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De retour en Argentine

Nous voilà à nouveau à Buenos Aires, pour la 4èmé et dernière fois ……
Il faut dire que notre petit havre de paix chez Andean Road nous permet de faire agréablement les derniers préparatifs avant le départ.
Ce matin, il faisait 3,5°C ….
Nous serions nous trompés  de destination ?
Vu le froid ici, nous n’allons pas nous attarder …

Retour

1-adieu i. de Pâques

C’est avec un grand plaisir que nous retrouvons notre « casa rodante » suite à ce superbe séjour à l’île de Pâques. L’hôtel et le restaurant c’est bien beau mais on se lasse vite …

Nous échangeons nos derniers pesos chiliens contre du vin ……

C’est mercredi que nous franchissons pour la dernière fois les Andes, par la piste bien sûr et par le « Paso Vergara », à 2500 m d’altitude et nous arriverons en Argentine au niveau de San Raphael (au sud de Mendoza). Par cette petite douane, à nouveau très sympathique et déserte, nous avons pu   profiter encore une fois de paysages magnifiques. Je pense que nous avons été les seuls clients de la journée, peut-être de la semaine ….. Enfin, les argentins nous ont donné nos 8 mois pour l’importation temporaire de la voiture, c’est ce qu’il nous fallait ! Heureusement que j’avais un modèle d’un autre passage car le douanier ne savait pas remplir le papier ….3-entre Chili et Argentine 2-douane chilienne

Nous avons eu la grande chance d’être parmi les troupeaux de vaches qui redescendaient des alpages pour passer l’hiver à l’abri. Le spectacle était superbe, surtout ces vaches noires à flanc de falaise, à la file indienne pour franchir un éperon rocheux. Mais aussi les gauchos avec lassos tournoyant au-dessus de leurs têtes, cris pour faire avancer le bétail, chapeaux de cow-boy, peaux de bêtes fixées sur les jambes pour protéger du froid, …. Comme dans un western.

6-vaches sur la corniche 4-I'm a lonesome cowboy 5-sur la piste

Cela nous a permis de faire 250 km  de piste en deux jours dont un col à 2900 m d’altitude.

Nous avons dû nous résoudre à manger du cassoulet (français) en boîte, n’ayant plus de produits frais à cause de la douane …. Et jeudi midi, alors qu’on avait décidé de faire des pâtes, nous sommes tombés sur un nid de coprins chevelus que nous nous sommes empressés de cuisiner !

7-coprins chevelus

Deux heures plus tard, arrivée dans une petite ville pour laver la voiture, le linge et acheter fruits, légumes et viande. Ici, tout le monde s’étonne de notre passage car il paraît qu’aujourd’hui le col est fermé à cause de la neige.

Vendredi  27 mars, nous prenons le goudron pour rallier notre camp de base à Buenos Aires. Pour le bivouac, nous quittons la route qui offre peu d’opportunité, prenons une petite piste étroite de sable fin et nous arrêtons devant l’entrée d’une parcelle inhabitée …. sauf deux chats qui viennent nous voir, pas si inhabitée que ça …..

Vers la tombée de la nuit, le propriétaire vient à passer pour nourrir ses chats et nous invite à nous installer sur son terrain en nous ouvrant aussi la porte du cabanon qui sert d’abri à ses ouvriers. Il nous demande juste de refermer le cadenas en partant.

En dessinant sur le sable il nous montre où il habite, au cas où, ainsi que le chemin pour trouver la boutique de son fils qui est boulanger …..nous irons donc acheter le petit déjeuner le lendemain chez le fils ….. sauf que nous avons dû parcourir 130 km pour rencontrer le 1er village et le rond-point qu’il avait décrit ….. pas la même notion de distance que nous il semblerait ….

