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Turquie, Janvier 2023

Notre premier voyage de l’année va de dérouler entre l’ Europe et l’ Asie. Départ le 4 Janvier pour Ancône( Italie ) où nous embarquons pour la Grèce. Arrivée à Igoumenitsa le 7 janvier, c’est la 3ème fois en un an et demi que nous prenons ce ferry !! Il va falloir que je prenne une carte de fidélité !

Attente au départ

Nous traversons rapidement la Grèce où nous faisons une seule étape en bord de mer afin d’arriver rapidement en Turquie.

La mer Egée

Dimanche 8 janvier à midi, nous franchissons la frontière turque. Ci-dessous la carte de la première partie du trajet.

Nous franchissons le Détroit des Dardanelles sur un pont qui fait bien 4 km de long. Nous nous rendons compte qu’il nous faut réviser nos cours d’histoire …. La bataille des Dardanelle, est un affrontement de la Première Guerre mondiale qui opposa l’Empire ottoman aux troupes britanniques et françaises dans la péninsule de Gallipoli dans l’actuelle Turquie du 18 mars 1915 au 9 janvier 1916. Merci Wikipedia.

Ce détroit sépare, sur notre gauche la Mer de Marmara et sur notre droite, la Mer Egée. On aperçoit de nombreux cargos en attente de l’autorisation de passer. C’est un passage obligé pour rejoindre la Mer Noire depuis la Méditerranée.

Nous nous arrêtons « à la turque » c’est à dire n’importe où et n’importe quand ….

Ici, toutes les routes principales ont 4 voies. On se croit donc sur des autoroutes mais attention, il n’y a pas d’entrées ou sorties aménagées. Un tracteur peut sortir d’un chemin, une voiture peut s’arrêter pour le piquenique de la famille, il y a des stands de fruits, etc …. Ainsi arrêtés, je peux photographier facilement cet immense pont.

Halte au soleil à midi, en sortant de l’ « autoroute » on se dégote un chemin sympathique .

Nous passons la nuit dans le village de Troie, à 200 m du site. Aucun commerce, pas de bureau de change mais un effort de communication avec quelques affichages dans les ruelles que je parcours ….

Retour des moutons dans ce village champêtre

Ce site n’est pas qualifié comme important mais qui ne se souvient pas du Cheval de Troie ?

Autrefois, il n’y avait pas de représentation du cheval en bois mais suite à la production hollywoodienne …

La nuit a été si fraîche que nous commençons la visite avec du givre !

Aucun bâtiment n’est encore debout mais ce qui est remarquable, c’est que l’on peut voir les murs des « Troie » successives qui ont été bâties l’une par dessus l’autre.

Sur la photo qui suit, on voit la table des sacrifices et les puits à offrandes.

On peut voir 8 périodes mises à nue. La première date de 2900 av JC, les murs sont en briques d’argile séché.

La ville antique se trouve sur une colline qui surplombe une plaine fertile. Au fond, on aperçoit le détroit … Il faut se rappeler que Troie commerçait beaucoup par voie maritime.

Beaucoup d’écureuils s’épanouissent ici …

Une des entrées principales pavées de la ville.

Ce qu’il reste du théâtre …

Restons en là car, à partir de demain, les visites seront bien plus impressionnantes.

En effet, mardi 10 janvier nous sommes à Ephèse. Cette ville grecque a été édifiée au 3ème siècle av JC, à proximité de la mer. Elle fut conquise au 1er siècle av JC par les romains et comptait alors 200 000 habitants. C’était l’un des ports les plus actifs avec ceux de Rome et d’ Alexandrie. On pénètre dans le site par une allée bordée de cyprès. Dès l’entrée, une série de sarcophages sculptés m’interpellent.

Une borne miliaire qui servait à l’époque de bornes kilométrique. On en avait déjà vu en Espagne …

Puis nous arrivons à la voie Arcadiane qui reliait l’ancien port au théâtre. Mesurant 500 m de long et 11 m de large, on se rend compte que la mer est bien plus loin maintenant.

Ce théâtre pouvait accueillir jusqu’à 24 000 personnes. Il est réputé être le plus grand du monde romain.

Nous remontons la rue de Marbre le long de laquelle on peut admirer des frontons sculptés et d’ autres pièces intéressantes.

