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Espagne, octobre 2023

C’est l’automne, avec un petit air d’été qui donne envie de repartir sur les routes. Nous sommes le 10 Octobre.

Les retrouvailles

Après nous être réunis au bord de la Garonne et fêté comme il se doit ce nouveau départ, nous franchissons les Pyrénées par le Tunnel de Bielsa et rejoignons la bourgade de Naval pour entamer ce nouveau Roadbook. C’est le numéro 36, créé par Vibraction et intitulé « Le désert des Monegros« . Nous sommes en Aragon.

Rapidement nous voilà sur la piste ou plutôt sur des chemins de campagne. Les cahots, la poussière mais surtout la pleine nature et ses merveilleux paysages. Première surprise en découvrant les Salines de La Roda.

Il y a des millions d’années, des couches de sel ont été enfouies sous terre lors du retrait de la mer. Des rivières souterraines, traversant ce dépôt, ressortent en sources d’eau salée. On est bien loin des salines en bord de mer dont nous avons l’habitude….

Nous constatons avec étonnement que notre chemin part au milieu du site …

Nous roulons en sous-bois ou au milieu des vignes, parfois dans une plaine aride . Toujours aux alentours de 500 m d’altitude.

De retour sur la route pour quelques kilomètres, nous traversons des villages bien isolés. Nous franchissons le Méridien de Greenwich à Berbegal. Approchant de Lagunarotta, nous apercevons sur le côté une curieuse construction.

Il s’agit d’un puits source où l’on accède par un escalier très large. On aperçoit l’eau sous les parties voutées dans le fond. Dès 551, les Wisigoths ont séjourné dans ce lieu et laissé, paraît-il, des traces écrites sur les murs.

Ci-dessous un plan montrant la deuxième galerie du site que nous n’avons pas pu voir.

Nous avons supposé que les animaux descendaient se désaltérer dans la galerie la plus large.

Un peu plus loin, nous traversons le Canal des Monegros que nous allons croiser plusieurs fois durant notre voyage.

Les monastères sont nombreux dans cette région et ils vont se succéder tout au long du trajet. Malheureusement, jamais nous n’avons pu en visiter un seul ! Nous sommes hors saison et même le dimanche, nous avons trouvé porte close…. Ci-dessous, le très beau Monastère Santa Maria de Sijena.

Nous entrons dans la Sierra de Jubierre avec ses paysages à couper le souffle. Après avoir traversé des collines boisées de pin, nous nous arrêtons à un des « Miradors » du parcours. Non loin, un petit labyrinthe de pierres, érigé sans doute par un berger ….

Nous poursuivons notre route et apercevons des reliefs bien curieux.

Nous sommes dans une régions de Tozales, sorte de cheminées de fées mais en plus large.

On photographie dans toutes les directions, c’est vraiment très beau.

Nous roulons dans des gorges ou en hauteur mais le dénominateur commun est la poussière !

Cela nous fait penser au « fesh-fesh » que l’on rencontre ponctuellement dans les déserts de sable, une poussière farineuse qui s’immisce partout dans les véhicules. Sauf que là, cela se produit sur des kilomètres …

Et encore une cheminée de fée

Après avoir franchi une petite étroiture ….

Changement de paysage. On est sortis de la poussière et la piste prend de la hauteur

Nous faisons un petit détour pour visiter la Tour Carrée, poste d’observation sur une colline avec une vue à 360°. Une bonne grimpée pour l’atteindre, ne pas s’arrêter en route !

Puis c’est notre tour. A l’arrivée, on se demande ce qu’il y a derrière !!!!

Mais quelle vue !

Nous pénétrons dans la tour ….

De belles nuances de couleurs dans les lueurs du petit matin ….

Un peu plus loin, en bord de falaise, l’Ermitage troglodyte San Caprasio. On peut y visiter plusieurs abris dont une chapelle et une salle avec table et bas-flancs.

Nous parcourons une jolie piste de crête qui monte et descend à travers les pins. Nous commençons à voir quelques abris enterrés. C’est que nous arrivons au lieu où se sont déroulés la plupart des combats entre Franquistes et Républicains pendant la guerre civile espagnole de 1936.

Nous sommes dans la Sierra Alcubierre et nous allons visiter le Coteau Orwell. Tranchées, barbelés, abris, postes de tir ….. c’était un poste militaire républicain. 

Une boucle par de bonnes pistes autour de Robres. Quelques points de vues.

L’ Arche

 


Un Monastère

Nous voilà dans la plaine. On pourrait se croire au Maroc …..

 


On dirait des dunes de sable autour de ce monastère

Il y a même un puits, il ne manque que les chameaux !

Cette zone désertique, sans lumières, est propice à l’observation des étoiles. Nous roulons au milieu de quelques petits observatoires.

Les sierras au loin nous attendent. Montées et descentes se succèdent, nous surplombons un magnifique canyon.

Puis nous roulons sur la crête, de vraies montagnes russes !

 


Tout un programme

De retour dans la plaine, un bon bivouac couronnera une journée pleine d’émotions.

Un excellent dîner concocté par Guy et Sophie, accompagné d’une glace en dessert (eh oui, on ne se refuse rien ) ainsi que d’un pousse-café …. puis plusieurs …. 

Nous avons passé une bonne nuit !!!

Le lendemain dimanche 15 octobre, nous franchissons l’Ebre pour aller visiter Notre-Dame de Rueda. En principe le Monastère devrait être ouvert aux visiteurs…

Nous surplombons la petite ville de Sastago par une matinée ensoleillée.

Un peu plus loin, face à Alborge, se dévoile ce superbe Monastère cistercien.


Malheureusement, nous trouvons porte close, pas âme qui vive …

Vue du cloître qui nous est interdit mais nous pouvons accéder à la gigantesque Noria au bord d’un bras de l’ Ebre.

Dès le XIIIème siècle, les cisterciens ont mis en place un réseau hydraulique alimenté par cette grande roue.

On peut distinguer de part et d’autre de la roue des caissons qui remontent l’eau. Celle-ci est déversée arrivée en haut dans des rigoles en bois qui permettent de l’acheminer dans le monastère au moyen de divers petits canaux. Système très ingénieux.

Pour le plaisir, nous trouvons une piste qui nous ramène sur le roadbook proprement dit.

Cette journée de visites se poursuit . Nous arrivons à Belchite et contemplons deux mondes. Celui du déchirement de la guerre civile espagnole avec le vieux village totalement détruit et celui du renouveau , symbole de la vie retrouvée. En effet, après 14 jours de combats en 1937, les rebelles ont bombardé tous les édifices et massacré les habitants. Lorsque Franco reconquit la ville en 1938, il la laissa en l’état pour montrer son pouvoir brutal mais aussi comme avertissement à tous ceux qui voulaient le contrer.

Ce fut une visite très poignante.

Après un peu de goudron, nous reprenons la piste pour clore cette journée du 15 octobre. Encore un monastère …

Puis une campagne sauvage et désertique qui s’étend sous nos yeux. Nous sommes dans le Val de Zafrané. Sur ce terrain plat, un étroit canyon, effet surprenant en ce lieu.

Après avoir longé une carrière de marbre, nous arrivons à côté d’une petite gare désaffectée. C’est la Hoz de Zafrané.

On devine le tracé d’une voie ferrée qui file vers le précipice…….

Ce pilier de 42 mètre de haut était le support central d’un pont ferroviaire reliant Saragosse à Utrillas. Il a été construit par Utrillas Mining Company en 1904 dans le but de transporter le minerai( charbon, lignite, marbre, etc ..). Il a été cédé à l’Etat en 1963 et s’est lentement détérioré. Ils ont fini par essayer de le démolir à l’aide d’explosifs mais ce grand pilier a résisté !!!

On accède un peu plus loin à l’entrée du canyon. Bien que la piste soit bloquée un peu plus loin, nos messieurs ne résistent pas à s’aventurer en franchissant un enrochement du bas côté ….

Sous la falaise, une belle grotte, la Cueva Madre. De nombreux alpinistes pratiquent tout au long du parcours.


A droite, une corde permanente

Nous poursuivons le chemin pour essayer de sortir à l’autre bout ….


La sortie n’est plus qu’un sentier ….

En faisant demi-tour, on peut voir la base du pilier à peine abîmée par la dynamite ….

Le lendemain, nous passons le village de Puebla de Alborton et grimpons à nouveau dans un massif. Premier jour de ciel gris, il fait un peu frais et nous parcourons celle belle piste de montagne dans la brume. Un peu dommage pour les photos et la vue …

En redescendant, le soleil fait enfin son apparition.

De mieux en mieux


Dans ce beau paysage, nous avons effrayé de nombreux
lapins  ….

Toujours plus bas, nous retrouvons une zone de cultures.

Une construction surprenante au loin nous interpelle.

De plus près, Jean-Louis m’explique l’ingéniosité de ce système d’abreuvoir.

Les eaux de ruissellement sont recueillies dans ce qui ressemble à un abreuvoir pour remplir le grand réservoir. Dans le cabanon, un trou permet au berger de puiser l’eau pour la verser dans la rigole qui entoure l’enceinte. Les animaux peuvent alors boire.

Sortant de cette zone de collines, des fermes solaires et quelques salines totalement à sec.

Comme toute bonne chose a une fin, voilà le dernier bivouac. Chacun prépare le retour : soufflage des filtres, gonflage des pneus, nettoyage …

Et la fondue ?!!! il n’a pas fait assez froid durant tout ce séjour pour la manger mais on ne va pas laisser partir la fondue !

En conclusion, nous avons passé d’excellents moments tout au long de ce parcours. Variété et beauté des paysages, de nombreuses visites. Tous les ingrédients pour faire un beau voyage proche de la France.

Mauritanie, Mai 2023

Suite au Covid, nous avons dû interrompre notre dernier raid Mauritanien en 2020 ( voir article Mauritanie 2020 ). Nous ne pouvions pas rester sur cet échec. C’est pourquoi nous y sommes retournés avec la ferme intention de le finir.

Cette année nous ne sommes que deux équipages. Nous retrouvons Guy et Sophie à Sète, avec leur fidèle land-Rover, pour embarquer sur le ferry qui nous déposera à Tanger.

Longue attente comme toujours

On fête le début du voyage sur le bateau avec un bon apéro, premier d’une longue liste …..

Nous avons décidé de parcourir les 2360 km de route au Maroc le plus rapidement possible mais il faut tout de même compter un peu plus de 4 jours !

Le premier bivouac, à 200 km du port, en bord de mer et de dunes, est superbe.

Nous reprenons nos marques, installons tables et chaises, …. la routine quoi !

Sauf que vers 19 heures, un militaire vient nous déloger, expliquant que nous sommes en zone militaire et ne pouvons pas rester ! Bienvenue au Maroc rajoute-t-il !!!

Nous rangeons tout et trouvons un autre lieu de bivouac, loin de la mer. Nous serons confrontés à ce problème sur toute la côte marocaine. La crainte de migrants débarquant dans le pays est une obsession pour l’armée et la police.

On s’installe sous les eucalyptus pour le 1er soir au Maroc.

Passé Casablanca, nous trouvons déjà des paysages désertiques de toute beauté.

Jean-Louis et Guy sont ravis !

Le 3ème jour, après avoir été à nouveau chassés du bord de mer (nous sommes têtus, le saviez-vous ?), nous avons le droit de dormir au bord de la Lagune de Nayla, moyennant un modeste écot pour le parking ….

Nous poursuivons notre descente plein sud et commençons à longer le bord de mer. Nous sommes bien au sud d’Agadir et de Layoune.

Les arbres se font rares, mis à part dans les oasis ….

Nous nous abritons à midi à l’ombre de panneaux solaires ….

Finies les 4 voies, la route devient plus étroite et il faut rester prudent ….

On dirait que les petites villes marocaines du sud participent à un concours : celle qui aura la plus belle entrée. Poissons, dromadaires, on voit de tout. En général, en rapport avec l’activité du village … Mais ici, à Boujdour ???

Les contrôles sont de plus en plus fréquents, nous essayons de bien nous cacher pour la nuit ….

Ce qui n’a pas empêché des militaires de nous trouver …. On a pu rester, après vérification de nos passeports.

Nous approchons du but, à savoir la frontière Mauritanienne. Nous faisons une pose à Daklah dans un petit restaurant de poissons que nous aimons bien. Ceci nous permettra de bivouaquer à une centaine de kilomètres de la frontière où nous nous présenterons tôt le lendemain matin.

Et c’est le dernier bivouac marocain dans un paysage lunaire ….

Mardi 2 mai, à 9 heures du matin, nous retrouvons notre guide Sidi et son chauffeur Mohamed à la frontière Mauritanienne.

En principe, on ne prend jamais de photos à une frontière. Celle-ci est volée ....

Deux heures pour faire les visas alors que nous étions les seuls, à cause d’un internet aléatoire … Mais nous y sommes et c’est avec grand plaisir que nous entamons ce périple de 2300km, principalement par les pistes (ou hors piste comme vous le verrez !).

Comme le montre la carte, rapidement nous longeons la voie ferrée du Train du minerai qui relie le port minéralier de Nouadhibou à la grande mine de fer à ciel ouvert de Zouerat.

Il circule sur une ligne à voie unique, longue de 704 kilomètres. Sa longueur peut atteindre 2,5 km et il est composé d’environ 200 wagons. Dans une journée, il y a 4 trains dans un sens et 4 dans l’autre. Il y a deux gares qui permettent aux trains de se croiser.

Et déjà, voilà le train qui arrive !

Peu de temps après son passage, une petite draisienne fait son apparition. Un wagon peut peser jusqu’à 84 tonnes . Il faut donc vérifier que les rails sont toujours en bonne place pour le train suivant ….

Un peu plus loin, nous quittons le goudron et piquons en hors piste, plein Est. Rapidement, un paysage de barcanes (petites dunes clairsemées) s’offre à nous.

Un peu de végétation apparaît. Il a beaucoup plu ces derniers temps et nous verrons, avec surprise, un désert plus vert que d’habitude. Ce qui n’est pas pour déplaire aux dromadaires ….

Le lendemain, surprise. Un garage au milieu de rien. Un peu miteux me direz-vous mais cela peut servir …

A quoi peut bien servir un Land Rover hors d’usage ? A sécher de la viande de dromadaire pardi !!!

Nous poursuivons notre chemin parmi les chameaux (hé oui, en Afrique du Nord, on dit bien chameau à la place de dromadaires …) et les dunettes .

Nous franchissons un col !

Il fait déjà très chaud. Sidi nous propose de s’arrêter à midi au frais chez l’habitant, dans le village autour de la 1ère gare. Nous ne repartirons que vers 15h quand la chaleur sera moins pesante …. On ne se fait pas prier !!!

Avec nos vieux os, nous voilà obligés d’apporter tables et chaises ……

L’ accueil est chaleureux ; le chef de famille nous prépare le thé. J’avais déjà remarqué que, la plupart du temps, ce sont les hommes qui font le thé. Il faut dire qu’en général on voit cela au bivouac. Mohamed par exemple allume le feu avec un minimum de bois et, plusieurs fois par jour, il nous a préparé pendant tout le voyage un thé délicieux.

Nous faisons tous la sieste

Puis nous nous rapprochons de la voie ferrée que nous longeons à nouveau. Nous voyons un curieux train composé de 2 wagons seulement et qui avance en faisant des étincelles.

Sidi le rattrape et nous fait une superbe vidéo tout en nous expliquant qu’il s’agit d’un engin qui rectifie le profil des rails usés par le poids des convois. Etonnant non ?

Après cette journée bien remplie, nous traversons la voie et rejoignons le Monolithe Ben Amira (le plus grand, à droite) au pied duquel nous allons passer la nuit.

Très impressionnant quand on s’arrête juste en-dessous ….

Lorsqu’on observe le campement de Sidi et Mohamed, on comprend pourquoi ils sont bien plus légers que nous !!!

Au matin, les couleurs ont à nouveau changé. Nous prenons le petit déjeuner entre nous deux, comme d’habitude, le temps d’émerger d’une bonne nuit de sommeil.

Au revoir, Ben Amira …

En route vers le Monolithe Aïcha. Ben Amira est le troisième monolithe au monde après Uluru et le mont Augustus, tous deux situés en Australie. Une légende locale raconte que  Aïcha était la femme de Ben Amira. Répudiée, elle s’est installée à quelques kilomètres de son ex mari, accompagnée de sa servante.

Non seulement le paysage est superbe

Mais en plus, on peut y admirer des sculptures exécutées in situ par des artistes du monde entier en Janvier 2000. Sidi nous explique tout cela. Il fait très sérieux !

Nous passons entre les deux monolithes et poursuivons notre route dans un paysage somptueux.

Voilà le programme : Sur la photo qui suit, on voit au loin les monticules où nous devons arriver. Pour cela, on s’engage dans une zone de dunettes qui paraît plane mais qui va nous réserver des surprises et du travail !!!

C’est parti !

On roule tranquillement et soudain, un dénivelé que nous n’avions pas vu et nous voilà dans une position inconfortable. En effet, selon l’heure, on ne voit plus du tout les reliefs. Nos anges gardiens, Guy et Sophie, se positionnent pour nous tirer de ce faux pas.

Cela a l’air d’être plat, et pourtant ….

Le land rover tire, tire mais nous sommes bien plus lourds que lui !!!!

Nous ne bougeons pas et c’est Guy qui se retrouve tanké à son tour ….. Grâce aux plaques, il arrive à sortir le véhicule du trou pour se replanter un peu plus loin, juste dernière nous qui n’avons toujours pas bougé !!!! C’est le sable Mauritanien, plein de surprises.

Et ainsi de suite, tout en progressant dans la bonne direction, on se tire mutuellement !!!

Nous avons beaucoup travaillé ce matin là et c’est avec plaisir que nous retrouvons la piste. Il fait très chaud et nous nous abritons à midi dans une cabane qui nous tend les bras.

Après le déjeuner, nous dépassons la petite ville de Choum pour nous rendre au Tunnel Charles de Gaulle. Le président l’a fait construire en 1962  pour ne pas avoir à payer de taxe pour le passage du train  sur une très petite portion de territoire Espagnol. Ce tunnel mesure environ deux kilomètres de long.

De l’autre côté du tunnel, un paysage très différent s’offre à nous.

Nous poursuivons notre route jusqu’au bivouac du 4 mai, au pied de petites barcanes.

Nous assistons tous les soirs à des couchers de soleil merveilleux. Je ne résiste pas à celui-ci …

Le lendemain, retour progressif dans le sable avec les quelques plantages habituels qui suivront …. On voit au loin les dunettes qu’il faudra traverser.

Puis c’est au tour de Guy de passer. Les plaques ont été laissées sur place au cas où ….

Et ainsi de suite, on passe la matinée à jouer dans le sable … Il nous aura fallu 2 heures pour parcourir 18 kilomètres. Un peu plus loin, nous nous apercevons que nous sommes un peu en altitude , en haut d’une falaise .

Il y a bien une trace qui descend dans le fond mais c’est pour les ânes et les chameaux. Nous avons encore du chemin pour descendre jusqu’à Atar. Dés qu’un puits se présente, nos amis font les pleins d’eau.

En s’approchant d’Atar nous traversons quelques petits villages nichés dans une palmeraie, essentielle pour permettre l’habitat. Petites mosquées, maisons de torchis ou en paille …

En arrivant à la grande ville, Atar, la rue commerçante grouille de monde. Nous pouvons y faire quelques courses comme du pain, des fruits et légumes, des boissons et même des yaourts qui ne nécessitent pas de frigo …

Vue l’heure tardive , nous décidons de passer la nuit dans le jardin de la chambre d’hôtes de Sidi. Un petit havre de paix dans cette ville animée. Merci Sidi. De plus, c’est l’anniversaire de Sophie que l’on va fêter dignement !

En quittant Atar, Sidi nous montre un site exceptionnel. Ce sont des algues fossilisées qui ont 8 milliards d’années.

Notre objectif aujourd’hui est de rejoindre la passe d’Amojar par l’ancienne piste qui n’est plus utilisée. Sidi ne la connaît pas et ma trace a été préparée uniquement sur une carte. On va bien y arriver ! Les paysages sont variés et splendides.

La montée commence parmi de nombreux rochers. La piste disparaît par moments mais on finit toujours par retrouver le passage.

Nous sommes dans le fond de la vallée et la piste remonte un canyon de plus en plus étroit. Au détour d’un virage, une corde barre le passage. Nous l’ouvrons puis la refermons tout en s’interrogeant de son utilité.

Après le dernier lacet, nous arrivons à Fort Saganne et là, nous comprenons : la passe d’Amojar, très étroite est en train d’être cimentée ! Le béton étant tout frais, les ouvriers nous annoncent qu’on ne peut pas passer avant demain matin ….

On s’installe près du fort, quelques photos, déjeuner et grosse sieste …. chacun à sa façon.

Sophie, Guy et Jean-Louis
Sidi dont on ne voit que les jambes et Mohamed

Vers 16 heures, Sidi enfile sa gandoura blanche et va voir l’avancée des travaux. Après discussion et négociation, on nous autorise à passer à 17h !

Il y a une marche à franchir et, plus loin, ils ont mis des plaques en métal sur les parties encore fragiles.

Et c’est parti ! Nous roulons sur un grand plateau rocheux.

Nous recherchons le bivouac dans un superbe paysage, au soleil couchant.

Malgré tous ces rochers, le sol est sableux et mou. Un grand classique : le plantage du soir !!!

D’abord Guy qui s’en sort seul avec ses plaques
Mohamed dégage des rochers pour que nous puissions passer à côté

C’est parti

Reste plus qu’à s’installer et profiter du moment

Et comme on a fait une longue sieste, on veille un peu ….

Le lendemain, nous rejoignons l’oasis de Mheireth, renommée pour ses dattes. Elle est très peuplée, sa traversée est longue.

Les petites huttes rondes ressemblent à ce que l’on voit en Afrique noire ….

Nous voilà de l’autre côté du village sur une piste de plus en plus étroite.

Débouchant dans un oued, nous ne savons plus où regarder tellement c’est beau.

Et c’est là que Sidi nous prépare une surprise.

Ce sont bien des roseaux que l’on voit lors de la petite marche où il nous emmène .

Et plus loin, nous restons sans voix.

Allez, une dernière photo de cette guelta inattendue et paradisiaque.

Nous rebroussons chemin, passons au-dessus du village et poursuivons la traversée de cette zone montagneuse.

En gros, nous nous dirigeons plein sud, vers le bivouac 11 de la carte qui suit.

Nous descendons jusqu’au fond d’une vallée étroite et sableuse.

Le sable est bien mou, entre dune et falaise. Superbe paysage mais on ne peut pas s’arrêter, au risque de devoir sortir les plaques pour repartir et de bloquer Guy qui suit !

Nous débouchons dans un fond d’oued.

Sidi nous attend au pied de concrétions calcaires étonnantes.

Dommage qu’il soit trop tôt pour le bivouac !!!

Plus loin, déjeuner puis sieste sous un acacia.

Mais comme il y a beaucoup de piquants sous un tel arbre, Sidi fait la sieste sur le haillon arrière de son véhicule.

Nous longeons l’oued El Abiod dont le nom signifie « vallée blanche« . Le sable clair part à l’assaut des montagnes sombres. Du sable à perte de vue, des falaises sombres, quelques palmeraies ici et là…

Un ensemble grandiose dont les couleurs changent au fil du temps. Surprenant dans ce lieu isolé, quelques huttes .

Par moments, nous devons traverser des champs de dunettes toujours aussi molles …. Cette fois-ci, les trois véhicules sont plantés ! c’est à pied que je repère le meilleurs tracé pour nous en sortir ….

Après la traversée d’ une palmeraie, nous prenons de la hauteur. La suite du programme s’offre à nous.

Il ne nous reste plus qu’à descendre et profiter de ce spectacle époustouflant.

Quelques habitants, toujours à pied, laissent présager de la proximité d’un village.

Comme eux, nous faisons le plein d’eau au puits, surtout pour la douche.

Nous avons eu une longue journée et faisons bivouac dès la sortie de l’oued, un peu en hauteur.

Le dîner se termine à la nuit et nous pouvons admirer un sphasme, pas craintif du tout, installé sur le pneu du land de Guy.

Il a beaucoup plu l’an dernier et l’on rencontre des « plans d’eau » inattendus. Nous longeons donc pendant un moment un grand lac, incongru au milieu du désert. Et ce n’est pas un mirage !!!

Même Sidi est surpris

Nous rejoignons le goudron pour la première fois depuis notre entrée en Mauritanie. Des dunes de sable envahissent la route qui doit être constamment dégagée.

Nous arrivons à Tidjika où nous faisons les grands pleins et les courses. Tout le monde n’a pas le même mode de transport !

La journée a été longue, bivouac un peu à l’écart.

