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Les missions boliviennes

Un peu d’histoire …

Les jésuites arrivèrent à la fin du XVIIème siècle dans la région de la Chiquitania (appelée ainsi car les espagnols trouvaient les indigènes petits) et entreprirent la construction de 10 missions, qui sont le plus souvent des constructions en briques de terre sur une armature de bois. Un immense toit à deux pans et de nombreux piliers torsadés en sont les principales caractéristiques. Bois de cochi ( bois de fer) pour certains, soto ( ?) pour d’autres informateurs.

On doit beaucoup au travail du Père jésuite suisse Martin Schmidt (1694-1772), architecte et organiste qui fut le véritable créateur de la très belle architecture des Misiones Jesuiticas. Elles sont les seules Missions Jésuites en Amérique du Sud qui ne furent pas détruites après que les Jésuites furent expulsés des colonies espagnoles en 1767 (le roi d’Espagne Charles III décida d’expulser les jésuites d’Espagne et des Amériques, car il ne supportait pas leurs critiques).

Contrairement aux missions jésuites du Brésil, d’Argentine et du Paraguay, celles de Bolivie ne sont pas en ruine, mais merveilleusement bien restaurées (peintures, sculptures, dallage). Tout a été refait en collant au plus près aux techniques de l’époque.

Ce sont des villages remplis de vie. L’église, peinte et sculptée est toujours située sur la place centrale du village, ce qui lui donne cet aspect vivant, avec de nombreux concerts et services religieux. Aujourd’hui encore, les villages respectent le dessin des missions anciennes, avec échopes sur 3 côtés de la place et trottoirs avec des arcades. On remarque qu’à l’approche de chaque mission(village), il y a un chemin de croix le long de la piste.

La mission du minuscule village chiquitano de Santa Ana, la plus petite et la plus « rustique » renferme le seul orgue qui ait survécu dans la région (il a plus de 250 ans).

05a-santa Ana
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Celle de San Raphael se caractérise par un grand nombre de peintures et ses décorations en mica.

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San Miguel a encore des peintures d’origine et dans la sacristie, on trouve un immense meuble en bois d’origine aussi. où l’on range les habits sacerdotaux,

12-san Miguel 11-san Miguel 13-san Miguel

Enfin, l’église de San Javier a été excessivement bien restaurée avec murs, colonnes et plafond merveilleusement peints comme à l’origine.

Chacune est différente mais ces grandes églises, voir cathédrale pour Conception, sont impressionnantes de par leur taille, dans de si petits villages. Et tout cela dégage une grande sérénité. Pendant nos visites, on pouvait entendre des mélodies venant des écoles de musique , comme quoi ce que les jésuites ont apporté dans ces régions retirées est toujours vivant.

SantaCruz

Nous sommes a SantaCruz, ville de 1,5 millions d’habitants ou nous sommes en train de faire changer nos 4 pneus, vu les prix interessants en Bolivie. Pas d’accents puisque je vous ecris depuis la boutique ou nous attendons.
Nous venons de passer une semaine tres agreable depuis notre entree en Bolivie et surtout 3 jours de serenite totale en visitant toutes ces missions.
Les explications viendront avec les photos quand j’aurai le temps de m’en occuper ….eh oui, encore …..
Ce qu’on peut retenir c’est que la bourgade de San Ignacio nous a enchantes, la petite eglise de Santa Ana a ete notre preferee, quelle serenite ¡¡¡¡ mais ou est le point d’exclamation ? puis ce fut San Raphael et San Miguel dans de mignons petits village.
Nous n’avons pas pu visiter l’interieur de la cathedrale de Coception mais le petit restaurant « el buen gusto » sur la place etait typique et sympatique.
Enfin, nous sommes arrives a San Javier au moment de l’arrivee des fideles a la messe de Pentecote, encore un moment memorable de par sa ferveur et sa simplicite .
Les bivouacs sont tres varies : calme et repos a la campagne, un peu plus anime sur le parking de l’aeroport de Santa Cruz ¡
Nous sommes sur le chemin du retour, arrivee en Argentine dans 4/5 jours ….

San Ignacio

Après avoir parcouru 280 km de mauvaise piste en 2 jours, soit une moyenne de 30 km/h, nous arrivons au petit bourg de San Ignacio.