Au loin, un bâtiment sort du décor …

Ephèse est surtout renommée pour la magnifique façade de la Bibliothèque de Celsius. Les colonnes de marbre veiné sont superbes.

Les maisons en terrasses permettent d’imaginer la vie quotidienne des patriciens. On peut y admirer les vestiges de 6 demeures patriciennes, protégées par une vaste structure métallique. Il est surprenant de voir l’état de conservation de nombreuses peintures murales.

Quelques beaux carrelages comme ici, un lion.

Je ne résiste pas à vous présenter ce graffiti, hé oui, déjà …. Il représente un combat entre deux gladiateurs.

Comme toute ville romaine, on peut apercevoir des canalisations.

Cette visite, toute en escalier, en fatigue plus d’un, n’est-ce-pas Jean-Louis !

Le 11 janvier, nous voilà partis pour une journée de pluie. Nous poursuivons notre avancée et arrivons à Priene sur un parking vide ! Nous sommes les seuls visiteurs.

Cité plus ancienne d’un siècle qu’ Ephese, cette ville reste très prospère jusqu’à l’époque romaine, avant que l’ensablement du fleuve ne permette plus de rejoindre la mer.

Il pleut, il pleut, …..

Située sur les pentes du Mont Mycale, nous montons les grands escaliers d’accès pour atteindre au sommet une allée pavée de marbre.

Devant Jean-Louis, on peut voir les dalles creusées en ondulations pour empêcher les chevaux tirant des chariots de déraper.

Les canalisations anciennes sont toujours visibles.

De nombreux pans de murs sont encore debout. Les rues tracées en damier se croisent à angle droit. Ce qui est une nouveauté architecturale pour l’époque.

Nous arrivons au théâtre, dans un état de conservation exceptionnel. Il est quasiment inchangé depuis l’époque Hellénique.

Au fond, les gradins

Dans la première rangée des gradins, les notables s’assoient sur des sièges en marbre à pattes de lion.

Jean-Louis aussi ……

Un peu plus loin, nous traversons les ruines d’une église byzantine.

Puis, c’est le temple d’ Athena commandé par Alexandre Le Grand. Les tronçons de colonnes à terre ainsi que les cinq encore dressées montrent le gigantisme du lieu.

On surplombe alors l’ Agora et les ruines des boutiques l’entourant.

Enfin, nous voilà devant le bâtiment du Sénat, de forme carrée. En excellent état lui aussi.

Nous nous sommes crus être des explorateurs dans une cité fantôme, sans âme qui vive … Il faut dire que ce ciel gris donne une atmosphère irréelle.

Retour au 4X4 trempés mais émerveillés par ce que nous avons vu. Je ne pensais pas qu’au XXIéme siècle, on pouvait encore parcourir des sites laissés en l’état en toute liberté. Allez, un apéro bien mérité et un bon repas chaud avant d’attaquer la visite de l’après-midi.

Une vingtaine de kilomètres plus au Sud de Priene, le site de Milet. Il fut habité dés 2000 av JC et a été une des plus importantes cités commerciales et maritimes d’Asie Mineure. De nombreux savants et intellectuels y résidaient dont Thalès (avec son célèbre théorème).

Au 5éme siècle av JC, l’architecte Hippodamos imagina la 1ère cité respectant des règles strictes d’urbanisme. Maisons de même taille, rues à angles droits, îlots identiques. Malheureusement, il n’en reste pas assez de vestiges pour se rendre compte.

Le théâtre est la pièce maîtresse du lieu. Il est si grand qu’on a du mal à le photographier en entier.

L’entrée sur la scène et les coulisses se font par un escalier central.

On accède aux différents niveaux de gradins par de grandes galeries latérales aux voutes très bien conservées.

Très belle vue du haut des gradins.

Les places assises sont séparées par des passages couverts en bon état.

A l’extrémité de chaque rangée de sièges, toujours des pattes de lions.

Nous montons au plus haut du théâtre ce qui nous permet de voir au loin l’étendue de l’ ancienne ville, malheureusement recouverte par la végétation.

