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Mauritanie, février 2024

C’est avec une famille, un peu réduite, que nous faisons ce nouveau raid en Mauritanie. Pour cela, nous sommes accompagnés par deux Hilux Toyotas avec chauffeurs ainsi que de Méhmé, notre guide et de Muss le cuistot.

En attendant nos jeunes à Nouakchott , ville que nous n’avions jamais visitée, nous faisons un peu de tourisme. Cette capitale est devenue tentaculaire et commence même à s’étendre sur les dunes qui entourent la ville. Comme dit notre chauffeur, ici on n’apprend pas à conduire mais à éviter …

Nous goûtons aux embouteillages …. et arrivons enfin au marché aux dromadaires.

Le porteur d’eau

On y voit déambuler de nombreux acheteurs pour évaluer les bêtes.

Sur le chemin du retour, nous longeons, en pleine ville, de superbes petits jardins potager.

Nous avons établi notre camp de base en bord de mer.

Les jeunes arrivent en fin d’après-midi pour un séjour de dix jours. A peine débarqués de l’avion, on les met dans l’ambiance.

Avec un petit tour en dromadaire pour les plus jeunes …

Et un dernier clin d’oeil au monde civilisé …. nous partirons dés le lendemain !

Voici le programme des festivités à venir.

Nous quittons Nouakchott tôt le matin et après environ 200 km, nous quittons le goudron à Akjout. Très vite, petits et grands sont émerveillés par les paysages.

Premier village au coeur d’un terrain inhospitalier.

Les dunes se déplacent dans ces régions et finissent par cerner certaines maisons.

Panoramas somptueux …..

Les enfants sont impatients de gravir cette dune imposante.

Grimpée difficile mais ils y arrivent tous …. Quant à la vue !!!!

Et c’est la descente, à chacun sa technique …..

Avant dîner, douche pour tous, au puits.

Premier bivouac du raid avec un dîner de roi. Nous constatons avec plaisir que le cuisinier travaille avec des produits frais et tous les repas seront excellents !

Rapidement le lendemain, nous nous arrêtons dans un lieu surprenant ; nous arpentons un sol de trois couleurs de sable différentes en espérant y trouver des pointes de flèches. Titouan, notre fureteur professionnel, est en chasse.

Les villageois rencontrés vivent de peu et sont heureux de voir passer quelques touristes … On nous offre le thé, on leur achète quelques babioles …

Malheureusement pour les photos, nous avons perdu le beau ciel bleu de la veille. C’est dans la brume que nous regagnons la plaine après avoir franchi la Passe de Tivoujar. Vous devinerez tout de même une très forte descente en apercevant tout en bas quelques dromadaires …

La piste nous permet de rejoindre l’oasis de Toungaad, réputée pour ses palmiers dattiers. On y trouvera un coin ombragé pour le repas de midi.

Pendant la sieste, Méhmé emmène les jeunes pour une longue longue, marche …..

Pour arriver finalement au bord d’un vrai lac. Les plus téméraires y ont plongé sous le regard inquiet de Méhmé.

A la sortie de ce village nous prenons un raccourci à travers les plantations des habitants ….

Cette piste qui ne débouche pas. Demi-tour sur un sol sableux bien mou et c’est le plantage. Heureusement pour moi, en plus d’avoir un cuisinier qui me décharge de ce travail, j’ai aussi de la main d’oeuvre pour creuser et trimballer les plaques de désensablage……

Nous sommes dans la région de la Vallée Blanche avec une alternance de paysages de sable en fond d’oued ou de rochers aux alentours. .

Traversons le village de Nterguent avant de trouver à nouveau un superbe lieu de bivouac.

La tente des garçons

Les jeunes cherchent du bois pour le feu de camp du soir.

Cuisson et dégustation de haricots verts sous la cendre ….

Au matin de belles couleurs pour les photos. Dépaysement total.

De temps à autre, des villages accrochés aux rochers qui paraissent déserts . Le guide nous explique que pour la récolte des dattes tous les habitants seront là.

Nous retrouvons le goudron pour la première fois depuis notre départ pour rejoindre l’oasis de Terjit. Lieu touristique par excellence mais nous sommes en semaine et ne croisons pas grand monde. La route qui descend de la montagne présente de beaux points de vue.

Au loin, les véhicules de JL et du guide.
Entrée de Terjit

Une petite marche et c’est l’étonnement après ces trois jours avec du sable à perte de vue. L’oasis est un petit paradis de fraîcheur et de calme.

Tout le monde se baigne dans une eau tiède, le temps que le cuissot nous prépare le repas que nous dégusterons, à la romaine, sous une tente .

Repas puis sieste avant de reprendre notre route.

Un peu plus loin, l’oasis de Mehret, beaucoup plus grande, dont on a une belle vue panoramique avant d’y descendre.

C’est une longue étape de découvertes. Nous dormirons ce soir à Chinghetti, encore à une centaine de kilomètres, par une grande piste en très mauvais état. La tôle ondulée nécessite une vitesse élevée pour éviter de trop grandes vibrations. Conduite délicate et fatigante pour les chauffeurs …. et les véhicules !…

Enfin la ville est en vue

Nous y retrouvons l’ auberge où nous avions séjourné presque un mois pendant notre confinement dû au Covid ( voir article Mauritanie 2020).

Mais la journée n’est pas finie ! Nous partons admirer le coucher de soleil du haut de la dune qui surplombe la ville. En fin de journée, le sable est trop mou pour y monter en 4X4 ….. Allez, courage !

Le village de Chinghetti est la septième ville sainte de l’Islam. Lieu de passage de nombreux musulmans se rendant par le passé à La Mecque. Ces caravanes de pélerins échangeaient des parchemins sacrés et des manuscrits très anciens en échange de produits de première nécessité. Sept familles dans le village possèdent encore des bibliothèques contenant ces ouvrages et les présentent au publique. Nous rencontrons un de ces hommes, passioné et très érudit. Un grand plaisir de l’écouter parler de ces corans dont certains datent du XIII ème siècle.

L’auditoire est captivé !

Les propos de cet homme sont tellement étonnants et intéressants que je regrette de ne pas réussir (pour le moment ….) à les intégrer au blog. A la demande, je peux vous en envoyer un extrait par mail …

Après cette visite enrichissante, découverte de la ville ancienne.

En rejoignant Atar, nous nous arrêtons à L’ Agrour d’Amogjar, un abri sous roches où l’on peut voir quelques peintures rupestres. Une occasion inespérée pour les enfants d’en voir enfin « in situ ».

Le site

Quelques bovidés, une girafe, des danseurs ….

De plus près ….

En chemin nous passons par Fort Saganne, construit pour les besoins du film du même nom.

Nous sommes sur un vaste plateau pierreux. On aperçoit dans le fond, la vallée dans laquelle nous allons descendre.

Nous sommes dans l’ Adrar

Etape à Atar pour y faire les pleins et quelques courses. Nous entamons une grande remontée plein Nord pour rejoindre la mine de Zouerate.

En alternant piste et hors piste, des paysages variés et de beaux sites de bivouacs.

Campement installé

La nuit venue, au coin du feu, Méhmé prépare le pain qui va cuire sous la braise.

Le lendemain matin nous faisons les pleins à Choum, gare où peuvent se croiser les trains du minerai mais aussi lieu de repos pour les voyageurs qui vont à la mine ou en reviennent.

Rue principale

Quelques boutiques pour faire les courses mais attention, les piétons ne sont pas prioritaires …

Titouan doit rapidement s’écarter du passage !