C’est au bout de 3 jours de route que nous arrivons à Buenos Aires et retrouvons notre emplacement pour les 2 jours restant qui seront consacrés à un grand nettoyage …

CHILOE

Au matin , la piste était barrée par….. une maison ! hé oui, à Chiloé, on « déménage » à grand renfort de bœufs les maisons en bois en les faisant rouler sur des rondins que l’on déplace au fur et à mesure …spectacle impressionnant !
08-suite

07-on déménage

08-boeufs et tractopelle

Nous parcourons la piste des églises chilotes qui longe la mer intérieure et effectivement, elles sont toutes plus belles les unes que les autres. L’intérieur est très sobre mais extérieurement, elles sont très photogéniques ….

Aucar
Aucar

09-église 10-église

Quemchi
Quemchi

Autre particularité de cette île : on y ramasse les moules toutes cuites …..

18-les moules sont cuites 19-un curanto complet, miam
En effet, vers 17 heures, nous nous arrêtons pour le bivouac dans une petite auberge avec un jardin qui surplombe la mer. Les derniers clients du déjeuner se sauvent et par terre, dans un trou creusé à même le sol, nous découvrons les restes d’un plat typique de Chiloé appelé le CURANTO : on pose sur des pierres chauffées à blanc d’énormes moules et coquillages que l’on recouvre de grandes feuilles puis de tissus humides et enfin de terre ; elles cuisent ainsi à l’étouffé pendant plusieurs heures. Le propriétaire nous invite à en ramasser puis, de la cuisine, on nous apporte saucisses fumées, viande fumée et des galettes de ?…… en nous expliquant qu’il faut tout manger ensemble. Voilà un exemple de l’hospitalité des habitants de Chiloé.

Maison très ancienne
Maison très ancienne
Maison chilote
Maison chilote

Nous poursuivons le lendemain notre tour des églises ; chaque village a la sienne, toutes en tuiles de bois, même sur les parois extérieures, brutes ou peintes et avec des formes différentes.

Tenaun
Tenaun

Ma préférée est aussi la plus ancienne, celle de Achao qui date de 1730. Elle possède de superbes décorations de bois sculpté et peint à l’intérieur, avec un plafond bleu de toute beauté.

4-Achao

Achao
Achao

Depuis que nous sommes ici, le frigo ne se vide plus ! les fruits et légumes sont maintenant là à profusion, framboises, myrtilles, poires, pour ne citer que nos préférés, mais aussi poissons et fruits de mer. Ce soir, au menu, ce sera du crabe ….

La ville de Castro, capitale de l’île a son église bien sûr, mais aussi des maisons sur pilotis, appelées palafitos. Elles paraissent être très haut par rapport au niveau de la mer mais les marées ont de fortes amplitudes, pouvant aller jusqu’à 7 m de haut ….

9-palafitos, maisons sur pilotis 8-marée très basse

 

Castro
Castro

Je rajouterais, dans ma rubrique gastronomie qu’ENFIN, on trouve du bon chocolat noir facilement, Lynd ou Nestlé … et du fromage

On a juste demandé un fromage bien fait ... il s'est pincé le nez mais pour nous, il a peu de goût ...
On a juste demandé un fromage bien fait … il s’est pincé le nez mais pour nous, il a peu de goût …

Carratera Australe

Nous avons vu l’Océan Pacifique et …

Nous avons fait demi-tour …

Explications : notre projet était de remonter la Carratera Australe jusqu’à Puerto Montt avant de nous rendre à Chiloé.

Pour ce faire, il y a trois ferries à prendre, dont un de 4 heures qui remonte tout un fjord, dans de superbes paysages, évidemment . Nous avons donc pris cette route, parfois goudronnée, souvent en travaux ou en tôle ondulée jusqu’à Chaiten. Là, au guichet de la compagnie qui vend les billets, on nous annonce 5 jours d’attente pour la prochaine place libre ….. une autre solution est de prendre un autre ferry, plus long qui nous mènerait directement à l’île de Chiloé, 6 jours d’attente …..

Comment éviter cette attente ?

Heureusement, nous étions fort détendus et sereins, ayant trempé dans les bains chauds des thermes de El Armarillo. ….. nous ouvrons notre carte …. Et trouvons la solution : en redescendant vers le sud de 90 km, on peut traverser les Andes, rejoindre l’Argentine et déboucher au sud de Bariloche. C’est en plein dans la région des lacs que de toutes façons nous devions visiter après Chiloé. Et de là, on pourra rejoindre Puerto Montt par la terre ferme ! Sitôt dit, sitôt fait.

