
Ola

Je profite d’un arrêt de 5 heures prévues (réfection du pont sur une petite route sinueuse et vertigineuse que l’on ne peut bypasser …) pour faire mon compte-rendu.
Nous sommes au Pérou depuis Lundi 21 fin d’après-midi ; nous sommes passé par une petite frontière au bout d’une piste de 150 km parcourue en 5 heures … bien sûr, il n’y avait que nous. Le temps de faire les passeports et surtout le permis de circuler pour le véhicule, il était temps d’établir le bivouac, devant le bureau d’immigration. Ils ont tous été très sympas mais ils ont du mal à lire une carte grise française …. Déjà nous c’est pas facile ….
Le lendemain, recherche d’une ville suffisamment grande pour posséder une banque et changer de l’argent…. Ce sera Jaen, à 150 km de là ; pas de souci pour les pleins, on les avait complétés en Equateur où le gasoil ne coûte que 0,20 cts d’euros le litre ; mais c’est fini, on a mangé notre pain blanc ! ha, à propos de pain, nos amis sont très malheureux car , bien qu’il y ait une multitude de petits pains divers, ils sont toujours légèrement sucrés ….. Il n’y a que dans les grands supermarchés ( rares ….) que l’on retrouve le pain carré américain, plus salé. Depuis notre entrée au Pérou, aucun supermarché de rencontré … et avec ce pont qui n’avance pas, ce ne sera sans doute pas pour aujourd’hui …. Mais ne vous inquiétez pas, les 4X4 sont loin d’être vides …..
Ce matin jeudi, Au village de Leymebamba, nous avons pu visiter un petit musée, fait par des archéologues autrichiens, pour exposer et conserver pas moins de 219 momies, trouvées dans des sépultures près du lac qui surplombe le village ….
Certaines d’entre elles étaient dans des sarcophages faits de roseaux et d’ argile, joliment peints, d’autres derrière des lattes de bois. Le tout, posé sur le toit de maisons adossées à une falaise. D’autres sites montrant des sarcophages encore incrustés dans la falaise existent, malheureusement d’accès à pied difficile ( on est à 3000 m d’altitude) et sans pouvoir s’en approcher suffisamment. Visite fort intéressante, photos interdites …. Mais j’en ai quelques sympas ….
Pendant que le pont se construit ( ils posent encore les poutres de bois ….), je m’interromps car nous avons décidé de manger …. Il est 11h30 tout de même ! je reprendrai après le café.
Voilà, je reprends ; ah j’oubliais, ce sont les Chachapoyas qui ont enterré leurs morts ainsi ; une excellente technique a été utilisée car il paraît que, dans les régions humides comme ici, les momies sont plus difficiles à conserver ; on a aussi vu au musée quelques animaux momifiés, peut-être pour s’entraîner ….
C’est hier que nous avons visité notre premier site péruvien : La forteresse de Kuelap ; elle aussi bâtie par les Chachapoyas en l’an 800, bien avant les Incas. Il a fallu suivre une piste à flanc de ravins pendant 38 km pour voir ce site extraordinaire, perché sur une falaise mais que l’on aborde après avoir fait cet immense détour à cause justement des grandes dénivellations que l’on doit franchir : on passe de 1800 m d’altitude à 3000 m en un rien de temps et on recommence !
Kuelap est en fait un village fortifié, qui abritait 3500 personnes environs et qui est très bien préservé ; ils disent qu’ici, en grandeur, il équivaut le Macchu Picchu. Par contre, les habitations ici sont circulaires. Visite et piste ( la même en sens inverse) nous prendront la journée ….
Voilà déjà 2 heures que nous attendons …. Les poutres sont posées mais à quand le tablier ? …..
Enfin, à 14h45, les planches sont posées et nous pouvons passer , même si ellles ne sont pas fixées. Nous continuons donc notre route pour Cajamarca.