Plus au Nord, nous arrivons au Tunnel Charles de Gaulle. Le président l’a fait construire en 1962  pour ne pas avoir à payer de taxe pour le passage du train  sur une très petite portion de territoire Espagnol. Ce tunnel mesure environ deux kilomètres de long. Cette année, nous le traversons et en sortons par l’autre côté. Une grande première !!!

On y jette un oeil, à pied , puis on embarque dans les véhicules …

En voiture, on ne se rend pas compte de sa longueur …..

We did it !!! Méhmé n’y croyait pas, il voulait faire le tour ….

A partir de Choum, nous roulons hors piste parallèlement à la voie ferrée. Vers midi, on s’arrête près d’une gare et trouvons un abri pour déjeuner à l’ombre.

Les hirondelles plongent vers l’eau pour se désaltérer …
Muss, notre cuissot, travaille sur le hayon du pick up.

Pendant ce temps, chacun vaque à ses occupations.

Nico se prépare à prendre l’apéritif
A table ! le repas est prêt.

Tout à coup, un grondement sourd mais qui s’amplifie rapidement annonce l’arrivée du train du minerai. Il a déchargé à Nouadhibou en bord de mer et retourne à Zouerate où se trouve la mine de fer.

C’est notre première rencontre avec ce train. Nous en verrons bien d’autres pendant les jours suivants ….

Nous progressons vers le nord et arrivons à Zouerate en fin d’après-midi. Nous voyons les premières installations de la mine couvertes d’une poussière rougeâtre.

Ce tapis roulant charge les wagons que l’on voit garés sur la gauche.

Demain matin, nous avons un rendez-vous pour visiter le site d’extraction. Sidi nous a organisé longtemps d’avance cet évènement car il nécessite une autorisation spéciale. Nous établissons le bivouac non loin de là.

On aperçoit au loin les lumières de la mine. Et sur la droite, Mika et Titouan qui préparent leur feu de camp.

Le lendemain matin, un coup de fil et nous rejoignons notre guide. Plus on approche de la zone d’extraction qui est en plein air, plus la poussière rouge s’épaissie. D’où la mauvaise qualité des images …

On entend un bruit continu provenant des camions qui montent ou descendent de longs pans inclinés pour accéder 500 mètres plus bas.

Le guide nous emmène sur le premier site d’extraction, exploité à l’origine par la France , maintenant abandonné car à 700 m de profondeur l’exploitation devenait trop couteuse.

On voit un ancien concasseur ainsi que le tunnel qui abritait un tapis roulant de 3 kilomètres pour rejoindre directement la voie ferrée.

Visite terminée, on se présente à la « gare » pour se renseigner sur les horaires de trains ….

En effet, le clou de la journée est à venir ! Les garçons vont monter sur un wagon de minerai jusqu’au premier arrêt. Un voyage d’environ 2 heures….. Bien sûr, Jean-Louis et moi-même ne nous y risquerons pas !!!

En attendant le train, nous trouvons un coin à l’ombre pour le déjeuner.

Mais un train arrive, tout proche …

Soudain, un appel téléphonique, on saute dans une voiture avec nos voyageurs et on fonce le long des rails jusqu’au train qui est arrêté, au milieu de rien … On équipe les garçons ….

Suivez le guide !!!

Le chef de gare donne les dernières consignes car la deuxième partie du train va venir s’accrocher devant eux. Attention au choc !!!

Nous retournons aux voitures, emballons rapidement tout le matériel et prenons la route afin d’être avant eux à la gare d’arrivée. En effet, malgré la lenteur du train (35 km/h en moyenne), le tracé de la route est plus long et l’arrêt au barrage de police peut durer un temps … indéterminé. Et pendant ce temps là ……

Nous roulons vite, rattrapons et dépassons le train ….

Espérons que les dromadaires ne seront plus sur la voie à son passage …

Nous y voilà. Atmosphère très Far West, manque juste la musique …..

Nous n’attendrons pas bien longtemps.

Heureusement, on entend le train de loin. Comme il est très long, on ne sait pas où il s’arrêtera et Méhmé tient absolument à ce que nous soyons devant le bon wagon au bon moment. Surtout que le temps d’arrêt est très court, juste pour eux … On range tout et on repart !!!!

Les voilà !!!…….

Nous repassons par Choum où nous allons passer la nuit. Une petite auberge avec douche pour nos voyageurs, ils en ont besoin … Ils n’ont pas fini de rêver au train du minerai ….

Un petit tour au marché avant de reprendre la piste. Mika trouve son bonheur .

Le ciel reste malheureusement peu propice aux photos du monolithe Ben Amira. C’est le troisième monolithe le plus grand du monde après Uluru et le mont Augustus, tous deux situés en Australie. 

On n’est pas assez près pour se rendre compte de la hauteur (voir Mauritanie 2023, nous y avions dormi au pied …)

Un peu plus loin, celui de Aïcha. Plus petit, plus accessible aussi puisque Nicolas décide de le gravir avec Mika. Un grand bravo aux grimpeurs ! et quelles belles photos !!!

En en faisant le tour en voiture, nous pouvons voir les oeuvres réalisées par des sculpteurs du monde entier et déjeunons dans son ombre.

Nous entamons la dernière grande étape de ce raid. La carte qui suit montre où nous en sommes.

C’est en hors piste qu’il nous faut rejoindre le bord de mer sur un terrain assez facile, parsemé de zones sableuses parfois un peu molles. Hugo a pu prendre le volant tous les jours et a beaucoup appris sur la conduite dans le sable.

Un dernier village en bordure de voie ferrée.

Nous nous en éloignons pour trouver un beau coin de bivouac, comme tous les soirs …..

Et nous y voilà.

Les plus jeunes préparent leur feu pour la veillée.

Et c’est la nuit ….

Nous arrivons au bord de l’ Atlantique dans l’après-midi. On a eu l’occasion de franchir encore quelques zones sableuses. Le paysage a bien changé. Nous sommes dans le Parc national du Banc d’Arguin. Ce parc est formé de dunes de sable, de zones côtières marécageuses, de petites îles et d’eaux littorales peu profondes. 

Il fait beau mais l’eau est fraîche. Titouan et Nicolas vont tout de même se baigner avant de déguster un poisson qui vient d’être pêché.

Ce parc protégé possède la plus grande concentration d’oiseaux de la côte d’ Afrique de l’Ouest. Les poissons y prolifèrent et les pêcheurs de la régions en ont l’exclusivité. Ils font partie de la tribu des Imraguens.

Le lendemain, il est prévu d’embarquer sur une lancha pour aller jusqu’à l’île aux oiseaux. Malheureusement , un fort vent de sable s’est levé et aucune barque ne peut prendre la mer. Nous nous arrêtons au village de Iwik pour quelques photos.

Il nous faut rejoindre le goudron car la visibilité devient de plus en plus mauvaise ! Les véhicules doivent rester proches les uns des autres pour ne pas se s’égarer.

Même un dromadaire ne retrouverait pas ses petits !!!

C’est ainsi que se termine ce raid. Les enfants prennent l’avion le soir même pour rentrer en France. De notre côté, ce sera la longue remontée de la Mauritanie puis du Maroc , mais nous avons le temps.

Mauritanie, Mai 2023

Suite au Covid, nous avons dû interrompre notre dernier raid Mauritanien en 2020 ( voir article Mauritanie 2020 ). Nous ne pouvions pas rester sur cet échec. C’est pourquoi nous y sommes retournés avec la ferme intention de le finir.

Cette année nous ne sommes que deux équipages. Nous retrouvons Guy et Sophie à Sète, avec leur fidèle land-Rover, pour embarquer sur le ferry qui nous déposera à Tanger.