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En cours de route, nous trouvons le bivouac au soleil en bord de rivière pour passer la nuit, le temps c’est bien arrangé et réchauffé. Nous dînons, et au dessert, le flash :  nous avons fait le plein de fruits, légumes et laitages il y a 3 jours !!!! on sort poêle et casserole, et rebelote on a tout cuit ……

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Si je ne parle plus de paysages c’est qu’ils sont très beaux tous les jours. Du côté chilien, des vallées profondes avec une végétation dense, dominées par des glaciers et du côté Argentin où nous nous retrouvons le WE du 21 février, plutôt un paysage alpin, avec ses conifères et ses lacs de montagne. On pourrait se croire en Europe …. Très touristique aussi, on n’a jamais vu autant de voitures d’un coup !!!!

C’est ainsi que nous visitons Bariloche, « petite » ville située dans un cadre magnifique et parcourons la route des 7 lacs, souvent une piste ! nous poursuivons vers le nord jusqu’à un poste  frontière dans la montagne qui nous ramène à la route des 7 lacs chiliens cette fois-ci ! Durant cette traversée des Andes, nous voyons notre première coulée de lave car nous sommes dans une zone ayant de nombreux volcans, certains encore en activité ! entre autre une photo de volcan ayant son sommet enneigé d’où s’échappent des fumeroles … qui dit volcan dit thermes, nombreux.

Volcan Lanin
Volcan Lanin
Source chaude au parc
Source chaude au parc
Chemin d'évacuation
Chemin d’évacuation
Lave au parc Lanin
Lave au parc Lanin

Nous nous arrêtons sur la piste à un petit therme/camping ayant des bassins mais aussi une rivière « tiède » …. On s’assoie dedans et on sent sous ses jambes  un délicieux courant chaud sortir du sable ….  Accompagné de bulles de gaz sentant le soufre.

Marche puis bain
Marche puis bain

Bivouac au bord d’un lac et demain, mardi 24 février, en route vers le sud pour Puerto Montt, porte d’entrée à l’île de Chiloé.

Cueva des Los Manos Pintados

Notre dernière visite argentine pour cette semaine est consacrée à la Cueva des Los Manos Pintados. Demain le 15 février, nous repassons au Chili.

03-IMGP3041 02-IMGP3042 01-paysage

Pour arriver jusqu’ici, on a parcouru environ 500 km sans bourgade aucune. Sur la carte Michelin aux 1/4000000 ils indiquent bien quelques noms que l’on croit de village, mais quand on y passe, on voit juste une maison, parfois inhabitée ! alors gare au carburant, quand on voit une station service, on s’arrête !!!!  Dans le Lonely Planet ils écrivent : « vous clignez des yeux et vous loupez la station service …. »

Ce site de peintures rupestres date de 7000 ans av JC. Comme son nom l’indique, on y voit beaucoup mais alors beaucoup de mains peintes, en noir, rouge blanc et parfois en jaune (les plus anciennes). Ce sont des mains gauches en grande majorité, il y en aurait une droite, je ne l’ai pas vue …. Pour les autres peintures, on n’a pas la richesse de ce que l’on a pu voir en Algérie, Libye ou même Australie. La raison en est fort simple, les seuls animaux qu’ils ont connu et chassé sont les guanacos et les nandous.

Guanacos et femelles

06-IMGP3011_1 11-IMGP3034 12-IMGP3037 09-toutes les couleurs 10-scene de chasse

Quelques questions maintenant à partir des photos jointes :

–          que représentent les dessins qui accompagnent les mains  ?

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–          qu’est-ce que cette photo a de spéciale ?

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Ce soir nous allons à nouveau vider le frigo, cuire ce qui peut se cuire, manger les fruits frais et le fromage !!!