Seuls les thermes de Faustine, épouse de Marc Aurel, sont partiellement debout . Nous y descendons directement depuis la colline sur laquelle le théâtre s’appuie. Ils furent construits au 2ème siècle av JC et sont encore impressionnants.

Le grand bâtiment à gauche abrite les bassins.

A l’intérieur, on voit les fours à bois pour chauffer l’eau des piscines.

Le bain d’eau chaude est le mieux conservé quoique je n’y mettrais pas le pied !

Sur ses bords, deux statues : un lion et Poseidon, dieu des mers.

La salle de repos est d’une belle grandeur.

Après cette visite, nous reprenons la route. Nous traversons quelques villages dont certaines rues sont bordées d’orangers.

Puis nous nous dirigeons vers le lac Bafa. Paysage très curieux et photogénique avec tous ces gros rochers qui surplombent des espaces vert éclatant.

Il a tellement plu que les prairies sont submergées.

Le petit village où nous nous rendons a bâti ses maisons entres les rochers.

Et c’est là que nous établissons le bivouac, auprès d’un restaurant fermé, mais dont le propriétaire nous accueille, avec branchement électrique pour le chauffage !!! Les turcs sont vraiment très accueillants malgré la difficulté de langage pour se comprendre.

Nous sommes au bord du lac. On y voit des barques de pêcheurs ainsi qu’un ancien château/monastère.

Et le ciel se dégage enfin …

Reprenant notre route le lendemain, des sites mineurs se dévoilent au fur et à mesure de notre avancée.

Après une centaine de kilomètres, nous rejoignons la petite ville de Daylan, en bord de mer. Le soleil est de retour, la température est plus clémente, 14° environ. Nous sommes à la latitude de Tunis.

Un agréable front de mer où de nombreux bateaux attendent le touriste ….. Etant les seuls nous sommes accueillis comme du pain béni au café où nous faisons halte, en quête de renseignements.

Après les tractations d’usage, nous embarquons pour une croisière d’une heure trente sur le chenal qui relie le lagon à la mer.

Mais qu’est-ce-que Jean-Louis a bien pu voir ?????

Dans la falaise au fond, en zoomant, vous verrez plusieurs Tombeaux Lyciens creusés dans la roche.

Nous descendons le chenal parmi les roseaux. On passe sous les tombeaux que je mitraille !

Sur la gauche, en zoomant, on en voit des plus petits

Notre capitaine nous offre LE selfie du voyage ….

Nous sommes choyés. Transats faits maison, une bonne tasse de thé avec petits gâteaux, cela fait une jolie pose dans ce raid.

Plus loin, nous pénétrons carrément de un champ de roseaux dans lequel nous zigzaguons à travers d’étroits passages.

Pour finalement arriver en bord de mer, à la plage des tortues. C’est ici qu’elles viennent pondre en avril/mai pour des naissances en septembre.

Finalement, retour vers la ville au soleil couchant. De temps à autre, des cabanes de pêcheurs. Les habitants ont mis en place un système astucieux de grilles qui montent et descendent pour piéger les poissons qui ont remonté le courant avec la marée.

Entre les deux maisons ci-dessous, un homme actionne une crémaillère qui descend la grille sous l’eau afin que nous puissions passer.

Chut …… laissons mon chauffeur se reposer …..

Un dernier regard sur les tombeaux …..

Ce soir, nous dormons chez l’habitant. Trouvé sur Park4night, l’accueil est comme toujours chaleureux. Le terrain est détrempé par les pluies récentes, nous restons donc dans l’entrée mais, ne vous inquiétez pas, nous avons des cales pour passer une nuit confortable !

Ce vendredi 13 janvier, nous sommes entrés en Lycie, une des plus belles régions côtières de Turquie. On doit aux Lyciens peu de constructions mais beaucoup de tombeaux creusés dans des falaises ainsi que de nombreux sarcophages. Ce peuple de navigateurs venu d’ Anatolie s’installa le long de la mer Egée entre Fethiye et Antalya.

Arrêt à  Fethiye, grande ville balnéaire. Stationnement à  côté d’un sarcophage, planté au beau milieu de la rue.

Coincée entre la mer et la falaise, la ville a fini par atteindre les tombeaux lyciens que l’on aperçoit entre les toits des maisons. Il sont plus récents que ceux vus hier, leur architecture est d’inspiration grecque.

