Le 10 mai au soir, après être arrivés au Maroc par Nador, nous retrouvons Guy et Sophie à notre bivouac de coeur, au bord du lac de barrage Mechraa Hamadi.

Un bon dîner, foie gras et champagne à l’apéritif puis une bonne nuit, accompagnée par les croassements des grenouilles…
Le programme des premiers 8 jours est comme suit :

Mercredi matin, prenons la route vers le sud via Guercif. Celle-ci devient de plus en plus petite et zigzague en longeant un vaste oued dans lequel coule un filet d’eau …..



La route devient piste et nous prenons de l’altitude dans de superbes paysages. De temps à autre une oasis , de nombreuses cultures autour des villages. Vers 1600 m nous décidons de faire bivouac afin de ne pas avoir trop froid la nuit …. Comme d’habitude, nous prenons une plus petite piste, peu accessible pour ne pas avoir de visites indésirables.



Très belle journée de 4×4. Nous poursuivons notre piste dans le Moyen Atlas dans des paysages à couper le souffle. Des maisons en pierres, très basses, sont nichées au creux des rochers pour se protéger du vent. On les voit à peine.

A plus de 2000 m d’altitude, nous poursuivons notre route dans une vallée suspendue. On peut voir quelques cultures, des troupeaux de moutons .La température est descendue à 18° ….





Passons la ville de Missour où nous faisons le plein de gasoil. Nous sommes maintenant dans une grande plaine désertique, à 1000 m d’altitude et avec peu de relief.

La piste est peu fréquentée car les voitures prennent le goudron, contrairement à nous qui recherchons les difficultés !!!

Pour plus de confort, nous dégonflons les pneus car nous savons que nous ne verrons plus de goudron pendant un moment ….


Un ksar, aperçu au loin, nous fait dévier un peu de notre piste. Cet ancien fort est relativement grand …..



Nous poursuivons notre chemin et nous engageons sur une très petite piste peu visible qui nous entraîne dans le Vrai Désert 🤗


On finit par la perdre ce qui nous oblige à faire du hors piste. Ce qui n’est pas pour nous déplaire surtout que le terrain s’y prête bien.

Nous retrouvons la piste qui est vraiment très belle.

Petites pistes toute la matinée du 13 mai. Quel bonheur ! Franchissements d’ oued parfois délicats ….


Nous allons traverser cet oued une quinzaine de fois avec autour de nous des paysages fabuleux.


Sommes sur un plateau à 1550 m d’altitude, il fait 24° avec du vent. Parfois, nous passons près de quelques maisons et rencontrons des bergers.

Au détour de la piste, une forme s’agite. On aperçoit un âne, couché sur le sol qui se tortille afin de se gratter le dos. Nous nous approchons et il ne s’occupe pas de nous ! On est vraiment obligés d’avancer pour que monsieur daigne enfin se lever et nous laisser le passage !


Pas de photo de ce col que nous franchissons par une piste un peu trialisante car nous nous trouvons mêlés à un rallye de 2CV qui, elles, ont bien plus de mal que nous à franchir certaines marches … Quand nous arrivons à en doubler une ou deux, on ne peut pas ensuite s’arrêter pour faire un cliché ! En plus, ce col, nous l’avons déjà franchi 2 fois, dans les 2 sens …
De l’autre côté, c’est la plaine avec ses troupeaux et ses puits. La tradition veut que l’on s’y arrête afin d’y puiser de l’eau pour remplir la vache à eau de Guy et Sophie, ce qui leur permettra de se doucher avec une eau qui aura chauffé toute la journée au soleil, posée sur le capot du landrover.


Nous reprenons la piste et remarquons que le désert a pris une teinte verdâtre … En fait, quand il pleut, de suite l’herbe se met à pousser ainsi que quelques fleurs.


Et nous retrouvons un puits qui, non seulement a de l’eau mais qui est muni d’un panneau solaire qui devrait permettre de puiser ce précieux liquide sans effort …. si la pompe marchait …. Ce qui n’est pas le cas !


Et c’est au moment de partir que nous nous apercevons que Guy a cassé un amortisseur arrière. Comme ce n’est pas la première fois que cela lui arrive, il en a en réserve dans son véhicule … Y a plus qu’à …


Nous poursuivons notre route en direction d’Erfoud, aux portes du désert de dunes. Mais il nous faut encore rouler une journée dans la caillasse. Heureusement, aux différentes heures de la journée, les couleurs changent …


Je plaisante avec cela car en fait, on va rencontrer plusieurs fois ce genre de stand avec un bidon cimenté dans la pierre pour payer nos achats. Je suis sûre que notre berger nous observe avec ses jumelles et passera avec son 4X4 pour prendre la recette de la journée … Mais il propose de beaux objets et n’a pas beaucoup de clients ….