Longue attente comme toujours

On fête le début du voyage sur le bateau avec un bon apéro, premier d’une longue liste …..

Nous avons décidé de parcourir les 2360 km de route au Maroc le plus rapidement possible mais il faut tout de même compter un peu plus de 4 jours !

Le premier bivouac, à 200 km du port, en bord de mer et de dunes, est superbe.

Nous reprenons nos marques, installons tables et chaises, …. la routine quoi !

Sauf que vers 19 heures, un militaire vient nous déloger, expliquant que nous sommes en zone militaire et ne pouvons pas rester ! Bienvenue au Maroc rajoute-t-il !!!

Nous rangeons tout et trouvons un autre lieu de bivouac, loin de la mer. Nous serons confrontés à ce problème sur toute la côte marocaine. La crainte de migrants débarquant dans le pays est une obsession pour l’armée et la police.

On s’installe sous les eucalyptus pour le 1er soir au Maroc.

Passé Casablanca, nous trouvons déjà des paysages désertiques de toute beauté.

Jean-Louis et Guy sont ravis !

Le 3ème jour, après avoir été à nouveau chassés du bord de mer (nous sommes têtus, le saviez-vous ?), nous avons le droit de dormir au bord de la Lagune de Nayla, moyennant un modeste écot pour le parking ….

Nous poursuivons notre descente plein sud et commençons à longer le bord de mer. Nous sommes bien au sud d’Agadir et de Layoune.

Les arbres se font rares, mis à part dans les oasis ….

Nous nous abritons à midi à l’ombre de panneaux solaires ….

Finies les 4 voies, la route devient plus étroite et il faut rester prudent ….

On dirait que les petites villes marocaines du sud participent à un concours : celle qui aura la plus belle entrée. Poissons, dromadaires, on voit de tout. En général, en rapport avec l’activité du village … Mais ici, à Boujdour ???

Les contrôles sont de plus en plus fréquents, nous essayons de bien nous cacher pour la nuit ….

Ce qui n’a pas empêché des militaires de nous trouver …. On a pu rester, après vérification de nos passeports.

Nous approchons du but, à savoir la frontière Mauritanienne. Nous faisons une pose à Daklah dans un petit restaurant de poissons que nous aimons bien. Ceci nous permettra de bivouaquer à une centaine de kilomètres de la frontière où nous nous présenterons tôt le lendemain matin.

Et c’est le dernier bivouac marocain dans un paysage lunaire ….

Mardi 2 mai, à 9 heures du matin, nous retrouvons notre guide Sidi et son chauffeur Mohamed à la frontière Mauritanienne.

En principe, on ne prend jamais de photos à une frontière. Celle-ci est volée ....

Deux heures pour faire les visas alors que nous étions les seuls, à cause d’un internet aléatoire … Mais nous y sommes et c’est avec grand plaisir que nous entamons ce périple de 2300km, principalement par les pistes (ou hors piste comme vous le verrez !).

Comme le montre la carte, rapidement nous longeons la voie ferrée du Train du minerai qui relie le port minéralier de Nouadhibou à la grande mine de fer à ciel ouvert de Zouerat.

Il circule sur une ligne à voie unique, longue de 704 kilomètres. Sa longueur peut atteindre 2,5 km et il est composé d’environ 200 wagons. Dans une journée, il y a 4 trains dans un sens et 4 dans l’autre. Il y a deux gares qui permettent aux trains de se croiser.

Et déjà, voilà le train qui arrive !

Peu de temps après son passage, une petite draisienne fait son apparition. Un wagon peut peser jusqu’à 84 tonnes . Il faut donc vérifier que les rails sont toujours en bonne place pour le train suivant ….

Un peu plus loin, nous quittons le goudron et piquons en hors piste, plein Est. Rapidement, un paysage de barcanes (petites dunes clairsemées) s’offre à nous.

Un peu de végétation apparaît. Il a beaucoup plu ces derniers temps et nous verrons, avec surprise, un désert plus vert que d’habitude. Ce qui n’est pas pour déplaire aux dromadaires ….

Le lendemain, surprise. Un garage au milieu de rien. Un peu miteux me direz-vous mais cela peut servir …

A quoi peut bien servir un Land Rover hors d’usage ? A sécher de la viande de dromadaire pardi !!!

Nous poursuivons notre chemin parmi les chameaux (hé oui, en Afrique du Nord, on dit bien chameau à la place de dromadaires …) et les dunettes .

Nous franchissons un col !

Il fait déjà très chaud. Sidi nous propose de s’arrêter à midi au frais chez l’habitant, dans le village autour de la 1ère gare. Nous ne repartirons que vers 15h quand la chaleur sera moins pesante …. On ne se fait pas prier !!!

Avec nos vieux os, nous voilà obligés d’apporter tables et chaises ……

L’ accueil est chaleureux ; le chef de famille nous prépare le thé. J’avais déjà remarqué que, la plupart du temps, ce sont les hommes qui font le thé. Il faut dire qu’en général on voit cela au bivouac. Mohamed par exemple allume le feu avec un minimum de bois et, plusieurs fois par jour, il nous a préparé pendant tout le voyage un thé délicieux.

Nous faisons tous la sieste

Puis nous nous rapprochons de la voie ferrée que nous longeons à nouveau. Nous voyons un curieux train composé de 2 wagons seulement et qui avance en faisant des étincelles.

Sidi le rattrape et nous fait une superbe vidéo tout en nous expliquant qu’il s’agit d’un engin qui rectifie le profil des rails usés par le poids des convois. Etonnant non ?

Après cette journée bien remplie, nous traversons la voie et rejoignons le Monolithe Ben Amira (le plus grand, à droite) au pied duquel nous allons passer la nuit.

Très impressionnant quand on s’arrête juste en-dessous ….

Lorsqu’on observe le campement de Sidi et Mohamed, on comprend pourquoi ils sont bien plus légers que nous !!!

Au matin, les couleurs ont à nouveau changé. Nous prenons le petit déjeuner entre nous deux, comme d’habitude, le temps d’émerger d’une bonne nuit de sommeil.

Au revoir, Ben Amira …

En route vers le Monolithe Aïcha. Ben Amira est le troisième monolithe au monde après Uluru et le mont Augustus, tous deux situés en Australie. Une légende locale raconte que  Aïcha était la femme de Ben Amira. Répudiée, elle s’est installée à quelques kilomètres de son ex mari, accompagnée de sa servante.

Non seulement le paysage est superbe

Mais en plus, on peut y admirer des sculptures exécutées in situ par des artistes du monde entier en Janvier 2000. Sidi nous explique tout cela. Il fait très sérieux !

Nous passons entre les deux monolithes et poursuivons notre route dans un paysage somptueux.

Voilà le programme : Sur la photo qui suit, on voit au loin les monticules où nous devons arriver. Pour cela, on s’engage dans une zone de dunettes qui paraît plane mais qui va nous réserver des surprises et du travail !!!

C’est parti !

On roule tranquillement et soudain, un dénivelé que nous n’avions pas vu et nous voilà dans une position inconfortable. En effet, selon l’heure, on ne voit plus du tout les reliefs. Nos anges gardiens, Guy et Sophie, se positionnent pour nous tirer de ce faux pas.

Cela a l’air d’être plat, et pourtant ….

Le land rover tire, tire mais nous sommes bien plus lourds que lui !!!!