Nous avons de la visite !

Nous avons quitté l’ Adrar et sommes maintenant dans le Tagant. Il commence à faire très chaud, 45° à l’ombre la journée et une température qui reste autour de 39° la nuit.

Les paysages ont changé, un peu plus d’arbres, un peu plus de rochers noirs et quelques villages.

Nous arrivons à N’Beika, « grande ville » au pied des dunes, très animée par rapport à Tidjika.

Un véritable embouteillage, il faut zigzaguer entre voitures et carioles et ne surtout pas montrer un signe de faiblesse.

Au Sud de N’Beika nous rejoignons la Guelta de Matmata. C’est ici que vit une colonie de crocodiles, vestiges d’un temps où la région avait un climat tropical.

Une heure de piste sableuse d’abord puis dans les rochers pour atteindre notre but.

Il fait vraiment très chaud. Aussi bien les chameaux que les zébus cherchent l’ombre.

Dans la cellule du 4X4 où nous roulons avec la climatisation, nous avons 42° à l’intérieur, alors qu’il fait 56,4°à l’extérieur au soleil .

Sur un vaste plateau de reg caillouteux, une série de petites constructions circulaires, constituées de murets de pierres grossières, de 1,50 m de haut environ. Elles sont dispersées et éloignées les unes des autres de quelques dizaines de mètres. Il s’agit d’un reliquat d’habitat préhistorique nous dit Sidi.

En bord de plateau, il faut continuer à pied. Sidi emporte une grande bouteille d’eau pour nous arroser régulièrement pendant la marche, de 15 minutes environ.

Il fait vraiment très chaud !

Nous y voilà. On surplombe la guelta qui est devenue un grand lac. Ceci ne facilite pas l’observation des crocodiles !

Avec des jumelles, j’arrive à en dénombrer une dizaine, mais, vu la température, ils sont tous dans l’eau donc peu visibles. Désolée pour la mauvaise qualité des images.

Voici une prise de vue suivie du zoom sur le crocodile.

Sophie de son côté arrive à en filmer un. En zoomant la vidéo, on voit bien sa queue qui ondule pour avancer.

Et moi, photographiant un crocodile, en zoomant beaucoup, je vois que j’ai à l’ écran un oiseau qui passait juste devant le reptile. C’est la photo surprise !

Pour mieux les voir, j’ai demandé à mon amie Martine , qui y était il y a quelques années, de me procurer quelques bonnes photos de ces animaux. Merci Martine.

De retour aux 4X4, on se repose au frais, crevés mais heureux.

Sur le chemin du retour, nous voyons le ciel au loin devenir opaque et jaunâtre. C’est une tempête de sable qui avance rapidement vers nous. Nous nous dépêchons de rejoindre le goudron pour ne pas nous égarer.

Elle n’est pas trop forte et nous pouvons continuer à rouler. Pas besoin de s’arrêter, la visibilité est suffisante.

Tempête suivie de quelques gouttes d’eau qui rafraîchissent un peu l’atmosphère. Qui nous permettent de faire de belles photos et aussi d’avoir de l’appétit pour le dîner !!!!

En effet, nous sommes invités ce soir par Guy et Sophie. Afin de ne pas se faire rincer en pleines agapes, nous dînons à l’intérieur. De plus, la température est descendue à 37°, cela fait du bien.

La cuisine est installée pour mettre les petits plats dans les grands !

En apéritif, moules farcies et Americano.

Je ne détaillerai pas la suite mais la soirée fut bien gaie …

Le lendemain, nous entamons notre remontée vers le nord sur des pistes variées et pleines de surprises.

Il est bien évident que ces pistes anciennes ne sont plus utilisées et parfois, on les devine à peine.

C ‘est une région très chaude. Dans les villages traversés, les familles passent la journée sous des abris de toile blanche plus frais que les maisons traditionnelles en pisé.

Les paysages boisés et herbeux, le comportement des habitants dans les villages et les animaux nombreux autour des puits nous font penser à l’ Afrique noire.

Lorsqu’on s’arrête pour trouver notre chemin, nous sommes vite entourés de curieux. Pas pour quémander, juste pour nous observer …

Après une alternance de sable et cailloux, et quelques recherches, nous atteignons le Ksar El Barka.

Ksar el-Barka abrite les vestiges d’une cité historique fortifiée, fondée par les Kunta venus de Ouadane en 1690 et qui s’y sont sédentarisés. On y devine encore les anciennes ruelles et de nombreuses maisons. A l’intérieur de la mosquée on peut admirer d’imposantes colonnes cylindriques qui ne laissaient pas beaucoup de place aux fidèles. Détruite et reconstruite plusieurs fois, la ville fut abandonnée quand cessa le commerce caravanier au XIX ème siècle.

En nous éloignant du ksar, nous nous dirigeons droit sur un tourbillon de sable dû à la chaleur. Le Tagant est bien une région très chaude : il fait 46,5 ° à 15h.

Nous passons tout près et c’est Guy qui va la traverser. Il paraît que ça secoue !! Espérons qu’ils avaient les fenêtres fermées !

Le lendemain, arrivons au puits Jemjiye où nous attend un spectacle extraordinaire.

Tous les animaux de cette région d’élevage, cherchent de l’ombre !

Au bivouac dans la nuit nous entendons des bêlements. C’est une chèvre, couchée sous un acacia, tout seule, qui vient de donner naissance à 3 agneaux. Mohamed la rapproche de notre campement avec ses petits et les aide à prendre leur première tétée.

Dans la soirée, le berger qui la cherchait, attiré par nos lumières nous rejoint et peut emmener la petite famille près du troupeau.

Nous quittons cette zone habitée par des familles d’éleveurs et nous enfonçons plus avant dans une zone vraiment désertique. Alternant, comme on a l’habitude maintenant, pistes sableuses ou non, voire hors piste ; quelques passages de dunes également …

Nous arrivons sur un petit massif montagneux qu’il va falloir traverser. Espérons que notre gros véhicule passera !

De l’autre côté, surprise : un nouveau paysage, vert tendre …

Bien dommage qu’il ne soit pas midi ….

Dés que possible, on s’arrête à un puits, Sidi les connaît tous !!!

La journée du 11 mai se termine par le franchissement d’un erg dans lequel nous décidons de passer la nuit. Il fait toujours extrêmement chaud. Ces derniers temps, nous dormons par terre dehors. Le véhicule met trop de temps à se refroidir . On ne peut plus se doucher en arrivant, l’eau froide des réservoirs est brûlante !!!

On s’installe, comme d’habitude, bien à plat.

Le vent souffle très fort toute la nuit , creusant sous les roues. On n’a pas pu rester dehors mais Jean-Louis se lève plusieurs fois dans la nuit car on sent le 4X4 pencher de plus en plus. IL vérifie quand même qu’il n’y a pas de risque. Au petit matin, nous sommes tous de guingois, même la table !

Le 12 mai, nous traversons à nouveau une zone montagneuse

Dans la vallée, nous retrouvons un puits. Il n’y a personne et il fait tellement chaud !!!

Guy prend la douche, tout habillé

Quant à nous trois, cela ne suffit pas !!! Dans le puits suivant, nous entrons carrément dans l’abreuvoir !

Un peu plus tard, je comprends pourquoi Sidi nous a donné cette belle récréation. Il veut absolument que nous passions encore ce soir le dernier cordon de dunes. Il n’en dit pas plus.

Nous allons franchir la Passe Voum Tiziguit. La consigne est de bien suivre ses traces et de ne pas s’arrêter. Vous en verrez une partie dans la vidéo , c’est un franchissement mémorable Très long et impressionnant. Ce cordon de dunes doit bien faire quelques kilomètres.

En fin de journée nous faisons bivouac de l’autre côté. Ce sera le dernier franchissement du voyage qui en a compris plus d’un !

Nous quittons Sidi et Mohamed le 12 mai et remontons tranquillement vers le Maroc. Un peu de piste d’abord puis une toute nouvelle route déjà envahie par le sable. Approchant de l’ Atlantique, la température a bien chuté, plus que 37° dans la journée et nuits autour de 22°. Cela nous fait un bien fou.

Nous retrouvons à la frontière notre passeur ce qui facilite grandement les choses. Une petite vidéo du « no man’s land » de 3 km qu’il faut parcourir entre les 2 routes goudronnées pour entrer au Maroc.

C’est ainsi que se termine ce magnifique voyage. Nous ne pensions pas pouvoir encore faire un raid aussi sauvage et difficile, il faut le dire. C’est grâce à la gentillesse de Sidi et Mohamed toujours prêts à nous faciliter les choses mais aussi à la grande compétence de notre guide Sidi. Bravo Maryline et Bruno pour ce tracé exceptionnel.

Turquie, Janvier 2023

Notre premier voyage de l’année va de dérouler entre l’ Europe et l’ Asie. Départ le 4 Janvier pour Ancône( Italie ) où nous embarquons pour la Grèce. Arrivée à Igoumenitsa le 7 janvier, c’est la 3ème fois en un an et demi que nous prenons ce ferry !! Il va falloir que je prenne une carte de fidélité !

Attente au départ

Nous traversons rapidement la Grèce où nous faisons une seule étape en bord de mer afin d’arriver rapidement en Turquie.

La mer Egée

Dimanche 8 janvier à midi, nous franchissons la frontière turque. Ci-dessous la carte de la première partie du trajet.

Nous franchissons le Détroit des Dardanelles sur un pont qui fait bien 4 km de long. Nous nous rendons compte qu’il nous faut réviser nos cours d’histoire …. La bataille des Dardanelle, est un affrontement de la Première Guerre mondiale qui opposa l’Empire ottoman aux troupes britanniques et françaises dans la péninsule de Gallipoli dans l’actuelle Turquie du 18 mars 1915 au 9 janvier 1916. Merci Wikipedia.

Ce détroit sépare, sur notre gauche la Mer de Marmara et sur notre droite, la Mer Egée. On aperçoit de nombreux cargos en attente de l’autorisation de passer. C’est un passage obligé pour rejoindre la Mer Noire depuis la Méditerranée.

Nous nous arrêtons « à la turque » c’est à dire n’importe où et n’importe quand ….

Ici, toutes les routes principales ont 4 voies. On se croit donc sur des autoroutes mais attention, il n’y a pas d’entrées ou sorties aménagées. Un tracteur peut sortir d’un chemin, une voiture peut s’arrêter pour le piquenique de la famille, il y a des stands de fruits, etc …. Ainsi arrêtés, je peux photographier facilement cet immense pont.

Halte au soleil à midi, en sortant de l’ « autoroute » on se dégote un chemin sympathique .

Nous passons la nuit dans le village de Troie, à 200 m du site. Aucun commerce, pas de bureau de change mais un effort de communication avec quelques affichages dans les ruelles que je parcours ….

Retour des moutons dans ce village champêtre

Ce site n’est pas qualifié comme important mais qui ne se souvient pas du Cheval de Troie ?

Autrefois, il n’y avait pas de représentation du cheval en bois mais suite à la production hollywoodienne …

La nuit a été si fraîche que nous commençons la visite avec du givre !

Aucun bâtiment n’est encore debout mais ce qui est remarquable, c’est que l’on peut voir les murs des « Troie » successives qui ont été bâties l’une par dessus l’autre.

Sur la photo qui suit, on voit la table des sacrifices et les puits à offrandes.

On peut voir 8 périodes mises à nue. La première date de 2900 av JC, les murs sont en briques d’argile séché.

La ville antique se trouve sur une colline qui surplombe une plaine fertile. Au fond, on aperçoit le détroit … Il faut se rappeler que Troie commerçait beaucoup par voie maritime.

Beaucoup d’écureuils s’épanouissent ici …

Une des entrées principales pavées de la ville.

Ce qu’il reste du théâtre …

Restons en là car, à partir de demain, les visites seront bien plus impressionnantes.

En effet, mardi 10 janvier nous sommes à Ephèse. Cette ville grecque a été édifiée au 3ème siècle av JC, à proximité de la mer. Elle fut conquise au 1er siècle av JC par les romains et comptait alors 200 000 habitants. C’était l’un des ports les plus actifs avec ceux de Rome et d’ Alexandrie. On pénètre dans le site par une allée bordée de cyprès. Dès l’entrée, une série de sarcophages sculptés m’interpellent.

Une borne miliaire qui servait à l’époque de bornes kilométrique. On en avait déjà vu en Espagne …

Puis nous arrivons à la voie Arcadiane qui reliait l’ancien port au théâtre. Mesurant 500 m de long et 11 m de large, on se rend compte que la mer est bien plus loin maintenant.

Ce théâtre pouvait accueillir jusqu’à 24 000 personnes. Il est réputé être le plus grand du monde romain.

Nous remontons la rue de Marbre le long de laquelle on peut admirer des frontons sculptés et d’ autres pièces intéressantes.

Au loin, un bâtiment sort du décor …

Ephèse est surtout renommée pour la magnifique façade de la Bibliothèque de Celsius. Les colonnes de marbre veiné sont superbes.

Les maisons en terrasses permettent d’imaginer la vie quotidienne des patriciens. On peut y admirer les vestiges de 6 demeures patriciennes, protégées par une vaste structure métallique. Il est surprenant de voir l’état de conservation de nombreuses peintures murales.

Quelques beaux carrelages comme ici, un lion.

Je ne résiste pas à vous présenter ce graffiti, hé oui, déjà …. Il représente un combat entre deux gladiateurs.

Comme toute ville romaine, on peut apercevoir des canalisations.

Cette visite, toute en escalier, en fatigue plus d’un, n’est-ce-pas Jean-Louis !

Le 11 janvier, nous voilà partis pour une journée de pluie. Nous poursuivons notre avancée et arrivons à Priene sur un parking vide ! Nous sommes les seuls visiteurs.

Cité plus ancienne d’un siècle qu’ Ephese, cette ville reste très prospère jusqu’à l’époque romaine, avant que l’ensablement du fleuve ne permette plus de rejoindre la mer.

Il pleut, il pleut, …..

Située sur les pentes du Mont Mycale, nous montons les grands escaliers d’accès pour atteindre au sommet une allée pavée de marbre.

Devant Jean-Louis, on peut voir les dalles creusées en ondulations pour empêcher les chevaux tirant des chariots de déraper.

Les canalisations anciennes sont toujours visibles.

De nombreux pans de murs sont encore debout. Les rues tracées en damier se croisent à angle droit. Ce qui est une nouveauté architecturale pour l’époque.

Nous arrivons au théâtre, dans un état de conservation exceptionnel. Il est quasiment inchangé depuis l’époque Hellénique.

Au fond, les gradins

Dans la première rangée des gradins, les notables s’assoient sur des sièges en marbre à pattes de lion.

Jean-Louis aussi ……

Un peu plus loin, nous traversons les ruines d’une église byzantine.

Puis, c’est le temple d’ Athena commandé par Alexandre Le Grand. Les tronçons de colonnes à terre ainsi que les cinq encore dressées montrent le gigantisme du lieu.

On surplombe alors l’ Agora et les ruines des boutiques l’entourant.

Enfin, nous voilà devant le bâtiment du Sénat, de forme carrée. En excellent état lui aussi.

Nous nous sommes crus être des explorateurs dans une cité fantôme, sans âme qui vive … Il faut dire que ce ciel gris donne une atmosphère irréelle.

Retour au 4X4 trempés mais émerveillés par ce que nous avons vu. Je ne pensais pas qu’au XXIéme siècle, on pouvait encore parcourir des sites laissés en l’état en toute liberté. Allez, un apéro bien mérité et un bon repas chaud avant d’attaquer la visite de l’après-midi.

Une vingtaine de kilomètres plus au Sud de Priene, le site de Milet. Il fut habité dés 2000 av JC et a été une des plus importantes cités commerciales et maritimes d’Asie Mineure. De nombreux savants et intellectuels y résidaient dont Thalès (avec son célèbre théorème).

Au 5éme siècle av JC, l’architecte Hippodamos imagina la 1ère cité respectant des règles strictes d’urbanisme. Maisons de même taille, rues à angles droits, îlots identiques. Malheureusement, il n’en reste pas assez de vestiges pour se rendre compte.

Le théâtre est la pièce maîtresse du lieu. Il est si grand qu’on a du mal à le photographier en entier.

L’entrée sur la scène et les coulisses se font par un escalier central.

On accède aux différents niveaux de gradins par de grandes galeries latérales aux voutes très bien conservées.

Très belle vue du haut des gradins.

Les places assises sont séparées par des passages couverts en bon état.

A l’extrémité de chaque rangée de sièges, toujours des pattes de lions.

Nous montons au plus haut du théâtre ce qui nous permet de voir au loin l’étendue de l’ ancienne ville, malheureusement recouverte par la végétation.

Seuls les thermes de Faustine, épouse de Marc Aurel, sont partiellement debout . Nous y descendons directement depuis la colline sur laquelle le théâtre s’appuie. Ils furent construits au 2ème siècle av JC et sont encore impressionnants.

Le grand bâtiment à gauche abrite les bassins.

A l’intérieur, on voit les fours à bois pour chauffer l’eau des piscines.

Le bain d’eau chaude est le mieux conservé quoique je n’y mettrais pas le pied !

Sur ses bords, deux statues : un lion et Poseidon, dieu des mers.

La salle de repos est d’une belle grandeur.

Après cette visite, nous reprenons la route. Nous traversons quelques villages dont certaines rues sont bordées d’orangers.

Puis nous nous dirigeons vers le lac Bafa. Paysage très curieux et photogénique avec tous ces gros rochers qui surplombent des espaces vert éclatant.

Il a tellement plu que les prairies sont submergées.

Le petit village où nous nous rendons a bâti ses maisons entres les rochers.

Et c’est là que nous établissons le bivouac, auprès d’un restaurant fermé, mais dont le propriétaire nous accueille, avec branchement électrique pour le chauffage !!! Les turcs sont vraiment très accueillants malgré la difficulté de langage pour se comprendre.

Nous sommes au bord du lac. On y voit des barques de pêcheurs ainsi qu’un ancien château/monastère.

Et le ciel se dégage enfin …

Reprenant notre route le lendemain, des sites mineurs se dévoilent au fur et à mesure de notre avancée.

Après une centaine de kilomètres, nous rejoignons la petite ville de Daylan, en bord de mer. Le soleil est de retour, la température est plus clémente, 14° environ. Nous sommes à la latitude de Tunis.

Un agréable front de mer où de nombreux bateaux attendent le touriste ….. Etant les seuls nous sommes accueillis comme du pain béni au café où nous faisons halte, en quête de renseignements.

Après les tractations d’usage, nous embarquons pour une croisière d’une heure trente sur le chenal qui relie le lagon à la mer.

Mais qu’est-ce-que Jean-Louis a bien pu voir ?????

Dans la falaise au fond, en zoomant, vous verrez plusieurs Tombeaux Lyciens creusés dans la roche.

Nous descendons le chenal parmi les roseaux. On passe sous les tombeaux que je mitraille !

Sur la gauche, en zoomant, on en voit des plus petits

Notre capitaine nous offre LE selfie du voyage ….

Nous sommes choyés. Transats faits maison, une bonne tasse de thé avec petits gâteaux, cela fait une jolie pose dans ce raid.

Plus loin, nous pénétrons carrément de un champ de roseaux dans lequel nous zigzaguons à travers d’étroits passages.

Pour finalement arriver en bord de mer, à la plage des tortues. C’est ici qu’elles viennent pondre en avril/mai pour des naissances en septembre.

Finalement, retour vers la ville au soleil couchant. De temps à autre, des cabanes de pêcheurs. Les habitants ont mis en place un système astucieux de grilles qui montent et descendent pour piéger les poissons qui ont remonté le courant avec la marée.

Entre les deux maisons ci-dessous, un homme actionne une crémaillère qui descend la grille sous l’eau afin que nous puissions passer.

Chut …… laissons mon chauffeur se reposer …..

Un dernier regard sur les tombeaux …..

Ce soir, nous dormons chez l’habitant. Trouvé sur Park4night, l’accueil est comme toujours chaleureux. Le terrain est détrempé par les pluies récentes, nous restons donc dans l’entrée mais, ne vous inquiétez pas, nous avons des cales pour passer une nuit confortable !

Ce vendredi 13 janvier, nous sommes entrés en Lycie, une des plus belles régions côtières de Turquie. On doit aux Lyciens peu de constructions mais beaucoup de tombeaux creusés dans des falaises ainsi que de nombreux sarcophages. Ce peuple de navigateurs venu d’ Anatolie s’installa le long de la mer Egée entre Fethiye et Antalya.

Arrêt à  Fethiye, grande ville balnéaire. Stationnement à  côté d’un sarcophage, planté au beau milieu de la rue.

Coincée entre la mer et la falaise, la ville a fini par atteindre les tombeaux lyciens que l’on aperçoit entre les toits des maisons. Il sont plus récents que ceux vus hier, leur architecture est d’inspiration grecque.

Les petites niches correspondent à des gens moins prestigieux.

J’ai gravi la multitude de marches pour me rapprocher du tombeau perché le plus haut et le mieux conservé.

Vu de près, on a l’impression de voir des clous sur la grande porte. Ils sont fictifs vu que toute la construction est en pierre.

Chacune des 4 chambres intérieures contient 3 sarcophages.

La vue d’ici est impressionnante, soit sur la ville et la mer, soit sur les autres tombeaux.

En descendant le long des ruelles, on découvre d’autres tombeaux, bien plus accessibles. Je pense que nombre de jeunes turcs ont dû s’amuser là dedans avant qu’ils ne soient classés monuments historiques …

Nous rejoignons notre véhicule à travers des ruelles bien pentues. On aperçoit au loin les montagnes enneigées, ce qui est normal au mois de janvier.

Nous avons jusqu’à présent descendu plein Sud le rivage turc jusqu’à Fethiye. Nous poursuivons notre chemin direction Patara où nous comptons passer la nuit. Ci-dessous notre tracé en Turquie et la flèche noire qui nous situe au 13 janvier 2023.

Avant d’arriver à Patara, un arrêt pipi nous replonge dans l’histoire ….

Nous faisons bivouac dans le jardin d’un hôtel où le propriétaire nous fournit un branchement électrique sans vouloir être payé….. Il insiste pour qu’on vienne boire le thé au coin du feu allumé dans un foyer extérieur.

Patara est connue pour sa plage de sable fin. Mais aussi pour sa cité ancienne dont les constructions ont été protégées par les dunes de sables amenées par le vent. Grâce à cela, de nombreuses colonnes et pans de murs sont restés debout.

Le bâtiment qui abritait les thermes est dans un superbe état extérieurement. On ne peut pas y pénétrer car il est en cours de restauration.

Nous arrivons au théâtre. Derrière la scène,  on devine les arches en briques, support d’un passage vouté menant aux coulisses.

Les gradins du milieu sont très confortables avec leurs dossiers!

La rue qui menait au port est magnifique avec ses 2 rangées de colonnes.

En quittant les lieux  quelques sarcophages attirent mon oeil bien exercé maintenant .

Nous quittons Patara et roulons environ 75 km sous un petit crachin. Parfois la route sinue dans la montagne, parfois nous surplombons des plages cristallines.

Lorsque nous approchons de Demre, nous sommes intrigués par une anse abritant une multitude de voiliers en bois.

En descendant, nous apercevons sur la colline les ruines des anciens entrepôts de l’époque romaine de ce qui fut le port de la ville. En s’ approchant du bord de mer,  nous comprenons que c’est un chantier de radoubage.

Nous nous demandons comment ils font pour mettre ces énormes bateaux sur cales.

La remorque a un plateau en forme de coque pour la stabilité du bateau posé dessus; elle a 8 roues à l’avant et 12 derrière pour supporter de grosses masses.

Version plus moderne, une remorque en métal avec verrins ….

En fait, ce lieu est en même temps une cale sèche. Il y a bien une cinquantaine de gros bateaux pour touristes … c’est d’ici que partent les excursions pour l’île de Kekova où se trouve une cité grecque engloutie par la mer. Avec un bateau à fond de verre, on peut l’admirer. Mais c’est l’hiver, il n’y a pas d’excursions en ce moment ! ………

Le fond de verre se résume à quelques hublots.

Endroit reposant et enchanteur, surtout que la pluie a cessé.

Nous nous arrêtons au resto du coin pour un chai (un thé en turc), il est presque midi, l’aubergiste est charmante …. On reste déjeuner avec au menu tatziki et calamars, c’est parfait.

Seul inconvénient, les poissons ou calamars sont toujours frits !

Comme vous avez pu le voir, il y avait de la bière. Par contre, assez souvent au restaurant et surtout dans leurs fast food, il n’y a pas d’alcool. Dans les supermarchés par contre, on trouve de tout (vin, bière, alcool fort) et même dans certaines petites épiceries si le lieu est touristique …

J’avais choisi Demre comme étape obligatoire pour visiter le site de Myra. On en parle peu dans les guides touristiques et il fut difficile à situer. Mais une fois qu’on y est, comment cet oubli est-il possible ? Je vous laisse juger par vous-même.