Les petites niches correspondent à des gens moins prestigieux.

J’ai gravi la multitude de marches pour me rapprocher du tombeau perché le plus haut et le mieux conservé.

Vu de près, on a l’impression de voir des clous sur la grande porte. Ils sont fictifs vu que toute la construction est en pierre.

Chacune des 4 chambres intérieures contient 3 sarcophages.

La vue d’ici est impressionnante, soit sur la ville et la mer, soit sur les autres tombeaux.

En descendant le long des ruelles, on découvre d’autres tombeaux, bien plus accessibles. Je pense que nombre de jeunes turcs ont dû s’amuser là dedans avant qu’ils ne soient classés monuments historiques …

Nous rejoignons notre véhicule à travers des ruelles bien pentues. On aperçoit au loin les montagnes enneigées, ce qui est normal au mois de janvier.

Nous avons jusqu’à présent descendu plein Sud le rivage turc jusqu’à Fethiye. Nous poursuivons notre chemin direction Patara où nous comptons passer la nuit. Ci-dessous notre tracé en Turquie et la flèche noire qui nous situe au 13 janvier 2023.

Avant d’arriver à Patara, un arrêt pipi nous replonge dans l’histoire ….

Nous faisons bivouac dans le jardin d’un hôtel où le propriétaire nous fournit un branchement électrique sans vouloir être payé….. Il insiste pour qu’on vienne boire le thé au coin du feu allumé dans un foyer extérieur.

Patara est connue pour sa plage de sable fin. Mais aussi pour sa cité ancienne dont les constructions ont été protégées par les dunes de sables amenées par le vent. Grâce à cela, de nombreuses colonnes et pans de murs sont restés debout.

Le bâtiment qui abritait les thermes est dans un superbe état extérieurement. On ne peut pas y pénétrer car il est en cours de restauration.

Nous arrivons au théâtre. Derrière la scène,  on devine les arches en briques, support d’un passage vouté menant aux coulisses.

Les gradins du milieu sont très confortables avec leurs dossiers!

La rue qui menait au port est magnifique avec ses 2 rangées de colonnes.

En quittant les lieux  quelques sarcophages attirent mon oeil bien exercé maintenant .

Nous quittons Patara et roulons environ 75 km sous un petit crachin. Parfois la route sinue dans la montagne, parfois nous surplombons des plages cristallines.

Lorsque nous approchons de Demre, nous sommes intrigués par une anse abritant une multitude de voiliers en bois.

En descendant, nous apercevons sur la colline les ruines des anciens entrepôts de l’époque romaine de ce qui fut le port de la ville. En s’ approchant du bord de mer,  nous comprenons que c’est un chantier de radoubage.

Nous nous demandons comment ils font pour mettre ces énormes bateaux sur cales.

La remorque a un plateau en forme de coque pour la stabilité du bateau posé dessus; elle a 8 roues à l’avant et 12 derrière pour supporter de grosses masses.

Version plus moderne, une remorque en métal avec verrins ….

En fait, ce lieu est en même temps une cale sèche. Il y a bien une cinquantaine de gros bateaux pour touristes … c’est d’ici que partent les excursions pour l’île de Kekova où se trouve une cité grecque engloutie par la mer. Avec un bateau à fond de verre, on peut l’admirer. Mais c’est l’hiver, il n’y a pas d’excursions en ce moment ! ………

Le fond de verre se résume à quelques hublots.

Endroit reposant et enchanteur, surtout que la pluie a cessé.

Nous nous arrêtons au resto du coin pour un chai (un thé en turc), il est presque midi, l’aubergiste est charmante …. On reste déjeuner avec au menu tatziki et calamars, c’est parfait.

Seul inconvénient, les poissons ou calamars sont toujours frits !

Comme vous avez pu le voir, il y avait de la bière. Par contre, assez souvent au restaurant et surtout dans leurs fast food, il n’y a pas d’alcool. Dans les supermarchés par contre, on trouve de tout (vin, bière, alcool fort) et même dans certaines petites épiceries si le lieu est touristique …

J’avais choisi Demre comme étape obligatoire pour visiter le site de Myra. On en parle peu dans les guides touristiques et il fut difficile à situer. Mais une fois qu’on y est, comment cet oubli est-il possible ? Je vous laisse juger par vous-même.