Et nous voilà dimanche 15 février. Une journée de piste pour traverser la cordillère des Andes dans des paysages splendides. Des lacs, des rivières, beaucoup de guanados et nandous mais aussi des renards gris. On serpente parfois dans de petites vallées étroites, d’autres fois de grandes landes à perte de vue. On ne s’en lasse pas. Nous passons au Chili par le Paso Roballo, à seulement 715 m d’altitude !!! ça change ….. Douanier sympa, il a peu regardé.

Piste cassante tout de même et fatigante, nous y bivouaquerons avant de rejoindre la civilisation, enfin je suppose …..

On rêve tous d’aller sur la Carretera Australe …. Mais une fois qu’on y est, en venant du sud, on n’a qu ‘une envie, c’est d’en sortir !!!! c’est une piste de tôle ondulée très mauvaise, sinueuse et étroite par endroit, on ne peut donc pas rouler vite pour ne pas sentir tous ces cahots …. Ouf, voilà une visite qui va nous changer les idées : les cathédrales de marbres, sur le lac Buenos Aires.

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L’arrivée sur ce lac est époustouflante, tant il est d’un bleu superbe. On embarque alors sur de petits canots à moteur qui nous emmènent à travers des grottes de marbre sculptées par les eaux. C’est un intermède fort agréable.

15-cath2 16-cath3 17-cath4 14-cathedrales de marbre

Le glacier « Perito Moreno »

 El Calafate :

Très jolie petite ville, propre et accueillante bien que touristique ; nous avons été surpris par la quantité d’arbres et de verdure dans toutes les rues, une vraie oasis au milieu de ces pampas desséchées par le vent. C’est aussi là que nous avons trouvé le meilleur pain du voyage, avec une croûte enfin croustillante !!!!

Le glacier « Perito Moreno »

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Ce glacier mesure 30 km de long et 5 km de large.

Mais ce qui est impressionnant, c’est sa hauteur : un mur de 60 m de haut qui surplombe le lac Argentino.

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Nous avions un peu peur d’un lieu aussi touristique mais ils ont réussi une organisation impeccable et respectueuse de l’environnement ; on marche sur des passerelles qui permettent d’avoir des vues très proches d’en haut, d’en bas, à mi-hauteur ….. un spectacle exceptionnel et inoubliable.

Etant bien près, on entendait les craquements dans la glace et par moments, des pans de glaces se décrochent dans le lac ; on n’a pas été assez rapides pour la photo !!!! Il paraît que c’est le seul glacier au monde qui, actuellement, ne diminue pas en taille …..

Il manquait le soleil qui n’a fait que de timides apparitions, mais nous sommes toujours en Patagonie …. Tant pis pour les photos , on a fait ce qu’on a pu ….

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Nous avons repris la route venteuse et désertique pour continuer notre montée vers le nord.

Prochaine étape : El Chaltén, petite ville entourée de montagnes et de glaciers.

La bourgade d’El Chaltén, 600 habitants, est la ville la plus récente d’Argentine : elle a été urbanisée en 1985 pour contrecarrer les chiliens qui voulaient annexer ce territoire.

Elle est surmontée par le fameux Fitz Roy (3405 m) que beaucoup d’alpinistes rêvent de faire ; il y a aussi beaucoup de sentiers de randonnée dans ce site.  Nous avons pris en stop deux israéliennes avec d’énormes sacs sur le dos qui partaient de là pour franchir, à pied, la cordillère des Andes et redescendre sur le Chili … au fait, Bernard, il va falloir élargir un peu la porte de la cellule car ces gros sacs ont du mal à passer !…

A nouveau des paysages grandioses, on ne s’en lasse pas .

L’inconvénient par ici, c’est qu’à chaque site, nous quittons la route plein ouest pour 80 à 100 km mais au retour, il faudra prendre la même ; impossible de faire une boucle …..

L’avantage, c’est que pendant ces mêmes kilomètres, à l’aller, on a une vue qui se précise de plus en plus et qui donne envie de se rapprocher.

Ce qui est curieux, c’est que nous sommes à 350 m d’altitude et proches de glaciers qui sont parfois seulement à 1500 m voir moins… mais nous sommes aussi à 49° de latitude sud, ce qui explique cela ….

