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OMAN Janvier 2020

Le sultanat d’Oman est un état du Moyen Orient ; il se situe au Sud Est de la péninsule arabique. Je rajouterai, pour situer, au Sud Est de Dubai.

Nous n’en visiterons qu’une très petite partie, il faut dire que 80% du territoire est occupé par un désert de sable et de plateaux rocheux.

Arrivés à 1 h du matin à notre hôtel de Mascate, nous avons un petit creux. Il nous suffit de traverser la rue pour nous retrouver dans un quartier populaire où tout le monde, majoritairement des hommes mais aussi quelques familles, se détend en fumant la shisha devant un match de football.

Premier contact très encourageant ; on éprouve de suite un sentiment de quiétude qui ne sera pas démenti par la suite.

Le lendemain, vendredi 24 janvier, nous partons 20 km au sud de la ville moderne pour visiter le vieux Mascate. Un peu déçus car ce petit bourg est vide de tout être vivant, les restaurants et musées sont fermés, les drapeaux en berne ….. On découvre que c’est le jour où ils enterrent leur sultan…. Quelques photos cependant.

Le palais royal
La ville était protégée par deux forts

Nous nous rendons alors à Mutrah, port de Mascate et haut lieu touristique où se retrouvent le vendredi (dimanche pour nous) les omanais et les expatriés. Beaucoup d’animation .

Découverte du kawa, café à la cardamone . Ainsi que la boisson nationale,   le        lemon/mint.

Avant de rentrer, nous suivons une petite route nous amenant en bord de mer. Nous débouchons dans un  village squatté par les chèvres ….

Le lendemain, nous quittons la capitale et descendons vers le sud, en suivant le littoral. On est bien obligés de prendre l’autoroute car celles-ci sont nombreuses, gratuites et remplacent souvent l’ancienne route.

Paysage montagneux tout autour de Mascate.

Nous nous arrêtons au gouffre de Bimmah, qui me rappelle les cenotes mexicains. On peut s’y baigner.

 

Puis c’est le Wadi Shab. Wadi est le nom donné aux rivières qui serpentent dans des gorges encaissées.

On rejoint le sentier de la rive droite en barque .

Le village de Tiwi, en bord de mer, est très accueillant ; un air suranné de station balnéaire.

On remonte la petite route qui s’enfonce dans le wadi Tiwi.

Dans le wadi, des pompes ont été installées à demeure pour y puiser l’eau potable.

Nous atteignons la partie méridionale de notre périple en arrivant à Sur. Cette ville et son port ont joué un rôle important dans l’histoire du pays. Elle est aussi  renommée  pour son chantier naval de boutres, bateaux de pêche ou de transport en bois.

Sur et son port

On voit à droite la petite scierie . Des bateaux en construction.

Tout est  fait à la main. Aussi bien le ponçage que la reprise des planches qui ne sont pas coupées parfaitement.

Chaque ouvrier gère son travail, tranquillement …. Impossible de leur demander le temps nécessaire à la construction d’un bateau, personne ne parle l’anglais.

Nous quittons maintenant le bord de mer et après environ 200 km de route , nous arrivons à l’Erg Wahiba.

Premier aperçu des dunes

L’erg Wahiba a une superficie 15 000 km2. Certaines dunes peuvent atteindre 120 m de haut. Nous pénétrons dans ce désert en suivant des pistes de sable assez mou. Il faut bien sûr choisir celle qui nous permettra  d’arriver à notre camp du bon côté du cordon dunaire. Etant seuls, il n’est pas question de « sauter » de grandes dunes.

Nous avons parcouru une dizaine de kilomètres pour rejoindre ce campement.

Petit camp tenu par un bédouin qui élève toujours des dromadaires pour la course et des moutons. Nous serons 7 clients ce soir là. Notre hôte anime la soirée en nous proposant des danses puis en nous racontant sa manière de vivre avant « le tourisme », qui rapporte  tout de même bien plus,  nous confie-t-il ….

On ne se lasse pas de ce genre de paysage. Nous retrouvons nos sensations africaines …

Jean-Louis est allé aider un guide qui a dû abandonner sa voiture la veille car il était trop « tanké » dans le sable mou. Un coup de sangle et c’est reparti.

Après cet intermède sableux, nous nous enfonçons dans le Wadi Bani Khalid. A peine à 40 km des dunes, nous retrouvons l’eau et ses oasis.

A nouveau de la route pour rejoindre les montagnes du Djebel Akhdar, situées à l’Est de Mascate.

En passant à Birkat, nous admirons depuis les hauteurs de vieux villages en tourbe.

Nous passons la nuit à Nizwa, ancienne capitale du sultanat. Cette petite ville a beaucoup de charme. Notre hôtel aussi, situé en plein centre ….

Vue sur le fort depuis la terrasse du restaurant.
Salon de l’Antic Inn. A droite, notre chambre est bien petite …. Confort succinct.

Nous visitons le souk qui, à notre goût, a un air un peu trop moderne ….

On y trouve de tout et surtout un grand choix de dattes. Il en existe une centaine de variétés, elles ont effectivement des saveurs différentes.