A gauche des tombeaux, à droite le théâtre

Juste à côté le théâtre. On en a déjà visité beaucoup mais il a aussi ses particularités.

Adossés à la colline, au-dessus des gradins, d’autres tombeaux. Cette ville devait être très importante .

Les entrées voutées sont toujours debout ainsi que l’arrière scène.

Heureusement, je suis accompagnée par mon testeur de sièges !

Sur les accoudoirs des sièges du premier rang, de curieuses sculptures.

Un peu partout, de nombreuses sculptures surprenantes . Très belles.

A l’intérieur du théâtre.

Ou bien à l’extérieur ….

Celle-ci semble plus récente.

Avant de quitter les lieux, une photo qui mêle tous ces instants magiques.

Pour le moment , à mon avis, c’est le plus beau site visité durant ce voyage.

Nous poursuivons notre route et traversons Kumluca, ville entourée de serres et de champs d’orangers.

Nous faisons le plein d’agrumes car bientôt nous nous attaquons à la montagne et là, les fruits se feront rares…. En plus à 0,70 € le kilo on peut stocker.

Ce soir nous dormons dans un camping familial, sous les orangers. Les propriétaires nous invitent à cueillir tout ce que nous désirons. Manger sur place des fruits qui viennent d’être cueillis, un vrai bonheur !

Malheureusement, nous n’avons pas assez de place pour en prendre davantage …

Après une nuit bien calme, nous suivons une 4 voies qui va permettre de traverser aisément la grande ville d’ Antalya .  Le problème,  c’est qu’on ne sait jamais à quelle vitesse rouler, ça change tout le temps.  Et il y a des radars et des flics qui verbalisent. Parfois, avec des vitesses fantaisistes !!!

Dans les villes, sur les immeubles, il y a des chauffe-eau solaires comme sur les petites maisons à la campagne. Cela fait des toits curieux à raison d’un réservoir par appartement.

Ce jour là, pas mal de route pour arriver à Aspendos. Même mon GPS connaît ce théâtre …. C’est la 1ère fois que je vois un GPS donner l’image d’un site !

Encore un théâtre me direz-vous ! C’est le dernier, promis !!! Il a été édifié au 2ème siècle ap JC sous le règne de Marc Aurel ; il est très différent des précédents. La vue en arrivant sur le parking est surprenante.

En effet, vers l’an 1200, un sultan ottoman l’a fait restaurer pour en faire sa résidence. Maintenant, tous les étés, des spectacles sont proposés uniquement en soirée. Dans la journée, il fait 46° et personne ne viendrait.

Le mur de scène est en parfait état, garni de niches avec frontons sculptés. Il manque juste les sculptures qui y étaient posées.

J’ai gravi la colline pour vous montrer des vues plongeantes.

Vraiment étonnant comme spectacle ….

Nous reprenons la voiture pour aller voir l’aqueduc qui fournissait l’eau à la ville installée sur la colline. On l’aperçoit déjà derrière les orangers.

Celui-ci parcourait 40 km pour approvisionner en eau une citerne de 5000 litres. Quand j’ai pris les photos du théâtre depuis le haut, j’avais vu les 3 puits pour y puiser l’eau.

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Sur la photo qui suit, pilier de gauche, on aperçoit un réservoir additionnel qui permet de conserver de la pression tout au long du parcours.

Un village s’est établi autour de l’ aqueduc. Ces pauvres gens attendent le touriste pour gagner un peu d’argent. Nous négligeons les jus d’orange ou de clémentine et testons le jus de grenade. Très rafraîchissant.

Pendant que madame presse les grenades, monsieur tricote …. Ils n’ont pas voulu que je prenne la photo ….

En début d’après-midi nous quittons le bord de mer et roulons direction Nord-Est pour rejoindre la Cappadocce qui est encore bien loin. Une liaison de 400 km qui commence par une douce mais longue traversée de montagnes.

C’est une belle route qui sinue au milieu des pins et qui grimpe,  qui grimpe  …. jusqu’à atteindre la neige à 1700 m d’altitude.

Nous finissons par atteindre la neige. Quelle surprise de voir au bord de la route des piqueniqueurs, autour d’un petit feu !

