupart. Sur ce même site, dédié à la mer, on voit de gros blocs de pierre affleurant le sol, ornés de pétroglyphes représentant entre autre une tortue, un poisson, un bel homme-oiseau, des bateaux, ….beaucoup sont en assez mauvais état.

23-tortue
Tortue
22-symbole rongo rongo
Symbole rongo rongo

Nous sommes rentrés sur les rotules comme on dit, ayant vraiment beaucoup marché mais avec beaucoup de très beaux souvenirs. Fort heureusement, il y a quelques restaurants de très bonne qualité où nous nous requinquons de poissons et fruits de mer, arrosés d’un bon vin ou d’une bière locale, tous les soirs pour être d’attaque le lendemain.

Il est vrai que le lendemain samedi, nous avons été plus cool ….

Musée archéologique le matin où nous avons découvert que tous ces moai avaient les orbites des yeux faits d’une partie en corail blanc et la pupille en obsidienne ou en roche noire.

Puis un autre site de pétroglyphes avec un superbe poulpe, un poisson et un requin encore bien marqués.

Et pour finir la journée, un site superbe sur la plage d’Anakena, au nord de l’île, plage de sable blanc où nous avons pu voir encore un site partiellement restauré de 7 moai mais avec chapeaux pour certains. Avec les palmiers et la mer en toile de fond, encore de très belles photos.

33-dos gravés 31- au loin, le site d'Anakena 32- ils étaient sept

Nous n’avons pu résister, dans ce cadre magnifique, à nous baigner dans cet océan immense dont les eaux sont d’un superbe bleu turquoise et surtout, d’une température fort agréable !37-en ville

Les moai

Nous passons maintenant à la vitesse supérieure mais tout d’abord quelques explications.

L’île était partagée comme un « camembert » entre les 20 clans y habitant. De cette façon, chacun possédait un bout de littoral. Les moai érigés en bord de mer représentaient les ancêtres et ils étaient plus ou moins nombreux en fonction de l’importance du clan. Ils étaient toujours tournés vers l’intérieur des terres, c’est à dire dirigés vers les villages.

03a-site de Akivi

Tribu des longues oreilles
Tribu des longues oreilles

Le prochain beau site visité se nomme Ahu Akivi. Ahu est le nom donné à la plate forme sur laquelle reposent les moai, elle a toujours une forme ovale. Ce site a deux particularités : c’est le seul à être érigé dans les terres et les moai au nombre de 7 sont tournés vers la mer ….. La tradition orale dit qu’ils représenteraient les 7 explorateurs envoyés par le roi d’un peuple polynésien qui désirait amener son peuple ici …. En tout les cas, il est orienté de façon à ce qu’au solstice d’été, le soleil se couche en touchant le moai du milieu.

Moai à 4 mains
Moai à 4 mains
Akivi avec base ovale
Akivi avec base ovale
Akivi
Akivi

Nous nous rendons ensuite à la carrière des chapeaux ou pukao, ces grosses pierres rouges sculptées à deux étages posées encore sur certains moai : c’est au fond d’un petit cône volcanique dont la roche est bien rouge ; il en traîne pas mal qui n’ont pas été utilisés, vous verrez plus loin pourquoi. Par contre, ils ne sont pas bien rouges : c’est parce que ils ont été roulés depuis la carrière et sont pleins de terre. La finition se fera sur le lieu de destination, en deux étages comme une pièce montée. Il paraît que quand ils arrivent sur place, ils auront perdu la moitié de leur taille, c’est

pourquoi ils sont si gros.

11-pukao à terre 08-carrière à pukao 10-en bord de mer

Et nous arrivons en bord de mer à divers sites non restaurés et là, tous les moai sont couchés face contre terre et leurs pukao ont roulé tout autour. Que c’est-il passé ?

11-moai renversés

C’est vers la fin du XIIème siècle que l’île connut une grande sécheresse qui rendit la vie de plus en plus difficile. Des luttes tribales se déclenchèrent et elles provoquèrent la destruction de centaines de moai. Comme les habitants avaient beau prier leurs dieux pour obtenir la pluie et de bonnes récoltes, ils perdirent leur foi en eux et les firent tomber face contre terre. C’est à cette époque que commença le culte de l’homme oiseau.