Je ne peux éviter de présenter une belle collection de vieilles portes, en souvenir de celles que nous avions admirées à Zanzibar…..

Un peu d’histoire : au XVIIIème siècle, le sultan d’Oman, ayant pris Zanzibar aux mains des Portugais, décide d’y installer sa cour. A l’époque, l’île est un pivot du marché aux esclaves en océan Indien, le sultan y voit son intérêt. Ses fils se disputant la succession, le sultanat est divisé en deux : le sultanat d’Oman et de Mascate, et le sultanat de Zanzibar. Ce dernier reste sous domination omanaise jusqu’à la toute fin du XIXème siècle.

Avant de quitter Nizwa, nous visitons son fort qui abrite aussi un musée fort intéressant.

Le souk, vue depuis le fort

Dans le jardin, une noria
Allez, une petite dernière ! très ancienne celle-ci

À Oman, les falajs sont des réseaux d’adduction d’eau souterrains ou non, utilisés pour l’ irrigation des cultures. Certains sont très anciens et remontent au II e millénaire … Un système très pointu d’organisation de la distribution de l’eau voit le jour afin de la répartir de façon équitable entre tous les habitants.

Nous sommes restés quatre jours dans cette région tant il y a de choses à voir. Passage obligé par la ville de Bahla dont, malheureusement, nous ne pouvons pas visiter le superbe château.

Le fort de Bahla

Et nous rejoignons notre chambre d’hôte à Misfah Heights où nous sommes très bien accueillis. Curieusement, c’est madame qui parle bien l’anglais …. en plus d’être une très bonne cuisinière. Nous goûtons de nouveaux plats que nous n’aurions sans doute jamais commandé à cause du barrage de la langue.

Au loin, très belle vue sur la vieille ville de Misfah Al Abreyeen, connue surtout pour ses falajs qui permettent d’irriguer et de cultiver l’oasis qu’elle surplombe.

Nous en profitons  pour peaufiner avec eux les visites prévues dans le coin. Monsieur est accompagnateur de canyoning, pas pour nous bien sûr …. mais avis aux amateurs … Les massifs montagneux qui nous entourent sont pleins d’opportunités diverses.

Nous nous équipons chaudement pour nous attaquer au Djebel Shams.

La route pénètre dans une large vallée au début de notre ascension et nous nous arrêtons  rapidement au vieux village abandonné de Ghul.

Au-dessus des palmiers, on devine des constructions en pierre
Après agrandissement, voilà le vieux village

Il se trouve à l’entrée du canyon appelé le wadi Ghul ou Nakhr, long de 6km et qui serpente dans un paysage somptueux. Seule difficulté, l’eau qui recouvre par endroits la piste. Enfin du vrai 4X4 !

Sur les hauteurs, un vieux mur d’enceinte

Après nous être bien amusés, nous reprenons la route qui monte, qui monte …. puis qui devient piste, qui monte toujours jusqu’à nous amener à 3075 m d’altitude.

Nous voilà au sommet, au bord du grand canyon.

En grands sportifs que nous sommes …. nous attaquons le sentier qui longe le canyon, en fait, un vrai chemin de chèvre ….

Chemin de chèvre

Mais il devient vraiment vertigineux

Nous n’irons donc pas jusqu’au bout de la marche qui devait nous amener au village de Nakhr, vous vous rappelez, celui qui est au bout du wadi Ghul que nous avions parcouru en voiture ….

Tout au fond, au loin, la vallée où nous étions le matin.

Après l’effort, le réconfort ….

Au milieu de rien, il était temps !!!
Plat unique comme dans tous les coffee shop, il faut dire, pour 2 euros boisson comprise …

La patron/cuisinier est indien ; très heureux d’avoir de la compagnie, il nous montre les photos de sa famille restée en Inde, de sa maison, des éléphants … et nous explique que son ainé faisant ses études à Singapour, il doit rester ici pour gagner sa vie …. Quel courage

Après un bon dessert de glace et de fruits pris plus bas dans la vallée, nous retournons chez nos hôtes dont les enfants nous attendent pour la photo.

Un bon repos avant d’attaquer le lendemain une nouvelle série de visites.

Non loin de Misfah, nous visitons Al Hamra et ses maisons de torchis vieilles de 400 ans.

Le village borde la palmeraie où se font les cultures
Vue du toit de Bait Al Safa, une maison musée

On avons droit à la démonstration des taches courantes effectuées par la ménagère.

Les ruelles de Al Hamra

A la fin de la visite, nous sommes invités à boire le thé et à déguster des dattes par un vieux shibani.

Pour la dernière étape de notre tour d’Oman, nous devons franchir par la piste une chaîne de montagne via un col qui culmine à 2000 m d’altitude. Et c’est là-haut que nous allons passer la nuit…..

On aperçoit, au loin, notre hôtel. Nous ne serons pas dérangés par la circulation !

Après une nuit fraîche à cause d’un chauffage poussif, nous attaquons une très belle descente. Nous sommes heureux d’avoir opté pour un vrai 4X4 car nous sommes amenés à passer « en vitesses courtes », afin de descendre au frein moteur de très fortes pentes.