A gauche des tombeaux, à droite le théâtre

Juste à côté le théâtre. On en a déjà visité beaucoup mais il a aussi ses particularités.

Adossés à la colline, au-dessus des gradins, d’autres tombeaux. Cette ville devait être très importante .

Les entrées voutées sont toujours debout ainsi que l’arrière scène.

Heureusement, je suis accompagnée par mon testeur de sièges !

Sur les accoudoirs des sièges du premier rang, de curieuses sculptures.

Un peu partout, de nombreuses sculptures surprenantes . Très belles.

A l’intérieur du théâtre.

Ou bien à l’extérieur ….

Celle-ci semble plus récente.

Avant de quitter les lieux, une photo qui mêle tous ces instants magiques.

Pour le moment , à mon avis, c’est le plus beau site visité durant ce voyage.

Nous poursuivons notre route et traversons Kumluca, ville entourée de serres et de champs d’orangers.

Nous faisons le plein d’agrumes car bientôt nous nous attaquons à la montagne et là, les fruits se feront rares…. En plus à 0,70 € le kilo on peut stocker.

Ce soir nous dormons dans un camping familial, sous les orangers. Les propriétaires nous invitent à cueillir tout ce que nous désirons. Manger sur place des fruits qui viennent d’être cueillis, un vrai bonheur !

Malheureusement, nous n’avons pas assez de place pour en prendre davantage …

Après une nuit bien calme, nous suivons une 4 voies qui va permettre de traverser aisément la grande ville d’ Antalya .  Le problème,  c’est qu’on ne sait jamais à quelle vitesse rouler, ça change tout le temps.  Et il y a des radars et des flics qui verbalisent. Parfois, avec des vitesses fantaisistes !!!

Dans les villes, sur les immeubles, il y a des chauffe-eau solaires comme sur les petites maisons à la campagne. Cela fait des toits curieux à raison d’un réservoir par appartement.

Ce jour là, pas mal de route pour arriver à Aspendos. Même mon GPS connaît ce théâtre …. C’est la 1ère fois que je vois un GPS donner l’image d’un site !

Encore un théâtre me direz-vous ! C’est le dernier, promis !!! Il a été édifié au 2ème siècle ap JC sous le règne de Marc Aurel ; il est très différent des précédents. La vue en arrivant sur le parking est surprenante.

En effet, vers l’an 1200, un sultan ottoman l’a fait restaurer pour en faire sa résidence. Maintenant, tous les étés, des spectacles sont proposés uniquement en soirée. Dans la journée, il fait 46° et personne ne viendrait.

Le mur de scène est en parfait état, garni de niches avec frontons sculptés. Il manque juste les sculptures qui y étaient posées.

J’ai gravi la colline pour vous montrer des vues plongeantes.

Vraiment étonnant comme spectacle ….

Nous reprenons la voiture pour aller voir l’aqueduc qui fournissait l’eau à la ville installée sur la colline. On l’aperçoit déjà derrière les orangers.

Celui-ci parcourait 40 km pour approvisionner en eau une citerne de 5000 litres. Quand j’ai pris les photos du théâtre depuis le haut, j’avais vu les 3 puits pour y puiser l’eau.

.

Sur la photo qui suit, pilier de gauche, on aperçoit un réservoir additionnel qui permet de conserver de la pression tout au long du parcours.

Un village s’est établi autour de l’ aqueduc. Ces pauvres gens attendent le touriste pour gagner un peu d’argent. Nous négligeons les jus d’orange ou de clémentine et testons le jus de grenade. Très rafraîchissant.

Pendant que madame presse les grenades, monsieur tricote …. Ils n’ont pas voulu que je prenne la photo ….

En début d’après-midi nous quittons le bord de mer et roulons direction Nord-Est pour rejoindre la Cappadocce qui est encore bien loin. Une liaison de 400 km qui commence par une douce mais longue traversée de montagnes.

C’est une belle route qui sinue au milieu des pins et qui grimpe,  qui grimpe  …. jusqu’à atteindre la neige à 1700 m d’altitude.

Nous finissons par atteindre la neige. Quelle surprise de voir au bord de la route des piqueniqueurs, autour d’un petit feu !

La température a évidemment bien chuté. Dans la première ville rencontrée, un peu plus bas, nous trouvons un hôtel, faisons quelques courses et mangeons des marrons chauds. Ce soir, ce sera dîner au restaurant.

Le restaurant s’appelle « Miss Tchorba » restaurant. Comme en arabe, tchorba signifie soupe. Mais ici, pas d’alcool …. nous sommes en pleine montagne, pas de touristes et la serveuse porte un foulard. Elle me fait beaucoup de sourires, elle aimerait bien entrer en contact mais le patron (son papa je pense) surveille….. Je ne peux pas la photographier. La moussaka qui suivait la soupe était délicieuse.

Nous poursuivons le lendemain notre traversée montagneuse. De beaux paysages défilent, le ciel est bleu mais il fait froid. Au réveil, -2° …..

Toujours des limitations de vitesse aussi variées que farfelues.

Il faut faire attention. Dans quelle catégorie sommes nous ? la police est à l’ affut ….

Nous sommes maintenant sur le vaste plateau aride d’Anatolie Centrale. Les altitudes varient entre 1200m et 900 m d’altitude. On se croirait dans le désert….

Ici, on dirait des dunes, il reste encore quelques arbres puis …..

Après la ville de Konya, nous pouvons voir à 360° autour de nous, une grande étendue plane et vide de toute végétation.

Face à rien si ce n’est le soleil

Une halte à Sultanhani pour visiter son caravansérail. Très beau, de belle taille, il pouvait accueillir chevaux et chameaux. C’est une belle visite qui rompt la monotonie de la route.

Dans les écuries, une magnifique exposition de tapis anciens, avec musique douce en accompagnement.

Passons la ville d ‘ Aksaray et entrons dans la Vallée d ‘ Ihlara. C’est notre 1ère journée en Cappadocce du Sud. Cette vallée est un profond canyon taillé par la nature à la suite d’éruptions volcaniques. Au fond, une rivière encadrée par deux haies de peupliers.

Ici, la vallée est encore évasée

Avant d’arriver au canyon, nous traversons Selime qui nous donne déjà un premier aperçu des lieux. Les visites ciblées commenceront demain, mais le soleil est du bon côté, je ne peux m’empêcher de mitrailler.

Le tuf est une roche tendre qui permet d’y creuser des habitations.

Il faut que j’y grimpe afin de voir à l’intérieur ! c’est un vrai gruyère …

Et quelle vue autour de moi !

Cherchant un lieu pour passer la nuit, après quelques photos de-ci de-là, nous tombons sur un hôtel-camping-spa. Hé oui, il y a des sources chaudes ici, étant entourés d’anciens volcans ! Nous n’ hésitons pas et sautons dans nos maillots de bain. Jean-Louis est chou n’est-ce pas ? il manque la photo avec l’ anorak pour parfaire notre allure ….

Seul petit bémol, les bains femmes sont séparés des bains hommes.

Le 17 janvier, nous revenons sur nos pas pour quelques kilomètres et surplombons Yapratihisar. On aperçoit au fond à gauche les cheminées de fées de Selime.

Vue sur le village de Yapratihisar, trop beau !

Les habitants de Selime ont vécu dans ces maisons troglodytes jusque dans les années soixante.

Nous sommes accompagnés par un guide, né au village, qui commence par nous emmener voir des maisons troglodytes abandonnées maintenant. Son père,  87 ans, y a grandi jusqu’à l’âge de 11 ans.

Nous sommes revenus à Selime pour visiter la Cathédrale Byzantine. Il faut grimper dans des dédales de rochers dus aux éboulements de la paroi. Heureusement qu’il ne pleut pas mais on a quand même besoin d’aide parfois …

La cathédrale se compose de trois nefs séparées. Des cheminées de fées plus faciles à creuser que la falaise ont été utilisées pour certains édifices.

Dans celle de droite on fabriquait le vin de messe ; la citerne, de belle taille, est toujours présente.

On voit dans une autre salle des peintures, très anciennes donc un peu sombres …

Une autre nef, bien plus grande et impressionnante .

Pour rejoindre les pièces situées tout en haut de la falaise, il y a des tunnels et des escaliers taillés dans le rocher.

Dans un des tunnels montant vers les habitations, une meule prête à être roulée devant le passage pour en bloquer l’entrée.

Suite à cette visite, nous prenons un chemin pour déjeuner au calme au milieu de ce paysage magnifique.

Nous arrivons au bord de la rivière qui coule au fond de la vallée .

A partir de Belisirma, les parois de la gorge commencent à se resserrer. C’est un lieu très connu des randonneurs qui remontent la vallée en 2/3 jours pour parcourir une vingtaine de kilomètres.

Pourquoi faut-il tant de temps pour remonter la vallée d’ Ihlara ? Parce qu’il y avait dans ce canyon, profond de 150 m, une cinquantaine d’églises byzantines peintes dont on peut en visiter un certain nombre. Ci-dessous le plan proposé par Le Routard.

Je me contenterai de trois d’entre elles car pour certaines autres, l’escalade à faire pour y entrer, à mi-falaise, me rebute.

Une deuxième, plus accessible mais dont les peintures ont des couleurs moins douces.

Et pour finir celle-ci

Il me faut prendre le chemin du retour qui consiste à zigzaguer dans le fond du canyon jusqu’à la volée d’ escaliers qui n’en finit pas ! J’ai 150 m à gravir pour rejoindre la voiture, tout là haut là haut …

Nous décidons de retourner dormir à notre SPA préféré. Un bon bain chaud nous permettra peut-être de ne pas avoir mal aux jambes demain.

Départ à la fraîche le lendemain matin avec un beau ciel bleu. Au loin des sommets enneigés.

D’anciens volcans également.  Ce sont eux qui fournissent cette bonne eau thermale où nous nous sommes baignés.

Sortant de l’oasis que représente la vallée d’ Ihlara, nous retrouvons les grandes étendues planes et désertiques. Après une cinquantaine de kilomètres, arrivée à Derinkuyu pour visiter sa ville souterraine. Des cheminées d’aération permettaient à dix mille personnes de s’y cacher pour se protéger des envahisseurs. Etables, salles d’études, pressoirs au 1er étage. Tous les corps de métiers ainsi que les habitations, les dépôts alimentaires, les cuisines et les puits se trouvent aux niveaux inférieurs. Au 8éme et dernier niveau, l’ église ….

Dés l’entrée, nous voilà prévenus :

Il faut suivre les flèches rouges pour le sens de la visite. Nous marchons dans d’étroits boyaux en pente douce ou descendons des escaliers en colimaçon …. Heureusement, nous avons pris nos lampes frontales.

On traverse des salles assez grandes avec des silos à grains dans les écuries ….

Nous descendons jusqu’au 2ème étage sous terre et décidons de remonter. C’est simple, pour cela, il suffit de suivre les flèches bleues. On pouvait visiter jusqu’au 8ème sous-sol mais pour les escaliers, on a déjà donné ….

Devant Jean-Louis on aperçoit la lumière du jour

Emergeant au soleil, un bon thé avant de reprendre la route.

Le paysage devient plus montagneux, quelques falaises et vallées, nous entrons en Cappadocce du Nord, région très touristique.

Enfin de vraies cheminées de fées, avec chapeaux

De somptueux paysages s’offrent à nous dans le Parc National de Goreme. Des variations de couleurs incroyables.

Le jaune du soufre
Du rose si vous préférez

A Goreme, il est surprenant de voir les maisons actuelles enclavées dans les formations rocheuses.

Ce soir  nous dormons au Camping Panorama. Il surplombe la ville et les concrétions où nous étions plus tôt dans la journée.

Un petit barbecue, quelques photos de nuit et c’est l’heure de rentrer se mettre au chaud.

Ce matin au réveil,  nous sommes survolés par des montgolfières.

Pour ce 3ème jour en Cappadocce, nous commençons par visiter Uchizar. La ville est connue pour son château, énorme piton de tuf aux parois criblées de cavités.

Ce village est lui aussi bâti au milieu des cheminées.

Dans les ruelles, quelques façades ornées de décorations.

Et nous voilà enfin au pied du château .

Une face
Une autre

Quelques pas dans le sous bassement …..

Poursuivant notre route, un chemin nous mène à des cheminées de fées à chapeaux. Ce sera notre quête de la journée.

A proximité la Vallée des Moines. On aperçoit au loin comme une multitude de gros cèpes. Zoomez.

Elle fut nommée ainsi car les religieux, pour se détacher du monde, avaient établi leur refuge au sommet des cheminées. Un vrai festival de belles photos à faire !

Il y en a une sous laquelle il vaut mieux ne pas rester …..

Dans une des cheminées, à triple capuchon, se trouve une chapelle surmontée d’une habitation rupestre.

On s’installe au soleil à midi, face au site pour en profiter encore un peu.

Puis, la Vallée du Devrent, très belle également. Un tout autre genre.

C’est ainsi que se termine notre séjour de 3 jours en Cappadoce. Peu de monde à cette époque de l’année, ce qui nous a permis de profiter pleinement du calme de ce lieu enchanteur.

Nous avons 5 jours pour rejoindre Igoumenitsa. Longue route que nous essaierons d’agrémenter tout au long du chemin. Pour le moment, faisons attention aux radars, j’aperçois une voiture de police garée au loin …

Mais souvent ce sont des faux. De près, on peut admirer ces panneaux en bois dont certains ont même le clignotant allumé !!! Je n’ai pas réussi à en photographier un, de peur que ce soit un vrai …. ne jamais photographier des policiers ou des militaires en service, cela peut amener beaucoup d’ennuis !

Ce soir là, nous dormons à Polatli, en Anatolie Centrale. Ville de taille moyenne, nous prenons un hôtel proche du centre que nous pourrons visiter à pied. Beaucoup d’animation, un marché local sympa où nous achetons quelques légumes et des fraises, cela changera des oranges … Une belle pâtisserie nous tend les bras.

Pour le dîner, ce sera doner kebab. Ils sont super bien équipés avec une racleuse électrique qui monte et descend pour décrocher les bouts de viande grillés.

Nous décidons d’éviter de traverser Istanbul et nous rejoignons le Détroit des Dardanelles avec son grand pont.

On fait les grands pleins avant de quitter la Turquie car du gasoil à 1,10 euros le litre, cela ne se refuse pas. Quelques courses pour liquider les dernières Lires Turques et nous pouvons dormir le soir du 22 janvier au Camping Alexandropoulos en Grèce, comme à l’aller.

Comme nous avons un jour d’avance, nous faisons un petit détour par les Météores, ensemble de Monastères grecs Orthodoxes juchés sur des pitons rocheux. Ce sera notre 3ème passage sur ce site mais il est toujours aussi plaisant.

Nous ne pouvons pas tous les voir en une journée. J’en sélectionne quelques uns.
Le Monastère Nikolaos

Dans ce 1er monastère, on aperçoit l’ascenseur qui remplace les nacelles d’autrefois. Lift réservé aux moines. J’ai pu voler à l’intérieur une photo de peintures mais ce sera la seule, il y a des caméras de surveillance de partout.

Les paysages qu’offrent ces pitons de grés sont magnifiques.

Certains points de vue permettent de voir 4 monastères à la fois. Zoomez !

De gauche à droite, Roussanou, Nikolaos, Varlaam et au-dessus tout derrière, le Grand Météore.

Nous passons sous certains d’entre eux pour rejoindre Roussanou.

Varlaam

Pour Roussanou, qui a les plus belles peintures, on monte beaucoup de marches, on franchit une passerelle vertigineuse. Jean-Louis a du rester en bas …. Des peintures extraordinaires mais une jeune femme jouait le rôle d’un chaouch très strict . Pas de photo ….

Le suivant, je ne sais même pas comment on peut y monter !

En m’ en approchant, j’aperçois le sentier d’accès mais j’abandonne …

Au loin, le Monastère Stefanos, le seul accessible sans grimper ….

Nous quittons les Météores pour arriver le soir même à Igoumenitsa.

Nous camperons non loin à Plataria, petit port de pêche qui nous permet un repos bien au calme avant d’embarquer le lendemain pour l’Italie. Une promenade en bord de mer bien romantique.

C’est là que se termine ce voyage en Turquie. Nous y avons parcouru 3130 km en 15 jours. La marche d’approche étant très importante, nous avons délaissé la moitié Est du pays.

OUGANDA, mars 2022

L’Ouganda est un pays enclavé d’Afrique de l’Est, c’est pourquoi ce raid, organisé par Dream Team Aventures , s’est fait avec des 4X4 de location. Le véhicule, un HDJ75, qui nous a été confié était en si mauvais état, qu’il nous a fallu en changer, dés le premier jour …. Heureusement que Bruno et Marilyne, toujours aussi prévenants et efficaces, nous ont obtenu un Toyota 100 V8 qui nous accompagnera sans trop de problèmes durant ces quinze jours d’aventures.

Après ce petit désagrément, nous prenons la route vers le Nord en quittant Kampala, capitale de ce pays appelé par Winston Churchill,  » La perle de l’ Afrique « .

Notre tracé, en rouge, en commençant par le Nord.

Cette première journée nous mène à Jinja où nous arrivons de nuit, suite à nos mésaventures du départ et à une circulation épouvantable. Conduite fatigante et dangereuse, surtout en roulant à gauche ! Heureusement, dés le lendemain, nous sommes rapidement sur une piste qui longe le Nil. Quel bonheur de retrouver l’ Afrique !

Les troupeaux de zébus à grande cornes sont énormes. Heureusement, ces animaux ne sont pas agressifs du tout .

La piste devient plus petite à l’approche des rives du Nil, nous roulons parfois entourés d’eau.

Et voilà les premiers papyrus dont on nous a tant parlé à l’école …

Dans la liste des problèmes mécaniques rencontrés avec nos véhicules, François crève avec sa nouvelle voiture. Hé oui, dés le premier jour, il était tombé en panne sur la route et on avait dû la lui changer … Le problème cette fois-ci c’est qu’il n’a pas la bonne roue de secours ! Heureusement, ayant maintenant tous deux le même Toyota, nous pouvons lui donner la nôtre !!!

Un jeune spectateur, transporteur d’eau comme tous les enfants …

Passage un peu délicat surtout pour Daniel et Gigi qui nous accompagnent avec un minibus Toyota qui va, tout au long du voyage, ramener au lodge les rescapés dont le véhicule est en panne ! Eux n’auront aucun problème .

Cette piste nous mène au Parc Ziwa, sanctuaire de rhinocéros. Nous allons y vivre une expérience exceptionnelle : aller à la rencontre des rhinocéros blancs, à pieds, accompagnés d’un ranger. Le guide nous explique que les blancs sont bien moins dangereux que les noirs. Visite Inoubliable !

Très surprenant de les voir brouter, comme des vaches ….

Le lendemain, nous reprenons la piste pour rejoindre le parc Murchinson. Nous devons traverser le Nil sur un ferry qui ne peut embarquer que peu de véhicules à la fois .

Une fois les véhicules chargés, ce sont les piétons, scooters et vélos qui peuvent monter.

Nous retrouvons les petits villages de huttes si typiques avec leurs fours à brique.

La piste traverse parfois des zones marécageuses. Comme toujours de nombreuses femmes ou enfants qui portent de tout sur leur tête.

Parfois on hésite avant de s’engager sur un pont ….

Nos amis Daniel et Gigi
Au bord du Nil

En fin d’après-midi nous entrons dans le parc de Murchinson. Le temps de rejoindre le lodge, nous avons déjà vu gazelles, éléphants, girafes, kudus et phacochères. Le lendemain matin, on refait un tour pour admirer ces animaux dont on ne se lasse pas !

Il faut faire très attention car des animaux peuvent surgir de tous côtés !

Lors de notre deuxième sortie dans le parc, nous avons dû voir une bonne vingtaine de girafes dans des situations différentes …..

Un solitaire ….

Et un varan qui nous a bloqués un moment car Monsieur voulait traverser …..

Et toujours le Nil en toile de fond ….

L’après-midi de ce Mardi 15 mars, nous embarquons sur un bateau qui nous mène jusqu’aux chutes du Nil qui sont impressionnantes. Nous sommes en fin de journée et on peut voir de nombreux animaux qui viennent s’abreuver.

Beaucoup d’hippopotames . On a même la chance de voir l’un d’eux émerger en soufflant fortement un nuage de gouttelettes d’eau.

Un crocodile proche de la rive

Et plus loin, un grand troupeau d’éléphants.

En approchant des chutes, beaucoup de mousse flotte sur l’eau.

Puis les remous sont de plus en plus violents.

Les chutes dévalent une étroiture de 7 mètres de large et tombent de 45 m de haut. Le débit est de 300 mètres cubes par seconde.

Ballotés en tous sens, ce n’est pas très rassurant …

Le bruit est assourdissant !!!!

Le retour est plus rapide en descendant le courant. Nous retrouvons la terre ferme une demi-heure plus tard et rentrons au lodge au soleil couchant.

Le lendemain, par la piste, nous rejoignons le plateau d’où descend la chute. On se rend encore mieux compte du déchaînement des eaux qui s’écoulent dans une faille très étroite. Le spectacle est époustouflant.

Un bel arc en ciel nous accueille.

Je m’avance un peu plus pour ressentir cette force produite par le courant .

Et je peux voir en bas le Nil sur lequel hier nous nous sommes approchés au plus près de la cascade.

Le Nil se jette dans le Lac Albert que nous longeons par la piste.

Nous traversons des villages de pêcheurs. Les détritus jonchent le sol …. Notre venue est une curiosité.

Puis nous retrouvons la route qui nous mène à HOAMI où nous passons la nuit. Le lendemain, une bonne portion de goudron qui traverse de beaux paysages. On en profite pour observer les activités quotidiennes des Ougandais.

De part et d’autres, des champs de cannes à sucre.

Plantations de bananiers également, parfois simplement autour de la case pour la consommation familiale.

Lorsque l’on passe près d’une école, on a toujours du succès … Parfois, c’est presque une émeute !

On profite de ces petites étales pour acheter des fruits.

Nous dormons toujours dans de très beaux lodges, en demi-pension. Par contre à midi, c’est le picnic. Sans matériel ni frigo ils sont assez simples. Nous achetons les produits frais au fil des occasions …

Nous entrons dans une zone montagneuse, la route devient piste et nous prenons de l’altitude.

Lorsqu’on arrive vers 1500 m d’altitude, les flancs des montagnes sont couverts de plantations de thé.

Depuis hier, notre alternateur montrait des signes de faiblesse. Les véhicules du groupe ayant de nombreuses pannes, deux par jour en moyenne, Maryline a obtenu du loueur qu’un mécanicien nous suive durant le restant du voyage. Ce matin, avant de quitter la ville, nous lui avions demandé de jeter un oeil … Tout va bien d’après lui …Bien sûr que non mais attendons …..

Sur la piste, un superbe four à brique, encore entier. On façonne avec de l’argile les briques puis on les met à sécher au soleil. Après on les entasse en une espèce de pyramide tronquée, en laissant des ouvertures en bas qui permettent de charger le bois pour le feu qui va cuire les briques.

Avant de quitter Fort Portal nous faisons quelques courses ainsi qu’un peu de change. En effet, passant d’un diesel à un V8 essence, notre consommation a dépassé mes estimations …..

Après avoir roulé 25 km depuis ce matin, le moteur s’arrête. Plus de batterie ! Pour ceux qui comme moi ne le savent pas, avec un véhicule à essence, impossible de continuer …

Maryline et moi-même tenons le capot qui ne tient pas tout seul !

Hé bien si, nous allons repartir : nous prenons la batterie de François qui est bien chargée, mettons la notre chez lui pour qu’il la recharge en roulant. Et nous l’aidons à démarrer avec des pinces sur la 3ème voiture.

En vrac, un transport de bananes sur vélo, une femme qui fait paître sa vache, un transport de charbon de bois sur scooter.

Quand il y a un peu d’eau, les femmes font la lessive.

Après un passage sur un chemin très étroit, nous rejoignons la route et assistons au chargement d’un camion de bananes.

Ils font la queue pour charger le camion.

L’Ouganda est traversé par l’ Equateur. Nous le traversons une première fois, du Nord vers le Sud.

Encore un peu de route et nous arrivons au Parc Queen Elisabeth. Nous allons y passer deux nuits mais comme on a le droit d’y rester 48 heures exactement, nous piqueniquons devant la grille afin de n’y entrer qu’après midi ….

Vue sur la savane en contrebas, en s’approchant du bord on voit, au loin, deux éléphants.