Nous ne bougeons pas et c’est Guy qui se retrouve tanké à son tour ….. Grâce aux plaques, il arrive à sortir le véhicule du trou pour se replanter un peu plus loin, juste dernière nous qui n’avons toujours pas bougé !!!! C’est le sable Mauritanien, plein de surprises.

Et ainsi de suite, tout en progressant dans la bonne direction, on se tire mutuellement !!!

Nous avons beaucoup travaillé ce matin là et c’est avec plaisir que nous retrouvons la piste. Il fait très chaud et nous nous abritons à midi dans une cabane qui nous tend les bras.

Après le déjeuner, nous dépassons la petite ville de Choum pour nous rendre au Tunnel Charles de Gaulle. Le président l’a fait construire en 1962  pour ne pas avoir à payer de taxe pour le passage du train  sur une très petite portion de territoire Espagnol. Ce tunnel mesure environ deux kilomètres de long.

De l’autre côté du tunnel, un paysage très différent s’offre à nous.

Nous poursuivons notre route jusqu’au bivouac du 4 mai, au pied de petites barcanes.

Nous assistons tous les soirs à des couchers de soleil merveilleux. Je ne résiste pas à celui-ci …

Le lendemain, retour progressif dans le sable avec les quelques plantages habituels qui suivront …. On voit au loin les dunettes qu’il faudra traverser.

Puis c’est au tour de Guy de passer. Les plaques ont été laissées sur place au cas où ….

Et ainsi de suite, on passe la matinée à jouer dans le sable … Il nous aura fallu 2 heures pour parcourir 18 kilomètres. Un peu plus loin, nous nous apercevons que nous sommes un peu en altitude , en haut d’une falaise .

Il y a bien une trace qui descend dans le fond mais c’est pour les ânes et les chameaux. Nous avons encore du chemin pour descendre jusqu’à Atar. Dés qu’un puits se présente, nos amis font les pleins d’eau.

En s’approchant d’Atar nous traversons quelques petits villages nichés dans une palmeraie, essentielle pour permettre l’habitat. Petites mosquées, maisons de torchis ou en paille …

En arrivant à la grande ville, Atar, la rue commerçante grouille de monde. Nous pouvons y faire quelques courses comme du pain, des fruits et légumes, des boissons et même des yaourts qui ne nécessitent pas de frigo …

Vue l’heure tardive , nous décidons de passer la nuit dans le jardin de la chambre d’hôtes de Sidi. Un petit havre de paix dans cette ville animée. Merci Sidi. De plus, c’est l’anniversaire de Sophie que l’on va fêter dignement !

En quittant Atar, Sidi nous montre un site exceptionnel. Ce sont des algues fossilisées qui ont 8 milliards d’années.

Notre objectif aujourd’hui est de rejoindre la passe d’Amojar par l’ancienne piste qui n’est plus utilisée. Sidi ne la connaît pas et ma trace a été préparée uniquement sur une carte. On va bien y arriver ! Les paysages sont variés et splendides.

La montée commence parmi de nombreux rochers. La piste disparaît par moments mais on finit toujours par retrouver le passage.

Nous sommes dans le fond de la vallée et la piste remonte un canyon de plus en plus étroit. Au détour d’un virage, une corde barre le passage. Nous l’ouvrons puis la refermons tout en s’interrogeant de son utilité.

Après le dernier lacet, nous arrivons à Fort Saganne et là, nous comprenons : la passe d’Amojar, très étroite est en train d’être cimentée ! Le béton étant tout frais, les ouvriers nous annoncent qu’on ne peut pas passer avant demain matin ….

On s’installe près du fort, quelques photos, déjeuner et grosse sieste …. chacun à sa façon.

Sophie, Guy et Jean-Louis
Sidi dont on ne voit que les jambes et Mohamed

Vers 16 heures, Sidi enfile sa gandoura blanche et va voir l’avancée des travaux. Après discussion et négociation, on nous autorise à passer à 17h !

Il y a une marche à franchir et, plus loin, ils ont mis des plaques en métal sur les parties encore fragiles.

Et c’est parti ! Nous roulons sur un grand plateau rocheux.

Nous recherchons le bivouac dans un superbe paysage, au soleil couchant.

Malgré tous ces rochers, le sol est sableux et mou. Un grand classique : le plantage du soir !!!

D’abord Guy qui s’en sort seul avec ses plaques
Mohamed dégage des rochers pour que nous puissions passer à côté

C’est parti

Reste plus qu’à s’installer et profiter du moment

Et comme on a fait une longue sieste, on veille un peu ….

Le lendemain, nous rejoignons l’oasis de Mheireth, renommée pour ses dattes. Elle est très peuplée, sa traversée est longue.

Les petites huttes rondes ressemblent à ce que l’on voit en Afrique noire ….

Nous voilà de l’autre côté du village sur une piste de plus en plus étroite.

Débouchant dans un oued, nous ne savons plus où regarder tellement c’est beau.

Et c’est là que Sidi nous prépare une surprise.

Ce sont bien des roseaux que l’on voit lors de la petite marche où il nous emmène .

Et plus loin, nous restons sans voix.

Allez, une dernière photo de cette guelta inattendue et paradisiaque.

Nous rebroussons chemin, passons au-dessus du village et poursuivons la traversée de cette zone montagneuse.

En gros, nous nous dirigeons plein sud, vers le bivouac 11 de la carte qui suit.

Nous descendons jusqu’au fond d’une vallée étroite et sableuse.

Le sable est bien mou, entre dune et falaise. Superbe paysage mais on ne peut pas s’arrêter, au risque de devoir sortir les plaques pour repartir et de bloquer Guy qui suit !

Nous débouchons dans un fond d’oued.

Sidi nous attend au pied de concrétions calcaires étonnantes.

Dommage qu’il soit trop tôt pour le bivouac !!!

Plus loin, déjeuner puis sieste sous un acacia.

Mais comme il y a beaucoup de piquants sous un tel arbre, Sidi fait la sieste sur le haillon arrière de son véhicule.

Nous longeons l’oued El Abiod dont le nom signifie « vallée blanche« . Le sable clair part à l’assaut des montagnes sombres. Du sable à perte de vue, des falaises sombres, quelques palmeraies ici et là…

Un ensemble grandiose dont les couleurs changent au fil du temps. Surprenant dans ce lieu isolé, quelques huttes .

Par moments, nous devons traverser des champs de dunettes toujours aussi molles …. Cette fois-ci, les trois véhicules sont plantés ! c’est à pied que je repère le meilleurs tracé pour nous en sortir ….

Après la traversée d’ une palmeraie, nous prenons de la hauteur. La suite du programme s’offre à nous.

Il ne nous reste plus qu’à descendre et profiter de ce spectacle époustouflant.

Quelques habitants, toujours à pied, laissent présager de la proximité d’un village.

Comme eux, nous faisons le plein d’eau au puits, surtout pour la douche.

Nous avons eu une longue journée et faisons bivouac dès la sortie de l’oued, un peu en hauteur.

Le dîner se termine à la nuit et nous pouvons admirer un sphasme, pas craintif du tout, installé sur le pneu du land de Guy.

Il a beaucoup plu l’an dernier et l’on rencontre des « plans d’eau » inattendus. Nous longeons donc pendant un moment un grand lac, incongru au milieu du désert. Et ce n’est pas un mirage !!!

Même Sidi est surpris

Nous rejoignons le goudron pour la première fois depuis notre entrée en Mauritanie. Des dunes de sable envahissent la route qui doit être constamment dégagée.

Nous arrivons à Tidjika où nous faisons les grands pleins et les courses. Tout le monde n’a pas le même mode de transport !

La journée a été longue, bivouac un peu à l’écart.

