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Nous revoilà dans l’hémisphère Nord

Juste avant notre arrivée,  un membre d’équipage nous appelle pour voir cette curiosité qu’est« l’encontro das aguas », confluence du Rio Negro et du Rio Solimoes. Leurs eaux ne se mélangent pas de suite car l’une est très chargée en limons avec un PH basique, l’autre a un taux d’acidité élevé. Pendant une dizaine de km elles coulent côte à côte …

A Manaus, nous bivouaquerons et nous baignerons au Bord du Rio Negro, un peu à l’écart de la ville pour en faire la visite le lendemain.

02-bateau passagers avec hamacs

La famille part à la ville
La famille part à la ville

Manaus est la capitale de l’Amazonie avec ses 2 millions d’habitants. C’est une des villes les plus riches du Brésil mais qui n’est reliée au reste du pays que par une mauvaise piste de 900 km..

D’après nos compagnons camionneurs, l’Etat serait en train d’asphalter la Transamazonienne. Ils attendent cela avec impatience pour éviter ces jours de barge. Mais d’après notre ami Alain qui l’a faite l’an dernier il n’y a qu’une centaine de km praticable par tout temps.

Pour revenir à Manaus, ce hameau c’est transformé en « Paris des Tropiques » au moment du boom du caoutchouc, dans les années 1870  , avec des palais et un théâtre copié sur l’Opéra Garnier. Devenue zone franche en 1970, c’est maintenant une grande ville industrielle.

Nous sommes allés visiter le Théâtre Amazonas qui présente bien des particularités. Nous avons eu la chance de le faire en même temps que la répétition d’un opéra, c’était magique !

Le théâtre Amazonas de Manaus

Le théâtre Amazonas de Manaus

Tout sur le chantier devait être importé : marbres de Carrare, lustres de Murano, colonnes de fer de Glasgow mais aussi les tuiles vernissées de sa coupole qui viennent d’Alsace !!! on n’est pas chauvins mais ….. Tout venait d’Europe sauf l’éclairage, fait à New York …

07-au plafond, la tour Eiffel vue de dessous 06-le rideau de scène 05-intérieur théâtre

Le toit de la coupole a beaucoup choqué à l’époque car ses couleurs sont celles du drapeau brésilien. Le rideau de scène se lève verticalement afin de ne pas l’enrouler pour éviter qu’il ne moisisse ! les sièges étaient à l’origine en paille tressée avec un système de ventilation pour ne pas transpirer. Je rajouterai encore que les pavés devant le théâtre ont été faits en caoutchouc pour atténuer le bruit des roues en bois des carrosses …. Et je m’arrête bien qu’il y ait encore bien des choses à dire …. Ah oui, le plancher en marqueterie a deux couleurs, blanc et noir, pour symboliser la « Rencontre des Eaux »  ….

04-la coupole en tuiles vernissées

Nous quitterons cette ville les courses faîtes, les mails envoyés et relevés, prêt à nous lancer dans la deuxième partie du voyage. Cet intermède d’une semaine a fait une bonne coupure et nous a bien reposé.

Lace St Sebastien à Manaus
Lace St Sebastien à Manaus

Nous sommes en Amazonie !!! sur une route goudronnée tout de même et passons le bivouac de mardi près d’une cascade, profitant de son eau fraîche pour échapper aux 35° constants de la journée …. Nous parcourons ainsi les 900 km nous séparant de Boa Vista, sur une route  qui monte et descend les collines, avec toujours de l’eau dans les creux.

09-en bord de route

Vers la fin, la forêt déboisée a laissé place à des pâturages et nous  bivouaquerons dans une « fazenda hôtel », bercés par les meuglements entre les veaux d’un côté et leurs mères de l’autre … Petit déjeuner le lendemain avec le lait et le fromage de la ferme.

Nous franchissons l’Equateur Mercredi 28 octobre . Nous revoilà dans l’hémisphère Nord.

La ligne Equateur, au Brésil
La ligne Equateur, au Brésil
Noix de coco, hémisphère sud, la dernière
Noix de coco, hémisphère sud, la dernière

Avant d’arriver à Boa Vista, à un barrage policier on  nous annonce que la route menant à la frontière vénézuélienne est bloquée par des manifestants. A la ville, vers midi le pompiste nous dit que les barrages seraient levés dans l’après-midi. Nous reprenons donc la route. Les taxis du premier barrage nous laissent passer. Nous continuons et nous serons bloqués 40 km avant le Vénézuela par un barrage indigène. Là c’est du sérieux, impossible même de discuter. En fait  ils demandent plus de moyens pour l’Education. Il est 15 heures. Ils décident d’ouvrir le barrage le lendemain matin de 6 heures à 8 heures.

12-manif indigènes

Nous décidons de dormir sur place et préparons à dîner pour nous et 4 autres naufragés de la route …. Ils sont ravis. Le lendemain, un café pour poursuivre notre hospitalité.

La pasta
La pasta
On trinque
On trinque

Nous repartons bien à 6h vendredi 30 octobre, pour nous retrouver bloqués à la frontière qui n’ouvre qu’à 8h ! A 10h nous sommes au Vénézuela.

La monnaie du pays vaut si peu que pour 1 euro on reçoit 730 bolivars. Il y a un an, notre ami Alain en avait eu 220 …..   Uniquement en billets de 50 ou de 100 …..Où ranger tous ces billets ???

150 euros changés en Bolivares
150 euros changés en Bolivares

Nous sommes dans la région du Gran Sabana, un plateau herbeux situé entre 1000 et 1400 m d’altitude, d’où émergent de grandes mesa appelées ici Tepuis. Ce sont les plus anciennes formations rocheuses au monde, les restes des sédiments de la croûte terrestre datant d’avant la séparation des continents, il y a 3 billions d’années. Dans ce superbe paysage, coulent de nombreux rio et, comme il y a des à-pics importants, les cascades se succèdent et les baignades aussi !!!

16-Tepuis,, au Vénézuela 17-baignade et bivouac 18-Tepui après l'orage

Nous avons appris à la douane que toutes les frontières entre le Vénézuela et la Colombie sont fermées, et ce jusqu’après les élections qui ont lieu mi-décembre. Cela n’arrange pas du tout nos affaires. Nous décidons de changer notre parcours, ne pouvant pas atteindre la Colombie autrement, sans parcourir des milliers de km.

Nous allons redescendre au Brésil à Boa Vista et de là, rejoindre la Guyana , puis le Surinam et enfin la Guyane Française. Et nous arriverons bien à rapatrier notre véhicule de là-bas.

Nous faisons le plein de gasoil, en faisant la queue des véhicules prioritaires (touristes ….) et obtenons 80 litres de gasoil pour 14 cts d’euros …. La queue faisait bien 800 m et cela, à 160 km de la frontière !!!!

Après 2 jours passés au Vénézuela, nous repassons la frontière dimanche 1er novembre, très rapidement en laissant tomber la « sortie du véhicule »  car la douane est fermée, et sommes au Brésil à 9h15 du matin. Mais, devinez ce qui nous attend ???

Nous retombons sur le barrage indigène et nous devrons attendre 16 heures pour passer …..

Cette fois-ci, nous nous installons près d’une rivière, négligeant le panneau « terres indigènes, ne pas entrer » et nous installons pour la journée !