03-arbre en fleurs 01-bon bain 02-chez l'habitant

Il est à noter que nous sommes tombés sur un péage, officiel, donc pas question de discuter …. Je dis cela car tout au long de la piste, qui longe la frontière avec le Brésil, il y a de nombreux postes militaires où il faut chaque fois s’inscrire ; et là, les militaires demandent parfois de « collaborer » … à ce moment là, nous ne comprenons plus un mot d’espagnol, nous nous regardons bêtement, rassemblons rapidement nos papiers et les saluons d’un grand « gracias, adios » ….en fait, ce qu’ils veulent, c’est un bakshish (orthographe ??).

Cette bourgade fort sympatique sera notre camp de base pour 2 nuits, ayant trouvé un charmant petit hôtel où nous bivouaquerons dans le jardin, à côté d’un beau petit patio et, tenez-vous bien, pour moins de 4 euros la nuit ! qui plus est en plein centre ce qui nous permet de tout faire à pied, entre autre notre première église jésuite, que nous visiterons illuminée, la nuit tombant assez tôt.

04-san Ignacio

De là, nous pourrons faire une boucle passant par 3 autres missions, situées dans de petits villages chiquitanas. Et par la suite, sur la route (ou piste) de Santa Cruz, nous en verrons encore d’autres.

Frontière Bolivienne

Nous franchissons pour la deuxième fois la frontière Bolivienne ; contrairement au mois de novembre dernier où nous étions  au bord du lac Titicaca à 3900 m d’altitude, ici nous sommes toujours dans une sorte de Pantanal, mais à 115 m d’altitude …. Merci à Alain qui nous avait bien dit de faire tamponner nos passeports pour la sortie du Brésil 85 km avant la frontière …. Et après avoir cherché et trouvé la douane dans le petit village de San Matias, côté bolivien, nous prenons la piste, très cahoteuse, pour rejoindre les missions boliviennnes .

La difficulté, c’est pour s’arrêter à midi par exemple, car il y a de l’eau des deux côtés et pas de pistes secondaires …. On trouvera finalement une entrée de ranch, et n’ayant pas vu plus d’un caïman aux alentours, l’eau étant très claire et par 32°,  nous prendrons un petit bain bien mérité.

Ce soir, nuit chez l’habitant, au point donné par Alain. Le monsieur était content de nous accueillir, croyant que c’était l’un de  nos amis qui revenait …. Quelques femmes du village ont défilé, visité l’Azalai (je ne trouve toujours pas le tréma sur ce clavier !!!!) et posé plein de questions. C’est plus facile que le brésilien !!!

 

Le salar

Nous dormons un peu avant Uyuni, de façon à être d’attaque le lendemain pour un périple de 4/5 jours dans le salar et le sud Lipez.

On fait les grands pleins, eau et gasoil puis on entre dans le fameux salar. Il n’y a pas de mots pour exprimer ce que l’on voit, les photos parleront d’elles-même. Ce qui est surprenant par rapport aux divers Chots que nous avons pu traverser en Afrique, c’est qu’ici, on roule sur du sel pur ! il paraît qu’il y a 40 m de profondeur et qu’il leur reste 10 billions de tonnes à exploiter …. 90% de la production est pour la consommation humaine vu sa qualité. le sel du salardrôles de formationsPar contre, il est exploité à petite échelle, ou du moins ce que l’on a vu : des hommes, se protégeant les yeux  du soleil qui se reflète très fort avec les moyens du bord,  détachent des morceaux à la pioche, et quand ils sont réduits en petits bouts, font des tas coniques. D’autres, à la pelle, chargent de petits camions …..

Nous commençons par une grande traversée de 90 km pour rallier l’île aux Cactus. Là aussi, il n’y a qu’à voir les photos. Nous étions seuls quand nous y sommes passés ….

l'île aux cactus que du sel

Nous poursuivons notre traversée d’est en ouest et approchons de notre point de sortie à midi . Alors, pourquoi pas en profiter encore un peu et déjeuner « sur le sel » …. ? et cette petite plage de sable, qui nous tend les bras …

Ce jour là, nous menions …. C’est donc nous qui nous sommes « tankés » en beauté …. Une heure pour sortir le véhicule de cette ventouse salée ….. les photos en seront les témoins …

le  plantage bien tankés

Poursuite de notre périple vers le sud, après un bon lavage au tuyau prêté gentiment par un habitant d’un petit village ( le mot est encore trop fort, ce sont des petits groupements de maisons, au milieu de rien ….) ; Dans tous les pays traversés, les gens sont toujours très accueillants .