Nous avons de la visite !

Nous avons quitté l’ Adrar et sommes maintenant dans le Tagant. Il commence à faire très chaud, 45° à l’ombre la journée et une température qui reste autour de 39° la nuit.

Les paysages ont changé, un peu plus d’arbres, un peu plus de rochers noirs et quelques villages.

Nous arrivons à N’Beika, « grande ville » au pied des dunes, très animée par rapport à Tidjika.

Un véritable embouteillage, il faut zigzaguer entre voitures et carioles et ne surtout pas montrer un signe de faiblesse.

Au Sud de N’Beika nous rejoignons la Guelta de Matmata. C’est ici que vit une colonie de crocodiles, vestiges d’un temps où la région avait un climat tropical.

Une heure de piste sableuse d’abord puis dans les rochers pour atteindre notre but.

Il fait vraiment très chaud. Aussi bien les chameaux que les zébus cherchent l’ombre.

Dans la cellule du 4X4 où nous roulons avec la climatisation, nous avons 42° à l’intérieur, alors qu’il fait 56,4°à l’extérieur au soleil .

Sur un vaste plateau de reg caillouteux, une série de petites constructions circulaires, constituées de murets de pierres grossières, de 1,50 m de haut environ. Elles sont dispersées et éloignées les unes des autres de quelques dizaines de mètres. Il s’agit d’un reliquat d’habitat préhistorique nous dit Sidi.

En bord de plateau, il faut continuer à pied. Sidi emporte une grande bouteille d’eau pour nous arroser régulièrement pendant la marche, de 15 minutes environ.

Il fait vraiment très chaud !

Nous y voilà. On surplombe la guelta qui est devenue un grand lac. Ceci ne facilite pas l’observation des crocodiles !

Avec des jumelles, j’arrive à en dénombrer une dizaine, mais, vu la température, ils sont tous dans l’eau donc peu visibles. Désolée pour la mauvaise qualité des images.

Voici une prise de vue suivie du zoom sur le crocodile.

Sophie de son côté arrive à en filmer un. En zoomant la vidéo, on voit bien sa queue qui ondule pour avancer.

Et moi, photographiant un crocodile, en zoomant beaucoup, je vois que j’ai à l’ écran un oiseau qui passait juste devant le reptile. C’est la photo surprise !

Pour mieux les voir, j’ai demandé à mon amie Martine , qui y était il y a quelques années, de me procurer quelques bonnes photos de ces animaux. Merci Martine.

De retour aux 4X4, on se repose au frais, crevés mais heureux.

Sur le chemin du retour, nous voyons le ciel au loin devenir opaque et jaunâtre. C’est une tempête de sable qui avance rapidement vers nous. Nous nous dépêchons de rejoindre le goudron pour ne pas nous égarer.

Elle n’est pas trop forte et nous pouvons continuer à rouler. Pas besoin de s’arrêter, la visibilité est suffisante.

Tempête suivie de quelques gouttes d’eau qui rafraîchissent un peu l’atmosphère. Qui nous permettent de faire de belles photos et aussi d’avoir de l’appétit pour le dîner !!!!

En effet, nous sommes invités ce soir par Guy et Sophie. Afin de ne pas se faire rincer en pleines agapes, nous dînons à l’intérieur. De plus, la température est descendue à 37°, cela fait du bien.

La cuisine est installée pour mettre les petits plats dans les grands !

En apéritif, moules farcies et Americano.

Je ne détaillerai pas la suite mais la soirée fut bien gaie …

Le lendemain, nous entamons notre remontée vers le nord sur des pistes variées et pleines de surprises.

Il est bien évident que ces pistes anciennes ne sont plus utilisées et parfois, on les devine à peine.

C ‘est une région très chaude. Dans les villages traversés, les familles passent la journée sous des abris de toile blanche plus frais que les maisons traditionnelles en pisé.

Les paysages boisés et herbeux, le comportement des habitants dans les villages et les animaux nombreux autour des puits nous font penser à l’ Afrique noire.

Lorsqu’on s’arrête pour trouver notre chemin, nous sommes vite entourés de curieux. Pas pour quémander, juste pour nous observer …

Après une alternance de sable et cailloux, et quelques recherches, nous atteignons le Ksar El Barka.

Ksar el-Barka abrite les vestiges d’une cité historique fortifiée, fondée par les Kunta venus de Ouadane en 1690 et qui s’y sont sédentarisés. On y devine encore les anciennes ruelles et de nombreuses maisons. A l’intérieur de la mosquée on peut admirer d’imposantes colonnes cylindriques qui ne laissaient pas beaucoup de place aux fidèles. Détruite et reconstruite plusieurs fois, la ville fut abandonnée quand cessa le commerce caravanier au XIX ème siècle.

En nous éloignant du ksar, nous nous dirigeons droit sur un tourbillon de sable dû à la chaleur. Le Tagant est bien une région très chaude : il fait 46,5 ° à 15h.

Nous passons tout près et c’est Guy qui va la traverser. Il paraît que ça secoue !! Espérons qu’ils avaient les fenêtres fermées !

Le lendemain, arrivons au puits Jemjiye où nous attend un spectacle extraordinaire.

Tous les animaux de cette région d’élevage, cherchent de l’ombre !

Au bivouac dans la nuit nous entendons des bêlements. C’est une chèvre, couchée sous un acacia, tout seule, qui vient de donner naissance à 3 agneaux. Mohamed la rapproche de notre campement avec ses petits et les aide à prendre leur première tétée.

Dans la soirée, le berger qui la cherchait, attiré par nos lumières nous rejoint et peut emmener la petite famille près du troupeau.

Nous quittons cette zone habitée par des familles d’éleveurs et nous enfonçons plus avant dans une zone vraiment désertique. Alternant, comme on a l’habitude maintenant, pistes sableuses ou non, voire hors piste ; quelques passages de dunes également …

Nous arrivons sur un petit massif montagneux qu’il va falloir traverser. Espérons que notre gros véhicule passera !

De l’autre côté, surprise : un nouveau paysage, vert tendre …

Bien dommage qu’il ne soit pas midi ….

Dés que possible, on s’arrête à un puits, Sidi les connaît tous !!!

La journée du 11 mai se termine par le franchissement d’un erg dans lequel nous décidons de passer la nuit. Il fait toujours extrêmement chaud. Ces derniers temps, nous dormons par terre dehors. Le véhicule met trop de temps à se refroidir . On ne peut plus se doucher en arrivant, l’eau froide des réservoirs est brûlante !!!

On s’installe, comme d’habitude, bien à plat.

Le vent souffle très fort toute la nuit , creusant sous les roues. On n’a pas pu rester dehors mais Jean-Louis se lève plusieurs fois dans la nuit car on sent le 4X4 pencher de plus en plus. IL vérifie quand même qu’il n’y a pas de risque. Au petit matin, nous sommes tous de guingois, même la table !

Le 12 mai, nous traversons à nouveau une zone montagneuse

Dans la vallée, nous retrouvons un puits. Il n’y a personne et il fait tellement chaud !!!

Guy prend la douche, tout habillé

Quant à nous trois, cela ne suffit pas !!! Dans le puits suivant, nous entrons carrément dans l’abreuvoir !

Un peu plus tard, je comprends pourquoi Sidi nous a donné cette belle récréation. Il veut absolument que nous passions encore ce soir le dernier cordon de dunes. Il n’en dit pas plus.

Nous allons franchir la Passe Voum Tiziguit. La consigne est de bien suivre ses traces et de ne pas s’arrêter. Vous en verrez une partie dans la vidéo , c’est un franchissement mémorable Très long et impressionnant. Ce cordon de dunes doit bien faire quelques kilomètres.