C’est un parc constitué de cratères, soit au fond herbeux, soit remplis par un lac. Nous roulons tout d’abord en hauteur , sur le  » Crater Drive  » ….

Heureusement qu’on n’a pas vu d’animal sauvage car, un peu plus tard, nous retombons en panne de batterie. En plus sur un chemin étroit et nous sommes les premiers du groupe, juste derrière François. Personne ne pourra nous dépasser. On échange à nouveau nos batteries mais Didier, notre bon samaritain qui a les câbles de démarrage est tout derrière puisqu’il joue le rôle de voiture balai ! On pousse donc tant bien que mal François sur le côté pour qu’il puisse l’attendre et nous poursuivons notre route.

Le chemin descend dans la plaine

Nous nous apercevons que c’est un lac d’eau douce puisqu’on on y voit un tas d’hippopotames en train de tremper. Ces animaux restent, en principe, dans l’eau toute la journée et n’en sortent que la nuit pour se nourrir. Ils peuvent parcourir jusqu’à une trentaine de kilomètres pour cela.

Un peu plus loin, première surprise ! Un hippopotame qui broute, en pleine journée. Sans doute parce qu’il n’y a pas de soleil aujourd’hui.

Deuxième surprise, nous surplombons un grand lac sur lequel on voit des exploitations de sel . Ce sont les Salines de Katwe. Un lac salé si loin de toute mer !!!

Afin d’économiser notre batterie, sachant qu’on allait revenir sur nos pas, nous avons embarqué avec Daniel et Gigi dans leur combi. Sur le chemin du retour, nous croisons un troupeau d’éléphants, prêts à traverser la piste. Situation un peu inconfortable pour nous tous ….

Nous croisons François juste après et le prévenons de cette opportunité. Il a la grande chance de les voir traverser juste devant lui ! Merci pour la superbe photo !!

Mis à part quelques waterbuck et gazelles, nous n’avons pas vu beaucoup d’animaux. Nous rejoignons le goudron pour nous rendre à notre lodge tout proche, mais là, mauvaise surprise, le pont sur le Nil est fermé car en travaux. Nous devons prendre un bac mis en remplacement et nous ne sommes pas les seuls à vouloir passer !

On peut se rafraîchir au bar

Moi, je préfère observer ce marabout qui attend une occasion pour chiper quelque chose.

Après une longue attente, nous embarquons enfin.

Et nous pouvons rejoindre le Kingfisher Lodge, idéalement situé sur les hauteurs.

Le lendemain matin, nous allons visiter un village de pêcheurs. Au retour des bateaux, toute la population est là.

Nous assistons à la préparation des filets de poisson qui seront mis dans le fumoir.

Fumoirs au bois évidemment

Les poissons sont déposés sur des claies que l’on glisse dans les fumoirs. Le tout est recouvert de tôles.

Les enfants sont là également. Ainsi cette petite fille qui porte une poupée blonde sur son dos …

Ou bien le petit frère …

Lorsque le poisson est débarqué, les villageois se pressent sous la halle pour faire leurs achats.

Pendant ce temps, les marins préparent les filets pour le lendemain.

Non loin du village, un éléphant, un waterbuck …. Et personne ne s’en préoccupe.

Nous rentrons par le chemin des écoliers ; il y a de nombreuses pistes et nous voyons au loin un beau village de petites huttes en paille. Nous en approchons, nous constatons qu’il s’agit d’un camp militaire. Pendant que Maryline demande si on a le droit de faire des photos …. je commence à mitrailler ( en général, la réponse est non, donc je ne l’attend pas …).

Le responsable du poste de garde revient : non vous n’avez pas le droit de photographier …… Oups, Trop tard !!!!

Nous pouvons observer le long de la piste la présence de diverses cultures. Principalement culture de bananes, café, coton, manioc.

Les plants de café sont de gros buissons. Ils se couvrent d’abord de jolies fleurs blanches qui sentent délicieusement bon. Puis, elles deviennent des baies vertes. Quand celles-ci sont bien rouges, les paysans les cueillent et les mettent au soleil pour les sécher.

Dans ce paysage de collines se nichent des lacs pour le grand bonheur des habitants.

Comme toujours, ce sont les femmes qui travaillent dans les champs. Elles portent souvent de lourds fardeaux sur leur tête.

En fin d’après-midi, nous embarquons pour remonter le Canal Kazinga qui relie le Lac Edouard au Lac Georges en traversant le Parc Queen Elisabeth. Nous sommes maintenant au sud-ouest de l’ Ouganda.

C’est l’heure où les animaux viennent s’abreuver, les appareils photos sont prêts. Le bateau qui nous a été attribué est un peu trop petit pour le groupe, ils embarquent des chaises pour compléter les places assises.

C’est l’heure du bain !

Nous avons vu beaucoup d’hippopotames et de buffles, un varan et un bébé crocodile mais les photos n’ont rien donné. Pas mal d’éléphants aussi et on aurait dû assister à une scène prometteuse en voyant, dans la vidéo qui suit, arriver une famille d’éléphants, la maman en tête suivie de trois jeunes et le reste de la horde. Malheureusement, le bateau qui nous coupe la route s’en approche de trop et ils font demi-tour …

De retour au lodge, l’apéritif a un goût de France : nos amis Paul et Violette ont la gentillesse de partager avec nous un beau saucisson français. Un grand merci !

Nous nous sommes tous mis au gin tonic, c’est la meilleure option ici.

Etant restés deux jours au même endroit, le mécanicien a pu faire réparer notre alternateur. Il nous annonce qu’en plus, il a changé les plaquettes de freins à l’arrière. C’est nouveau pour un africain de réparer avant la panne !!! Mais avec notre groupe, il a beaucoup de travail . Alors il prend de l’avance ….

En attendant de récupérer la voiture, je me promène. Quel calme au petit matin ….

En sortant du lodge, quelques achats de fruits et nous reprenons la piste. Elle est très roulante et traverse toujours le parc Queen Elisabeth. Il faut donc rester vigilant et ne pas aller trop vite : des animaux peuvent traverser à tous moments. Surtout que nous y voyons des crottes d’éléphants, encore fraîches …

Nous sommes dans une région équatoriale, l’eau et la verdure ne manquent pas.

Un peu plus loin, nous entrons dans le territoire des babouins.

Et un peu plus loin :

Prudence donc, ce qui nous permet d’apercevoir au loin une grande famille d’éléphants qui se dirigent vers un point d’eau. Je sors de la voiture pour mieux les observer ….

Et encore une petite vidéo car voir des éléphants se déplacer, c’est toujours merveilleux. Les vieux mâles restent à l’arrière pour protéger la famille. Il faudra zoomer cet épisode.

Nous avons ce jour là beaucoup de mal à trouver un endroit pour le déjeuner ; dès notre sortie du parc, nous apercevons le parking d’une petite église avec un beau manguier sous lequel nous trouvons une ombre bienfaisante.

Une termitière en premier plan.

La piste a fait place au goudron mais les ralentisseurs, faits maison, sont très dangereux. A aborder avec prudence.

Une nouvelle petite piste prend progressivement de l’altitude dans une zone vallonée.Elle serpente au milieu des champs de blé et de café, le long de la frontière du Congo. Ce n’est pas le moment de se tromper de piste !!!

Voici un exemple de maison en brique. Elle a été bâtie à côté du four que l’on démonte au fur et à mesure lorsque les briques sont cuites.

Les arbres et collines derrière Jean-Louis sont congolaises.

On peut admirer le long du parcours des flamboyants.

Nous sommes dans une zone boisée. De nombreux babouins plutôt indifférents à notre présence marchent le long du chemin. Toutes les mères portent un petit sur le dos qui se cramponne comme il peut.

Nous traversons, dans cette zone isolée, de nombreux villages.

De nombreuses cultures sur les collines

Nous traversons des exploitations forestières entre les champs de thé qui poussent dans ces montagnes. Nous passons des cols entre 2000 m et 2500m d’altitude. Paysage toujours bien vert, n’oublions pas que nous sommes en zone équatoriales.

Le but de ce dimanche 20 mars est de rejoindre, dans le Parc Ruhija, le Rushaga Lodge, lieu de départ des excursions pour rencontrer des familles de gorilles à dos argenté.

Plus que 25 km de piste, le ciel est menaçant.

Nous arrivons au lodge alors que quelques gouttes d’eau commencent à tomber. Nous avons juste le temps de rejoindre notre chambre avec les bagages avant le déluge.

On s’installe sur la terrasse pour profiter de la vue.

L’orage démarre brutalement, avec un toit en tôle, c’est impressionnant. J’en profite pour vous faire visiter notre logement.

Lorsque la pluie cesse, le paysage a bien changé.

Nous surplombons un village de huttes dispersées.

Nous apprenons par la suite que les habitants sont des pygmées qui ont été chassés de la forêt pour créer la réserve de gorilles. Nous aurons droit à un petit spectacle de danses proposé par les villageois.

La nuit ne sera pas calme comme on aurait pu le prévoir….. Après les festivités, nous avions recueilli pour les villageois un petit pécule, converti immédiatement en alcool. Ce fut la fiesta avec musique, cris, disputes jusqu’au petit matin.

Ne faisant pas partie des courageux, partis à pied voir les gorilles, nous faisons la grasse matinée et profitons du calme et de la superbe vue depuis notre bungalow. Nous avons même la visite d’un singe capucin qui saute de branches en branches juste à notre niveau.

Le lendemain matin, après une vingtaine de kilomètre de mauvaise piste, François a un petit soucis. La rotule de la roue avant droite s’est cassée net.

Impossible pour lui de continuer. Heureusement, le mécanicien attaché à notre groupe n’est pas bien loin. Il nous rejoint pour s’occuper du dépannage et de la réparation. François embarque avec Daniel et Gigi dans leur minibus Toyota pour la journée.

La piste s’élève et nous surplombons le Lac Buinyoni. Nous n’avons que 81 km à parcourir mais ils vont se révéler fatigants et stressants pour les conducteurs. La pluie des jours précédents a détrempé le sol et nous nous retrouvons sur une patinoire. Le 4X4 a tendance à glisser là où la pente l’entraîne et il faut être très vigilant.

Les seuls que cela arrange, ce sont les fabricants de briques. Ils n’ont pas à chercher de l’eau pour les modeler ….

Comme on peut le voir sur les photos, cette zone est très peuplée, les champs occupent la moindre parcelle de terrain, quelle que soit la pente. Nous traversons la « cours de récréation » d’une grande école où nous sommes acclamés comme toujours avec nos 4X4. Par contre, il faut faire très attention aux gamins qui font n’importe quoi, que ce soit devant ou derrière les véhicules.

Le temps se gâte et nous arrivons au lodge sous la pluie. Il nous aura fallu 5h20 pour parcourir cette étape et 2 heures plus tard, un groupe de 3 véhicules n’est toujours pas là.

Nous sommes arrivés à temps pour profiter d’un excellent déjeuner accompagné d’un vin Sud-Africain.

Finalement, nos compagnons de voyage sont arrivés avec 3 h de retard. Ils ont dû laisser une voiture sur place, n’arrivant pas à monter la côte trop glissante et n’ayant plus que deux roues motrices. Encore du travail pour notre dévoué mécano.

Superbe vue sur le lac Buniyoni. Nous devions y faire une ballade en barque, au coucher du soleil …. Elle sera annulée.

Le lendemain matin, François a récupéré sa voiture et nous partons pour une longue liaison par la route. Quelques photos prises en roulant.

Marchand de charbon de bois.

Nous arrivons au dernier parc à notre programme : le Mburo Lake National Park. Nous sommes accueillis par un troupeau de zébus et sommes impressionnés par le grand nombre de zèbres, pas craintifs du tout.

Il est vrai que les rayures des zèbres sont très différentes selon les pays où on peut les rencontrer.

Les impalas sont des gazelles très gracieuses quand elles courent.

En plus des gazelles, des buffles, des phacochères on voit beaucoup d’hippopotames couchés dans la boue, parfois sur le chemin. Vous verrez que l’un d’entre eux n’est pas content du tout d’être dérangé !

Il y a des hippopotames qui sortent gentiment de l’eau ….

Alors que d’autres sont moins contents … (Penser à monter le son ….)

Pour notre dernière nuit dans la brousse, Bruno et Maryline nous ont choisi le plus beau lodge du voyage. Les bungalows sont posés sur une proéminence rocheuse, la vue est superbe. Quant aux chambres, voyez par vous-même.

Pendant le dîner, on nous appelle pour voir des Bush Babies.

Après une bonne nuit, un petit déjeuner original et sympathique avant de reprendre la route.

Dernier étape du voyage par la route. La circulation devient de plus en plus dense en approchant de Kampala. Arrivée en fin d’après-midi à Entebbe, test PCR à l’hôtel en soirée. Et vol le lendemain soir …..

Nous profitons de la journée du 25 mars pour faire quelques emplettes et se balader au bord du Lac Victoria. Sans oublier de s’alimenter bien sûr !!!

Un peu de nostalgie avant le retour à la civilisation. Je rêve encore de ce merveilleux réveil au lodge avec le chant des oiseaux ……

Les Balkans Septembre 2022

L’année dernière, nous avons sillonné la Croatie, visité un petit bout de la Bosnie ainsi que les Bouches de Kotor au Monténégro. Cet automne, nous décidons de compléter notre découverte des Balkans. Pour cela, nous prenons un ferry à Ancône (Italie) qui nous dépose après une nuit en mer, à Igoumenitsa (Grèce).

Voici le tracé du voyage effectué, en partant de la Grèce au Sud jusqu’à Venise en Italie.

Nous débarquons en Grèce le 8 Octobre à 6h du matin. Le débarquement se fait aisément et, vu l’heure matinale, nous traversons Igoumenitsa sans problème . Ceci nous permet de prendre notre petit déjeuner au milieu des champs d’ agrumes, en Albanie, 30 km plus au nord. Pays extrêmement montagneux, nous prévoyons d’y rester environ deux semaines, en commençant par le littoral, surnommé la Riviera Albanaise ….

Très vite, nous nous retrouvons sur une petite route qui s’arrête devant un très vieux bac, tiré par des câbles depuis la rive opposée. Il ne peut prendre que 4 véhicules à la fois mais comme nous sommes tôt, pas de queue ….

C’est notre tour d’embarquer pour traverser ce bras de mer qui protégeait la Ville Antique de Butrint.

Cette ville portuaire fut fondée par les Troyens au VIII éme siècle avant J-C. Témoignage unique des civilisations grecques, romaines, byzantines, vénitiennes et ottomanes, on ne se lasse pas d’ en photographier les vestiges.

Plan de la ville à l’époque romaine ; on remarquera le viaduc jeté vers la presqu’ile
Tour vénitienne

Et la basilique, difficile à photographier par manque de recul ….

Des murs ont été bâtis à toutes les époques ce qui fait un curieux mélange ….

Inscriptions très anciennes

 

Mur extérieur de la ville

La première ville moderne rencontrée en Albanie est Ksamil. Nous pouvons y faire du change, la monnaie ici est le Lek, bien connu des joueurs de Scrabble ! Puis, c’est l’achat d’une carte SIM qui s’avéra fort intéressante car, tout au long du voyage, on a pu l’utiliser aussi au Montenegro et en Bosnie.

 


Nous nous régalons d’un délicieux Slouvaki grec

 

Nous longeons la mer Adriatique et cherchons une plage pour ce premier bivouac albanais. La mer est bien là mais 200 m plus bas !!! En utilisant l’application Park4night, on trouve des endroits étonnants….. Nous nous engageons donc dans un chemin très étroit avec une forte pente au bout duquel on devrait trouver un camping. Sans une indication officielle, on n’y serait jamais allés !!!

 

 


En cours de descente …

Et nous voilà au Paradis !

Lorsqu’on longe la côte, il est impossible de la quitter facilement tant les montagnes sont abruptes. Il nous faut donc rester sur une petite route très encombrée de voitures garées n’importe comment mais aussi de chèvres, d’ânes ou de chevaux à surveiller sans cesse. Nous traversons aussi de nombreuses petites villes touristiques, franchissons un col à 1020 m d’altitude pour retrouver enfin le bord de mer.

 


Nous en profitons pour y déjeuner et s’y baigner

Nous comptons visiter cet après-midi le Monastère Sainte Marie à Svernek. Il a été bâti sur une île que l’on rejoint à pied en franchissant une passerelle en bois.

Il a été construit au XIV éme siècle, son iconostase tout en bois est recouvert de belles icônes.

C’était notre dernier jour au bord de l’ Adriatique. Nous nous dirigeons le lendemain direction Sud-Est pour nous engager dans la montagne. Très rapidement, première surprise, le panneau Parc Archéologique d’ Amantia attire notre attention. Il y a même un gardien qui nous décrit le parc, en plusieurs parties.

Le stadium

Pour la suite, il faut reprendre la voiture car l’ancienne cité est plus loin ….

Arrivés là haut, nous sommes accueillis par une vieille dame, tout de noir vêtue, qui tient absolument à nous faire entrer chez elle. Elle nous promet de nous emmener à l’arche après …. En fait, sa propriété est construite sur le site romain.

Elle nous a couverts de fruits et boissons, nous a demandé quelques Leks …. et nous a finalement emmenés à travers l’enclos des chèvres jusqu’au sentier menant à la fameuse arche. Sentier étroit, en montée, par endroits un peu vertigineux…. Et il fait toujours aussi chaud !!! Je termine sans Jean-Louis …..

 

J’ abandonne la suite de la visite car il faudrait la journée pour voir encore un temple et une basilique, là-bas, vers le fond !!!

Nous reprenons la piste agrémentée de beaux paysages.

Il est temps de trouver le bivouac. Nous repérons au loin un petit lac qui nous tend les bras…..

Après quelques kilomètres, nous y sommes enfin. Le chemin est mauvais , heureusement il ne pleut pas !

Nous ne pouvons nous y installer car il n’y a pas de terrain plat. On trouve un endroit confortable un petit peu plus haut. De toute façon, à 850 m d’ altitude, la fraîcheur de fin d’après-midi ne nous incite pas à nous baigner.

Nous avons roulé ce jour là à une moyenne de 10 km/h …. Le lendemain, la piste devient plus carrossable ce qui permet au conducteur d’admirer le paysage. Un grand fleuve à sec dans le fond de la vallée et notre piste que l’on devine sur le flanc de la montagne, unique moyen de communication pour les habitants de ce côté du cours d’eau.

L’isolement des habitants de ce versant de la montagne les oblige à enterrer leurs défunts sur le bas-côté du chemin….. Parfois, on voit 2/3 tombes regroupées mais pas de cimetière.

Et c’est ainsi que nous avons parcouru la centaine de kilomètres qui nous séparait de la ville de Berat, une des plus anciennes du pays.

 


Arrivée somptueuse sur Berat

Nous préférons nous garer de ce côté de la rivière car la vue y est magnifique et nous profiterons à pied de ce site classé au patrimoine de l’ UNESCO en 2008.

 


Elle porte bien son nom de ville aux mille fenêtres.

La passerelle piétonnière nous mène aux quartier musulman de Mangalème. Nous visitons la mosquée de Rois, datant de 1492, de culte Sunnite. Les boiseries de la salle de prière sont superbes.

Puis nous allons au Tekke Helveti qui lui est de culte Chiite. Il fut construit par un pacha en 1780. Le guide nous fait remarquer que les musulmans ont toujours tous vécu en bonne entente.

C’est ici qu’officiaient les Derviches Tourneurs, dans une salle carrée avec ouvertures dans les portes et les murs pour une meilleure acoustique. Le plafond est sculpté et peint avec de l’or.

Non loin, le bâtiment pour accueillir les étudiants.

De l’autre côté de la rivière, le quartier chrétien, plus petit ….. Mais on retrouve ces belles maisons aux multiples fenêtres.

Il fait vraiment très chaud et , pour rejoindre la Citadelle, il y a une bonne montée !!! Nous trouvons une auberge dans la partie haute de la ville, juste à côté de notre prochaine visite, où nous sommes accueillis gentiment dans le jardin.

Nous installons le bivouac à 200 m de la Citadelle, sur le rocher qui surplombe la ville. Après une bonne sieste, accus rechargés, nous en partons à l’assaut.

Elle a été construite à la fin du IV ème siècle av JC et élargie au fil des temps. De nos jours, elle est toujours habitée et on déambule dans les ruelles étroites parmi les habitants et malheureusement, aussi quelques voitures …

Après cette place située près de l’entrée, on monte jusqu’au château proprement dit avec son acropole. On peut y voir les quartiers des soldats le long des remparts.

Pour les besoins en eau, une citerne très profonde, en deux parties, y est enterrée. Ainsi, les villageois avaient l’eau courante.

 

Il faut imaginer les ouvertures percées dans ce toit herbeux pour puiser l’eau dans la citerne.

Après cette belle journée touristique mais aussi citadine, nous sommes contents de retrouver la piste. Notre trajet nous mène plein Est et nous entrons dans un grand massif montagneux. Notre route devient  rapidement une piste puis un chemin étroit !

 

 


De beaux paysages parmi les oliviers

Puis la piste devient de plus en plus mauvaise, sur une vingtaine de kilomètres.

Nous retrouvons plus tard le goudron pour plonger littéralement au fond d’une profonde gorge, avec des pentes à 12% ….

Sortis de la haute montagne, le goudron laisse à nouveau place à la piste. On admire de belles maisons en pierres avec toits de lauzes.

 

Le fauchage se fait à l’ancienne, à la main …

Nous longeons un grand lac de barrage comme il y en a beaucoup dans cette région.

Et sommes arrêtés par des travaux qui, malheureusement pour nous (mais pas pour les albanais !), vont se terminer par une belle route goudronnée …

 


Le conducteur de la pelleteuse nous a vu et se range sur le côté.

Nous passons la ville de Pogradec, sans grand intérêt. Nous terminons cette journée au bord du lac OHRID, frontière naturelle avec la Macédoine. Et nous sommes encore à 720 m d’altitude, ce qui fait que l’on profite d’une douceur fort agréable.

Nous avons, à plusieurs reprises, vu des petits bunkers ronds construits dans les années 1970 pour se protéger des russes lorsque l’ Albanie a quitté le pacte de Varsovie. Il y en aurait 700 000 sur le territoire. En voici un exemplaire un peu spécial :

Nous sommes le 13 septembre et nous poursuivons notre trajet dans l’ Albanie profonde. Dès que l’on quitte le lac, on prend de l’altitude. On alterne entre villages musulmans ou chrétiens, seuls les édifices religieux nous y font penser.

Toujours ce sentiment de grande liberté quand on se retrouve ainsi dans la nature.

De beaux paysages mais un peu d’inquiétude de la part de Jean-Louis : la piste devient étroite et nous nous retrouvons avec d’un côté, un grand fossé pour les eaux de ruissellement et l’autre côté vers le vide. Cela fait 2 côtés instables et comme nous pesons 3,5 tonnes ….

Nous roulons ainsi pendant une douzaine de kilomètres, il fait beau, pas de pluie heureusement quand soudain, un éboulis nous empêche de continuer. Et pourtant nous n’étions pas loin de la sortie !!!

Nous sommes obligés de rebrousser chemin et de trouver une alternative. Ceci nous amène sur un haut plateau, paysage un peu alpin mais peu de troupeaux.

On s’est considérablement rapprochés de la frontière avec la Macédoine. On va la longer sur une dizaine de kilomètres comme on peut le voir sur la carte ci-dessous. Notre trace est en bleu marine.

Ce qui ne nous empêche pas de déjeuner à l’ombre, comme d’habitude. Albanie ou Macédoine peu importe …

Mercredi 14 septembre, nous suivons la rivière Drini sur 204 km, entre Peshkopi et Fierze. De temps à autre nous la traversons sur de curieux ponts, de style africain plutôt qu’ européen !

Nous avons droit, sur 60 km, à une piste en bon état qui sinue entre les montagnes, les montées et les descentes, et nous offre de bons points de vue, ce qui est très agréable.

On voit de plus en plus de bunkers, on se demande un peu leur utilité ici …


Nous roulons ainsi pendant une soixantaine de kilomètres dans un paysage changeant mais toujours avec la rivière dans le fond. Parfois on descend suffisamment pour espérer la rejoindre mais alors on remonte. Il a dû pleuvoir car on traverse de petits bourbiers, sans difficulté.

Lorsque nous rejoignons la route, il nous faut nettoyer le pare-brise … Je suis trop petite pour effectuer ce travail de copilote, alors Jean-Louis s’y colle. Heureusement, il y a souvent des fontaines aménagées qui ont un bon débit.

Notre projet est de rejoindre le Lac Koman, au Nord Est du pays, alimenté par les eaux de 3 rivières qui sont retenues par plusieurs barrages hydro-électriques. Nous approchons doucement du but, dans un paysage un peu différent.