Le Sud Lipez fait partie de l’Altiplano bolivien, les altitudes variant de 4000 m à plus de 5000 m  pour le grand malheur de nos deux camarades qui ne supportent pas bien ces altitudes …. Mais les paysages sont superbes car on roule sur un plateau entouré de part et d’autres de volcans aux couleurs diverses ( ocre, jaune, blanc, vert , …).

sud Lipez un volcan

De nombreuses « lagunas » dont les plus célèbres sont la Colorada et la Verde, dans lesquelles on peut admirer de nombreux flamands roses. On a aussi eu l’occasion de voir des guanacos, qui manquaient encore à la famille des lamas. A ce propos, j’oubliais que dans le salar, nous avons vu des nandous, sortes d’autruches que l’on trouve seulement en Amérique du Sud. Si je connais tous ces noms, c’est que nous avons avec nous un couple passionné de faune et de flore.

C’est au bord de la laguna Chalvin que nous ferons bivouac, à 4400 m d’altitude malheureusement : il y a là un bassin d’eau claire à 37°, un bonheur après avoir roulé dans la poussière toute la journée.

qu'on est bien la piscine Nous pourrons y tremper un bon moment et, juste après en être sortis, des hordes de toyotas avec touristes sont arrivées ! on a eu beaucoup de chance !!! un peu moins pour ce qui est de la douane …. Cette nuit là, record de froid, il a fait –8° ….la journée, il fait très beau temps donc entre 5° le matin et 20° à midi …

J’explique : nous savions qu’en sortant de Bolivie par le Sud Lipez, c’était une toute petite douane où on ne pouvait faire que l’immigration bolivienne (tampon de sortie sur le passeport) ; mais il fallait trouver le bureau de douane pour faire la sortie des véhicules, et chacun donnant une info différente, on l’a loupé …. Arrivés à la sortie du parc, enfin une info précise, ce qui nous a valu un aller/retour de 150 km de piste, au pas de charge et, tenez-vous bien, on a déposé nos documents à un poste de douane se trouvant à 5049 m d’altitude !!!! quelle idée de le mettre là, dans un cul de sac, aucun panneau sur la piste principale !! nous avons vu en y allant un phénomène curieux : des flammes de glaces, posées sur le sable du désert …

lames de glaces DSC05603

Nous sommes alors sortis de Bolivie la conscience tranquille, avec un autre souci : on débouche au Chili, sans douane aucune et on tombe sur une route goudronnée : à droite San Pedro de Attacama où on peut faire la douane chilienne à 50 km, ce qui ne nous intéresse pas du tout, à gauche, à 120 km la douane argentine … mais nous sommes au Chili …. On tente le coup et on se dirige directement vers l’Argentine, se gardant le Chili pour le second voyage. Espérons que les douaniers seront compréhensifs ….ils le seront et nous ferons d’abord entrée/sortie au Chili pour nous et les véhicules puis entrée en Argentine, en 1h30 ce qui est pas mal.

Demain, nous coucherons à Salta d’où j’espère pouvoir envoyer ce mail .

Lapaz > Sucre

Après avoir quitté La Paz, que nous connaissons maintenant très bien, nous nous dirigeons vers le sud, par la route, jusqu’à Oruro : 250 km de travaux, fort heureusement un samedi …. Ils mettent  la route à 4 voies, le résultat est que tout est commencé, que l’on passe constamment d’une voie à l’autre, avec ralentissements et compagnie. Nous n’y passerons que le lendemain….

Tout cela pour aller visiter le site de Kalakala : éh oui, je ne vous avais pas encore fait le coup des peintures rupestres ! celles-ci viennent de loin ou plutôt de haut : 4000 m et des poussières. belle altitude lama blanc, en offrande lamas et condor le condor attaque le lamaOn y voit des lamas, des condors et paraît-il un puma ( dixit le guide) datant de 1000 ans avant JC. Après cela, nous prenons la piste sur l’altiplano, passons un col à 4700 m avant de plonger à 2400 m où nous bivouaquerons avec grand plaisir, vu l’altitude ….