En fin de journée nous faisons bivouac de l’autre côté. Ce sera le dernier franchissement du voyage qui en a compris plus d’un !

Nous quittons Sidi et Mohamed le 12 mai et remontons tranquillement vers le Maroc. Un peu de piste d’abord puis une toute nouvelle route déjà envahie par le sable. Approchant de l’ Atlantique, la température a bien chuté, plus que 37° dans la journée et nuits autour de 22°. Cela nous fait un bien fou.

Nous retrouvons à la frontière notre passeur ce qui facilite grandement les choses. Une petite vidéo du « no man’s land » de 3 km qu’il faut parcourir entre les 2 routes goudronnées pour entrer au Maroc.

C’est ainsi que se termine ce magnifique voyage. Nous ne pensions pas pouvoir encore faire un raid aussi sauvage et difficile, il faut le dire. C’est grâce à la gentillesse de Sidi et Mohamed toujours prêts à nous faciliter les choses mais aussi à la grande compétence de notre guide Sidi. Bravo Maryline et Bruno pour ce tracé exceptionnel.

Mauritanie, mars 2020

Cela faisait un moment que nous pensions retourner en Mauritanie. Nous l’avions déjà parcourue en 2002 et en 2004. C’est chose faite, partiellement vous vous en doutez vu les circonstances, mais ce que nous avons vu était vraiment superbe, tout en restant dans la partie nord ouest du pays.

Cette année, nous partons en groupe, avec Dreamteam Aventures. Nous quittons Agadir au Maroc et descendons par les pistes du bord de mer vers la Mauritanie.

Un petit retour en arrière cependant. Etant un peu en avance à Agadir, nous décidons d’aller visiter les greniers berbères d’Inoumar. Perdu dans un petit village ,  perché en bord de falaise, c’est le plus grand grenier collectif à l’ouest de l’Anti-Atlas.

On traverse d’abord l’ancien village

Apparaissent les toits couverts de terre et peu visibles de cet agadir

Avec vue imprenable sur la vallée

Avec ses quatre tours, ses trois châteaux d’eau et ses deux portes, ce grenier fortifié est habité par un jeune gardien qui a pris la suite de son père. Celui-ci reproduit les gestes ancestraux de l’ouverture et de la fermeture de l’agadir d’Inoumar avec une clé en bois.

Il y a 4 allées semblables qui regroupent 450 greniers individuels positionnés sur 3 niveaux.

Le jeune gardien nous présentent les titres de propriété des niches, en parfait état, insérés dans des bouts de roseaux ou bien gravés sur du bois.

Après cette visite passionnante, notre hôte nous offre le thé puis nous regagnons Agadir où nous faisons les dernières courses avant le vrai départ du raid mauritanien.

Dimanche 8 mars nous quittons Agadir et gagnons très rapidement la piste via le parc Souss Massa. Nous approchons l’Océan que nous allons longer pendant 4 jours .

La piste devient de plus en plus molle et nous sommes amenés à dégonfler les pneus. Cette opération se répètera de nombreuses fois durant le voyage.

Les traces au sol montrent bien que le sable est mou …

Cet épisode passé, on regonfle les pneus près d’un village de pêcheurs.

Un peu plus loin, une grande montée sableuse nous attend et il faudra à nouveau dégonfler pour réussir à la franchir.

On voit François tout en bas qui prend son élan.

Nous poursuivons la piste qui longe maintenant une falaise lorsque nous apercevons un jeune garçon qui nous fait de grands gestes. Avec bien des difficultés, nous finissons par comprendre que le véhicule de son papa est « tanké » dans le sable un peu plus loin dans les terres.

Le coeur de mes preux chevaliers ne fait ni une ni deux et ils vont le sortir de ce mauvais pas.

On déroule le treuil et on attache le crochet à la voiture.

Et nous poursuivons notre route, récompensés par la superbe vue sur l’arche de Sidi Ifni.

Puis c’est le repas de midi, avec le bruit de la mer qui rugit un peu plus bas.

Nous approchons de la mythique Plage Blanche qu’il faut rejoindre en suivant une piste recouverte d’une épaisse couche de galets, très humide, qui nécessite une conduite à grande allure.

Un paysage magnifique et  nous sommes toujours au Maroc !

Et nous voilà à pied d’oeuvre pour affronter la plage Blanche, 35 km de sable mou et humide, nous sommes à marée descendante. Il ne faut pas lever le pied de l’accélérateur !

Bien sûr, nous dégonflons les pneus au maximum, face à un pêcheur qui relève ses nasses.

Et c’est parti !

La sortie est surprenante car nous devons remonter un oued bien mouillé.

Sortie de la plage blanche

Puis, tout en longeant l’oued Draa, nous nous rendons au Ksar Tasfnildit où nous allons passer la nuit.

Le lendemain, c’est par la route que nous descendons rapidement tout en s’arrêtant à quelques point d’intérêt.

Le gouffre d’Akhfenir

La lagune de Naila

Et pour finir, un petit musée très surprenant à Tarfaya parlant de l’aéropostale et bien sûr de St Exupéry. De nombreuses lettres y sont exposées, à moitié brûlées ou qui furent détrempées avec un tampon précisant que, si elles sont arrivées avec beaucoup de retard, c’est parce que l’avion s’est craché avec son pilote …. Si la poste actuelle s’excusait ainsi quand un courrier n’arrive pas ….

Nous continuons à longer cette côte où l’océan est toujours agité et l’on peut y voir de nombreuses épaves.

Et bien évidemment, le bivouac se fait en bord de mer. Il y a des pêcheurs que nous nous empressons d’aller voir ….

Ce soir au dîner, ce sera dorade tigrée

Cuite au BBQ par Jean-Louis

Miam miam ….

Le lendemain, étape de liaison marocaine jusqu’à Dakhla où nous faisons les dernières courses et les grands pleins.

Il faut toujours faire attention à l’imprévu sur la route ….

Un grand merci à Marylin et Bruno qui nous ont signalé ce petit restaurant de fruits de mer où nous nous sommes régalés d’un immense plateau de calamars grillés avant l’abstinence des grandes étendues désertiques.

Après 375 km de goudron, nous arrivons à 11h30 à la frontière marocaine ; cela aurait dû aller vite mais ….. l’ordinateur était en panne et ne pouvait pas faire la sortie des véhicules ! Après maintes hésitations, le douanier accepte de le faire à la main !!!

MAURITANIE, 1ère partie

Comme dans toutes les douanes africaines, l’entrée en Mauritanie prend beaucoup de temps et finalement, nous reprenons la route vers 15h30 et encore , nous étions les premiers du groupe ! Nous sommes le 12 mars.

Passée la frontière, nous suivons  un parcours alternant pistes, hors piste et dunes. Un programme très alléchant nous attend dont voici le tracé effectif réalisé.

Il manquera malheureusement, à cause du confinement,  une dizaine de jours supplémentaires en Mauritanie pour aller plus au sud ……

Arrivés au seul et unique passage à niveau du pays, nous passons de justesse devant le train de minerai qui vient de Choum et au-delà. Pourquoi passer devant me direz vous ?

Il circule sur une ligne à voie unique, longue de 704 kilomètres, qui  relie les mines de fer de Zouerate au port minéralier de Nouadhibou. Sa longueur peut atteindre 2,5 km et il est composé d’environ 200 wagons. Etant donné qu’il roule à 25 km/h environ à notre approche, nous avions assez attendu pour la journée !!!