L’Ile de Pâques ou Rapa Nui


C’est l’endroit le plus isolé au monde puisqu’il est à 3790 km du Chili et à 2100 km de la première île polynésienne. L’arrivée en avion est impressionnante puisque nous volons en ligne droite depuis les côtes chiliennes, survolons très rapidement l’île pour virer à nouveau  au-dessus de la mer avant de nous y poser. Il faut dire que ses dimensions font rêver : 24 km par 12 km …heureusement qu’il existe des gps …

10-le village

On aperçoit alors, vue de haut, des collines (en fait des cônes de volcan) d’un vert franc et au sol, dans la bourgade de Hanga Roa (la seule en fait) une végétation tropicale ….

Nous logeons chez un français qui loue 3 chambres d’hôte …. et nous avons reçu un accueil des plus amicaux.

01-accueil fleuri

Dés le jour de notre arrivée, premiers émerveillements : à deux pas de notre logement, une série de moais en bord de mer va nous scotcher là pendant plus d’une heure pour y assister au coucher du soleil …

06-au coucher de soleil

quel calme, quelle sérénité, ici le tourisme est modeste car il n’y a pas de grandes structures d’accueil. Notre hôte nous signale les bons restaurants, les bons plans en général pour ne rien louper lors de nos visites .

03-site Tahai
Site Tahai

02-petit cimetière 04-au loin 05-au près

Deuxième jour et nous voilà d’attaque pour le site cérémoniel d’ Orongo : il se trouve de l’autre côté du village, sur les flancs d’un volcan , le Rano Kau à 300 m d’altitude, surplombant la mer. Quand vous verrez les images du dit volcan !…

11-devant le cratère

12-volcan rano kauCoulée lave

Coulée lave

c’était le lieu de cérémonies ayant lieu une fois par an dans un village de maisons de forme elliptique comme des coques de bateaux retournées à moitié enterrées dans la montagne avec des murs en dalles de lave. Magnifique !!!

Maisons d'orongo
Maisons d’orongoOn y entre par un tunnel

18-pétroglyphes

Maisons ovales

Maisons ovales

C’est vers le XVI ème siècle que le culte Rapa Nui qui sculptait les moais a été remplacé par celui de l’homme oiseau lié au printemps, à la fertilité et aux oiseaux migrateurs. Il reste aussi quelques pétroglyphes et peintures rupestres qui ne sont pas pour me déplaire.

Tête de moai à terre

07-peintures rapa nui
Peintures rapa nui

 

 

Sur la piste des incas…

Aujourd’hui, nous avons fait notre marché …. sur l’autoroute !

01-fruits sur autorouteC’est une autoroute car elle a 2X2 voies, des péages de temps à autres sans jamais avoir de ticket d’entrée d’ailleurs ….. et selon les régions traversées, des stands sur les bas côtés.

Tiens, des longuesanis (saucisses fumées et aromatisées pour les non-initiés …), tiens des avocats ….. tiens du fromage de chèvre …..alors là, on repère un stand au loin pour avoir le temps de ralentir, de freiner pour se garer sans danger ….. Parfois, si on se débrouille mal, il faut traverser la 4 voies …

De toutes façons, il y a aussi des carioles tirées par des chevaux, des vélos, des moissoneuses batteuses, etc ….et des chemins ou sorties de maisons qui débouchent sur l’autoroute !

Après avoir traversée la vallée centrale, fort célèbre pour ses vins mais aussi pour ses fruits et légumes, nous avons passé Santiago et nous retrouvons dans le Norte Chico. Et là, on se retrouve très vite dans des territoires semi-arides. Il y a encore quelques vallées fertiles mais elles se font rares ….

07-vallée fertile

Au fait, le fromage de chèvre n’a pas plus de goût que les autres fromages achetés au Chili !!! mais qu’est-ce qu’ils mettent dans leur lait pour obtenir ce « plastic cheese » ?

Aujourd’hui, deux renards sont venus tourner autour du 4X4 ; nous avons sacrifié un peu de notre boooooon fromage …. pour pouvoir faire de belles photos ….