06-après l'effort

En quittant El Chalten, je ne peux m’empêcher de prendre en photo la mini-station YPF construite à partir de 2 containers …Cette société de stations à essence YPF propose un service impeccable sur tout le territoire  argentin et  offre la WIFI gratuite à ses clients dans tout le pays. C’est de là que partent la plupart de nos mails. Un autre fait remarquable est que le prix du gasoil n’augmente pas même si on est au bout du monde ou de la route, aussi reculé soit l’endroit

Ushuaia

Et nous voilà enfin à Ushuaia, après avoir parcouru 4240 km depuis Buenos Aires.

16-Hushuaia et bateaux croisière 13-Ushuaia1 14-Ushuaia2 15-Ushuaia3

Le plus curieux, c’est que après Rio Grande d’où j’ai envoyé les dernières news, on a commencé à voir des arbres puis des forêts entières ainsi que du relief.

04-vent

29-arbre au vent 05-paysage

On se serait presque dit dans les Alpes, avec de nombreux lacs sauf que les arbres sont des faux hêtres appelés des guindos ou Coihués de Magellan ainsi que des lengas, et qu’ils sont souvent décharnés et tordus par le vent, voir secs et envahis de plantes semi parasites appelées « lampions chinois » ou des champignons parasites appelés « le pain des indiens » ; on n’a pas essayé, n’étant pas des indiens !!!. De nombreuses tourbières également et des steppes andines.

Lengas et guindos
Lengas et guindos

En effet, nous sommes dans des vallées entourées de montagnes de 1500 m d’altitude ou moins, ayant encore quelques plaques de neige …. Ce sont bien les Andes, que nous avions rencontré pour la première fois en Colombie, en 2013 …. Et que nous avions traversé plus d’une fois …

Avant d’arriver à Ushuaia, nous avons voulu profiter d’encore un peu de tranquillité en prenant une piste plein est pour longer le Canal de Beagle sur une soixantaine de km, passant par l’Estancia Haberton datant de 1836. Nous apprenons que le canal doit son nom à Fitz Roy dont le bateau s’appelé Beagle et qui découvrit que c’était en fait un bras de mer permettant de relier les deux océans …

Nous ferons bivouac au bord de ce canal parsemé d’îles plus ou moins grandes, dans un paysage à couper le souffle. Le Chili est face à nous, de l’autre côté du canal. Hé oui, toute la partie plus au sud, jusqu’au Cap Horn, est chilienne.

12-bv dans parc Tierra del Fuego
Parc Tierra del Fuego

Nous passerons les deux premières nuits à Ushuaia dans le parc national Tierra del Fuego, l’entrée au parc donnant droit à 2 nuits gratuites de camping ; un superbe paysage fait de lacs et de cours d’eau qui se jettent dans le fameux Canal de Beagle.

11-le bout du monde 10-barrage de castors

Lieu calme et propice à la méditation, camping sommaire mais gratuit. Et nous sommes seuls !

Dans le parc, au bout d’une piste, nous sommes arrivés à la poste du bout du monde, d’où nous avons envoyé une carte à Hugo car c’est aujourd’hui qu’il à 8 ans. Espérons qu’il la recevra avant ses 9 ans !!! Enfin, le préposé dans sa cabane, quand je lui ai demandé si le courrier partirait m’a dit d’un air scandalisé : « mais je suis la poste ! ».Des cartes aussi pour les autres petits choux …. Sauf Titouan qui n’apprécierait pas encore ….

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Nous ferons les visites classiques sur place, à savoir le musée maritime Presidio fort intéressant, où nous voyons beaucoup de maquettes de bateaux ayant traversé le canal ou s’y étant échoué.  Le musée est situé dans l’ancien pénitencier d’Ushuaia, construit par les forçats eux-même comme c’est souvent le cas dans ces lieux reculés. C’est  en 1896 qu’arrivèrent les premiers bagnards.