Transport de minerai de fer ou de matériel, parfois, un wagon passagers (de luxe !), les autres voyagent sur le minerai ….

Tiens tiens, ils sont aussi indisciplinés que les marocains !!!

Et finalement, nous prenons un semblant de piste pour rejoindre le bivouac du soir.

Enfin dans le désert, on aperçoit quelques barcanes (dunes en forme de croissants)

L’aventure mauritanienne commence enfin ; nous nous arrêtons auprès d’une famille nomade où l’on nous offre le thé à la menthe.

Madame est au téléphone ….

Et nous reprenons notre route ou plutôt notre trace dans un sable de plus en plus mou ….

Un croisement, fort surprenant !

Paysage lunaire

Nous nous rapprochons  de la voie ferrée que nous longeons un moment. Attention aux pneus car il traîne sur la piste des traverses en fer cachées par le sable. Nous nous  arrêtons à une petite gare qui permet, grâce à une seconde voie,  aux trains de se croiser. En effet, dans une journée, il y a 4 trains dans un sens et 4 dans l’autre.

Notre guide connaît l’heure de passage d’un train et il nous arrête au bon endroit. C’est impressionnant d’être aussi près !

Le bruit est assourdissant !!!! Ce train est tracté par 3 locomotives.

Peu de temps après son passage, une petite draisienne fait son apparition. Un wagon peut peser jusqu’à 84 tonnes . Il faut donc vérifier que les rails sont toujours en bonne place pour le train suivant ….

Nous traversons la voie ferrée pour un bivouac bien mérité mais qui nous permet encore d’entendre passer le train durant la nuit ….

François franchit la voie ferrée

Puis c’est le hors piste parmi les dunettes pour rejoindre les Monolithes Ben Amira et AÏcha, près de la frontière sarahouie. Ben Amira est le troisième monolythe du monde après Uluru et le mont Augustus, tous deux situés en Australie. Une légende locale raconte que  Aïcha est l’ex femme de Ben Amira. Répudiée, elle s’est installée à quelques kilomètres de son ex mari, accompagnée de sa servante.

L’approche des monolithes, on les voit de très loin.

Aïcha, monolithe de granit

En janvier 2000, seize sculpteurs venus de France, Italie, Irlande, Pologne, Kazakstan, Arménie, Chine, USA, Canada, Colombie, Burkina Faso, Côte d’Ivoire et Belgique ont travaillé le granit et le bronze sur Ben Amira. Ils ont laissé leurs oeuvres sur le site qui est devenu un parc de sculptures.

Et nous quittons ce bel endroit  ….

Que nos autos paraissent petites face à ce géant !

Nous continuons vers l’Est, traversons la ville de Choum, pratiquement déserte ; il faut dire qu’en milieu de journée il fait 37° ….

Une rue de Choum

Notre guide Sidi nous montre la frontière entre la Mauritanie et le Sahara Occidental. Elle est vraiment symbolique mais le problème géopolitique n’est toujours pas réglé dans cette région du monde.

Nous retraversons la voie ferrée pour aller jusqu’au Tunnel Charles De Gaulle. Le président De Gaulle l’a fait construire en 1962  pour ne plus payer de taxes à chaque passage du train  sur le territoire Espagnol du Río de Oro . Depuis que ce territoire est devenu indépendant, le tunnel n’est plus utilisé ….

Le tunnel mesure environ deux kilomètres de long ; il a une pente forte puisque les motrices à plein régime arrivaient à l’entrée du tunnel à une vitesse de 60 km/h et en ressortaient à une vitesse de 5 km/h. En voiture, on ne s’en rend pas compte …..

Après s’être amusés comme des gamins et avoir mangé beaucoup de poussière, nous cherchons le bivouac du soir. Nous sommes de l’autre côté de la montagne et le paysage a bien changé.

Sympa, non ?

Nos amis Nathalie et Gérard, Morgane et Christophe.

Ce soir, Sidi et ses acolytes nous cuisent la taghella : c’est le plat de base des Touaregs, le pain du désert cuit sous les braises, la cendre et le sable . Un régal et je remercie Morgane qui m’a donné ses photos :

 

Une fois le feu bien consumé, on écarte les braises pour déposer le pain sur le sable, on recouvre puis on le retournera jusqu’à cuisson complète. Un régal !

Le lendemain matin

Nous sommes maintenant dans la région de l’Adrar dont la capitale est la ville d’Atar. Nous ne faisons qu’y passer mais en profitons pour faire les pleins de carburant, d’eau et de fruits et légumes. Sidi nous invite très gentillement à profiter de sa maison/ chambre d’hôtes, ce qui nous permet de nous connecter enfin pour donner des nouvelles à nos proches ….

Un groupe de huttes, clôturé pour les animaux, comme on voit en Afrique noire d’habitude ….

Et nous reprenons la route pour le bivouac du soir qui sera cette fois-ci au fond d’un oued à sec. Attention, sable mou ….

François et Jean-Louis réparent le passage de roue du Toyota qui s’était cassé …

Le saviez vous ? Les dromadaires sont des chameaux venus du Yemen ou d’Arabie Saoudite qui ont perdu une bosse à cause de la forte sécheresse qui sévit dans les pays d’Afrique du Nord.

Nous pénétrons davantage dans l’Adrar et les paysages sont d’une grande beauté.

Traversée d’un chott long d’une quarantaine de kilomètres, zone marécageuse qui peut se révéler dangereuse par temps pluvieux.

On voit des traces profondes sur la droite ….

Et à la sortie, un cordon dunaire qui nous tend les bras ….. et là, Sidi et son excellent chauffeur Chikali nous font une trace de toute beauté. Sauf que dans le groupe, il y en a qui n’ont jamais franchi de dunes ….

Jean-Louis part au secours d’un collègue en mauvaise posture

Mais tout le monde finit par franchir ces quelques dunes qui représentent un test préliminaire à la suite du voyage.

Nous finissons par  longer  cet erg avant de nous lancer dans la longue remontée d’un oued à sec, bien évidemment couvert de sable  mou ….

Et nous arrivons à El Beyed où se trouve un petit musée  surprenant, en plein désert. Son propriétaire, un homme très âgé , a connu Théodore Monod avec qui il avait parcouru le désert mauritanien maintes fois. Ce dernier l’avait chargé de créer ce lieu de souvenirs afin que les générations futures n’oublient pas leurs racines.

Des fers de lances, des oeufs d’autruche, de nombreuses haches taillées et des plateaux en pierre, ….

Et l’explication de ces pierres de couleurs différentes, appelées boules de bouche, que l’on plaçait dans la bouche des morts pour préciser à quelles familles ils appartenaient ….

Après cette halte instructive, nous devons franchir un col par une petite   piste de montagne ;  vous avez compris maintenant, on commence d’abord par regonfler les pneus car il va y avoir un sol très rocailleux ….

Et le bivouac du soir se fera au pied de ces dunes lointaines.

On dirait que ça bricole .dans les chaumières ….

Après une bonne nuit sous les étoiles, nous reprenons la piste très roulante cette fois-ci, traversons quelques cordons de dunes et arrivons au fort Ghallaouiya.

Entrée dans le fort

Le plafond de la tour de gué, Morgane sur le toit, l’intérieur d’un bâtiment et un des abris dans un coin de l’enceinte.

Surgi de nulle part, un vendeur à la sauvette

Et la journée, riche en évènements n’est pas finie !! Nous entrons dans un canyon où l’on peut voir quelques tombeaux préislamiques ainsi que quelques gravures rupestres. Que serait un voyage sans ces marques du passé !!!