On voit au loin, dans le fond, notre piste ainsi qu’un village et sa palmeraie.
La descente.

Après plus d’une heure de descente vertigineuse, nous atteignons notre première oasis.

Nous passons à Snake canyon , haut lieu de randonnée et de canyoning selon la saison.

 

En fait, nous longeons depuis Snake Canyon  le Wadi Awf que nous croisons constamment. Passer un gué est toujours amusant !

Avant de rejoindre définitivement le goudron, nous faisons encore une incursion dans un wadi, le Wadi Al Abyad. Nous sommes vendredi, et de nombreuses familles sont là pour pique-niquer.

Il y a de nombreux trous d’eau et, malgré les apparences, le franchissement est parfois délicat car l’épaisseur de gravier est importante.

Nous devons penser au retour, surtout que la progression devient plus difficile…..

Il nous reste à visiter la bourgade de Nakahl avec son très beau fort. Malheureusement, nous ne pouvons pas le visiter !!! Hé oui, quel jour sommes-nous ?….

Et de quoi nous délasser aux sources chaudes de ce même village. En fait, c’est toute la rivière qui s’écoule paresseusement et dans laquelle tout le monde patauge. L’eau est plus tiède que chaude et malheureusement, pas assez profonde pour se baigner.

Il y a foule aujourd’hui

Il y a même le porteur d’eau …

Tout le monde allume son feu pour griller les brochettes à moins que ce ne soit pour faire le thé à la cardamone.

Je rejoins Jean-Louis les bras chargés de brochettes, de pain (vous vous rappellez, ces galettes toutes fines …), de boissons. J’ai été invitée à maintes reprises …. mais mon homme m’attendait …

Et c’est le retour à Mascate où nous reprendrons l’avion deux jours plus tard. Afin de ne pas perdre de temps, j’avais organisé une sortie snorkeling au large de la ville. Les fonds autour des Iles Daymaniyat sont réputés et on y voit de nombreuses espèces de poissons colorés ainsi que des tortues marines. Ici elles sont vertes et de taille moyenne.

Les activités sont diverses …..

Il y a ceux qui aiment l’eau, même un peu fraîche …

Et les autres ….

Jean-Louis apprécie tout particulièrement la petite houle qui le berce.

Désolée, mais je ne peux pas publier le petit clip musical que j’avais fait,  à cause des droits d’auteur …..

Et au retour, après l’effort (le mien ….), le réconfort  à la Marina Al Mouj , un des lieux touristiques de la ville.

Avant de rentrer, une halte à l’Opéra du Sultan Qaboos. Oman a été, en 2011, le premier Etat du Golfe à se doter d’un Opéra, à l’initiative du sultan, musicien accompli.Inspiré par la forteresse traditionnelle de Jabreen, près de Bahla, construit sur huit étages (dont trois souterrains), il est entouré d’arbres, de jardins verdoyants et de fontaines.

D’ une capacité de 1100 personnes il s’y joue aussi bien des ballets que des opéras ou encore des concerts de l’orchestre philharmonique d’Oman.

Lors de notre visite, nous avons pu admirer les prouesses techniques de ce bâtiment. Entre autre, l’orgue immense de 50 tonnes qui peut être avancé ou reculé sur la scène, les 20 premiers rangs des sièges d’orchestre qui peuvent être escamotés pour libérer de l’espace scénique, les loges qui reculent ou encore le plafond qui descend pour l’acoustique … Chaque spectateur dispose sur le dossier du siège devant lui d’un écran où s’affichent les sous-titres du livret de l’opéra du soir avec un choix de 5 langues différentes. Visite fort intéressante mais pas de spectacle lors de notre séjour…..

La Grande Mosquée du Sultan Qaboos  est une construction imposante d’architecture Islamique. Achevée en 2001, l’ensemble est un mélange d’architectures Omani, islamique et moderne.

Le chandelier principal de la grande salle de prière est suspendu au centre de la pièce depuis le haut du dôme. Il pèse 8,5 tonnes ! Juste un peu moins que celui de l’opéra.

Assemblé pendant 4 ans, il mesure 14 mètres de haut et 8 mètres de diamètre.  La lumière provient de 1122 bulbes et le design comprend 600 000 cristaux.

Et pour finir, nous retournons à Mutrah voir ce qui n’était pas accessible à notre arrivée.

Sur le bord de mer, face au port, se trouvent les maisons  anciennes en bois des Lawatiya, peuple de commerçants. Ils restent beaucoup entre eux et l’entrée dans leur quartier nous est interdite.

Un petit tour au souk, bien plus semblable à ce que nous connaissons qu’à celui de Nizwa.. Bien sûr, les touristes sont attendus et il nous faut traverser un nombre incroyable de boutiques vendant de l’or avant de trouver le souk authentique.

Et c’est ainsi que se termine notre séjour au Sultanat d’Oman.

Ce pays est très agréable de par la variété de ses paysages et l’extrême gentillesse de la population. Tout au long du parcours, on a un sentiment surprenant de bien-être et de sénérité. Bien qu’étant un état musulman qui respecte les traditions, on ressent un grand esprit d’ouverture et de liberté.