Nous apercevons quelques dunes en cours de formation, on approche de notre but tant attendu …..


Enfin nous y voilà : arrivée en fin d’après-midi à l’ Erg Chebi, ensemble de dunes autour de la bourgade de Merzouga.

De plus, comme vous pourrez le voir sur les photos qui suivent, on voit mal les reliefs ce qui complique le choix des passages.


Je ne peux m’empêcher de vous montrer cette vidéo qui est plus parlante que n’importe quelle description …
Les plus belles couleurs se voient le soir ou le matin ….


Nous les attendions ces dunes, depuis 2 ans que nous étions privés d’ Afrique …. alors, on met la bâche entre les véhicules car il fait très chaud et nous fêtons cela dignement : côte de boeuf et frites maison.

Le lendemain, on s’amuse encore dans notre grand bac à sable. Tout est une question de dosage. Trop lentement, on ne passe pas, trop vite on saute et on peut se mettre en danger …


On peut aussi rester en bascule sur une dune, même petite …. Nous sommes très longs et cela nous arrive de temps à autre.

Des fois le cif est pointu, d’autres fois il est arrondi. Le premier prévient alors les suivants. Mais notre ange gardien est là !
En fin de matinée du 15 mai nous sortons de l’erg, regonflons les pneus et reprenons la piste. Nous rejoignons une route que nous quittons après 4 km, et nous engageons dans un chot, grande surface blanchie par le sel et souvent humide ( pas en ce moment). La piste, à peine visible, suit le fond d’ un oued. On peut s’y enliser après de grandes pluies …

Il fait très chaud en ce moment, jusqu’à 37° dans l’après-midi. Heureusement, il y a souvent du vent qui rafraîchit un peu l’atmosphère mais qui soulève le sable. Ceci n’est pas très bon pour les photos ….

Après déjeuner, nous sortons de cette surface blanche et, par manque d’attention ( JL avait peut-être commencé la sieste …), nous nous retrouvons plantés sur une petite butte qui paraissait innocente …

Mais notre bon samaritain est là qui veille.


Nous poursuivons notre route. Moins de vent de sable, de suite les photos sont plus belles .



On traverse à nouveau une zone sableuse, en montée et longue ….
Après cet épisode, la piste devient peu visible dans le sable et régulièrement, nous la perdons et devons la retrouver en hors piste.


Notre progression nous amène dans un paysage fort différent. Des arbres, des villages, c’est un retour progressif à la civilisation …

Et nous arrivons sur un site impressionnant que nous avions très envie de revoir : ce sont de petits bâtiments surmontés d’une cheminée. En fait, ils abritent chacun une pompe qui remonte l’eau du sous-sol et la cheminée fait office de château d’eau. Ceci permet d’irriguer les potagers du village voisin nommé Oum Jrane. Il y en a plus d’une dizaine !!! C’est bien le seul endroit au Maroc où nous avons vu ce site atypique.


Après ce petit pèlerinage, nous nous rendons à Zagora. C’est là que se trouve notre garagiste préféré et notre petit camping » Prends Ton Temps ». Cela ne s’invente pas 🤣. Ali va nous faire une révision un peu plus complète du 4X4 de Guy.

Comme il y a plus de travail que prévu, Ali nous propose très gentiment de finir les réparations au camping … Il vient avec tout son matériel et commence par mettre le véhicule sur une bâche, à l’ombre.


On devrait toujours faire les travaux sur nos véhicules ici car, vu les tarifs pratiqués, le prix du voyage serait remboursé !!!
Et mardi 17 mai au matin, comme promis par Ali, nous pouvons faire les courses et les grands pleins avant de nous engager pour quelques jours dans une zone très sableuse, l’oued Draa.
Pour cela, vous vous doutez bien qu’il faut dégonfler. Comme il fait très très chaud, nos messieurs décident de faire cela piano piano et à l’ombre …


C’est de Mahmid que part la piste dans l’oued Draa. On peut la suivre jusqu’à son estuaire dans l ‘Atlantique vers Tantan. Nous n’avons pas le temps de descendre si loin au Sud du Maroc, ce qui nous laisse encore de beaux projets marocains. En attendant, en avant !
Après une trentaine de kilomètres dans cet oued toujours très mou, nous en sortons pour nous retrouver en hors piste, à sinuer entre de petites dunes ou parmi des zones chaotiques de terre craquelée.