La température a évidemment bien chuté. Dans la première ville rencontrée, un peu plus bas, nous trouvons un hôtel, faisons quelques courses et mangeons des marrons chauds. Ce soir, ce sera dîner au restaurant.

Le restaurant s’appelle « Miss Tchorba » restaurant. Comme en arabe, tchorba signifie soupe. Mais ici, pas d’alcool …. nous sommes en pleine montagne, pas de touristes et la serveuse porte un foulard. Elle me fait beaucoup de sourires, elle aimerait bien entrer en contact mais le patron (son papa je pense) surveille….. Je ne peux pas la photographier. La moussaka qui suivait la soupe était délicieuse.

Nous poursuivons le lendemain notre traversée montagneuse. De beaux paysages défilent, le ciel est bleu mais il fait froid. Au réveil, -2° …..

Toujours des limitations de vitesse aussi variées que farfelues.

Il faut faire attention. Dans quelle catégorie sommes nous ? la police est à l’ affut ….

Nous sommes maintenant sur le vaste plateau aride d’Anatolie Centrale. Les altitudes varient entre 1200m et 900 m d’altitude. On se croirait dans le désert….

Ici, on dirait des dunes, il reste encore quelques arbres puis …..

Après la ville de Konya, nous pouvons voir à 360° autour de nous, une grande étendue plane et vide de toute végétation.

Face à rien si ce n’est le soleil

Une halte à Sultanhani pour visiter son caravansérail. Très beau, de belle taille, il pouvait accueillir chevaux et chameaux. C’est une belle visite qui rompt la monotonie de la route.

Dans les écuries, une magnifique exposition de tapis anciens, avec musique douce en accompagnement.

Passons la ville d ‘ Aksaray et entrons dans la Vallée d ‘ Ihlara. C’est notre 1ère journée en Cappadocce du Sud. Cette vallée est un profond canyon taillé par la nature à la suite d’éruptions volcaniques. Au fond, une rivière encadrée par deux haies de peupliers.

Ici, la vallée est encore évasée

Avant d’arriver au canyon, nous traversons Selime qui nous donne déjà un premier aperçu des lieux. Les visites ciblées commenceront demain, mais le soleil est du bon côté, je ne peux m’empêcher de mitrailler.

Le tuf est une roche tendre qui permet d’y creuser des habitations.

Il faut que j’y grimpe afin de voir à l’intérieur ! c’est un vrai gruyère …

Et quelle vue autour de moi !

Cherchant un lieu pour passer la nuit, après quelques photos de-ci de-là, nous tombons sur un hôtel-camping-spa. Hé oui, il y a des sources chaudes ici, étant entourés d’anciens volcans ! Nous n’ hésitons pas et sautons dans nos maillots de bain. Jean-Louis est chou n’est-ce pas ? il manque la photo avec l’ anorak pour parfaire notre allure ….

Seul petit bémol, les bains femmes sont séparés des bains hommes.

Le 17 janvier, nous revenons sur nos pas pour quelques kilomètres et surplombons Yapratihisar. On aperçoit au fond à gauche les cheminées de fées de Selime.

Vue sur le village de Yapratihisar, trop beau !

Les habitants de Selime ont vécu dans ces maisons troglodytes jusque dans les années soixante.

Nous sommes accompagnés par un guide, né au village, qui commence par nous emmener voir des maisons troglodytes abandonnées maintenant. Son père,  87 ans, y a grandi jusqu’à l’âge de 11 ans.

Nous sommes revenus à Selime pour visiter la Cathédrale Byzantine. Il faut grimper dans des dédales de rochers dus aux éboulements de la paroi. Heureusement qu’il ne pleut pas mais on a quand même besoin d’aide parfois …

La cathédrale se compose de trois nefs séparées. Des cheminées de fées plus faciles à creuser que la falaise ont été utilisées pour certains édifices.

Dans celle de droite on fabriquait le vin de messe ; la citerne, de belle taille, est toujours présente.

On voit dans une autre salle des peintures, très anciennes donc un peu sombres …

Une autre nef, bien plus grande et impressionnante .

Pour rejoindre les pièces situées tout en haut de la falaise, il y a des tunnels et des escaliers taillés dans le rocher.