Sur la route, nous croisons des français et leur demandons s’ils ont fait la croisière de 2 heures et demies sur le ferry qui remonte le lac dans sa longueur. Ils nous disent qu’il vaut mieux prendre ses billets d’avance si on veut être sûr de pouvoir la faire, le bateau n’embarquant que 15 véhicules … Comme on a de la 4G presque partout, nous nous empressons de le faire.

Avant d’arriver à Fierze, port d’embarquement, nous passons sous le barrage qui ferme la vallée. On observe sur son flanc une petite route qui grimpe en zigzag.

Nous descendons de nos montagnes pour arriver au niveau de l’eau.

Reste plus qu’à trouver un lieu de bivouac sympa car nous avons 2 nuits à passer ici, n’ayant eu des places que pour le surlendemain. Ce sera parmi les vignes et les courges , grand potager dont le propriétaire nous a donné l’accès.

Le lendemain, journée de repos forcée, nous allons visiter le Parc National de Valbone, qui n’était pas prévu au programme.

On fait laver la voiture avant de prendre la route qui grimpe dans la vallée. On en profite pour observer le niveau bien bas de la rivière ….

Sur la route, quelques rencontres insolites. Un berger fait la causette avec son ami, sans se soucier de la gêne occasionnée. Plus loin, nous croisons un UAZ, véhicule curieux mais confortable malgré son aspect vieillot, que nous avions pour visiter la Mongolie.

La route cède la place à la piste, comme d’habitude mais ici, les paysages sont d’une rare beauté.

Arrivés dans le cirque de Valbone, on admire les maisons traditionnelles de la région . L’une d’elles est une buvette qui accueille les randonneurs de passage.

Profitant de la sieste de Jean-Louis, je pars marcher. Dans un tel paysage, cela ne se refuse pas !

 

Et c’est le retour à la civilisation

Pour profiter encore de ce superbe paysage ainsi que d’un beau temps exceptionnel, nous bivouaquons sur place. Demain, 45 km à faire pour embarquer sur le ferry à 13 heures, on a le temps.

Et au lever le lendemain matin, gros orage, il pleut des trombes. On n’y voit rien, l’eau ruisselle de partout et fait descendre graviers ou rochers sur la route ! Vraiment pas de chance. Bien dommage pour la traversée prévue qui paraît-il est digne des fjords norvégiens.

Arrivés à l’embarcadère, je photographie le lac sur lequel nous allons naviguer. Je me demande comment un bateau, chargé de véhicules, peut accoster là. Il y a si peu d’eau ….

Et nous attendons, attendons …. plus d’électricité à cause de l’orage donc plus de téléphone non plus. Nous voyons des véhicules repartir et nous allons aux renseignements. Verdict : Le niveau d’eau du lac ayant fortement baissé, notre ferry est échoué en son milieu. Dans notre malheur, nous avons de la chance : ce pourrait être nous, bloqués sur un banc de sable …

Il ne nous reste plus qu’à prendre la route pour contourner la montagne et rejoindre le port d’arrivée. Environ 130 km dont nous avons déjà parcouru la moitié il y a 2 jours. On a droit à tout : pluie diluvienne, gros rochers, cascades, brouillard, ….

 

En fin d’après-midi, la pluie cesse mais le ciel reste chargé. Nous trouvons un bivouac près de Skoder d’où nous devons partir le lendemain pour monter dans la Vallée du Thêt. Un dernier point fort de ce raid en Albanie.

Mais comme vous pouvez le voir ci-dessous, les montagnes du Parc National que l’on devrait apercevoir au loin ont disparu dans les nuages. Adieu canyons, paysages magnifiques, piste intéressante mais difficile surtout par temps pluvieux …. nous décidons d’abandonner ce projet.

Nous passons donc au deuxième volet du voyage en rejoignant le Roadbook de Vibraction intitulé Les Balkans. J’en profite pour vous montrer une carte avec le tracé grossier de la suite du voyage car moi-même, en préparant ce raid, j’avais du mal à me repérer dans tous les pays que nous allons traverser et qui constituaient autrefois la Yougoslavie.

Nous entrons au Montenegro dans la matinée et, première occupation, nous faisons les grands pleins. Ici, le carburant est moins cher et surtout, on paie en Euro ! Et pourquoi pas le plein de noix ?

Nous prenons une petite route qui longe le Lac Skadar par le Sud. C’est le plus grand lac des Balkans, partagé avec l’ Albanie. Photos sans soleil malheureusement.

La route est sinueuse et étroite, les croisements sont parfois délicats. Surtout que nous sommes un samedi et ce lieu semble être une destination touristique ….

 

Forêt de châtaigniers

Nous trouvons difficilement une place dans un restaurant pour goûter des poissons du lac . Un peu plus loin, dépassons la Capitale Pogdorica et bivouaquons près du village d’ Ostrog.

Au matin, nous longeons une falaise par une route étroite pour aller visiter le Monastère Ostrog. Il fait beau à nouveau.

 


On l’aperçoit, incrusté dans la montagne.

Nous pouvons nous en approcher un peu plus en voiture, le reste se faisant à pied.

 


Une bonne grimpette !!!

On arrive devant un grand bâtiment qui abrite les pèlerins mais aussi les boutiques de souvenirs et les cierges que les gens achètent et allument avec ferveur. C’est un monastère de l’ Eglise Orthodoxe Serbe.

Je me rend là-haut et suis stupéfaite par la beauté des mosaïques incrustées dans la paroi. Je vous laisse admirer …

Belle vue depuis là-haut. La nuit dernière, nous avons dormi dans la vallée que l’on aperçoit.

Il est temps de quitter ce lieu saint qui se remplit de plus en plus. Nous sommes un dimanche. La route est très encombrée pour redescendre et sommes heureux de trouver plus loin un endroit calme pour le déjeuner. A nouveau dans la vallée, nous sommes à côté du Pont Romain de Mostanica.

Il est très curieux puisque, aussi bien en entrée qu’en sortie, on voit des virages. Le dernier, carrément à angle droit.

Vue d’en bas, on voit bien qu’il n’y a plus de rivière depuis bien longtemps.

Après cette belle journée de visites, nous reprenons la route qui nous permet d’entrée en Bosnie où nous comptons arriver avant la nuit.

Nous passons la nuit au camping de Blagaj, où nous sommes reçus comme des rois. On nous offre une bouteille de vin en tant qu’anciens clients puisque nous y avions séjourné l’an dernier. Restaurant très agréable, bière à volonté, fruits également, c’est une étape à conseiller. Demain, nous serons fin prêts pour poursuivre le Roadbook de Vibraction que nous avions commencé l’an dernier.

Mardi 20 septembre, nous dépassons Mostar que nous avions déjà visité et nous engageons dans les Alpes Dynariques. Attention aux ours !

Ce grand plateau ressemble aux paysages alpins mais sans les bovins habituels.

Nous apercevons des stèles Bogomiles. Celles-ci n’ont pas les belles gravures comme nous avions vu l’an dernier. Elles sont plus érodées par les intempéries sans doute.

Les fermes que nous apercevons ont des toits en tôle du plus bel effet.

Un peu plus loin, un vieux cimetière musulman avec des stèles à turban. La première, en bois, doit être très ancienne.

 

Quelques moutons parmi les rochers

Nous approchons de Sarajevo qui fut ville olympique d’hiver pour les JO de 1984. Les bâtiments et équipements sont assez délabrés. Nous sommes allés voir les tremplins de saut, à 1500m d’altitude.

Nous redescendons dans la plaine pour bivouaquer et nous retrouvons à côté d’un pont romain …. Curieux ce mélange de civilisations, de partout, dans les Balkans …

Avant de quitter la Bosnie, nous nous arrêtons à Sarajevo, sa capitale , pour visiter le Musée National qui a une belle collection d’objets provenant du site de Butmir lié à une civilisation néolithique .

Nous reprenons la route et, à une dizaine de kilomètres de Sarajevo,déjeuner au bord de l’eau avant de nous engager sur le « piste des tunnels ».

Elle nous paraît peu utilisée … Nous avons passé le 1er tunnel, il est très étroit ; ce devait être une voie de chemin de fer et nous sommes impatients de voir la suite sur 14 km d’après le Roadbook. Mais très vite nous allons déchanter.

Le premier pont rencontré est éboulé et, vu la végétation, depuis un bon moment …. Sur la photo de gauche ci-dessous, on voit que pendant quelques temps, la rivière a été franchie par un gué, impossible maintenant.

Nous trouvons une route qui, en contournant un massif montagneux, nous permet de retrouver le tracé prévu.

Et nous entrons au Monténégro en fin d’après-midi. Bivouac non loin de la frontière au-dessus de la rivière Tara qui sépare la Bosnie du Monténégro. Haut lieu de rafting mais ce n’est pas pour nous ….

Notre route longe la gorge creusée par la rivière Tara qui se jette dans la rivière Piva. Paysages de canyons superbes.

Les tunnels sont nombreux et se succèdent d’une façon incroyable ….

Nous descendons voir un barrage qui ferme la gorge en espérant voir la rivière dans le fond. C’est seulement quand la route passera dessus qu’on aura une belle vue ….

Un petit détour pour visiter le Monastère de Piva. En 1970, avant la construction du barrage, il a été déménagé pierre par pierre quelques kilomètres plus loin, en hauteur.

Construit dans les années 1570, il est réputé pour ses fresques. Extérieurement, rien d’extraordinaire mais l’intérieur est couvert de peintures sur les murs et le plafond. D’habitude, je prends les photos discrètement mais aujourd’hui il y a une flopée d’écoliers qui nous observent …. J’ai pu en voler quelques unes mais j’ai loupé une belle salle qui était occupée par les enfants et les maitresses …

La route devient piste et serpente à 1200 m d’altitude au-dessus du canyon. Croisements difficiles lorsque nous rencontrons un club de 4X4 qui n’a pas vraiment envie de se garer …

 

Au loin, une ferme à poissons …

Contrairement à d’habitude, nous faisons le BBQ à midi car le soir la nuit tombe tôt et il fait vite froid.

Rejoignant à nouveau la route, nous franchissons une dernière fois la gorge sur le Pont Djurddjevica Tara. Pour faire bref, en 1942, les partisans ont fait sauter l’arche centrale pour freiner l’invasion italienne. Des films racontent son histoire …

Nous dormons encore au Montenegro ce soir là et, après avoir fait les grands pleins, nous entrerons en Serbie demain matin. Dans cette partie de la Serbie, il y a de nombreux monastères. On est obligé de faire un tri et nous choisissons le Monastère Mileseva.

Fondé en 1235, ses peintures murales sont fort bien conservées.

Ce jour là, il y avait un enterrement …. On ne s’est pas éternisés ….

Le paysage change, on pénètre dans de grandes forêts de conifères. Les maisons de cette région montagneuse de Serbie sont en bois.

Les maisons de cette région montagneuse ressemblent à nos chalets alpins.

Nous nous arrêtons au village de Strogonjo où se trouve un musée en plein air avec ses maisons traditionnelles.

 

La maison principale héberge toute la famille. on la reconnaît à sa belle cheminée décorée. A côté, les silos à grains. Les toits tout en lauzes de bois sont superbes.

Les animaux sont installés sous la maison.

Nous poursuivons notre route pour visiter la Grotte Stopica Pecina que l’on visite seul. L’inconvénient, c’est qu’il y a beaucoup de spots lumineux ce qui rend les photos difficiles à prendre.

Elle a été creusée dans le calcaire par une rivière qui la traverse toujours. Son entrée est en arc de cercle et on peut voir de nombreuses baignoires sur plusieurs niveaux.

Nous rejoignons la ville de Zlatibor où nous allons passer la nuit . Fort heureusement d’ailleurs car au matin, un problème mécanique nous oblige à chercher un garage rapidement, surtout que nous sommes un vendredi. Vers midi, après avoir essayé 4 garages et parcouru 17 km, nous trouvons le bon mécanicien. La réparation nous aura coûté 10 euros !!! Nous pouvons poursuivre sereinement notre voyage.

Nous arrivons à Mokra Gora, petit village connu pour sa gare et son train . Nous allons parcourir le 8 de Sargan dont voici la photo.

Afin de gravir un dénivelé de 300 m, les ingénieurs ont inventé un circuit en huit qui encercle la colline à plusieurs reprises. Il faudra parcourir 13,5 km pour une distance effective de 3,5 km. Les parties blanches du tracé correspondent à une vingtaine de tunnels. Cette ligne de chemin de fer d’environ 60 km a été terminée en 1923 et reliait deux grandes villes de Serbie. Sans cette astuce, il fallait un train à crémaillère pour une infime partie du trajet 

Les wagons tout en bois sont bien conservés.

La gare est dans son jus, très agréable. Nous y passons d’ailleurs la nuit afin de ne pas louper le train du matin.

Et le voilà enfin !!!!!

On s’installe et la cheffe de gare siffle le départ du train.

Nous nous élançons à l’assaut de la montagne.

Nous franchissons des viaducs, nous arrêtons à de petites gare et surtout, nous stoppons au niveau du noeud de ce double huit.

 

On peut voir 3 niveaux de rails : tout en bas, ils sortent du tunnel, en haut à gauche on entraperçoit les rails entre les arbres et moi, je me trouve au niveau supérieur.

Avant de quitter ce lieu, voici la photo d’une voiture qui roule sur les rails. Elle a été utilisée dans le film  » La vie est un miracle » tourné par le réalisateur serbe Kusturica.

Nous reprenons la route pour rattraper le temps perdu d’hier.

Et nous engageons sur la piste qui nous amène au-dessus des méandres de l’ Uvac. On longe d’ abord un plateau qui laisse deviner la présence d’un canyon.

La carte qui suit permet de se faire une idée de ce qu’on va voir ….

Je me dirige vers le promontoire, un peu vertigineux, qui permet de distinguer le fond de cette faille.

Jamais je n’ai vu des méandres aussi serrés ! En photo, on n’arrive pas à en voir plus de trois à la fois , c’est pourquoi une vidéo est plus parlante.

Nous poursuivons cette découverte de la Serbie profonde. On ne croise plus aucun touriste. On est dans les Alpes Dinariques. Nous passons la journée à monter et descendre entre 1200 m et 1800 m d’altitude. 

Et nous arrivons au Monastère de Studenica, datant du XII été siècle. Il est fait de marbre blanc et ceint d’une muraille quasi circulaire . Malheureusement je n’ai pas pu faire de photos intérieures …

Nous descendons jusqu’à 400 m d’altitude pour un bivouac plus chaud que les nuits précédentes.

On y trouve quelques poires sur les arbres et de nombreux champignons que, malheureusement, nous ne connaissons pas assez bien …. Peut-être était-ce des coulemelles …

De la route maintenant, assez souvent surtout que parfois, la piste prévue a été goudronnée. Nous rejoignons la civilisation comme en témoigne ce « HLM » à abeilles.

Et voici le Monastère Manasija, le plus impressionnant du voyage car il se trouve à l’intérieur d’une enceinte circulaire complète. Pour la photo, je l’ai « piquée » au Roadbook car, sans un drone, impossible de rendre ce sentiment de protection extrême.

On est surpris par cette muraille aux 11 tours carrées qui donne une belle allure à l’ensemble. Il a fallu faire un peu de sport pour avoir la photo de droite vue de haut !!!!

Ce sera notre dernier monastère, il y en a tant et surtout, on commence à penser au retour ….

C’est par la route que nous arrivons en soirée au bord du Danube à Veliko Gradiste.

Sur l’autre rive, la Roumanie. Cela fait rêver ……

Un petit camping ( 4 places), fort sympa, au bord du fleuve …..

Peut-être en provenance de cet autre « HLM » à abeilles que nous rencontrons à peine plus loin ….

C’est en longeant le Danube que commence la journée du lendemain.

Puis nous nous engageons sur une digue

Hé oui, nous approchons de Belgrade, la capitale de la Serbie. Allez, on va encore faire un peu de piste avant de rejoindre la civilisation. Pour cela, nous franchissons ce fleuve mythique .

Et nous roulons jusqu’au Parc Dunaire de Deliblato. On se demandait ce que ce nom cachait …… En fait, en regardant sur Internet, c’est une grande étendue de dunes couvertes en beaucoup d’endroits de dunes. Nous n’aurons pas le temps de l’explorer vraiment et n’avons eu qu’une petite idée de la réalité.

On pénètre, sous la pluie, dans un bois de jeunes feuillus, en roulant sur une piste sableuse voire boueuse.

Cette zone est quadrillée de pistes secondaires qui doivent permettre de rejoindre des dunes bien plus hautes. Voici le départ d’une petite piste.

Mais nous n’avons pas le temps d’explorer ce site, voilà ce qu’on aurait pu voir :

Une grosse branche pend sous un arbre, nous ne pouvons pas la décrocher et par conséquent, nous avançons doucement. Voilà le résultat :

 


Aucun dégât fort heureusement.

Beaucoup d’eau, heureusement que nous sommes dans du sable et pas dans de la terre. La boue ne serait pas la même ! Ce qui fait qu’en sortie de ce parc, notre 4X4 a bien piètre allure …. Surtout que nous allons en ville ! Ii faut vite trouver un endroit pour réparer cela mais comme le site est très fréquenté en week-end, ils ont tout prévu.

Mercredi 28 septembre, nous entrons dans Belgrad. Nuit au camping Dunav à Zemour, en banlieue, au bord du Danube. Nous comptons visiter la ville le lendemain.

 

En soirée

Mais au réveil il pleut, le temps s’étant fortement dégradé depuis quelques jours. Nous décidons de laisser cette visite pour une autre fois et prenons cette fois-ci l’autoroute pour rentrer chez nous. Première nuit avant Zagreb puis traversée d’un bout de Slovénie pour arriver en Italie le 30 septembre. La nostalgie nous pousse à nous arrêter à Venise et à y passer une journée complète. Nous dormons au camping de Fusina, idéalement situé : en zone portuaire, il nous permet de rejoindre directement la lagune en vaporetto.

 

Vue depuis le camping ….

Ci-dessous, une petite galerie de cette ville qui reste toujours majestueuse.

Les Balkans, octobre 2021

Par les temps qui courent, dur dur de trouver une destination dont on pourra revenir facilement si nécessaire. Notre expérience en Mauritanie ( cf article Mauritanie en mars 2020) nous a rendus méfiants.

Nous décidons de rejoindre les Balkans, ensemble de 6 pays qui autrefois constituaient la Yougoslavie. Pour cela, cap sur Triestre, dernière grande ville italienne avant de sortir de l’ Europe …. ou non …. Vous verrez pourquoi un peu plus tard.

Le port de Triestre

La première semaine de visite couvre l ‘Istrie, une péninsule chargée d’histoire entre Triestre et Rijeka.

Première surprise , quelques kilomètres après être sortis de la grande ville, nous arrivons à une frontière avec barrière. On s’attendait à entrer en Croatie, hé bien non, c’est la Slovénie !!! qui pourtant se trouve bien plus au Nord. On nous demande donc les passeports qui auront droit à un tampon, le Pass Covid et toutes les questions dont on avait oublié l’existence ….

Ost, petit village Slovène

On passe à côté d’une petite station service avec une longue queue de véhicules …. italiens. Hé oui, le plein est bien moins cher en Slovénie. Et 10 km plus loin, nouvelle frontière pour sortir de Slovénie et entrer en Croatie ! En effet, au moment de l’éclatement de la Yougoslavie dans les années 1990, chaque état a obtenu un accès à la mer.

La Croatie fait bien partie de l’ Europe, mais malheureusement, elle a une monnaie bien à elle : le kuna.

Notre première visite est pour le village fortifié de Motovun. Nous y arrivons par de petites routes sinueuses et champêtres, puis prenons doucement de l’altitude. Le bourg est perché sur un éperon rocheux, ceint de deux murailles protectrices.

L’ Istrie est renommée pour ses truffes. Nous allons donc dans une ferme auberge, connue pour la qualité de ses menus. C’était si bon que j’ai oublié de prendre des photos !!!

Retour en bord de mer dans la petite ville de Porec. Vieille Ville fortifiée avec ses remparts, mais surtout sa Basilique Euphrasienne qui possède des inestimables mosaïques byzantines.

La Basilique a en fait été construite sur un ancien site romain

Tout au long de ce parcours en Istrie, on voit bien que la Péninsule a été envahie successivement par les Romains, les Byzantins, les Francs, les Vénitiens et la monarchie Autrichienne ; son architecture multiculturelle est fort intéressante.

Nous remontons un long fjord afin de rejoindre dans l’arrière-pays le village de Dvigrad

Dvigrad est un village médiéval, construit sur sur un ancien fort romain. Cette ville fut abandonnée en 1630 suite aux épidémies de peste et de malaria. Aujourd’hui on peut y voir les restes très bien conservés d’une ville-château médiévale istrienne.

Avant de quitter ce site touristique, je ne peux m’empêcher de partager avec vous ces deux panneaux très expressifs installés sur le parking …..

Nous retournons en bord de mer pour rejoindre Rovinj. Cette bourgade est un petit bijou de l’Istrie, installée sur une presqu’île, entourée de murailles. Les dominations successives font de la vieille ville un endroit magique. Les maisons témoignent de ces différents courants, du Moyen Âge au Baroque.

Des ruelles fort sympathiques où on a du plaisir à se promener.

Au point le plus haut, léglise Sainte-Euphémie, patronne de la ville. A l’époque de Dioclétien, Euphémie fut torturée et jetée aux lions. Ses reliques reposent à l’intérieur de la cathédrale. Le campanile est surmonté par une girouette avec l’effigie de la sainte.

La girouette

Au détour d’une rue, une chapelle dont les peintures sont remarquables.

Nous passons par le village médiéval de Bale

Après un déjeuner en bord de mer, nous arrivons à Pula. C’est la plus grande ville de la péninsule, convoitée aussi bien par les romains que par les Ostrogoths et les Vénitiens. Elle est connue pour son port protégé, sa côte bordée de plages et ses ruines romaines. 

L ’amphithéâtre romain de Pula est le symbole de la ville, construit sous Auguste et agrandi par Vespasien. Il est l’un des plus vastes amphitéâtres romains qui restent debout. Il n’est pas adossé à une colline !

Son état de conservation est incroyable, surtout ces corniches que l’on aperçoit au 3éme étage de l’édifice.

L’amphithéâtre est maintenant en pleine ville ….

Sur le Forum, le Temple d’Auguste a été élevé au Ier siècle en l’ honneur de l’ Empereur. Il possède un portique à six colonnes corinthiennes.

Grâce au Petit Futé, nous entrons dans la cour intérieur d’un immeuble et observons, avec stupéfaction, un ensemble de mosaïques romaines protégées par un simple grillage. Le bâtiment a été construit par dessus.

Au coin d’une rue, une femme semble avoir trouvé le bon spot pour une connexion wifi, je suppose ….

Depuis la voie circulaire supérieure une montée mène au sommet de la colline de la ville où,  en 1630 une forteresse dite « Le Kaštel » a été construite, de plan quadrangulaire avec aux angles quatre bastions en étoile. La forteresse a été construite par la République de Venise.

On aperçoit en haut à droite un petit théâtre romain.

Du chemin de ronde de la forteresse , on peut apercevoir l’amphithéâtre perdu au milieu des immeubles de la ville moderne.

De Pula, nous remontons assez rapidement la côte ouest de l’Istrie en franchissant quelques petits fjords, des villages de pêcheurs pour rejoindre le continent à Rijeka.

Rijeka est une très grande ville qui ne nous intéresse pas du tout. Nous décidons de quitter le bord de mer pour aller voir Les Lacs de Plitvice, une curiosité naturelle de toute beauté.

Ce parc national est connu pour sa chaîne de 16 lacs en terrasse, liés par des cascades, qui s’étendent dans un canyon calcaire.Notre visite se fait par des chemins de randonnée qui serpentent autour et sur l’eau par des passerelles, et un bateau électrique relie les 12 lacs supérieurs et les 4 lacs inférieurs.

Chaque cascade part d’un lac qui se déverse dans celui qui est en-dessous
C’est l’automne et les couleurs sont superbes

Parfois l’eau gronde sous nos pieds ….

La passerelle longe la falaise de droite

Seules les vidéos rendent le bruit de l’eau qui coule en permanence.

Nous avons pris un bateau électrique, ce qui nous a permis de voir un nombre important de petits lacs qui ont tous leur charme. Nous y passons la journée, toujours surpris par les paysages ….

Allez, une dernière photo de ce lieu enchanteur. C’est très rare, mais dans ce site, j’ai du mal à me limiter ….

C’est en regardant la carte que je m’aperçois que nous sommes tout près de la Bosnie. J’avais emmené , au cas où, le roadbook de nos amis de Vibraction intitulé Balkans …. et une partie de son tracé passe tout près d’ici !!!