05-renard

06-renards

 

Et nous voilà enfin dans le désert ! montagnes arides, cactus, poussière, le bonheur !!!!

21-bivouac09-cactus tout en bois

Nous avons commencé par une piste desservant un grand nombre de mines de cuivre, les déchets verdâtres en atteste. Des pistes dans tous les sens menant souvent à de petites mines parfois abandonnées, quelques grandes mines encore en activité ce qui fait que la piste est encore entretenue. Le paysage traversé est majestueux.

23-tronc d'araucaria silicifié 24- tronc avec traces de cuivre

08-four

Puis nous avons pris ce qui fut la  piste des Incas, celle qui vient du Machu Pichu au Pérou. Encore de beaux paysages, des montées et descentes abruptes et des cols avec des vues spectaculaires. Nous avons eu la chance de tomber sur un panneau « site archéologique » que nous ne pouvions ignorer !!! encore plus de chance car le gardien était là et vous verrez les photos, cela valait le coup. Ce sont des pétroglyphes datant de la civilisation Molle, 700 ans après JC  avant les Incas dixit le guide. Vous remarquerez aussi le chapeau du guide, typique au Chili autant porté par les hommes que les femmes.

11-pétroglyphes

19-pétroglyphes15-jour de fête 16-détail chaman

Quand nous descendons de nos montagnes, nous avons la surprise de nous retrouver dans des vallées fertiles, où poussent vignes et agrumes. Cela fait un paysage curieux, du vert frais dans la vallée surmontée de montagnes arides. Ici, c’est aussi un lieu bien connu pour la production du Pisco, boisson nationale.

22-cactus et plante parasite rouge 25-panorama

Vue sur les vignes de pisco
Vue sur les vignes de pisco

Ce soir, nous dormirons dans un petit camping au bord de la route qui devait être une piste après trois bivouacs passes au milieu de rien …. Trop de cultures partout, impossible de s’arrêter. Notre chance, c’est qu’il y a de l’eau dans la rivière pour se baigner et le camping est couvert de vignes de différentes sortes de raisin …. On fait le plein ! le dernier client date d’il y a 7 jours…

Raisin qui sèche au soleil
Raisin qui sèche au soleil
Raisin à différents stades
Raisin à différents stades

 

Les forts espagnols

Nous avons fait de la confiture de mûre !!!! éh oui, lors d’un bivouac dans la forêt, le 4X4 était cerné de grosses mûres bien juteuses, de la taille d’une cerise et non poussiéreuses… on décide d’en cueillir pour le dessert, et pourquoi pas pour le yaourt (enfin, on trouve des yaourts nature, chose presque impossible en Argentine…). Après la cueillette, on s’est retrouvés avec 2 kg de mûres… enfin, maintenant, avec 4 pots délicieux, on est pârés pour un moment, surtout qu’ici, la confiture se compose plutôt de sucre et de gélifiant !

Dans notre remontée du Chili vers Santiago, nous avons découvert l’histoire chilienne.

Tout d’abord près de la ville de Vildavia, nous avons visité les forts espagnols du XVII ème siècle qui défendaient les estuaires contre les attaques maritimes. Ce sont les plus au sud du pays car les espagnols ont été arrêtés là par les indigènes Mapuches qui ne se sont pas laissés envahir.
05-fort esp

01-fort espagnol

02-fort esp

03-fort esp

04-bébête

Plus au nord, nous sommes passés par Conception. Là, se trouve le cuirassier HUASCAR, construit en Angleterre en 1864 et acheté par l’armée péruvienne à cette époque. Lors de la guerre du Pacifique (Chili contre Pérou et Bolivie), les Chiliens l’ont abordé et pris aux Péruviens.
Ils en sont très fiers et l’exposent dans leur base navale. C’est surtout un des premiers cuirassiers et il est super bien conservé.

17- port de pêche 06-le HUASCAR 07-bac pour y monter
10-tourelle et canons 11-cabestan 12-salle machines au centre et cabines 13-salle à manger, bureau 14-cabine officier 15-sur les côtés

Carratera Australe

Nous avons vu l’Océan Pacifique et …

Nous avons fait demi-tour …

Explications : notre projet était de remonter la Carratera Australe jusqu’à Puerto Montt avant de nous rendre à Chiloé.