En bord de mer, près de la ville de Ayambe, nous piquons plein est sur une petite piste qui s’enfonce dans la jungle …. Très beaux arbres, végétation luxuriante, un peu de boue … pendant une quarantaine de km, tantôt dans le lit de la rivière ( à sec) tantôt en hauteur.
De beaux petits villages de paysans ayant quelques vaches, de petits champs de maïs, des bananiers, etc …. quand la rivière est en crue, ils sont bien isolés !
De retour sur la route, d’immenses exploitations de bananiers, et de nombreuses rizières ; on peut d’ailleurs acheter le riz au kilo. A propos de nourriture, en bord de mer, nous avons cuisiné calamars, crevettes et une grosse araignée de mer (dans une petite casserole !).
Cette fois-ci, pour le bivouac, nous avons fait attention à l’altitude : ce sera le premier soir à 1000 m et le suivant à 2500 m ; il faut ménager nos petits organismes !!!!
Le lendemain, très vite nous sommes à nouveau sur la piste qui monte qui monte …..pour arriver au village de Salinas (3500 m) où une association de villageois fabrique du chocolat (très bon, je regrette de n’avoir pris qu’une plaque, méfiante ….), du fromage de chèvre, des champignons séchés et tenez-vous bien : du salami !!!! on le goûte au prochain apéro, promis .
Et nous arrivons enfin à 4500 m d’altitude, face au volcan Chimborazo ( 6310 m) enneigé mais que nous ne verrons que partiellement, à cause des nuages. Le long de la petite route qui le contourne, nous avons vu nos premières vigognes, animaux très élégants. Et ce soir, nous dormons donc au bord de la rivière, à 2500 m comme dit avant de nous rendre à Bagnos où nous prendrons un bon bain chaud jeudi matin, à la fraîche, dans une piscine thermale alimentée par le volcan Tungurahua.
Comme prévu, nous sommes arrivés à Banos ; mais avant, quelle surprise ! dés la sortie du bivouac, nous nous trouvons face à ce volcan, haut de 5030 m, avec ses pentes enneigées mais qui fume comme une locomotive à vapeur.
Impressionnant, surtout que nous sommes juste en-dessous et que la route est recouverte de cendres datant de la dernière éruption de 2011. On traverse de grandes coulées de « boue cendrée » repoussées au tractopelle pour arriver finalement à Banos. On voit des voitures s’arrêter sur le bord de la route pour observer le volcan…..dans la ville, les gens balaient la cendre qui se dépose et on apprend, en trempant dans la piscine à 35°, qu’il s’est réveillé ce matin …..
A midi, bien qu’éloignés d’une dizaine de km, la poussière de cendre se dépose encore sur la table.
C’est bien sur un voilier que nous embarquons mais pas un catamaran …
Conclusion : la premiere nuit fut ……. Dure voir terrible pour certains ……après un cachet de ‘mer calme’ les choses se sont arrangées. Les nuits suivantes, un petit cachet préventif et cela suffisait.
Avec 6 iles au programme et snorkeling tous les jours, nous avons tout vu.
Tout d’abord, les tortues terrestres, le lendemain une quantité incroyable d’animaux sur l’île Espagnola : les iguanes marins étaient si nombreux qu’il fallait faire attention de ne pas leur marcher dessus ! sans parler des lions de mer, étalés un peu partout et de superbes crabes rouges qui j’espère feront de belles photos ….
Dans l’eau, on a eu le grand bonheur de nager et de jouer avec une jeune otarie ….
Puis ce furent les oiseaux qui, étant protégés, n’ont pas peur de l’homme ; on les cotoie sans problème, on se trouve à 1m d’eux et ils ne bougent pas : frégates, goélands, albatros, fous à pieds bleus, et j’en passe … le plus dur sera de trier les photos !!!!
Sur une autre île des flamands roses et en snorkeling, tortues de mer et requins marteaux …. Inoffensifs paraît-il …. Enfin, je suis toujours là !!!!
Nous avons fait un bout de chemin à la voile, aperçu une baleine mais surtout, fûmes entourés d’une cinquantaine de dauphins qui nous ont accompagnés. Le bonheur !