Pendant cette traversée, de très beaux paysages, des petits villages sympa où on peut à nouveau acheter du pain correct, difficile à trouver en ville et fruits et légumes ….

Alain a eu durant ce périple un problème de plaquettes de freins : elles étaient tellement usées qu’elles sont tombées à côté du disque, si j’ai bien compris … pendant le démontage sur une place de village, j’ai discuté avec une petite vieille à chapeau melon   ( difficile  car ils parlent plutôt le queshua …) et je lui ai demandé pourquoi les marchandes de légumes avaient de grands chapeaux de paille ; réponse : moi je suis de « la ville » et ellles, ce sont des campagnardes … mais bien sûr, pourquoi n’y avais-je pas pensé ?

Après avoir enlevé ces 2 plaquettes qui faisaient un bruit pas possible et empêchaient de rouler, on a continué notre piste, Alain n’ayant plus beaucoup de freins. Il a ainsi, n’ayant finalement plus de freins du tout, fait une piste qui descendait de 1500 m en 30 km, vous imaginez les virages, le tout en 2nd courte ….

Je reviens donc au bivouac dans le fond de la vallée ; il y avait bien sûr un rio qui coulait tout de même régulièrement ; la piste suivant le rio pendant une cinquantaine de kilomètres, on a fait pas mal de gués sur les galets, passant d’un côté à l’autre ; gros avantage, plus de montées ou de descentes car Alain n’avaient toujours pas de freins. Inconvénient, on avait établi le bivouac au bord du rio (vallée qui nous paraissait assez large pour être en sécurité…) mais un gros orage menaçait …. Des hommes sont venus nous dire que dans 2 heures, l’eau risquait de monter fortement. On les a remerciés et on s’est établis un peu en hauteur. Finalement, le déluge n’a pas eu lieu et le lendemain on a pu continuer dans le fond de la rivière.

Arrivés à Cochabamba, ville de 512 000 habitants, Alain a pu, tout d’abord se faire fabriquer deux plaquettes semblables à celles qui étaient HS et enfin rouler à nouveau avec des freins ; pour traverser une grande ville, c’est préférable …. Ensuite, il a pu en acheter d’origine Toyota, pour avoir des pièces de rechange si cela arrivait de nouveau. On a réalisé que toutes ces montées et descentes que nous faisons depuis l’Equateur ont sollicité nos freins bien plus que dans tout autre voyage. Jean-Louis a vérifié les nôtres et il n’y a qu’un tiers d’usé.  On en ramènera des neuves pour le second voyage ….

Nous voilà enfin à Sucre, capitale administrative du pays et très belle ville coloniale.

Nous venons de visiter une fabrique de chapeaux en feutres, fort intéressante.

Nous avons dormi dans un parking du centre ville, pas de wifi évidemment …. Je vais tâcher de trouver un cybercafé pour envoyer ces nouvelles car après, ce sera le salar d’Uyuni et le sud Lipez … donc je pense pas de connexion internet avant Salta en Argentine dans X  jours …..

La Paz

Nous voilà à La Paz depuis deux jours ; ville curieuse car nichée à la fois sur les flans et dans le fond d’une vallée.
Contrairement à d’habitude, les pauvres sont dans les hauteurs, à 4000 m d’altitude et les riches dans le fonds, seulement à 3300 m …..
Cette situation géographique fait que certaines rues sont super étroites et sinueuses, alors avec nos gros engins …. enfin, on fait comme les boliviens, on ne clignote plus, on force le passage, même devant les flics qui ne nous aideront de toutes façon pas ! ah oui, des fois on prend des sens interdits car si on n’est pas du coin, on ne peut pas deviner ….
 Il pleut et il ne fait pas très chaud, j’espère que demain cela ira mieux …
Dindons agressifs
Dindons agressifs
Le lac et montagnes boliviennes au loin
Le lac et montagnes boliviennes au loin
Le lac Titicaca
Le lac Titicaca
Sur la barge
Sur la barge
Sur la route de la mort
Sur la route de la mort