Sur le canal de Beagle
Sur le canal de Beagle

21-paysage

Sur lîle H
Sur lîle H

Puis ce fut le tour en bateau pour voir cormorans et otaries, ainsi qu’un petit trecking sur une des nombreuses îles. Et là, une quantité incroyable de moules qui nous tendent les bras …. J’en aurais bien mis une bonne poignée dans la poche, mais nous étions surveillés de près …. Dommage, car on a toujours autant de mal à trouver des produits de la mer frais.

Cormorans
Cormorans
Ile aux cormorans
Ile aux cormorans

Nous quittons Ushuaia pour poursuivre notre route le 5 février en fin d’après-midi, afin de se trouver un bivouac sympa au bord d’un lac. Tout au long de ce parcours austral, nous rencontrons énormément de guanacos. Mais Pourquoi sont-ils toujours  de notre côté de la barrière ? oui, je sais, l’herbe est toujours meilleur de l’autre côté …. Mais rassurez vous, ils sont capables de la sauter pour retrouver les leurs, et sans élan, on l’a vu !!!!

Une anecdote :
Depuis notre crevaison au nord de Salta l’année dernière, il nous avait été impossible de changer ce pneu irréparable en Argentine. Nous pensions le faire dés que possible au Chili. Mais Ushuaia est en zone franche. En plus, on tombe sur un vendeur Bridgestone et il a un pneu, un seul, de notre taille ! On l’achète et JL me montre une étiquette qu’il vient de décoller disant : à utiliser uniquement dans la zone douanière de Terre de Feu ….

Ben voyons …

Le long de cette remontée , nous repassons au Chili par un petit poste frontière et une piste de moyenne importance, où nous aurons l’occasion de voir des Pingouins Rey, superbes ! ils sont plus grands que ceux de Magellan mais ont des parties jaunes sur les plumes de la tête et oranges sur le bec.

27-pingouins
26-pingouins

Nous dormirons le 6 février au soir au même bivouac qu’à l’aller, au calme et à l’écart de la route, juste avant le ferry qui nous permettra de rejoindre le continent et de nous diriger vers Puerto Natales, d’abord plein est puis vers le Nord.

Sur le ferry du détroit Magellan
Sur le ferry du détroit Magellan

Nous n’avons pas pris le ferry entre Porvenir et Puerto Natales, n’ayant pas réservé notre passage et nous retrouvant là un week-end de haute saison … Tant pis …

Détroit de Magellan

Enfin on est en Argentine pour quelques jours avant de retourner au Chili ….
 Dimanche 1er février fut un grand jour : nous sommes entrés au Chili mais surtout, nous avons traversé le Détroit de Magellan. Encore un nom qui fait rêver …. Par grand vent bien évidemment, le ferry avançait en crabe ….. sur 4 km environ. Nous sommes maintenant en Terre de Feu.

Pour entrer au Chili, il fallait faire disparaître laitages, viandes crues et végétaux. On en a mangé une partie et cuit le reste car avec les chiliens, on ne plaisante pas à ce sujet. A la douane, nous avons offert au douanier les 2 pommes restantes et il nous a laissé nos saucissons que nous avions encore, en nous précisant que la prochaine fois, il vaudra mieux ne pas en avoir.

Et nous reprenons la route, qui devient rapidement une piste pour les 170 km chiliens avant de re-entrer en Argentine où se trouve Ushuaia, environ 230 km plus au sud. Ils appellent d’ailleurs cette route la « route du bout du monde » . Cette dernière frontière se franchira très vite, nous sommes quasiment seuls. On retrouve le goudron mais Il nous faut attendre la prochaine « grande » ville à 70 km pour remplir le frigo pour environ 4 jours puisque ensuite on a le même cirque dans l’autre sens …. C’est en effet une curiosité : il faut traverser ce bout de Chili car la Terre de Feu argentine n’est pas rattachée au reste du pays.

On a retrouvé le goudron alors j’en profite pour vous poser deux devinettes :

1. Pourquoi, à 2600 km de Buenos Aires et au beau milieu de la Patagonie désertique, y-
a-t-il une superbe autoroute bordée de lampadaires sur les deux côtés sur une distance de 25 km jusqu’à la ville de Rio Gallegos ?