Sans hésiter, nous décidons de passer 3/4 jours en Bosnie afin de rejoindre plus au sud le Monténégro puis la Croatie à nouveau …. Nous passons une petite frontière, tampons à nouveau car nous sortons de l’ Europe et heureusement, change inutile car ils prennent toutes les monnaies : l’ euro, le kuna ( en Croatie) ou le Mark convertible ( en Bosnie ). Quand on fait le plein, on peut même panacher pour faire un compte rond ….

Après la ville frontière de Bihac, nous pénétrons dans le Parc National de l’ UNA. Il encercle les vallées autour de la rivière Una et les canyons de la rivière Unac.

Il parait qu’on peut rencontrer des sangliers ….

Il  est réputé pour ses forêts et aussi pour ses chutes dont celles de Strbacki buk.

En sortant du parc, nous roulons sur une petite route dans une vallée encaissée et traversons de nombreux villages. Ce qui nous étonne au premier abord, c’est que dans certains l’on peut voir des petites églises alors que dans d’autres, ce sont des mosquées avec minarets ….

Mais où allons-nous dormir ce soir ? Nous optons pour un grand pré surplombant la rivière Unac et affichant camping …. L’accueil est des plus chaleureux . Monsieur allume un bon feu dans la cheminée car il commence à faire un peu frais …

Avec Monsieur, c’est la Slivovitch, un alcool très fort, fait maison !!!

C’est vrai qu’il arrache !!! Nous ne pouvions refuser et surtout, cela nous rappelle des souvenirs lorsque nous avions fait un camp éclaireur en Yougoslavie, en 1965 si je ne me trompe pas ….

Avec Madame, on passe au café, nettement moins bon …

Et cela dure un moment, Jean-Louis cherchant au plus profond de son esprit quelques réminiscences en allemand . Le temps de se doucher et il fait nuit. Il faut dire que nous sommes fin octobre ….

Le barbecue se fait à la lampe torche et en Anoraks.

Nous finissons à peine de dîner que notre propriétaire vient à nouveau nous chercher …. pour boire un coup …. Nous refusons poliment mais il faut dire que nous sommes les seuls « clients » et peut-être depuis longtemps !

Demain matin, nous ne pourrons pas refuser l’invitation au café et repartons les bras chargés de pommes ! Au fait, nous avons été réveillés par le muezzin au lever du soleil …

Monastère de Rmanj

Il est réputé pour ses icônes qui malheureusement ont été déménagées pour cause de travaux …

Les paysages sont très vosgiens, on s’y croirait presque …. Par contre, nous sommes impressionnés par la quantité de maisons détruites dans les villages … Nous ressentons avec tristesse les effets de cette terrible guerre qui a opposé Serbes et Bosniaques durant les années 1992/1995 …

De nombreux cimetières jalonnent la route, par confessions. Dans les cimetières musulmans , les très vieilles tombes ont des stèles en forme de turban ….

Plus le dignitaire est important plus le turban de pierre est grand

La route se transforme en une très belle et longue piste.

Nous nous engageons sur le plateau de Krug appelé aussi le plateau des chevaux sauvages. Nous sommes impatients d’en voir, ce qui n’est pas une certitude ….

Quelques points blancs au loin ….

Et les voilà, un vrai festival. On ne s’en lasse pas ! Je m’approche à pied car ils n’ont pas l’air craintifs ….

Ils s’approchent de moi, je tiens bon ! Que ne ferait-on pas pour de belles photos ?

Pas si sauvage que cela me direz-vous. En effet, dans les années 1970, ils ont été relâchés dans la nature quand les agriculteurs sont passés aux machines agricoles.

Nous poursuivons notre avancée sur ce plateau. Nous sommes à 1400 m d’altitude et il reste encore de la neige.

Nous entrons dans une zone boisée et cherchons un endroit pour le repas de midi …. mais vous verrez sur la photo que ce coin n’est pas très accueillant ….

Il est écrit que seules les pistes sont déminées, nous n’irons donc pas aux champignons !!!

Il fait tellement froid que nous espérons trouver un hôtel ouvert dans la petite station de ski de Kupres que nous allons traverser bientôt pour y passer la nuit … Nous sommes à 1664 m d’altitude.

Nous commandons à dîner dans cette auberge au bord d’un lac mais quel dîner !!! On aurait mieux fait de ne commander qu’une assiette tant il y en avait : 2 escalopes de veau panées, 2 steaks, 2 blancs de poulet et de 2 escalopes de porc sur un lit de patates grillées, riz aux légumes et croquettes ….

Vous imaginez qu’on n’a pas pris de dessert ….

Nous avons bien dormi dans une chambre bien chauffée. Fort heureusement d’ailleurs car le lendemain matin, l’hôtelière nous a annoncé qu’il faisait -9°. Le petit lac est très beau au soleil levant.

Bien inspirés d’avoir pris une chambre hier soir. Nous reprenons la piste qui va nous amener à un autre point fort de cette escapade bosniaque.

Un site de tombes Bogomiles, en bordure de chemin. Il faut dire que, si le roadbook ne nous en avait pas parlé, nous serions passés à côté !

On s’est arrêtés car on a aperçu quelques blocs de pierres ….

Ce mouvement religieux est contemporain et semblable à celui des Cathares.

Considérés comme des hérétiques, ils ont été pourchassés par les croisés. Par la suite, ils ont embrassé la religion musulmane pour se joindre aux turcs.

Et toujours ces scènes de désolation …

Mais aussi de très beaux paysages.

Nous restons en altitude mais la température monte avec le soleil

Nous déjeunons dans un lieu de pèlerinage curieux, en pleine forêt, près de la Vierge aux Yeux Crevés.

On se croyait seuls et durant le repas, plusieurs voitures se sont arrêtées

Et surprise, nous tombons sur le plus beau site de tombes Bogomiles à Stecak. Ces tombes médiévales sont uniques au monde.

C’est quand même extraordinaire de rencontrer encore des sites dont on n’a jamais entendu parler !….

La piste nous entraine ensuite dans des paysages changeants, un grand plaisir pour les yeux.

Et nous descendons descendons jusqu’à atteindre 80 m d’altitude. Non, je ne me trompe pas, la ville de Mostar qui est notre prochaine étape se trouve presque au niveau de la mer alors que nous sommes bien loin de celle-ci et entourés de montagnes. En même temps, la température est remontée à 25° à 17 heures !!!

Nous passons la nuit dans un petit camping à Blagaj, site touristique pittoresque.

Des fruits, gâteaux et noix à profusion qui nous sont offerts en même temps que notre bière

Oups, nous n’avons pas encore l’habitude mais ici, en Bosnie Herzégovine, qui a des airs d’Allemagne, quand on commande une bière c’est un demi litre qu’on nous sert …Et comme on tarde à manger tout cela, on nous offre un deuxième demi de bière !!!

Le matin, au réveil, il fait tout de même -1° ! C’est à n’y rien comprendre. Nous partons jouer aux touristes en allant visiter dans ce village, le plus vieux Tekke du pays, un monastère qui abrite une communauté de derviches.

Un petit air de Fontaine de Vaucluse avec ses terrasses ombragées
Un bon petit café au bord de l’eau …

Dans ce village, on peut voir de belles maisons aux toits de pierres.

Nous rejoignons la ville de Mostar, but de cette étape. Elle est située dans le sud du pays et traversée par le fleuve Neretva. Tristement connue pour son emblématique Stari Most (« vieux pont »), un pont en arc datant de l’époque médiévale qui fut bombardé et détruit par les croates lors de la guerre de Bosnie-Herzégovine entre trois camps  : tandis que les Serbes tenaient les hauteurs, les Croates avaient parqué les Bosniaques (Slaves musulmans) dans le ghetto de la vieille ville, sur la rive Est de la Neretva.

La rive Est était musulmane

Le Stari Most, le « vieux pont », a été reconstruit à l’identique en 2004 grâce au financement de quelques pays dont la France. Il a été bâti avec de nombreuses pierres d’origine (notamment pour le revêtement du pont), et selon la technique ottomane d’époque.

Nous avons eu beaucoup de mal à franchir ce pont car très pentu et glissant. Nous n’étions pas les seuls à nous cramponner à la rampe !

A midi, nous choisissons un petit restaurant sympa pour nous restaurer.

Et profitons de la proximité du pont pour une dernière photo

Mais ce n’est pas tout, il nous faut reprendre la route et nous attaquer à une zone montagneuse qui nous permettra de rejoindre le Montenegro. Avant cela, nous faisons le plein de fruits et légumes au bord de la route.

Après une belle petite route qui situe au fond d’une vallée sur une centaine de kilomètres, nous débouchons en surplomb des Bouches de Kotor ou bouches de Cattaro.

Les Bouches de Kotor forment une baie ou ria, s’apparentant à un fjord d’Europe du Nord, débouchant sur la mer Adriatique et formée de quatre golfes que surplombent de hautes montagnes.

Cette région marquée par une longue présence vénitienne possède de nombreuses merveilles naturelles et architecturales. Le premier village rencontré s’appelle Risan et propose un site de magnifiques mosaïques romaines.

Nous sommes au bord de la mer et cette mosaïque représente un calamar
Où une baigneuse ….

Village suivant au bord de cette baie, Perast. Nous embarquons sur une grande barque pour aller visiter l’Eglise Notre-Dame du récif, construite sur une petite île.

La ville de Perast

La photo du dessus représente une petite chapelle où nous n’allons pas aborder …

Pour consolider cet l’îlot artificiel  au XVe siècle, ils ont comblé un récif avec des pierres locales et des épaves de bateaux .

L’Eglise a belle allure.

En attendant notre capitaine, nous admirons la chapelle et la ville de Perast.
Et c’est le retour.

Arrivés à notre véhicule, nous sommes entourés d’admirateurs qui sont enchantés de pouvoir visiter nos pénates. Un motard nous invite même à visiter davantage le Monténégro qui est un pays superbe …. On y pensera, dans un autre voyage …

Reprenons la route pour visiter Kotor, la « grande » ville qui a donné le nom à ce site.  Kotor a été byzantine, serbe et surtout vénitienne pendant plus de 350 ans.

Kotor, Cattaro, de son nom italien, est l’une des villes historiques les plus intéressantes du Monténégro. Située dans un cadre naturel impressionnant, elle témoigne de la riche histoire de la région avec ses remparts.

Ses rues pavées et ses maisons en pierre.

On peut aussi y admirer sa cathédrale érigée au XIIe siècle, soit l’une des plus anciennes d’Europe.

Nous quittons la ville et faisons le tour de la presqu’île afin de rejoindre l’Adriatique pour la longer direction le Nord-Est afin de retourner en Croatie. La visite du Monténégro sera le but d’un autre voyage ….

Afin de traverser l’isthme que constituent les Bouches de Kotor, nous prenons un ferry.

Entrée des Bouches, Kotor est au pied des montagnes

Nous passons à nouveau la frontière et retrouvons la Croatie, pays où nous avons suffisamment de Pulas pour faire à nouveau de vraies courses. Tout d’abord, laver le 4X4 qui est plein de boue …. Préférable pour aller à la ville !

Et nous arrivons à Dubrovnik. Très grande ville que nous traversons pour nous installer au camping. Nous visiterons le lendemain, en prenant le bus pour rejoindre le centre historique.

Elle est connue pour sa vieille ville entourée d’énormes remparts en pierre datant du XVIe siècle.
Nous pénétrons dans la vieille ville.

La rue principale est pavée de calcaire d’où son aspect blanc mais cela la rend très glissante !!!

Ses monuments, particulièrement bien conservés, vont de l’église baroque Saint-Blaise au palais Sponza, de style Renaissance, en passant par le Palais du Recteur, de style gothique.

Monastère franciscain
La pharmacie est fort bien conservée.

Tout ces bâtiments forment un ensemble cohérent et très photogénique …. Je vais donc vous inonder de belles choses ….

Nous faisons le tour des remparts afin d’avoir une belle vue d’ensemble.

Il y a aussi de belles ruelles que nous sillonnons afin de trouver un petit restaurant sympa et ombragé ….

On se souviendra de cette visite, heureusement faîte hors saison …

Grâce à notre amie Martine qui revenait de Croatie, nous nous rendons sur la presqu’île de Peljesac. Sur la route, le panneau d’un ostréiculteur nous interpelle …..

Nous resterons sur notre faim, il ne vend pas aux particuliers!

Nous allons visiter  Stone qui est surnommée la muraille de Chine de l’Europe.

Ston a une position géographique idéale, se situant juste sur l’isthme qui relie la presqu’île de Pleješac au continent. 

Pendant que Jean-Louis cherche un restaurant de fruits de mer, je gravis la colline.

Ston est une ancienne cité fortifiée dont les murailles monumentales veillaient alors sur les salines, les premières d’Europe, qui ont valu une énorme richesse à ce village. Les murailles de Ston sont un exemple remarquable de l’architecture médiévale. Aujourd’hui il ne reste que cinq kilomètres de remparts sur les sept d’origine.

Selon le point de vue, on voit d’autres portions de cette muraille.

Nous décidons de remonter une bonne partie de cette péninsule, ce qui nous évitera de passer 2 frontières sur le continent : il faut traverser un petit bout de Bosnie, seul accès à la mer pour eux … Et nous rejoindrons la terre ferme un peu plus au nord via un ferry.

La mer est limpide, au loin les casiers à huîtres

En attendant celui-ci, nuit dans un camping fermé mais sur la plage ….

Il fait doux bien que nous soyons le 29 octobre. Cette mer si limpide m’attire comme un aimant.

Le lendemain, nous prenons le ferry pour la dernière étape de notre voyage.

Deux heures de traversée pour rejoindre la ville de Ploce.

Arrivée à Split en fin d’après-midi. Cette ville, située sur la côte dalmate en Croatie, ressemble à une forteresse en son centre.

La ville est réputée pour le palais de Dioclétien, construit par l’empereur romain au IVe siècle. Cet homme, l’un des plus grand persécuteurs de chrétiens  est le seul empereur à avoir abdiqué ; il a réussi a faire construire son palais par des esclaves Egyptiens en seulement 10 ans de 295 a 305. Lors d’un voyage en Égypte il ne ramena pas seulement de la main d’oeuvre mais aussi des ‘souvenirs’ tels des sphinx.

Sphinx posé sur la partie romaine, à l’arrière, tour de la cathédrale.

Les chrétiens se sont vengés des persécutions subies en construisant une cathédrale sur les vestiges du temple romain. Ce qui fait un curieux mélange de bâtiments.

C’était la Toussaint, nous n’avons pas pu entrer dans le temple/cathédrale mais avons profité des orgues de la cérémonie.

Autrefois peuplés par des milliers de personnes, ces vastes vestiges comprennent plus de 200 bâtiments ainsi que des souterrains.

La ville est ceinte de remparts. Cela laisse peu de place pour loger une population de plusieurs milliers de personnes …

Les constructions de diverses époques se mélangent !

Et voilà la fin de ce voyage. Le soir même, nous embarquons sur un ferry qui nous déposera le lendemain matin à Ancône. Puis, retour à la maison par la route.

En deux semaines sur place dans les Balkans, nous aurons parcouru 1500 km et surtout visité énormément de lieux différents et intéressants. Je ne m’attendais pas à une telle variété de centres d’intérêts , principalement en Croatie mais aussi en Bosnie Herzégovine et un tout petit peu de Monténégro….

Cela me donne déjà envie d’y retourner et de compléter ce voyage …

Maroc, mai 2022

Le 10 mai au soir, après être arrivés au Maroc par Nador, nous retrouvons Guy et Sophie à notre bivouac de coeur, au bord du lac de barrage Mechraa Hamadi.

Un bon dîner,  foie gras et champagne à  l’apéritif puis une bonne nuit, accompagnée par les croassements des grenouilles…

Le programme des premiers 8 jours est comme suit :

Mercredi matin, prenons la route vers le sud via Guercif. Celle-ci devient de plus en plus petite et zigzague en longeant un vaste oued dans lequel coule un filet d’eau …..

Transport de moutons
Et quand il y a de l’eau, même très peu, il y a des cultures

La route devient piste et nous prenons de l’altitude dans de superbes paysages. De temps à autre une oasis , de nombreuses cultures autour des villages. Vers 1600 m nous décidons de faire bivouac afin de ne pas avoir trop froid la nuit …. Comme d’habitude, nous prenons une plus petite piste, peu accessible pour ne pas avoir de visites indésirables.

A l’abri des regards
Guy et Sophie transvasent dans leur réservoir l’eau qu’ils ont achetée …
Après l’effort, le réconfort avec un bon BBQ

Très belle journée de 4×4. Nous poursuivons notre piste dans le Moyen Atlas dans des paysages à couper le souffle. Des maisons en pierres, très basses, sont nichées au creux des rochers pour se protéger du vent. On les voit à peine.

On devine ces 3 maisons sur le flan de la montagne …

A plus de 2000 m d’altitude, nous poursuivons notre route dans une vallée suspendue. On peut voir quelques cultures,  des troupeaux de moutons .La température est descendue à  18° ….

On ne se lasse pas de ces paysages !!!
Des cultures improbables, où trouvent-ils l’eau ?
La neige n’est plus très loin

Passons la ville de Missour où nous faisons le plein de gasoil. Nous sommes maintenant dans une grande plaine désertique,  à  1000 m d’altitude et avec peu de relief.

En quittant la ville, on rencontre des marchands …

La piste est peu fréquentée car les voitures prennent le goudron, contrairement à nous qui recherchons les difficultés !!!

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est desert-cailloux-1024x614.jpg.

Pour plus de confort, nous dégonflons les pneus car nous savons que nous ne verrons plus de goudron pendant un moment ….

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est 15-passage-delicat-1024x652.jpg.Passage délicat en sortie d’oued

Un ksar, aperçu au loin, nous fait dévier un peu de notre piste. Cet ancien fort est relativement grand …..

Ksar Tidarine

Nous poursuivons notre chemin et nous engageons sur une très petite piste peu visible qui nous entraîne dans le Vrai Désert 🤗

La piste est à peine tracée et serpente dans une zone inondable ….

On finit par la perdre ce qui nous oblige à faire du hors piste. Ce qui n’est pas pour nous déplaire surtout que le terrain s’y prête bien.

Nous retrouvons la piste qui est vraiment très belle.

Petites pistes toute la matinée du 13 mai.  Quel bonheur ! Franchissements d’ oued parfois délicats ….

C’est l’étroitesse de cette descente qui pose problème ….
Parfois, la sortie de l’ oued est difficile à trouver. Ici, on la voit bien …

Nous allons traverser cet oued une quinzaine de fois avec autour de nous des paysages fabuleux.

Sommes sur un plateau à 1550 m d’altitude,  il fait 24° avec du vent. Parfois, nous passons près de quelques maisons et rencontrons des bergers.

Au détour de la piste, une forme s’agite. On aperçoit un âne, couché sur le sol qui se tortille afin de se gratter le dos. Nous nous approchons et il ne s’occupe pas de nous ! On est vraiment obligés d’avancer pour que monsieur daigne enfin se lever et nous laisser le passage !

Nous descendons dans la plaine et rejoignons une grande piste qui va nous mener au col de Belkacem.

Pas de photo de ce col que nous franchissons par une piste un peu trialisante car nous nous trouvons mêlés à un rallye de 2CV qui, elles, ont bien plus de mal que nous à franchir certaines marches … Quand nous arrivons à en doubler une ou deux, on ne peut pas ensuite s’arrêter pour faire un cliché ! En plus, ce col, nous l’avons déjà franchi 2 fois, dans les 2 sens …

De l’autre côté, c’est la plaine avec ses troupeaux et ses puits. La tradition veut que l’on s’y arrête afin d’y puiser de l’eau pour remplir la vache à eau de Guy et Sophie, ce qui leur permettra de se doucher avec une eau qui aura chauffé toute la journée au soleil, posée sur le capot du landrover.

Il est très profond et …. à sec !

Nous reprenons la piste et remarquons que le désert a pris une teinte verdâtre … En fait, quand il pleut, de suite l’herbe se met à pousser ainsi que quelques fleurs.

Et nous retrouvons un puits qui, non seulement a de l’eau mais qui est muni d’un panneau solaire qui devrait permettre de puiser ce précieux liquide sans effort …. si la pompe marchait …. Ce qui n’est pas le cas !

Et c’est au moment de partir que nous nous apercevons que Guy a cassé un amortisseur arrière. Comme ce n’est pas la première fois que cela lui arrive, il en a en réserve dans son véhicule … Y a plus qu’à …

Les messieurs s’équipent
Tout le monde met la main à la pâte

Nous poursuivons notre route en direction d’Erfoud, aux portes du désert de dunes. Mais il nous faut encore rouler une journée dans la caillasse. Heureusement, aux différentes heures de la journée, les couleurs changent …

On peut même acheter des souvenirs, au pôvre berger qui doit élever seul ses enfants ….

Je plaisante avec cela car en fait, on va rencontrer plusieurs fois ce genre de stand avec un bidon cimenté dans la pierre pour payer nos achats. Je suis sûre que notre berger nous observe avec ses jumelles et passera avec son 4X4 pour prendre la recette de la journée … Mais il propose de beaux objets et n’a pas beaucoup de clients ….

Image surprenante, des dizaines de moutons et chèvres paissent, on se demande quoi !!!
Cette stèle nous rappelle que les usines Citroen, dans les années 1920, ont organisé une première expédition au Sahara afin de démontrer leur supériorité technique en organisant et accomplissant un raid dans des conditions difficiles là où personne n’a réussi auparavant.

Nous apercevons quelques dunes en cours de formation, on approche de notre but tant attendu …..

Un dromadaire nous observe au loin

Enfin nous y voilà : arrivée en fin d’après-midi à l’ Erg Chebi, ensemble de dunes autour de la bourgade de Merzouga.

En fin d’après-midi le sable est très très mou, il faut donc dégonfler au maximum

De plus, comme vous pourrez le voir sur les photos qui suivent, on voit mal les reliefs ce qui complique le choix des passages.

Ici, cela grimpe ….
Les traces du premier véhicule permettent de se repérer

Je ne peux m’empêcher de vous montrer cette vidéo qui est plus parlante que n’importe quelle description …

Les plus belles couleurs se voient le soir ou le matin ….

Au bivouac

Nous les attendions ces dunes, depuis 2 ans que nous étions privés d’ Afrique …. alors, on met la bâche entre les véhicules car il fait très chaud et nous fêtons cela dignement : côte de boeuf et frites maison.

Le lendemain, on s’amuse encore dans notre grand bac à sable. Tout est une question de dosage. Trop lentement, on ne passe pas, trop vite on saute et on peut se mettre en danger …

Le premier a parfois des surprises : ici, on se retrouve le nez dans une butte ….
Le terrain étant facile, Guy passe ailleurs et va nous tirer ….

On peut aussi rester en bascule sur une dune, même petite …. Nous sommes très longs et cela nous arrive de temps à autre.

Quand on ne sait pas ce qu’il y a de l’autre côté, on ralentit et on est tanké ….

Des fois le cif est pointu, d’autres fois il est arrondi. Le premier prévient alors les suivants. Mais notre ange gardien est là !

En fin de matinée du 15 mai nous sortons de l’erg, regonflons les pneus et reprenons la piste. Nous rejoignons une route que nous quittons après 4 km, et nous engageons dans un chot, grande surface blanchie par le sel et souvent humide ( pas en ce moment). La piste, à peine visible, suit le fond  d’ un oued. On peut s’y enliser après de grandes pluies …

Il fait très chaud en ce moment,  jusqu’à 37° dans l’après-midi. Heureusement,  il y a souvent du vent qui rafraîchit un peu l’atmosphère mais qui soulève le sable. Ceci n’est pas très bon pour les photos ….

A midi, on se rapproche du bord pour éviter ce vent de sable qui remplit nos assiettes …

Après déjeuner, nous sortons de cette surface blanche et, par manque d’attention ( JL avait peut-être commencé la sieste …), nous nous retrouvons plantés sur une petite butte qui paraissait innocente …

Mais notre bon samaritain est là qui veille.

En fait, le passage était trop pointu, sans doute utilisé uniquement par des motos.

Nous poursuivons notre route. Moins de vent de sable, de suite les photos sont plus belles .

On traverse à nouveau une zone sableuse, en montée et longue ….

Après cet épisode, la piste devient peu visible dans le sable et régulièrement, nous la perdons et devons la retrouver en hors piste.

Nous contournons un immense troupeau d’ovins

Notre progression nous amène dans un paysage fort différent. Des arbres, des villages, c’est un retour progressif à la civilisation …

Et nous arrivons sur un site impressionnant que nous avions très envie de revoir : ce sont de petits bâtiments surmontés d’une cheminée. En fait, ils abritent chacun une pompe qui remonte l’eau du sous-sol et la cheminée fait office de château d’eau. Ceci permet d’irriguer les potagers du village voisin nommé Oum Jrane. Il y en a plus d’une dizaine !!! C’est bien le seul endroit au Maroc où nous avons vu ce site atypique.