Pour ce faire, il y a trois ferries à prendre, dont un de 4 heures qui remonte tout un fjord, dans de superbes paysages, évidemment . Nous avons donc pris cette route, parfois goudronnée, souvent en travaux ou en tôle ondulée jusqu’à Chaiten. Là, au guichet de la compagnie qui vend les billets, on nous annonce 5 jours d’attente pour la prochaine place libre ….. une autre solution est de prendre un autre ferry, plus long qui nous mènerait directement à l’île de Chiloé, 6 jours d’attente …..

Comment éviter cette attente ?

Heureusement, nous étions fort détendus et sereins, ayant trempé dans les bains chauds des thermes de El Armarillo. ….. nous ouvrons notre carte …. Et trouvons la solution : en redescendant vers le sud de 90 km, on peut traverser les Andes, rejoindre l’Argentine et déboucher au sud de Bariloche. C’est en plein dans la région des lacs que de toutes façons nous devions visiter après Chiloé. Et de là, on pourra rejoindre Puerto Montt par la terre ferme ! Sitôt dit, sitôt fait.

1-DSC08269

En cours de route, nous trouvons le bivouac au soleil en bord de rivière pour passer la nuit, le temps c’est bien arrangé et réchauffé. Nous dînons, et au dessert, le flash :  nous avons fait le plein de fruits, légumes et laitages il y a 3 jours !!!! on sort poêle et casserole, et rebelote on a tout cuit ……

2-DSC08273 3-DSC08277 4-DSC08282

Si je ne parle plus de paysages c’est qu’ils sont très beaux tous les jours. Du côté chilien, des vallées profondes avec une végétation dense, dominées par des glaciers et du côté Argentin où nous nous retrouvons le WE du 21 février, plutôt un paysage alpin, avec ses conifères et ses lacs de montagne. On pourrait se croire en Europe …. Très touristique aussi, on n’a jamais vu autant de voitures d’un coup !!!!

C’est ainsi que nous visitons Bariloche, « petite » ville située dans un cadre magnifique et parcourons la route des 7 lacs, souvent une piste ! nous poursuivons vers le nord jusqu’à un poste  frontière dans la montagne qui nous ramène à la route des 7 lacs chiliens cette fois-ci ! Durant cette traversée des Andes, nous voyons notre première coulée de lave car nous sommes dans une zone ayant de nombreux volcans, certains encore en activité ! entre autre une photo de volcan ayant son sommet enneigé d’où s’échappent des fumeroles … qui dit volcan dit thermes, nombreux.

Volcan Lanin
Volcan Lanin
Source chaude au parc
Source chaude au parc
Chemin d'évacuation
Chemin d’évacuation
Lave au parc Lanin
Lave au parc Lanin

Nous nous arrêtons sur la piste à un petit therme/camping ayant des bassins mais aussi une rivière « tiède » …. On s’assoie dedans et on sent sous ses jambes  un délicieux courant chaud sortir du sable ….  Accompagné de bulles de gaz sentant le soufre.

Marche puis bain
Marche puis bain

Bivouac au bord d’un lac et demain, mardi 24 février, en route vers le sud pour Puerto Montt, porte d’entrée à l’île de Chiloé.

Cueva des Los Manos Pintados

Notre dernière visite argentine pour cette semaine est consacrée à la Cueva des Los Manos Pintados. Demain le 15 février, nous repassons au Chili.

03-IMGP3041 02-IMGP3042 01-paysage

Pour arriver jusqu’ici, on a parcouru environ 500 km sans bourgade aucune. Sur la carte Michelin aux 1/4000000 ils indiquent bien quelques noms que l’on croit de village, mais quand on y passe, on voit juste une maison, parfois inhabitée ! alors gare au carburant, quand on voit une station service, on s’arrête !!!!  Dans le Lonely Planet ils écrivent : « vous clignez des yeux et vous loupez la station service …. »

Ce site de peintures rupestres date de 7000 ans av JC. Comme son nom l’indique, on y voit beaucoup mais alors beaucoup de mains peintes, en noir, rouge blanc et parfois en jaune (les plus anciennes). Ce sont des mains gauches en grande majorité, il y en aurait une droite, je ne l’ai pas vue …. Pour les autres peintures, on n’a pas la richesse de ce que l’on a pu voir en Algérie, Libye ou même Australie. La raison en est fort simple, les seuls animaux qu’ils ont connu et chassé sont les guanacos et les nandous.