Sur Dragon Hill, vivent les iguanes terrestres, plus gros que les marins mais moins nombreux ; on en a quand même vu une huitaine. Sur cette même île, des coulées de lave superbes, faîtes de cordages entremêlés ; on aurait dit qu’elle datait d’hier …
Enfin, phoques à fourrure sur la dernière île, quelques pingouins difficiles à suivre sous l’eau et pour cause : ils vont à 25 nœuds, notre bateau en fait déjà 9 !!!! et lors de la dernière plongée, 5 requins marteau m’ont fait le plaisir de tournoyer juste sous moi …
Après 6 jours de croisière, nous voilà de retour sur la terre ferme, lessives, réparation d’un Toyota (roulements pour ceux qui y comprennent quelque chose, courses et nous poursuivrons notre descente vers le sud.
– à Villa de Leyva, nous avons eu l’occasion de visiter plusieurs sites fort intéressants à savoir, des alignements datant de la période Muisca, soit environ 4000 ans avant JC qui servaient d’observatoire pour déterminer solstices, équinoxes, etc …. mais aussi symboles de virilité si vous voyez ce que je veux dire ….. puis dans le musée des fossiles, de superbes ossements de Kronosaures ; il semblerait que le seul autre qui existe se trouve en Australie. Ils se sont battus pour que le musée ne parte pas à Bogota ! sur place également, un farfelu a construit une maison « écologique », toute en terre cuite ; ce serait la plus grande pièce de « céramique » du monde. Pas très beau de l’extérieur, l’intérieur est fort sympa.
– A Zipaquira, visite de la Cathédrale de Sel : dans la mine, 180 m sous terre, les mineurs ont sculpté ce monument fort impressionnant.
– Bogota, où nous avons trouvé un parking gardé pour 24 h, un peu cher mais très calme et sécurisé ; on entendait même les oiseaux le matin …. Puis nous avons pris le taxi ( la folie …….) pour nous rendre à La Cadeleria, vieille ville coloniale où se trouve le musée de l’OR ; je n’en ai jamais vu autant d’un coup et il est superbement fait ; très très intéressant.
– Bogota est à 2460 m d’altitude et à partir de là, nous ne faisons que monter et descendre par des routes sinueuses ; le paysage est très beau mais on avance à peu près comme sur une piste …. Pour arriver dans la Zona Cafeterra : là nous nous arrêterons dans une exploitation où nous aurons droit à la visite, en espagnol, mais le guide parlait doucement ; nous savons tout sur la culture du café, entre 1600 m et 1700 m d’altitude. Suivie de dégustations diverses et de l’affirmation bien sûr que c’est le meilleur du monde ! il est effectivement très bon, n’empêche pas de dormir ( 1% de caféine seulement) car cueilli et traité à la main ; il n’est pas torréfié non plus car en Europe, en torréfiant pour avoir cette couleur noire, ils rajoutent du sucre et le caramélisent dit-il d’un air dégouté !!! surprise au lever ! le café est là avec deux dégustations différentes ; de toutes façons, l’accueil est excellent partout, aussi bien les petites fermes (les fincas) que les grandes (les haciendas). Et les gens, partout , nous souhaitent la bienvenue.
– En passant un col à 3500 m d’altitude, quelques restes de neige. Nous sommes le 30 septembre et depuis 3 jours, de la pluie la nuit …. Températeure entre 12° et 24 °. Roulons toujours dans la montagne pour rejoindre Ipiales, ville frontière avec l’Equateur ; la route sinue, nous sommes à 2500 m d’altitude, et le paysage de ravins et montagnes est superbe. Nous nous arrêterons à la Basilique de Las Lajas, qui est adossée à un canyon et qui est fort connue de par le monde avant de quitter ce beau pays.
Frontière passée, nous sommes enfin en Equateur, dans un camping pour pouvoir faire la lessive !!! demain nous nous rendons à Quito d’où nous organiserons notre séjour aux Galápagos…