Après ce petit pèlerinage, nous nous rendons à Zagora. C’est là que se trouve notre garagiste préféré et notre petit camping  » Prends Ton Temps ». Cela ne s’invente pas 🤣. Ali va nous faire une révision un peu plus complète du 4X4 de Guy.

Comme il y a plus de travail que prévu, Ali nous propose très gentiment de finir les réparations au camping … Il vient avec tout son matériel et commence par mettre le véhicule sur une bâche, à l’ombre.

Et pendant que nous mangeons le couscous, il va démonter puis réparer l’intercooler qui avait une grosse fissure. Un copain à lui vient ensuite pour recharger la climatisation avec du fréon.

On devrait toujours faire les travaux sur nos véhicules ici car, vu les tarifs pratiqués, le prix du voyage serait remboursé !!!

Et mardi 17 mai au matin, comme promis par Ali, nous pouvons faire les courses et les grands pleins avant de nous engager pour quelques jours dans une zone très sableuse, l’oued Draa.

Pour cela, vous vous doutez bien qu’il faut dégonfler. Comme il fait très très chaud, nos messieurs décident de faire cela piano piano et à l’ombre …

Assis et à l’ombre !

C’est de Mahmid que part la piste dans l’oued Draa. On peut la suivre jusqu’à son estuaire dans l ‘Atlantique vers Tantan. Nous n’avons pas le temps de descendre si loin au Sud du Maroc, ce qui nous laisse encore de beaux projets marocains. En attendant, en avant !

Après une trentaine de kilomètres dans cet oued toujours très mou, nous en sortons pour nous retrouver en hors piste,  à  sinuer entre de petites dunes ou parmi des zones chaotiques de terre craquelée. 

De temps à autre, des bouts de la piste ensevelie par endroits sous le sable.

Rencontrons de nombreux dromadaires qui, contrairement à d’ habitude, cherchent  l’ombre des acacias. Il fait tout de même 45° !

Au bivouac, rien de tel qu’un capot bien chaud pour décongeler la viande du dîner !

Mercredi 18 mai, nous traversons le Lac Iriki. Sans bateau bien sûr puisque c’est une grande étendue plane et sèche (presque toujours …) sur laquelle on peut rouler plus vite. Quand je dis presque toujours c’est qu’une fois nous y avons été surpris par un gros orage et on a bien failli y laisser le 4X4 , englués dans la boue !!!!

Arrivons dans l’après midi à  Foum Zguid où nous avons nos habitudes. On commence par le délicieux jus d’oranges pressées. On fait même une 2ème tournée….

Le soir, au camping que nous connaissons bien, douches à  satiété.  Toutes les heures environ. Ce soir, nous sommes invités chez Guy et Sophie.

Première étape, construction du four pour y cuire le rôti.

Puis c’est le dîner qui s’annonce fort bon et bien arrosé !

Nous quittons Foum Zguid jeudi 19 mai vers 10h du matin, une fois n’est pas coutume, après un dernier jus d’orange…. Nous commençons notre remontée vers le nord, ayant un bateau à prendre le 23 ….

Fini le sable, nous attaquons la montagne….. La route, bien que goudronnée,  est superbe. On passe de palmeraies en palmeraies, en suivant la vallée d’un oued. De vieux villages en adobe rougeâtre ressortent bien sur fonds de terre et de palmier …

Les lauriers sont en fleurs

Nous quittons la route pour prendre une petite piste qui s’élève progressivement jusqu’à 1600 m d’altitude tout en sinuant sur un grand plateau. 

On croise des troupeaux de chèvres qui, évidemment, passent juste devant nous !!

Les paysans rencontrés travaillent dans de superbes petits champs, irrigués avec des pompes électriques qui sont  alimentées par des panneaux solaires.

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est 107-champs-1024x637.jpg.

Le blé est coupé à la main et mis en gerbes.

Tiens, une école ! Sur cette piste où l’on se croyait presque seuls, les écoliers des alentours se retrouvent ici.

Pendant une soixantaine de km  nous roulons sur ce plateau.  Paysages variés, piste un peu dégradée par les ravinements.

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est 101-oasis-1024x576.jpg.
Bivouac très minéral, cela change ...
Cet homme, en train d’irriguer, nous fait de grands signes. Guy, qui roule en premier, lui rend ses salutations… Mais pour nous, il commence à gesticuler et nous fait comprendre qu’on n’a pas pris la bonne piste !

La piste commence à s’élever dans un paysage où la végétation se fait de plus en plus rare.

Aujourd’hui,  nous avons suivi la plus belle piste du voyage. Extraordinaire de par sa variété,  son audace et sa longueur ( 95 km )

Puis elle devient carrément….. vertigineuse voir stressante  pour les conducteurs … car très étroite avec un précipice d’un côté et la falaise de l’autre,  soutenue par quelques murets qui nous paraissent bien fragiles pour nos 3,5 tonnes. Guy a même parlé de « salaire de la peur » ….

Les couleurs sont superbes, les précipices impressionnants mais on ne se rend pas compte sur les photos de la profondeur des abîmes …

Impossible de photographier ces petits murets qui nous inquiétaient tant car il fallait descendre de la voiture sur une piste très très étroite puis se pencher suffisamment …. Je n’ai même pas essayé !!!

La question était aussi : et si on croise quelqu’un ???? Personne ne l’a posée , inutile de stresser pour rien !

Au loin, la fin de nos inquiétude …. et devinez …. on voit soudain un véhicule surgir tout là-bas ….. On a eu chaud à moins que ce ne soit lui …..

Nous sommes montés jusqu’à  2000 m d’altitude,  avons roulé sur un plateau (?), pas plat du tout où on a vu quelques paysans, des champs de blé,  des amandiers, etc…

Un malheureux gué couvert de beaux lauriers avant de retrouver le goudron…

Dans de nombreux villages, on voit les vestiges d’anciens palais en adobe.

Il nous reste 2 jours pour rejoindre Nador où nous embarquerons lundi prochain … Nous finissons notre trajet en remontant les gorges du Todra, très touristiques puis une autre, peu connue dont j’ai oublié le nom.

Il y a beaucoup de vent dans la plaine, c’est l’occasion de monter la tente gonflable qui maintenant est solidaire du véhicule, comme un auvent … Pour une fois, nous n’avons jamais eu besoin de l’utiliser, les soirées étant toujours bien chaudes.

Et pour finir, nous retrouvons le bivouac qui nous permettra de rejoindre tranquillement demain le port de Nador.

Durant ce voyage, nous avons parcouru environ 2300 km en prenant notre temps. Nous avons dû laisser tomber les dernières pistes de l’Atlas qui étaient prévues mais notre but principal était d’aller dans le sable, ce dont nous avons bien profité.

Carte du trajet complet :

Par les Monts de Ligurie, fin septembre 2020

Après notre sortie en Val de Loire, nous désirions faire à nouveau du vrai 4X4. Avec le peu de possibilités d’évasion actuellement, nous décidons de faire une sortie en Italie, non loin de la frontière, en cas de nécessité de retour soudain.

Voici les diverses traces virtuelles prévues par Guy, François et moi-même, mais uniquement préparées sur des cartes…. Seront-elles faisables ?

Nous nous retrouvons au camping de  Breil sur Roya, mardi 22 septembre, par un temps maussade.

Camping en bord de rivière qui a malheureusement disparu lors de la tempête Alex, une semaine plus tard..

Dés le lendemain matin, nous prenons de l’altitude et retrouvons le soleil.

Nous sommes sur la piste des forts , appelée aussi piste de l’Amitié dans le haut pays niçois.  Les divers ouvrages rencontrés datent de la dernière guerre contre l’Italie de Mussolini. .

En haut à gauche, on aperçoit un blockhaus

Nous passons par un premier fortin qui surplombe la petite ville de Tende.

De belles vues depuis cette piste qui sinue à flanc de montagne. Nous sommes à 2000 m d’altitude environ.

Le fort central et les casernements

On y arrive ….

Et c’est en voyant un 4X4 pénétrer dans la cour que nous constatons que l’on peut traverser l’ensemble. On y va, bien sûr !

Nous nous dirigeons maintenant vers la Haute route du Sel. Sur la crête, elle sinue entre France et Italie.

Entrée payante car piste entretenue, autorisée aux 4X4 les mardi et jeudi …. Sinon, réservée aux piétons et vélos ….

Elle est ainsi nommée car y sont passées des milliers de caravanes de mulets (autrefois le moyen de transport par excellence) chargés de sel, de fromages, de blé, pour entretenir les commerces entre la plaine de la province de Cuneo et la côte ligure et vice-versa.

Un splendide itinéraire qui serpente entre 1800 et 2100 mètres  sur une ancienne route militaire. Nous sommes en Italie.

On longe des à-pics impressionnants …..

Des paysages parfois lunaires

J’aperçois une marmotte qui nous observe mais pas le temps de faire la photo ….

Nous roulons ainsi pendant une quarantaine de kilomètres ; interdiction de s’arrêter pour la nuit, il faut quitter cette région protégée  et franchir le péage de sortie avant de chercher le bivouac .

Nous optons pour une nuit au Monte Saccarello à 2264 m d’altitude.

Il est 15 heures, on est dans le brouillard, il fait froid ….

Nous avons la visite de 2 vaches qui restent un moment près de nous ….

Il a fait 4°C cette nuit là mais quel bonheur au réveil le lendemain matin : grand soleil et une vue à 360°.

Les Alpes en arrière-plan

Sur la photo ci-dessus, on voit l’emplacement d’une des 2 batteries d’artillerie installées sur cet éperon. D’ici, les italiens pouvaient atteindre Tende ainsi que les forts vus la veille …

Nous ne pouvons pas repartir par le tracé prévu initialement : c’est l’Alta Via  dei Monti Liguri qui s’est transformée en chemin de chèvres ….mais en franchissant un col, nous arrivons à rejoindre le tracé plus au sud. Et pouvons ainsi reprendre notre progression vers l’Est.

Nous sommes à nouveau côté français, le village de La Brigue est en-dessous de nous …

Belle piste militaire, pavée par endroits, avec des parapets , des ponts de pierre et quelques tunnels.

Impressionnant quand on sait que l’on est en même temps à flanc de montagne …..

Mais n’oublions pas la pause pour le casse-croute du matin.

Au soleil, sur des blocs en marbre …

Et nous poursuivons notre route …

Un autre tunnel, bien plus court. A noter le panneau interdisant de cueillir des champignons !

Et nous revenons en Italie.

C’est après ce tunnel que devait arriver « la piste » initialement prévue. Quelle surprise lorsqu’à la sortie de celui-ci nous voyons littéralement débouler 2 vaches, juste devant notre par choc  !

Et des vaches, on en rencontre tout un troupeau un peu plus loin .

Que nous croisons avec précaution car le chemin est devenu plus étroit.

Belle journée consacrée uniquement à de la piste, de beaux paysages, si près de chez nous. Nous bivouaquons à Castello del Aquila, avec encore une belle vue sur les massifs alpins.

Nous sommes le 25 septembre, troisième jour en Ligurie et nous comprenons que les choses se compliquent. Le paysage a bien changé, nous avons perdu de l’altitude et circulons entre monts boisés aux flancs abrupts et vallées étroites . Nous circulons sur de petites routes sinueuses avec de nombreux lacets dans lesquels il nous faut parfois manoeuvrer …. Des panneaux interdisant la cueillette des champignons de partout, des châtaigniers et de nombreux chemins interdits.

La température chute, nous subissons plusieurs averses de grêle.

Et nous tentons à nouveau un chemin un peu étroit …

Guy, avec son land Rover, passe sans problème

Pour nous, c’est trop bas

On va donc installer le câble du treuil autour du tronc

 

Et on démarre le treuil

Après cela, il ne reste plus qu’à déblayer les morceaux

A un moment, on ne voit même plus le chemin ….

Un peu plus loin, le chemin devient si mauvais que l’on trouve une échappatoire : une descente très raide avec des virages délicats qui nous ramène sur le goudron …. Nous avons pas mal roulé aujourd’hui mais fait peu de kilomètres efficaces. Nous décidons de faire bivouac dans un petit pré entre la route et la rivière, on n’a pas trop le choix.

Après une bonne nuit de repos, nous retrouvons une bonne piste qui nous amène à une mine d’abord, puis à des lieux de débardage de bois d’où sa belle largeur. Mais nous crions victoire un peu trop tôt : tout à coup , on se trouve devant une chaîne, cadenassée. Nous arrivons tout de même à dénicher un chemin, balisé pour des vélos, qui suit la même direction. Et c’est parti.

Pas très large, mais suffisamment pour passer

Fort curieusement, nous tombons tout à coup sur une stèle en l’honneur des résistants italiens qui ont combattu le fascisme. Ils ont formé « la glorieuse brigade de Savone » dixit l’inscription….

Nous déjeunons dans le petit pré à proximité et avons le plaisir de voir deux biches qui convoitaient le même espace …. C’est nous qui avons gagné le droit de rester .

Et nous repartons, mais une première difficulté apparaît : l’étroitesse du parcours

Guy ouvre la voie

Nous suivons, mais en manoeuvrant car notre cellule est haute et il faut faire attention aux arbres quand nous nous inclinons.

Puis s’ouvre devant nous une belle allée d’arbres , on pense avoir franchi le plus délicat.

Sauf que nous sommes arrêtés par une première crevaison : François vient d’arracher la valve du pneu arrière. On change la roue. On n’a pas fait 200 m que c’est au tour de Guy : son pneu est carrément déchiré. C’est le frottement des roues contre les 2 talus qui ont provoqué ces problèmes.

Pas de photos, trop occupée à donner la main ….

Nous persévérons et poursuivons notre avancée.

Et là, c’est bien le ballant de nos grosses cellules qui pose problème. Nous touchons un arbre qui est légèrement incliné sur le chemin. Nous sommes obligés de creuser du côté trop haut, d’entasser nos plaques de l’autre côté, déplacer des rochers, scier des racines, etc …. ainsi nous pouvons abaisser la roue avant gauche et surélever la roue arrière droite.

A nouveau, peu de photos car il y avait du travail pour tous !!!

Il est passé, sans casse

Plus loin, deuxième épisode de la même situation. Guy, qui est passé en premier, va voir si le chemin débouche prochainement sur une piste plus large ou si nous pouvons aisément faire demi-tour ….

Réponse négative, inutile de nous acharner, nous devenons revenir sur nos pas. C’était bien un parcours VTT et non 4X4. Finalement, nous installons le bivouac …. là où nous avions pris le repas de midi !!! nous avons parcouru 900 m en 3 heures . Et sommes bien fatigués.

Rappelez-vous : le pré de la biche

Il fait frais, on va faire une soirée fondue savoyarde. Je crois me souvenir que c’est le dernier soir où nous dînons dehors ….

Nous rebroussons donc chemin jusqu’à trouver une nouvelle solution. Une piste sympa se présente, on y va.

Mais bientôt on ne voit plus rien, demi-tour

Lundi 28 septembre, après un essai de 5 km nous avons fait demi-tour et repris le goudron. Nous décidons d’en profiter pour acheter un nouveau pneu à Guy et réparer celui de François. Ce détour nous a un peu éloignés de notre trajet, c’est par l’autoroute que nous le retrouvons.

Un nouvel essai  prometteur, bien qu’un cueilleur de champignons nous ait dit que cela ne passerait pas ….

François opte pour l’option basse

Bof …. mais photogénique, merci François

Guy préfère la solution haute, on fera comme lui

Cet obstacle franchi, c’est une belle piste qui s’ouvre à nous ….

Comme vous l’avez compris, cela ne passera pas non plus ! En plus, il y avait un beau panneau d’interdiction de circuler aux véhicules à moteur.

Peu avant, nous avions repéré un bel endroit de bivouac. Une visiteuse s’approche.

Et voilà le reste de la famille

Nous qui nous croyions seuls …

Le lendemain, nous devons franchir le passage délicat de la veille, dans l’autre sens . Guy passe facilement, pour nous, avec notre longueur, c’est un peu plus difficile ….

Après cet intermède, nous reprenons de la hauteur et admirons de nouveaux paysages.

Mais notre journée n’est pas finie …. Nous roulons bien pendant un moment, rejoignons un nouveau départ de piste que l’on voit partir au loin. Chic, chic …… et là, stupeur, celle-ci passe sous une maison !!! une voiture genre suzuki pourrait la franchir mais nous, certainement pas.

Il nous faut trouver une solution de remplacement. Nous avons la nuit pour cela. Nous nous arrêtons à proximité, à l’entrée d’un chemin, sur une butte venteuse au bord de la petite route. Un Italien vient nous offrir les fruits de sa cueillette ….

Ce sera l’apéritif d’un futur bon petit repas ….

Hé oui, c’est le jour du rôti, mijoté par Guy et Sophie dans leur four pliable.

Découpe dans les règles, avec la fourchette « à tranches »

La nuit portant conseil, nous repérons quelques chemins qui pourraient convenir. C’est parti !

La piste est étroite, on doit déplacer quelques rochers, couper quelques branches. Faire demi-tour, essayer un autre chemin. Déblayer à nouveau. Un petit arbre en travers du chemin nous oblige à utiliser à nouveau le treuil, la tentative de coupe à la scie se révélant trop difficile.

Puis Jean-Louis se fait un plaisir de tirer tout cela.

Après ces tentatives avortées, nous reprenons la route et poursuivons plein Est. Nous passons d’une montagne à l’autre en franchissant des vallées très encaissées. Nous hésitons à faire bivouac dans le large lit d’une rivière pratiquement à sec … Le bon sens nous pousse à continuer et à chercher un terrain plat plus en hauteur.

Nous campons non loin de la chapelle de San Fermo. Une petite grimpée me permet d’aller la visiter et de profiter d’un beau panorama.

Hé oui, le temps passe ….. et le ciel, du côté de Tende,  se gâte ….

Jeudi 1er octobre nous reprenons la route, réussissons à en éviter une bonne partie par une piste qui franchie la montagne et la rejoint bien plus loin. Le soir, nous avons juste le temps de dîner et c’est le déluge ….

Vendredi matin il pleut toujours aussi fort. Nous décidons de rentrer, ne voyant aucun intérêt à batailler dans la boue et les broussailles pour avancer coûte que coûte. Nous sommes obligés de trouver un abri  pour regonfler nos pneus afin de ne pas être trempés en le faisant.

Bien nous en a pris puisque vendredi soir, la tempête Alex emportait tout dans la région.

 

Les châteaux de la Loire, septembre 2020

Ne pouvant parcourir le monde pour le moment …. nous restons en France pour cette fin d’été. Un peu de tourisme ne fait pas de mal.

Des châteaux, il y en a beaucoup ! C’est au feeling que nous allons faire notre sélection …

Le premier visité, excellent souvenir de jeunesse sans doute, est le Château de Chenonceau, surnommé le  » château des dames « . Il a en effet appartenu successivement à Diane de Poitiers (favorite de Henri II), puis Catherine de Médicis (épouse de Henri II).

On peut voir les 3 lettres entrelacées : H pour Henri, D pour Diane et C pour Catherine.

Les cuisines se trouvent entre deux piliers de la galerie. Ainsi, les denrées et livraisons se font par voie fluviale, sur le Cher.

On peut noter le système astucieux du tourne-broche .

C’est en voyant passer de petits bateaux électriques que nous décidons d’en louer un …

Au début du XXème siècle, la famille Menier  installa un hôpital pour blessés de guerre dans les deux galeries du château jusqu’en 1918.

Dans les années 40/45, ce  » pont  » discret permit à de nombreux résistants de passer en zone libre, sur l’autre rive du Cher.

Il fait beau et cette ambiance sereine nous pousse à passer la nuit au bord du Cher.

Après le petit-déjeuner, nous reprenons la route car nous sommes attirés par une annonce étonnante :  un château à vendre ….

 

Hé oui, c’est bien le Château de Cheverny qui inspira à Hergé le modèle de Moulinsart, demeure du capitaine Haddock.

Situé au creux d’une belle forêt, il est un haut lieu de vènerie : les chenils datent de 1850 et accueillent une meute d’une centaine de chiens de chasse.

Visite du parc en bateau pour admirer ces pins larisio les pieds dans l’eau ou bien les séquoia géants le long des rives

Ou  en petit train le long de superbes allées de cèdres

Nous avons bien aimé l’intérieur de ce château, sans doute parce qu’il a été habité encore récemment.

Chambre de bébé et celle d’un enfant.

Malle en cuir de Cordou ayant appartenue à Henri IV.

Superbes boiseries

Et je ne peux résister à cet instant magique …..

ni à une belle  ballade dans le parc avec ses surprises :

Impossible de tout vous raconter mais nous y avons passé la journée. Entre le parc, le château et l’exposition Tintin où l’on parcourt, en vrai,  les pages de différents albums , ce fut un beau moment .

Nous déjeunons à Cheverny, fort bien, dans le jardin car nous bénéficions d’un temps superbe  ….

La chapelle de Cheverny

Pour finir en beauté cette belle journée, nous allons bivouaquer au Domaine de la Grange à     Huisseau-sur-Cosson, non loin de là. Après une délicieuse dégustation, l’achat de quelques bouteilles de Cheverny, nous nous installons dans le sous-bois mis à notre disposition. C’est en feuilletant le guide  » France Passion « , qui propose nombre d’arrêts camping-car chez les producteurs (vins, fromages, volailles, etc ….)  que nous avons découvert ce viticulteur fort accueillant .

Troisième jour dans la région, nous nous rendons au Château de Chambord.

Pour le visiter, il faut acheter un ticket ….

N’ayant pas de monnaie, j’ai pris mon billet sur Internet ….

C’est le plus célèbre des châteaux de la Loire, symbole de la Renaissance française, érigé à la gloire et par la volonté de François 1er.

Joyau d’architecture , aussi bien extérieure  qu’intérieure.

L’escalier « magique » du château de Chambord est construit en plein centre du donjon, à la croisée de quatre vastes salles. Il se compose de deux rampes jumelles hélicoïdales s’enroulant l’une au-dessus de l’autre autour d’un noyau creux et ajouré. Les personnes qui le descendent ne croisent pas celles qui montent …

Il a été attribué à Léonard de Vinci qui figure parmi les nombreux artistes qui y ont séjourné.

Un dernier regard …

Nous reprenons la route, longeons Loire et arrivons à Chaumont-sur-Loire.

Une grimpette nous attend …

De là-haut, nous pouvons admirer des embarcations de pêcheurs.

Ce château a été édifié au début du XVI ème siècle pour Catherine de Médicis, qui l’échangea plus tard contre Chenonceau, qui appartenait à …. Diane de Poitiers, maîtresse de son défunt époux Henri II….

Les Écuries furent édifiées en 1877 . Elles étaient considérées à la fin du XIXème siècle comme les plus luxueuses et les plus modernes d’Europe. La sellerie renferme de somptueux harnais réalisés notamment par la maison Hermès.

A gauche, le manège des poneys

 

Le manège, occupé par une oeuvre d’art contemporain

Des airs de château fort à l’extérieur

Un intérieur  très cossu ; les carrelages et tapisseries sont de  belle facture :

Louis XII avait pris le porc-épic pour emblème avec la devise : cominus et eminus, de près et de loin »

Tous les livres sont en fait des sculptures en pierre …

Nous terminons cette 3ème journée de visites chez un éleveur de chèvres à Pocé sur Cisse. Nous espérons bien y trouver de bons fromages …

Nous allons assister à la traite. La dernière fois  que ceci nous est arrivé,  c’était en Mongolie et à la main !!!

Tout est prêt.

Les pis sont bien chargés, elles sont impatientes d’être soulagées.

Le lendemain, avant de nous rendre à Villandry, nous sommes attirés par une visite imprévue : Les grottes pétrifiantes de Savonnières.

Nichées au cœur de la Touraine, à quelques encablures du Château de Villandry, les grottes abritent d’anciennes carrières de tuffeau du Moyen-Age.

Il y a environ 100 millions d’années, à l’ère secondaire, une mer peu profonde recouvrait cette région. Au fond se sont déposées des masses de craie qui, une fois à l’air libre, ont formé une roche dominante dans la vallée de la Loire : le Tuffeau. Cette pierre tendre, mais suffisamment dure, a été employée dans la construction des plus élégants Châteaux de la Loire.
Progressivement envahies par l’eau les carrières ont été abandonnées laissant place à un monde ténébreux et étonnant.

A Savonnières, les eaux d’infiltration souterraines, extrêmement chargées en calcaire, ruissellent lentement sur les objets déposés sous les cascades naturelles et les recouvrent d’une calcite enrichie de cristaux de silice ce qui leur donne un aspect étincelant. Au bout d’un an, après avoir retourné les objets toutes les 3 semaines ( sinon ils colleraient ensemble …), on obtient une couche de calcite suffisante.