Guanacos et femelles

06-IMGP3011_1 11-IMGP3034 12-IMGP3037 09-toutes les couleurs 10-scene de chasse

Quelques questions maintenant à partir des photos jointes :

–          que représentent les dessins qui accompagnent les mains  ?

07-IMGP3019

–          qu’est-ce que cette photo a de spéciale ?

08-IMGP3020

Ce soir nous allons à nouveau vider le frigo, cuire ce qui peut se cuire, manger les fruits frais et le fromage !!!

Et nous voilà dimanche 15 février. Une journée de piste pour traverser la cordillère des Andes dans des paysages splendides. Des lacs, des rivières, beaucoup de guanados et nandous mais aussi des renards gris. On serpente parfois dans de petites vallées étroites, d’autres fois de grandes landes à perte de vue. On ne s’en lasse pas. Nous passons au Chili par le Paso Roballo, à seulement 715 m d’altitude !!! ça change ….. Douanier sympa, il a peu regardé.

Piste cassante tout de même et fatigante, nous y bivouaquerons avant de rejoindre la civilisation, enfin je suppose …..

On rêve tous d’aller sur la Carretera Australe …. Mais une fois qu’on y est, en venant du sud, on n’a qu ‘une envie, c’est d’en sortir !!!! c’est une piste de tôle ondulée très mauvaise, sinueuse et étroite par endroit, on ne peut donc pas rouler vite pour ne pas sentir tous ces cahots …. Ouf, voilà une visite qui va nous changer les idées : les cathédrales de marbres, sur le lac Buenos Aires.

13-lac buenos aires

L’arrivée sur ce lac est époustouflante, tant il est d’un bleu superbe. On embarque alors sur de petits canots à moteur qui nous emmènent à travers des grottes de marbre sculptées par les eaux. C’est un intermède fort agréable.

15-cath2 16-cath3 17-cath4 14-cathedrales de marbre

Torres del Paine

Nous sommes passés à Puerto Natales samedi 7 février où nous avons enfin pu changer nos sous pour des pesos chiliens, faire le plein (car depuis 70 km au nord de Ushuaia, petite piste donc plus de stations ….) et faire quelques courses  pour  3 jours seulement puisqu’on retourne après en Argentine ….

Notre première étape, après Puerto Natales, sera le Parc Torres del Paine, un parc Chilien situé entre la Cordillère des Andes et la pampa de Patagonie. D’une surface de 200.000 hectares, le parc fut créé en 1959. Il a été déclaré réserve de biosphère, en 1978, par l’UNESCO. Il tient son nom de trois formations granitiques emblématiques du parc, les Torres (Tours) del Paine, qui lui confèrent un fort attrait touristique.

6-las torres8-laguna azul

Nous aurons la chance, aujourd’hui dimanche 8 février d’arriver au lac Grey à 11 h et d’avoir 2 places sur le bateau de midi pour voir de près le glacier du même nom. Superbe, malgré le ciel un peu chargé mais avec des nuances de bleus extraordinaires, dues à la présence de bulles d’air dans les eaux du glacier.

1-glacier grey3-grey2 4-grey3

Nous passerons deux nuits dans le parc, avec des rafales de vent impressionnantes mais des paysages de toute beauté.

5-lac grey

Le temps est très changeant, les nuages s’accrochent sur les plus hauts sommets à 3850 m d’altitude,  et nous tournons autour des fameuses trois tours en attendant de voir les 3 sommets en même temps …. pas facile …. C’est au matin de la deuxième nuit que nous aurons les plus belles vues.