Dans un des tunnels montant vers les habitations, une meule prête à être roulée devant le passage pour en bloquer l’entrée.

Suite à cette visite, nous prenons un chemin pour déjeuner au calme au milieu de ce paysage magnifique.

Nous arrivons au bord de la rivière qui coule au fond de la vallée .

A partir de Belisirma, les parois de la gorge commencent à se resserrer. C’est un lieu très connu des randonneurs qui remontent la vallée en 2/3 jours pour parcourir une vingtaine de kilomètres.

Pourquoi faut-il tant de temps pour remonter la vallée d’ Ihlara ? Parce qu’il y avait dans ce canyon, profond de 150 m, une cinquantaine d’églises byzantines peintes dont on peut en visiter un certain nombre. Ci-dessous le plan proposé par Le Routard.

Je me contenterai de trois d’entre elles car pour certaines autres, l’escalade à faire pour y entrer, à mi-falaise, me rebute.

Une deuxième, plus accessible mais dont les peintures ont des couleurs moins douces.

Et pour finir celle-ci

Il me faut prendre le chemin du retour qui consiste à zigzaguer dans le fond du canyon jusqu’à la volée d’ escaliers qui n’en finit pas ! J’ai 150 m à gravir pour rejoindre la voiture, tout là haut là haut …

Nous décidons de retourner dormir à notre SPA préféré. Un bon bain chaud nous permettra peut-être de ne pas avoir mal aux jambes demain.

Départ à la fraîche le lendemain matin avec un beau ciel bleu. Au loin des sommets enneigés.

D’anciens volcans également.  Ce sont eux qui fournissent cette bonne eau thermale où nous nous sommes baignés.

Sortant de l’oasis que représente la vallée d’ Ihlara, nous retrouvons les grandes étendues planes et désertiques. Après une cinquantaine de kilomètres, arrivée à Derinkuyu pour visiter sa ville souterraine. Des cheminées d’aération permettaient à dix mille personnes de s’y cacher pour se protéger des envahisseurs. Etables, salles d’études, pressoirs au 1er étage. Tous les corps de métiers ainsi que les habitations, les dépôts alimentaires, les cuisines et les puits se trouvent aux niveaux inférieurs. Au 8éme et dernier niveau, l’ église ….

Dés l’entrée, nous voilà prévenus :

Il faut suivre les flèches rouges pour le sens de la visite. Nous marchons dans d’étroits boyaux en pente douce ou descendons des escaliers en colimaçon …. Heureusement, nous avons pris nos lampes frontales.

On traverse des salles assez grandes avec des silos à grains dans les écuries ….

Nous descendons jusqu’au 2ème étage sous terre et décidons de remonter. C’est simple, pour cela, il suffit de suivre les flèches bleues. On pouvait visiter jusqu’au 8ème sous-sol mais pour les escaliers, on a déjà donné ….

Devant Jean-Louis on aperçoit la lumière du jour

Emergeant au soleil, un bon thé avant de reprendre la route.

Le paysage devient plus montagneux, quelques falaises et vallées, nous entrons en Cappadocce du Nord, région très touristique.

Enfin de vraies cheminées de fées, avec chapeaux

De somptueux paysages s’offrent à nous dans le Parc National de Goreme. Des variations de couleurs incroyables.

Le jaune du soufre
Du rose si vous préférez

A Goreme, il est surprenant de voir les maisons actuelles enclavées dans les formations rocheuses.

Ce soir  nous dormons au Camping Panorama. Il surplombe la ville et les concrétions où nous étions plus tôt dans la journée.

Un petit barbecue, quelques photos de nuit et c’est l’heure de rentrer se mettre au chaud.

Ce matin au réveil,  nous sommes survolés par des montgolfières.

Pour ce 3ème jour en Cappadocce, nous commençons par visiter Uchizar. La ville est connue pour son château, énorme piton de tuf aux parois criblées de cavités.

Ce village est lui aussi bâti au milieu des cheminées.

Dans les ruelles, quelques façades ornées de décorations.

Et nous voilà enfin au pied du château .

Une face
Une autre

Quelques pas dans le sous bassement …..

Poursuivant notre route, un chemin nous mène à des cheminées de fées à chapeaux. Ce sera notre quête de la journée.