En haut de la photo, ce sont des moules, finement ciselés, qui se remplissent de calcaire pendant 3 ans. Au démoulage, on obtient de superbes gravures.

Cette visite se poursuit avec une dégustation de vin de Touraine, servi dans une des grottes aménagée à cet effet.

Cette curiosité dans une autre : quelques tombes romaines datant du III ème siècle ….

Il est temps de nous réchauffer au soleil en allant au château de Villandry.  Nous ne visitons que ses jardins qui font sa réputation et s’étendent sur 5 hectares de terrain, surplombant la Loire.

Cette photo n’est pas de moi mais elle illustre bien l’ampleur du décors.

Ce fut une journée bien remplie que nous concluons par un bivouac à la ferme des Morinières (élevage de canards, pintades, agneaux, …). Achats divers …. et après une bonne nuit, nous reprendrons la route pour …..

Azay-le-Rideau,  « un diamant taillé à facettes serti par l’Indre monté sur des pilotis masqués de fleurs » a écrit Balzac.

Réputé pour cet extraordinaire reflet dans l’eau.

Le château d’Azay-le-Rideau a été bâti sur une île au milieu de l’Indre sous le règne de François I er. Subtile alliance de traditions françaises et de décors innovants venus d’Italie, il est une icône du nouvel art de bâtir du Val-de-Loire au XVIème siècle.

Rampe en pierre intégrée au mur

Secrétaire

Peu de photos d’intérieur, il faut dire que c’est notre 5ème château ….

Nous terminons cette journée à la forteresse de Chinon .

Témoignage médiéval unique en Val-de-Loire, édifié entre le XII ème et XV ème siècle, ce château se dresse au-dessus de la Vienne.

Il surplombe la vieille ville dont les maisons sont couvertes de toits d’ardoise.

Un peu de marche et nous découvrons cette immense forteresse.

L’entrée

Noter la gargouille, tout là-haut

Ce fut un haut-lieu de l’histoire : Richard Coeur de Lion y vécut, Jeanne d’Arc y rencontra Charles VII en 1429 avant de libérer Orléans.

Vue sur un domaine assez sympathique …

Nous dormons au Camping de l’ île Auger, face à Chinon et à sa forteresse.

La fin du voyage approche, nous  remontons à nouveau la Loire pour rejoindre Rigny-Ussé où se situe le Château de la Belle au Bois Dormant.

Nous nous contentons de cette belle vue, de l’ extérieur.

Et préférons nous attarder au bord de ce grand fleuve, canalisé par d’immenses digues sur lesquelles nous roulons. On voit bien qu’il devait y avoir précédemment de grandes inondations …

Les pêcheurs sont toujours actifs avec ces belles embarcations.

Nous traversons la Loire et nous voilà à Langeais.

Le château de Langeais, reconstruit par Louis XI en 1465, se dresse dans la commune du même nom dans le département d’Indre-et-Loire. Il a remplacé un premier château fort édifié à la fin du Xᵉ siècle

Côté ville, la façade possède tous les attributs du château fort : grosses tours, pont-levis, chemin de ronde sur mâchicoulis.

Côté jardin, une architecture plus renaissance.

C’est ici qu’eut lieu un évènement majeur en 1491 : le mariage secret entre Charles VIII et Anne de Bretagne afin d’agrandir le royaume de France.

L’emblème d’ Anne de Bretagne, l’hermine, est représenté sur les carreaux de pavement sous la forme d’une queue d’hermine à côté de celui de Charles, la fleur de Lys.

En conclusion, nous nous sommes régalés. Tout est fait pour rendre les visites ludiques et variées. La preuve, nous n’étions pas partis pour visiter 8 châteaux ……

 

 

 

Mauritanie, mars 2020

Cela faisait un moment que nous pensions retourner en Mauritanie. Nous l’avions déjà parcourue en 2002 et en 2004. C’est chose faite, partiellement vous vous en doutez vu les circonstances, mais ce que nous avons vu était vraiment superbe, tout en restant dans la partie nord ouest du pays.

Cette année, nous partons en groupe, avec Dreamteam Aventures. Nous quittons Agadir au Maroc et descendons par les pistes du bord de mer vers la Mauritanie.

Un petit retour en arrière cependant. Etant un peu en avance à Agadir, nous décidons d’aller visiter les greniers berbères d’Inoumar. Perdu dans un petit village ,  perché en bord de falaise, c’est le plus grand grenier collectif à l’ouest de l’Anti-Atlas.

On traverse d’abord l’ancien village

Apparaissent les toits couverts de terre et peu visibles de cet agadir

Avec vue imprenable sur la vallée

Avec ses quatre tours, ses trois châteaux d’eau et ses deux portes, ce grenier fortifié est habité par un jeune gardien qui a pris la suite de son père. Celui-ci reproduit les gestes ancestraux de l’ouverture et de la fermeture de l’agadir d’Inoumar avec une clé en bois.

Il y a 4 allées semblables qui regroupent 450 greniers individuels positionnés sur 3 niveaux.

Le jeune gardien nous présentent les titres de propriété des niches, en parfait état, insérés dans des bouts de roseaux ou bien gravés sur du bois.

Après cette visite passionnante, notre hôte nous offre le thé puis nous regagnons Agadir où nous faisons les dernières courses avant le vrai départ du raid mauritanien.

Dimanche 8 mars nous quittons Agadir et gagnons très rapidement la piste via le parc Souss Massa. Nous approchons l’Océan que nous allons longer pendant 4 jours .

La piste devient de plus en plus molle et nous sommes amenés à dégonfler les pneus. Cette opération se répètera de nombreuses fois durant le voyage.

Les traces au sol montrent bien que le sable est mou …

Cet épisode passé, on regonfle les pneus près d’un village de pêcheurs.

Un peu plus loin, une grande montée sableuse nous attend et il faudra à nouveau dégonfler pour réussir à la franchir.

On voit François tout en bas qui prend son élan.

Nous poursuivons la piste qui longe maintenant une falaise lorsque nous apercevons un jeune garçon qui nous fait de grands gestes. Avec bien des difficultés, nous finissons par comprendre que le véhicule de son papa est « tanké » dans le sable un peu plus loin dans les terres.

Le coeur de mes preux chevaliers ne fait ni une ni deux et ils vont le sortir de ce mauvais pas.

On déroule le treuil et on attache le crochet à la voiture.

Et nous poursuivons notre route, récompensés par la superbe vue sur l’arche de Sidi Ifni.

Puis c’est le repas de midi, avec le bruit de la mer qui rugit un peu plus bas.

Nous approchons de la mythique Plage Blanche qu’il faut rejoindre en suivant une piste recouverte d’une épaisse couche de galets, très humide, qui nécessite une conduite à grande allure.

Un paysage magnifique et  nous sommes toujours au Maroc !

Et nous voilà à pied d’oeuvre pour affronter la plage Blanche, 35 km de sable mou et humide, nous sommes à marée descendante. Il ne faut pas lever le pied de l’accélérateur !

Bien sûr, nous dégonflons les pneus au maximum, face à un pêcheur qui relève ses nasses.

Et c’est parti !

La sortie est surprenante car nous devons remonter un oued bien mouillé.

Sortie de la plage blanche

Puis, tout en longeant l’oued Draa, nous nous rendons au Ksar Tasfnildit où nous allons passer la nuit.

Le lendemain, c’est par la route que nous descendons rapidement tout en s’arrêtant à quelques point d’intérêt.

Le gouffre d’Akhfenir

La lagune de Naila

Et pour finir, un petit musée très surprenant à Tarfaya parlant de l’aéropostale et bien sûr de St Exupéry. De nombreuses lettres y sont exposées, à moitié brûlées ou qui furent détrempées avec un tampon précisant que, si elles sont arrivées avec beaucoup de retard, c’est parce que l’avion s’est craché avec son pilote …. Si la poste actuelle s’excusait ainsi quand un courrier n’arrive pas ….

Nous continuons à longer cette côte où l’océan est toujours agité et l’on peut y voir de nombreuses épaves.

Et bien évidemment, le bivouac se fait en bord de mer. Il y a des pêcheurs que nous nous empressons d’aller voir ….

Ce soir au dîner, ce sera dorade tigrée

Cuite au BBQ par Jean-Louis

Miam miam ….

Le lendemain, étape de liaison marocaine jusqu’à Dakhla où nous faisons les dernières courses et les grands pleins.

Il faut toujours faire attention à l’imprévu sur la route ….

Un grand merci à Marylin et Bruno qui nous ont signalé ce petit restaurant de fruits de mer où nous nous sommes régalés d’un immense plateau de calamars grillés avant l’abstinence des grandes étendues désertiques.

Après 375 km de goudron, nous arrivons à 11h30 à la frontière marocaine ; cela aurait dû aller vite mais ….. l’ordinateur était en panne et ne pouvait pas faire la sortie des véhicules ! Après maintes hésitations, le douanier accepte de le faire à la main !!!

MAURITANIE, 1ère partie

Comme dans toutes les douanes africaines, l’entrée en Mauritanie prend beaucoup de temps et finalement, nous reprenons la route vers 15h30 et encore , nous étions les premiers du groupe ! Nous sommes le 12 mars.

Passée la frontière, nous suivons  un parcours alternant pistes, hors piste et dunes. Un programme très alléchant nous attend dont voici le tracé effectif réalisé.

Il manquera malheureusement, à cause du confinement,  une dizaine de jours supplémentaires en Mauritanie pour aller plus au sud ……

Arrivés au seul et unique passage à niveau du pays, nous passons de justesse devant le train de minerai qui vient de Choum et au-delà. Pourquoi passer devant me direz vous ?

Il circule sur une ligne à voie unique, longue de 704 kilomètres, qui  relie les mines de fer de Zouerate au port minéralier de Nouadhibou. Sa longueur peut atteindre 2,5 km et il est composé d’environ 200 wagons. Etant donné qu’il roule à 25 km/h environ à notre approche, nous avions assez attendu pour la journée !!!

Transport de minerai de fer ou de matériel, parfois, un wagon passagers (de luxe !), les autres voyagent sur le minerai ….

Tiens tiens, ils sont aussi indisciplinés que les marocains !!!

Et finalement, nous prenons un semblant de piste pour rejoindre le bivouac du soir.

Enfin dans le désert, on aperçoit quelques barcanes (dunes en forme de croissants)

L’aventure mauritanienne commence enfin ; nous nous arrêtons auprès d’une famille nomade où l’on nous offre le thé à la menthe.

Madame est au téléphone ….

Et nous reprenons notre route ou plutôt notre trace dans un sable de plus en plus mou ….

Un croisement, fort surprenant !

Paysage lunaire

Nous nous rapprochons  de la voie ferrée que nous longeons un moment. Attention aux pneus car il traîne sur la piste des traverses en fer cachées par le sable. Nous nous  arrêtons à une petite gare qui permet, grâce à une seconde voie,  aux trains de se croiser. En effet, dans une journée, il y a 4 trains dans un sens et 4 dans l’autre.

Notre guide connaît l’heure de passage d’un train et il nous arrête au bon endroit. C’est impressionnant d’être aussi près !

Le bruit est assourdissant !!!! Ce train est tracté par 3 locomotives.

Peu de temps après son passage, une petite draisienne fait son apparition. Un wagon peut peser jusqu’à 84 tonnes . Il faut donc vérifier que les rails sont toujours en bonne place pour le train suivant ….

Nous traversons la voie ferrée pour un bivouac bien mérité mais qui nous permet encore d’entendre passer le train durant la nuit ….

François franchit la voie ferrée

Puis c’est le hors piste parmi les dunettes pour rejoindre les Monolithes Ben Amira et AÏcha, près de la frontière sarahouie. Ben Amira est le troisième monolythe du monde après Uluru et le mont Augustus, tous deux situés en Australie. Une légende locale raconte que  Aïcha est l’ex femme de Ben Amira. Répudiée, elle s’est installée à quelques kilomètres de son ex mari, accompagnée de sa servante.

L’approche des monolithes, on les voit de très loin.

Aïcha, monolithe de granit

En janvier 2000, seize sculpteurs venus de France, Italie, Irlande, Pologne, Kazakstan, Arménie, Chine, USA, Canada, Colombie, Burkina Faso, Côte d’Ivoire et Belgique ont travaillé le granit et le bronze sur Ben Amira. Ils ont laissé leurs oeuvres sur le site qui est devenu un parc de sculptures.

Et nous quittons ce bel endroit  ….

Que nos autos paraissent petites face à ce géant !

Nous continuons vers l’Est, traversons la ville de Choum, pratiquement déserte ; il faut dire qu’en milieu de journée il fait 37° ….

Une rue de Choum

Notre guide Sidi nous montre la frontière entre la Mauritanie et le Sahara Occidental. Elle est vraiment symbolique mais le problème géopolitique n’est toujours pas réglé dans cette région du monde.

Nous retraversons la voie ferrée pour aller jusqu’au Tunnel Charles De Gaulle. Le président De Gaulle l’a fait construire en 1962  pour ne plus payer de taxes à chaque passage du train  sur le territoire Espagnol du Río de Oro . Depuis que ce territoire est devenu indépendant, le tunnel n’est plus utilisé ….

Le tunnel mesure environ deux kilomètres de long ; il a une pente forte puisque les motrices à plein régime arrivaient à l’entrée du tunnel à une vitesse de 60 km/h et en ressortaient à une vitesse de 5 km/h. En voiture, on ne s’en rend pas compte …..

Après s’être amusés comme des gamins et avoir mangé beaucoup de poussière, nous cherchons le bivouac du soir. Nous sommes de l’autre côté de la montagne et le paysage a bien changé.

Sympa, non ?

Nos amis Nathalie et Gérard, Morgane et Christophe.

Ce soir, Sidi et ses acolytes nous cuisent la taghella : c’est le plat de base des Touaregs, le pain du désert cuit sous les braises, la cendre et le sable . Un régal et je remercie Morgane qui m’a donné ses photos :

 

Une fois le feu bien consumé, on écarte les braises pour déposer le pain sur le sable, on recouvre puis on le retournera jusqu’à cuisson complète. Un régal !

Le lendemain matin

Nous sommes maintenant dans la région de l’Adrar dont la capitale est la ville d’Atar. Nous ne faisons qu’y passer mais en profitons pour faire les pleins de carburant, d’eau et de fruits et légumes. Sidi nous invite très gentillement à profiter de sa maison/ chambre d’hôtes, ce qui nous permet de nous connecter enfin pour donner des nouvelles à nos proches ….

Un groupe de huttes, clôturé pour les animaux, comme on voit en Afrique noire d’habitude ….

Et nous reprenons la route pour le bivouac du soir qui sera cette fois-ci au fond d’un oued à sec. Attention, sable mou ….

François et Jean-Louis réparent le passage de roue du Toyota qui s’était cassé …

Le saviez vous ? Les dromadaires sont des chameaux venus du Yemen ou d’Arabie Saoudite qui ont perdu une bosse à cause de la forte sécheresse qui sévit dans les pays d’Afrique du Nord.

Nous pénétrons davantage dans l’Adrar et les paysages sont d’une grande beauté.

Traversée d’un chott long d’une quarantaine de kilomètres, zone marécageuse qui peut se révéler dangereuse par temps pluvieux.

On voit des traces profondes sur la droite ….

Et à la sortie, un cordon dunaire qui nous tend les bras ….. et là, Sidi et son excellent chauffeur Chikali nous font une trace de toute beauté. Sauf que dans le groupe, il y en a qui n’ont jamais franchi de dunes ….

Jean-Louis part au secours d’un collègue en mauvaise posture

Mais tout le monde finit par franchir ces quelques dunes qui représentent un test préliminaire à la suite du voyage.

Nous finissons par  longer  cet erg avant de nous lancer dans la longue remontée d’un oued à sec, bien évidemment couvert de sable  mou ….

Et nous arrivons à El Beyed où se trouve un petit musée  surprenant, en plein désert. Son propriétaire, un homme très âgé , a connu Théodore Monod avec qui il avait parcouru le désert mauritanien maintes fois. Ce dernier l’avait chargé de créer ce lieu de souvenirs afin que les générations futures n’oublient pas leurs racines.

Des fers de lances, des oeufs d’autruche, de nombreuses haches taillées et des plateaux en pierre, ….

Et l’explication de ces pierres de couleurs différentes, appelées boules de bouche, que l’on plaçait dans la bouche des morts pour préciser à quelles familles ils appartenaient ….

Après cette halte instructive, nous devons franchir un col par une petite   piste de montagne ;  vous avez compris maintenant, on commence d’abord par regonfler les pneus car il va y avoir un sol très rocailleux ….

Et le bivouac du soir se fera au pied de ces dunes lointaines.

On dirait que ça bricole .dans les chaumières ….

Après une bonne nuit sous les étoiles, nous reprenons la piste très roulante cette fois-ci, traversons quelques cordons de dunes et arrivons au fort Ghallaouiya.

Entrée dans le fort

Le plafond de la tour de gué, Morgane sur le toit, l’intérieur d’un bâtiment et un des abris dans un coin de l’enceinte.

Surgi de nulle part, un vendeur à la sauvette

Et la journée, riche en évènements n’est pas finie !! Nous entrons dans un canyon où l’on peut voir quelques tombeaux préislamiques ainsi que quelques gravures rupestres. Que serait un voyage sans ces marques du passé !!!

Accès au site

 

Celle-ci a l’air ancienne …

Et pourquoi pas celle-là ?

Le guide me montre de très anciens cordages faits avec des poils de dromadaires

Vient le summum de la journée : l’entrée dans le cratère Guelb Er Richat, appelé également l’oeil de l’Afrique. Il a été découvert par Théodore Monod.

Cette vue du ciel justifie bien son nom d’oeil de l’Afrique. On est arrivés par la droite de la carte.

C’est sur la carte que l’on se rend mieux compte de sa taille. Avec un diamètre de près de 50 kilomètres et des dénivelés de 30 à 40 m, il est devenu un point de repère pour les équipages des navettes spatiales.

Vue du haut, pas tellement impressionnant

Nous y entrons par l’Est, franchissons le 1er anneau et faisons bivouac dans le 2ème anneau.

Nous en bas, François entame sa descente.

Nous roulons encore quelques kilomètres dans le fond du cratère avant de se poser.

Après s’être installés et douchés, c’est l’heure de l’apéro !!

Le lendemain, nous finissons la traversée du cratère Guelb Er Richat en le traversant de part en part sur une quarantaine de kilomètres et admirons des paysages très variés.

 

Pour déboucher finalement sur un grand plateau sableux.

Une piste, peu marquée par moments, nous mène à Ouadane, cité caravanière en plein cœur du désert, perchée sur son noir rocher.

La ville était célèbre pour ses savants et son oasis plantée de palmiers  dattiers. Fondée en 1329, Ouadane était une importante étape du commerce transsaharien.

C’était une ville d’environ 4000 habitants ….

Nous y passons un agréable moment de visite et prenons notre déjeuner à ses pieds, dans la palmeraie dont nous apprécions la fraîcheur.

Nous ne nous attardons pas car nous devons encore traverser une longue zone sableuse en hors piste pour rallier notre bivouac de ce soir au camping de Chinguetti.

Fameuse pour  son commerce et son rayonnement culturel, Chinguetti fut également la septième ville sainte de l’Islam….On y trouve  une dizaine de bibliothèques renfermant des milliers de manuscrits dont certains remontent au 9e et 10e siècle.

Avant de visiter ce haut lieu touristique de Mauritanie, nous sommes confrontés à deux incidents. Tout d’abord, nous rattrapons Didier arrêté par un pneu crevé.

Vite fait, bien fait

Arrivés à la ville, nous refaisons les grands pleins en prévision du départ le lendemain. Sauf que François ne peut plus démarrer …. On lui a fait un plein de gasoil au lieu de lui mettre de l’essence !!! Il faut donc vidanger ses réservoirs et trouver de l’essence qui est une denrée rare en Mauritanie …

On prévoit donc de visiter une bibliothèque le lendemain, avant le départ et l’on va s’installer au camping , tout proche de la pompe et de ce petit magasin …

Entrée du camping …

MAURITANIE, 2ème partie

Et c’est là que notre raid prend une autre tournure.

Vendredi 20 mars au matin, on nous annonce que nous sommes mis en quarantaine au camping pour une durée de 7 jours puisque nous sommes dans le pays depuis déjà une semaine. Ce sera en pension complète offerte par le gouvernement mauritanien.

Vue depuis les toits

Nous ne sommes pas à l’étroit !

Deux gardes sont positionnés devant le camping , les grilles sont fermées et on vient poser un cadenas sur le portillon arrière.

Après avoir monté la bâche, on est bien installés pour la semaine à venir ….

Comme nous sommes là jusqu’au 26 mars, nous organisons des activités qui vont rythmer nos journées. Ce sont les femmes qui sont les plus occupées : dés 9h15 cours de Pilates ou de gym tonique – à 11h cours d’arabe – après déjeuner, la sieste pour les messieurs et scrabble pour les dames – vers 18h, on passe au tarot – à 19h l’apéro avant le dîner à 20h. On a du mal à trouver un moment pour faire la lessive !!! ou bien à bricoler sur son véhicule  voire le nettoyer ….

Jean-Louis nettoie les panneaux solaires.

Morgane anime le cours de gym

Je fabrique avec les copines un nouveau scrabble car nous sommes devenues trop nombreuses à y jouer .

Surtout, ne pas déranger les joueurs !

La semaine passe vite ainsi et le vendredi matin 27 mars, nous sommes prêts : bâches démontées, lessives finies et plein d’eau fait. Les moteurs tournent, nous attendons la dernière autorisation pour partir.

Passage du camion poubelle …

Elle ne viendra pas !!! On apprend finalement, dans l’après-midi, que tout le pays sera confiné d’ici 2 jours et que nous devons partir dans la minute à Nouakchott, sans savoir où nous poser ni pour combien de temps ou bien rester à Chinguetti. Comme nous ne sommes pas si mal ici, nous décidons de rester sauf 2 équipages qui nous quittent. En fait, on les retrouvera une semaine plus tard ….

Et le train train reprend …. mais en plus détendu puisque nous avons fait notre quarantaine et ne sommes pas malades.

Le militaire ne garde plus la grille mais joue au foot avec les jeunes qui s’occupent de nous …

Mais que regardent-ils ?

Ce sont les zébus que nous avons pris l’habitude de nourrir avec les épluchures de la journée

Et malheureusement, il y a aussi cette famille qui a construit sa hutte juste derrière le camping et à qui le personnel de cuisine donne les restes de nos repas ….

Papa, maman et 3 enfants dont un bébé …

Le personnel est aux petits soins pour nous et va même jusqu’à nous apporter le thé à la menthe sur place ….

Alain notre médecin fait le point sur les médicaments de chacun et va jusqu’à Atar pour compléter nos stocks afin que nous puissions encore tenir un mois ….

Distribution des médicaments

Un vrai petit village, bien organisé , où le temps s’écoule doucement, sans heurts ….Et enfin une bonne nouvelle : nous avons le droit de sortir, à pied uniquement et par deux au maximum pour nous rendre au village et faire nos courses …. environ 2 km à parcourir mais on a besoin de bouger !!! Alors, voilà une petite visite de Chinguetti :

La rue principale

Peu de circulation …

On approche du centre ville

Un petit tour chez le coiffeur pour installer la carte Sim qui va bien

Les courses dans l’artère commerçante.

Et soudain, le 1er avril, on nous annonce qu’un avion sanitaire décollera le 6 avril pour nous ramener en France et que nous pourrons rapatrier nos véhicules par container un peu plus tard … Nous fonçons en ville acheter un sac de voyage que nous n’avons pas, le retour devant se faire initialement en voiture …

Il était temps car ces derniers jours devenaient très chauds, encore 40° le soir vers 22 heures, ce qui nous obligeait à dormir dehors …

Et le pire, ce sont les prières par haut parleur que nous devions subir 24 h sur 24 parce que toutes les mosquées avaient été fermées !!! Notre guide nous affirmait que cela faisait du bien aux gens …. Je crois que c’est ce qui fut le plus dur de ce confinement !

Enfin nous voyons le dénouement approcher. Départ le 2 avril pour Nouakshot, mise des 4X4 en entrepôt sous douane le 5 avril et retour en France le 6 avril.

Un grand merci à l’équipe de Dreamteam Aventures : Maryline et Bruno en France,  Martine et Didier sur place dont ce fut le baptème du feu comme chef de groupe. Sans oublier Sidi notre guide et Christian qui se sont démenés  pour que la fin de ce voyage se déroule dans les meilleurs conditions possibles.

Nous sommes prêts pour le départ en convoi

Et vive la liberté !