2. Pourquoi, à partir du détroit de Magellan, ce territoire aussi bien chilien que argentin s’appelle-t-il la Terre de Feu ?

Patagonie

Du vent, du vent, toujours du vent !

Depuis notre entrée en Patagonie, il ne cesse pas. Il faut dire qu’avec un paysage sans relief et sans arbre …..

Les longues lignes droites sur la N3 se poursuivent et heureusement, on peut rouler assez vite et sans problème pour dépasser les camions … c’est qu’il y a beaucoup de kilomètres à parcourir pour cette première partie de voyage.

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Nous faisons halte à la Péninsule de Valdes, réserve faunique exceptionnelle, couvrant 3600 km2. Nous parcourerons ses côtes pendant une journée pour aller de site en site afin d’admirer éléphants de mer, pingouins de Magellan et otaries à fourrure.

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Dans les terres, de nombreuses estancias qui font de l’élevage de moutons et aussi une immense dépression située à 42 m sous le niveau de la mer et recouverte par endroits de salins. On croisera aussi de nombreux guanacos et nandous. Les nandous sont difficiles à photographier : ce sont des petites autruches grises qui, même si elles sont au bord de la piste ou de la route, se sauvent dés qu’on s’arrête. Donc on voit souvent des derrières qui courent !!!!

Nandou
Nandou
Guanaco
Guanaco

Par contre, le paysage reste le même, plat et recouvert seulement d’une sorte de garrigue, notre paysage coutumier depuis deux jours maintenant.

Nous ne verrons pas de baleines, car trop tard dans la saison ; j’espérais quelques traînards mais ce ne fut pas le cas.

Le seul intérêt des éléphants de mer, c’est leur taille et leur poids (jusqu’à 900 kg) qui sont impressionnants mais dur dur pour les photos : ils ne bougent pas d’un poil, on dirait de gros rochers …..

Les pingouins sont toujours amusants à observer, ils ne sont pas craintifs et on peut les approcher jusqu’à les toucher. Ils regardent même l’objectif pour faire de belles photos. Nous sommes à la période des naissances, les petits sont encore parfois dans les nids et les pères, debout non loin pour les protéger. Ils poussent d’ailleurs des cris étranges en cas d’alerte, en gonflant et dégonflant leur poitrail. Le poil des bébés est d’abord un duvet grisâtre qui finit par tomber et révéler les beau dessins noir et blanc de leur plumage. Très photogéniques.

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Quant aux otaries,  le spectacle et l’odeur sont grandioses. Sans parler des cris incessants des adultes et des petits. Nous sommes en pleine période de naissances. Les pères, beaucoup plus grands que les femelles, protègent parfois violemment leur harem en chassant les intrus. Dès qu’une mère met bas, les mouettes se jettent sur le placenta pour le dévorer.

Naissance
Naissance

En anglais, on dit « sea lions » : quand vous verrez les photos des mâles adultes avec leurs grosses crinières, vous comprendrez pourquoi ce nom. Les bébés sont noirs puis,  quand le pelage pousse, il vire au brun et les crinières poussent chez les jeunes mâles.

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Nous avons aussi rencontré une drôle de bête, inconnue à notre vocabulaire : un « peludo » en espagnol, un « long haired armadillo ». Il a une carapace comme un tatou mais gris claire avec de longs poils … Si vous trouvez le nom en français ….

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Tout ce tour se fait par de la bonne piste et nous continuerons les deux jours suivants notre descente vers le sud par de la piste en bord de mer. Le paysage est plus agréable car vallonné, toujours aussi peu de végétation et des plages superbes. Nous irons voir la colonie de pingouins de Cabo Dos Bahias, peu touristique et impressionnante par le nombre d’individus. Il y en a plus de 10 000. Encore de belles photos !!!

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Ce n’est que vendredi 30 janvier que nous rejoindrons le goudron pour « manger » à nouveau des kilomètres. Il faut dire que nous avons une échéance à ne pas manquer : le véhicule doit être sorti d’Argentine avant le 5 février, et une panne  ou un souci peuvent toujours arriver … On a encore au minimum deux jours avant la frontière. Notre perte de temps au départ nous oblige à délaisser quelques centres d’intérêt et à faire moins de piste. Dés notre entrée au Chili, on pourra reprendre un rythme plus détendu.