Accès au site

 

Celle-ci a l’air ancienne …

Et pourquoi pas celle-là ?

Le guide me montre de très anciens cordages faits avec des poils de dromadaires

Vient le summum de la journée : l’entrée dans le cratère Guelb Er Richat, appelé également l’oeil de l’Afrique. Il a été découvert par Théodore Monod.

Cette vue du ciel justifie bien son nom d’oeil de l’Afrique. On est arrivés par la droite de la carte.

C’est sur la carte que l’on se rend mieux compte de sa taille. Avec un diamètre de près de 50 kilomètres et des dénivelés de 30 à 40 m, il est devenu un point de repère pour les équipages des navettes spatiales.

Vue du haut, pas tellement impressionnant

Nous y entrons par l’Est, franchissons le 1er anneau et faisons bivouac dans le 2ème anneau.

Nous en bas, François entame sa descente.

Nous roulons encore quelques kilomètres dans le fond du cratère avant de se poser.

Après s’être installés et douchés, c’est l’heure de l’apéro !!

Le lendemain, nous finissons la traversée du cratère Guelb Er Richat en le traversant de part en part sur une quarantaine de kilomètres et admirons des paysages très variés.

 

Pour déboucher finalement sur un grand plateau sableux.

Une piste, peu marquée par moments, nous mène à Ouadane, cité caravanière en plein cœur du désert, perchée sur son noir rocher.

La ville était célèbre pour ses savants et son oasis plantée de palmiers  dattiers. Fondée en 1329, Ouadane était une importante étape du commerce transsaharien.

C’était une ville d’environ 4000 habitants ….

Nous y passons un agréable moment de visite et prenons notre déjeuner à ses pieds, dans la palmeraie dont nous apprécions la fraîcheur.

Nous ne nous attardons pas car nous devons encore traverser une longue zone sableuse en hors piste pour rallier notre bivouac de ce soir au camping de Chinguetti.

Fameuse pour  son commerce et son rayonnement culturel, Chinguetti fut également la septième ville sainte de l’Islam….On y trouve  une dizaine de bibliothèques renfermant des milliers de manuscrits dont certains remontent au 9e et 10e siècle.

Avant de visiter ce haut lieu touristique de Mauritanie, nous sommes confrontés à deux incidents. Tout d’abord, nous rattrapons Didier arrêté par un pneu crevé.

Vite fait, bien fait

Arrivés à la ville, nous refaisons les grands pleins en prévision du départ le lendemain. Sauf que François ne peut plus démarrer …. On lui a fait un plein de gasoil au lieu de lui mettre de l’essence !!! Il faut donc vidanger ses réservoirs et trouver de l’essence qui est une denrée rare en Mauritanie …

On prévoit donc de visiter une bibliothèque le lendemain, avant le départ et l’on va s’installer au camping , tout proche de la pompe et de ce petit magasin …

Entrée du camping …

MAURITANIE, 2ème partie

Et c’est là que notre raid prend une autre tournure.

Vendredi 20 mars au matin, on nous annonce que nous sommes mis en quarantaine au camping pour une durée de 7 jours puisque nous sommes dans le pays depuis déjà une semaine. Ce sera en pension complète offerte par le gouvernement mauritanien.

Vue depuis les toits

Nous ne sommes pas à l’étroit !

Deux gardes sont positionnés devant le camping , les grilles sont fermées et on vient poser un cadenas sur le portillon arrière.

Après avoir monté la bâche, on est bien installés pour la semaine à venir ….

Comme nous sommes là jusqu’au 26 mars, nous organisons des activités qui vont rythmer nos journées. Ce sont les femmes qui sont les plus occupées : dés 9h15 cours de Pilates ou de gym tonique – à 11h cours d’arabe – après déjeuner, la sieste pour les messieurs et scrabble pour les dames – vers 18h, on passe au tarot – à 19h l’apéro avant le dîner à 20h. On a du mal à trouver un moment pour faire la lessive !!! ou bien à bricoler sur son véhicule  voire le nettoyer ….

Jean-Louis nettoie les panneaux solaires.

Morgane anime le cours de gym

Je fabrique avec les copines un nouveau scrabble car nous sommes devenues trop nombreuses à y jouer .

Surtout, ne pas déranger les joueurs !

La semaine passe vite ainsi et le vendredi matin 27 mars, nous sommes prêts : bâches démontées, lessives finies et plein d’eau fait. Les moteurs tournent, nous attendons la dernière autorisation pour partir.

Passage du camion poubelle …

Elle ne viendra pas !!! On apprend finalement, dans l’après-midi, que tout le pays sera confiné d’ici 2 jours et que nous devons partir dans la minute à Nouakchott, sans savoir où nous poser ni pour combien de temps ou bien rester à Chinguetti. Comme nous ne sommes pas si mal ici, nous décidons de rester sauf 2 équipages qui nous quittent. En fait, on les retrouvera une semaine plus tard ….

Et le train train reprend …. mais en plus détendu puisque nous avons fait notre quarantaine et ne sommes pas malades.

Le militaire ne garde plus la grille mais joue au foot avec les jeunes qui s’occupent de nous …

Mais que regardent-ils ?

Ce sont les zébus que nous avons pris l’habitude de nourrir avec les épluchures de la journée

Et malheureusement, il y a aussi cette famille qui a construit sa hutte juste derrière le camping et à qui le personnel de cuisine donne les restes de nos repas ….

Papa, maman et 3 enfants dont un bébé …

Le personnel est aux petits soins pour nous et va même jusqu’à nous apporter le thé à la menthe sur place ….

Alain notre médecin fait le point sur les médicaments de chacun et va jusqu’à Atar pour compléter nos stocks afin que nous puissions encore tenir un mois ….

Distribution des médicaments

Un vrai petit village, bien organisé , où le temps s’écoule doucement, sans heurts ….Et enfin une bonne nouvelle : nous avons le droit de sortir, à pied uniquement et par deux au maximum pour nous rendre au village et faire nos courses …. environ 2 km à parcourir mais on a besoin de bouger !!! Alors, voilà une petite visite de Chinguetti :

La rue principale

Peu de circulation …

On approche du centre ville

Un petit tour chez le coiffeur pour installer la carte Sim qui va bien

Les courses dans l’artère commerçante.

Et soudain, le 1er avril, on nous annonce qu’un avion sanitaire décollera le 6 avril pour nous ramener en France et que nous pourrons rapatrier nos véhicules par container un peu plus tard … Nous fonçons en ville acheter un sac de voyage que nous n’avons pas, le retour devant se faire initialement en voiture …

Il était temps car ces derniers jours devenaient très chauds, encore 40° le soir vers 22 heures, ce qui nous obligeait à dormir dehors …

Et le pire, ce sont les prières par haut parleur que nous devions subir 24 h sur 24 parce que toutes les mosquées avaient été fermées !!! Notre guide nous affirmait que cela faisait du bien aux gens …. Je crois que c’est ce qui fut le plus dur de ce confinement !

Enfin nous voyons le dénouement approcher. Départ le 2 avril pour Nouakshot, mise des 4X4 en entrepôt sous douane le 5 avril et retour en France le 6 avril.

Un grand merci à l’équipe de Dreamteam Aventures : Maryline et Bruno en France,  Martine et Didier sur place dont ce fut le baptème du feu comme chef de groupe. Sans oublier Sidi notre guide et Christian qui se sont démenés  pour que la fin de ce voyage se déroule dans les meilleurs conditions possibles.

Nous sommes prêts pour le départ en convoi

Et vive la liberté !