A proximité la Vallée des Moines. On aperçoit au loin comme une multitude de gros cèpes. Zoomez.

Elle fut nommée ainsi car les religieux, pour se détacher du monde, avaient établi leur refuge au sommet des cheminées. Un vrai festival de belles photos à faire !

Il y en a une sous laquelle il vaut mieux ne pas rester …..

Dans une des cheminées, à triple capuchon, se trouve une chapelle surmontée d’une habitation rupestre.

On s’installe au soleil à midi, face au site pour en profiter encore un peu.

Puis, la Vallée du Devrent, très belle également. Un tout autre genre.

C’est ainsi que se termine notre séjour de 3 jours en Cappadoce. Peu de monde à cette époque de l’année, ce qui nous a permis de profiter pleinement du calme de ce lieu enchanteur.

Nous avons 5 jours pour rejoindre Igoumenitsa. Longue route que nous essaierons d’agrémenter tout au long du chemin. Pour le moment, faisons attention aux radars, j’aperçois une voiture de police garée au loin …

Mais souvent ce sont des faux. De près, on peut admirer ces panneaux en bois dont certains ont même le clignotant allumé !!! Je n’ai pas réussi à en photographier un, de peur que ce soit un vrai …. ne jamais photographier des policiers ou des militaires en service, cela peut amener beaucoup d’ennuis !

Ce soir là, nous dormons à Polatli, en Anatolie Centrale. Ville de taille moyenne, nous prenons un hôtel proche du centre que nous pourrons visiter à pied. Beaucoup d’animation, un marché local sympa où nous achetons quelques légumes et des fraises, cela changera des oranges … Une belle pâtisserie nous tend les bras.

Pour le dîner, ce sera doner kebab. Ils sont super bien équipés avec une racleuse électrique qui monte et descend pour décrocher les bouts de viande grillés.

Nous décidons d’éviter de traverser Istanbul et nous rejoignons le Détroit des Dardanelles avec son grand pont.

On fait les grands pleins avant de quitter la Turquie car du gasoil à 1,10 euros le litre, cela ne se refuse pas. Quelques courses pour liquider les dernières Lires Turques et nous pouvons dormir le soir du 22 janvier au Camping Alexandropoulos en Grèce, comme à l’aller.

Comme nous avons un jour d’avance, nous faisons un petit détour par les Météores, ensemble de Monastères grecs Orthodoxes juchés sur des pitons rocheux. Ce sera notre 3ème passage sur ce site mais il est toujours aussi plaisant.

Nous ne pouvons pas tous les voir en une journée. J’en sélectionne quelques uns.
Le Monastère Nikolaos

Dans ce 1er monastère, on aperçoit l’ascenseur qui remplace les nacelles d’autrefois. Lift réservé aux moines. J’ai pu voler à l’intérieur une photo de peintures mais ce sera la seule, il y a des caméras de surveillance de partout.

Les paysages qu’offrent ces pitons de grés sont magnifiques.

Certains points de vue permettent de voir 4 monastères à la fois. Zoomez !

De gauche à droite, Roussanou, Nikolaos, Varlaam et au-dessus tout derrière, le Grand Météore.

Nous passons sous certains d’entre eux pour rejoindre Roussanou.

Varlaam

Pour Roussanou, qui a les plus belles peintures, on monte beaucoup de marches, on franchit une passerelle vertigineuse. Jean-Louis a du rester en bas …. Des peintures extraordinaires mais une jeune femme jouait le rôle d’un chaouch très strict . Pas de photo ….

Le suivant, je ne sais même pas comment on peut y monter !

En m’ en approchant, j’aperçois le sentier d’accès mais j’abandonne …

Au loin, le Monastère Stefanos, le seul accessible sans grimper ….

Nous quittons les Météores pour arriver le soir même à Igoumenitsa.

Nous camperons non loin à Plataria, petit port de pêche qui nous permet un repos bien au calme avant d’embarquer le lendemain pour l’Italie. Une promenade en bord de mer bien romantique.

C’est là que se termine ce voyage en Turquie. Nous y avons parcouru 3130 km en 15 jours. La marche d’approche étant très importante, nous avons délaissé la moitié Est du pays.