7-tours au soleil

Mardi  10 février, après avoir passé  trois jours très agréables au milieu d’un paysage magnifique et changeant selon les heures dans ce parc, nous quittons le Chili pour rejoindre El Calafate, en Argentine, lieu très touristique puisque c’est là que se trouve le Glacier Perito Moreno.  C’est sur la piste « route 40 », toujours la même que nous avions déjà prise tout au nord en sortant de Bolivie, que pendant l’arret de midi deux cyclistes anglais viennent frapper à notre porte, épuisés par le vent contraire et si violent ;  nous les hébergerons quelques heures avec une soupe bien chaude et du thé (of course …) pour qu’ils puissent se reposer un peu ; malheureusement pour eux, nous n’allons pas dans le même sens …

Ushuaia

Et nous voilà enfin à Ushuaia, après avoir parcouru 4240 km depuis Buenos Aires.

16-Hushuaia et bateaux croisière 13-Ushuaia1 14-Ushuaia2 15-Ushuaia3

Le plus curieux, c’est que après Rio Grande d’où j’ai envoyé les dernières news, on a commencé à voir des arbres puis des forêts entières ainsi que du relief.

04-vent

29-arbre au vent 05-paysage

On se serait presque dit dans les Alpes, avec de nombreux lacs sauf que les arbres sont des faux hêtres appelés des guindos ou Coihués de Magellan ainsi que des lengas, et qu’ils sont souvent décharnés et tordus par le vent, voir secs et envahis de plantes semi parasites appelées « lampions chinois » ou des champignons parasites appelés « le pain des indiens » ; on n’a pas essayé, n’étant pas des indiens !!!. De nombreuses tourbières également et des steppes andines.

Lengas et guindos
Lengas et guindos

En effet, nous sommes dans des vallées entourées de montagnes de 1500 m d’altitude ou moins, ayant encore quelques plaques de neige …. Ce sont bien les Andes, que nous avions rencontré pour la première fois en Colombie, en 2013 …. Et que nous avions traversé plus d’une fois …

Avant d’arriver à Ushuaia, nous avons voulu profiter d’encore un peu de tranquillité en prenant une piste plein est pour longer le Canal de Beagle sur une soixantaine de km, passant par l’Estancia Haberton datant de 1836. Nous apprenons que le canal doit son nom à Fitz Roy dont le bateau s’appelé Beagle et qui découvrit que c’était en fait un bras de mer permettant de relier les deux océans …

Nous ferons bivouac au bord de ce canal parsemé d’îles plus ou moins grandes, dans un paysage à couper le souffle. Le Chili est face à nous, de l’autre côté du canal. Hé oui, toute la partie plus au sud, jusqu’au Cap Horn, est chilienne.

12-bv dans parc Tierra del Fuego
Parc Tierra del Fuego

Nous passerons les deux premières nuits à Ushuaia dans le parc national Tierra del Fuego, l’entrée au parc donnant droit à 2 nuits gratuites de camping ; un superbe paysage fait de lacs et de cours d’eau qui se jettent dans le fameux Canal de Beagle.

11-le bout du monde 10-barrage de castors

Lieu calme et propice à la méditation, camping sommaire mais gratuit. Et nous sommes seuls !

Dans le parc, au bout d’une piste, nous sommes arrivés à la poste du bout du monde, d’où nous avons envoyé une carte à Hugo car c’est aujourd’hui qu’il à 8 ans. Espérons qu’il la recevra avant ses 9 ans !!! Enfin, le préposé dans sa cabane, quand je lui ai demandé si le courrier partirait m’a dit d’un air scandalisé : « mais je suis la poste ! ».Des cartes aussi pour les autres petits choux …. Sauf Titouan qui n’apprécierait pas encore ….

06-pêcheurs 08-poste du bout du monde 09-BBcue miniature

Nous ferons les visites classiques sur place, à savoir le musée maritime Presidio fort intéressant, où nous voyons beaucoup de maquettes de bateaux ayant traversé le canal ou s’y étant échoué.  Le musée est situé dans l’ancien pénitencier d’Ushuaia, construit par les forçats eux-même comme c’est souvent le cas dans ces lieux reculés. C’est  en 1896 qu’arrivèrent les premiers bagnards.