Quant à l’assurance au Chili, on a appris qu’elle n’est pas obligatoire …. Nous roulerons donc légalement non assurés tout en essayant de trouver une solution dans la prochaine grande ville.

ENFIN !!!! à la connection, nous apprenons que nous avons obtenu la fameuse assurance Mercosur pour une durée d’un an, non renouvelable. Cela va nous permettre de faire encore le deuxième voyage de cette année, en automne prochain.

 

Las Pampas

Comme prévu, nous avons quitté BA samedi matin par de bonnes routes qui traversent la région de Las Pampas. C’est une région d’élevage principalement et de nombreux troupeaux y paissent, accompagnés parfois de cigognes, d’émeux ou de guanacos.

Nous avons évité le bord de mer pour rattraper un peu le temps perdu mais aussi parce que nous sommes un week-end et en été dans une zone de plages qu’affectionnent les habitants de BA. Ce sera pour plus tard, toute la descente à Ushuaia nous donnera d’autres occasions de nous y rendre.

Nous arrivons donc en fin d’après-midi à Balcarce, ville natale de Manuel Fangio, quintuple champion du monde de formule 1. Vers les années 40, il bricolait des autos dans son garage et faisait des courses locales. Puis il s’est lancé dans des rallyes en Amérique du sud style « Dakar » dans les années 50 avec de vieilles voitures américaines bricolées ( BA- Bolivie- Perou- Equateur – Colombie en 14 étapes !!!) avant de se rendre en Europe. Engagé par Ferrari comme homme à tout faire ,ils ont fini par lui confier une voiture trois jours avant le départ d’une course, il gagne cette course et bat entre autre l’équipe Ferrari sur place …. Etceci trois fois de suite …. Dans les années 60 il travaillera pour Mercedes Bentz et il finira par faire partie de l’équipe dirigeante de la compagnie.

Si je sais tout cela, c’est que nous avons visité le Musée Manuel Fangio de la ville qui possède une des plus belles et plus riches collection de voitures de courses au monde. Les voitures sont présentées sur 3 étages, on peut les approcher, les toucher et je pense même s’y asseoir mais là, on a eu peur de ne pas pouvoir en sortir !!!! J’ai fait un grand reportage photo qui fera l’objet d’un article sur le blog, plus tard …

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1940 Chevrolet
1940 Chevrolet
1930 Ford
1930 Ford
1950 Simca Gordini, pèse 465 kg
1950 Simca Gordini, pèse 465 kg

Une anecdote : quand Fangio a gagné sa première course importante, il a demandé à son père ce qui lui ferait plaisir ; celui-ci a souhaité recevoir une bicyclette, pour aller au travail …. La dite bicyclette est aussi au musée !

Si je vous ai fait un si long résumé, c’est que le terrain est plat comme la main et la route droite à l’infini.

Lundi 26 nous entrons enfin en Patagonie, l’inévitable contrôle phytosanitaire passé. On avait planqué nos fromages car on en trouve difficilement dans les petites villes

…. Pour le reste, on l’avait mangé ou cuisiné … Après avoir tout remis au frigo, nous quittons notre station service et ….. nous retrouvons devant le panneau d’un autre contrôle phytosanitaire !!!! demi-tour illico presque au nez des fonctionnaires de service pour tout recacher !!! on passe acheter du pain pour avoir un justificatif de ce volte face subit et l’épicière nous dit qu’on peut aussi acheter fruits, laitages et légumes ….. va savoir ….

Effectivement, là c’était seulement la viande .

Dans la ville Balneario El Condor, vit une colonie de plus de 35 000 perroquets qui nichent dans les falaises en bord de mer. Un peu plus loin, sur la piste que nous poursuivons vers le sud, une colonie d’otaries et d’éléphants de mer. Ils sont un peu loin pour les photos. On en verra d’autres plus tard …

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