De temps à autre, des bouts de la piste ensevelie par endroits sous le sable.
Rencontrons de nombreux dromadaires qui, contrairement à d’ habitude, cherchent l’ombre des acacias. Il fait tout de même 45° !



Mercredi 18 mai, nous traversons le Lac Iriki. Sans bateau bien sûr puisque c’est une grande étendue plane et sèche (presque toujours …) sur laquelle on peut rouler plus vite. Quand je dis presque toujours c’est qu’une fois nous y avons été surpris par un gros orage et on a bien failli y laisser le 4X4 , englués dans la boue !!!!


Arrivons dans l’après midi à Foum Zguid où nous avons nos habitudes. On commence par le délicieux jus d’oranges pressées. On fait même une 2ème tournée….

Le soir, au camping que nous connaissons bien, douches à satiété. Toutes les heures environ. Ce soir, nous sommes invités chez Guy et Sophie.
Première étape, construction du four pour y cuire le rôti.

Puis c’est le dîner qui s’annonce fort bon et bien arrosé !

Nous quittons Foum Zguid jeudi 19 mai vers 10h du matin, une fois n’est pas coutume, après un dernier jus d’orange…. Nous commençons notre remontée vers le nord, ayant un bateau à prendre le 23 ….
Fini le sable, nous attaquons la montagne….. La route, bien que goudronnée, est superbe. On passe de palmeraies en palmeraies, en suivant la vallée d’un oued. De vieux villages en adobe rougeâtre ressortent bien sur fonds de terre et de palmier …


Nous quittons la route pour prendre une petite piste qui s’élève progressivement jusqu’à 1600 m d’altitude tout en sinuant sur un grand plateau.



Les paysans rencontrés travaillent dans de superbes petits champs, irrigués avec des pompes électriques qui sont alimentées par des panneaux solaires.


Le blé est coupé à la main et mis en gerbes.

Tiens, une école ! Sur cette piste où l’on se croyait presque seuls, les écoliers des alentours se retrouvent ici.

Pendant une soixantaine de km nous roulons sur ce plateau. Paysages variés, piste un peu dégradée par les ravinements.




La piste commence à s’élever dans un paysage où la végétation se fait de plus en plus rare.

Aujourd’hui, nous avons suivi la plus belle piste du voyage. Extraordinaire de par sa variété, son audace et sa longueur ( 95 km )

Puis elle devient carrément….. vertigineuse voir stressante pour les conducteurs … car très étroite avec un précipice d’un côté et la falaise de l’autre, soutenue par quelques murets qui nous paraissent bien fragiles pour nos 3,5 tonnes. Guy a même parlé de « salaire de la peur » ….

Impossible de photographier ces petits murets qui nous inquiétaient tant car il fallait descendre de la voiture sur une piste très très étroite puis se pencher suffisamment …. Je n’ai même pas essayé !!!
La question était aussi : et si on croise quelqu’un ???? Personne ne l’a posée , inutile de stresser pour rien !

Nous sommes montés jusqu’à 2000 m d’altitude, avons roulé sur un plateau (?), pas plat du tout où on a vu quelques paysans, des champs de blé, des amandiers, etc…


Un malheureux gué couvert de beaux lauriers avant de retrouver le goudron…


Dans de nombreux villages, on voit les vestiges d’anciens palais en adobe.

Il nous reste 2 jours pour rejoindre Nador où nous embarquerons lundi prochain … Nous finissons notre trajet en remontant les gorges du Todra, très touristiques puis une autre, peu connue dont j’ai oublié le nom.


Il y a beaucoup de vent dans la plaine, c’est l’occasion de monter la tente gonflable qui maintenant est solidaire du véhicule, comme un auvent … Pour une fois, nous n’avons jamais eu besoin de l’utiliser, les soirées étant toujours bien chaudes.


Et pour finir, nous retrouvons le bivouac qui nous permettra de rejoindre tranquillement demain le port de Nador.

Durant ce voyage, nous avons parcouru environ 2300 km en prenant notre temps. Nous avons dû laisser tomber les dernières pistes de l’Atlas qui étaient prévues mais notre but principal était d’aller dans le sable, ce dont nous avons bien profité.
Carte du trajet complet :