Sur le canal de Beagle
Sur le canal de Beagle

21-paysage

Sur lîle H
Sur lîle H

Puis ce fut le tour en bateau pour voir cormorans et otaries, ainsi qu’un petit trecking sur une des nombreuses îles. Et là, une quantité incroyable de moules qui nous tendent les bras …. J’en aurais bien mis une bonne poignée dans la poche, mais nous étions surveillés de près …. Dommage, car on a toujours autant de mal à trouver des produits de la mer frais.

Cormorans
Cormorans
Ile aux cormorans
Ile aux cormorans

Nous quittons Ushuaia pour poursuivre notre route le 5 février en fin d’après-midi, afin de se trouver un bivouac sympa au bord d’un lac. Tout au long de ce parcours austral, nous rencontrons énormément de guanacos. Mais Pourquoi sont-ils toujours  de notre côté de la barrière ? oui, je sais, l’herbe est toujours meilleur de l’autre côté …. Mais rassurez vous, ils sont capables de la sauter pour retrouver les leurs, et sans élan, on l’a vu !!!!

Une anecdote :
Depuis notre crevaison au nord de Salta l’année dernière, il nous avait été impossible de changer ce pneu irréparable en Argentine. Nous pensions le faire dés que possible au Chili. Mais Ushuaia est en zone franche. En plus, on tombe sur un vendeur Bridgestone et il a un pneu, un seul, de notre taille ! On l’achète et JL me montre une étiquette qu’il vient de décoller disant : à utiliser uniquement dans la zone douanière de Terre de Feu ….

Ben voyons …

Le long de cette remontée , nous repassons au Chili par un petit poste frontière et une piste de moyenne importance, où nous aurons l’occasion de voir des Pingouins Rey, superbes ! ils sont plus grands que ceux de Magellan mais ont des parties jaunes sur les plumes de la tête et oranges sur le bec.

27-pingouins
26-pingouins

Nous dormirons le 6 février au soir au même bivouac qu’à l’aller, au calme et à l’écart de la route, juste avant le ferry qui nous permettra de rejoindre le continent et de nous diriger vers Puerto Natales, d’abord plein est puis vers le Nord.

Sur le ferry du détroit Magellan
Sur le ferry du détroit Magellan

Nous n’avons pas pris le ferry entre Porvenir et Puerto Natales, n’ayant pas réservé notre passage et nous retrouvant là un week-end de haute saison … Tant pis …

Détroit de Magellan

Enfin on est en Argentine pour quelques jours avant de retourner au Chili ….
 Dimanche 1er février fut un grand jour : nous sommes entrés au Chili mais surtout, nous avons traversé le Détroit de Magellan. Encore un nom qui fait rêver …. Par grand vent bien évidemment, le ferry avançait en crabe ….. sur 4 km environ. Nous sommes maintenant en Terre de Feu.

Pour entrer au Chili, il fallait faire disparaître laitages, viandes crues et végétaux. On en a mangé une partie et cuit le reste car avec les chiliens, on ne plaisante pas à ce sujet. A la douane, nous avons offert au douanier les 2 pommes restantes et il nous a laissé nos saucissons que nous avions encore, en nous précisant que la prochaine fois, il vaudra mieux ne pas en avoir.

Et nous reprenons la route, qui devient rapidement une piste pour les 170 km chiliens avant de re-entrer en Argentine où se trouve Ushuaia, environ 230 km plus au sud. Ils appellent d’ailleurs cette route la « route du bout du monde » . Cette dernière frontière se franchira très vite, nous sommes quasiment seuls. On retrouve le goudron mais Il nous faut attendre la prochaine « grande » ville à 70 km pour remplir le frigo pour environ 4 jours puisque ensuite on a le même cirque dans l’autre sens …. C’est en effet une curiosité : il faut traverser ce bout de Chili car la Terre de Feu argentine n’est pas rattachée au reste du pays.

On a retrouvé le goudron alors j’en profite pour vous poser deux devinettes :

1. Pourquoi, à 2600 km de Buenos Aires et au beau milieu de la Patagonie désertique, y-
a-t-il une superbe autoroute bordée de lampadaires sur les deux côtés sur une distance de 25 km jusqu’à la ville de Rio Gallegos ?

2. Pourquoi, à partir du détroit de Magellan, ce territoire aussi bien chilien que argentin s’appelle-t-il la Terre de Feu ?