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Mongolie, juin 2019

La Mongolie s’étend sur un territoire  immense, mais possède très peu de terres arables,  le pays étant montagneux et couvert de steppes. Près de 30% des 3 millions d’habitants sont nomades et pratiquent surtout l’élevage. Malgré les 3850 km que nous allons parcourir, nous n’en verrons qu’une petite partie ….

Notre trajet, préparé par Outchka (guide francophone mais aussi descendante de nomades), va nous permettre de découvrir par les pistes ces territoires  et de rencontrer de nombreuses familles qui vont nous faire partager leurs activités quotidiennes.

Notre trajet de 3850 km

Nous quittons Oulan Bator par le nord, à bord d’un 4×4 russe UAZ, bien plus confortable qu’il n’y paraît… Pudje, notre chauffeur et ami d’Outchka, va se révéler un conducteur remarquable.

Sur la route, nous nous arrêtons au pied du premier ovoo rencontré : Outchka en fait trois fois le tour pour demander aux esprits que notre voyage se déroule bien ….

Nous en verrons de bien plus beaux !

L’ambiance est super et notre premier picnic prometteur en ce qui concerne les qualités de cuisinière de notre guide ….

La table est mise
Pudje vide les bagages pour installer les feux à l’abri du vent et Outchka nous installe le lave-mains, très astucieux.

Chaque jour, après le repas de midi, Pudje doit recharger bagages et caisses de provisions … un vrai pari à chaque fois!

Pour cette première journée, nous rejoignons le vieux monastère d’Amarbaysgalant, datant de 1727, à 350 km au nord de la capitale. Les pistes sont très souvent 2 traces dans l’herbe, très mauvaises car entrecoupées d’ornières. Paysages superbes peuplés de nombreux troupeaux de chevaux, grande fierté des mongols !

Notre première nuit se passe dans un petit camp touristique où notre 4X4 rencontre un petit frère …. Des petits rongeurs séjournent près de notre yourte et ne sont pas effrayés du tout ! On en voit constamment sur la piste qui traversent juste avant notre passage.

C’est notre 1ère yourte ! très confortable celle-ci …

Le lendemain nous allons visiter ce très beau monastère situé dans un cadre bucolique et paisible.

Le monastère au loin, on voit les nombreuses pistes qui y mènent.

Les esprits protecteurs en gardent l’entrée
Nous sommes en présence de la secte des bonnets jaunes …

Nous reprenons la piste puis la route pour rejoindre Erdenet, ville minière peu intéressante que nous dépassons rapidement pour rejoindre plus à l’ouest le volcan Uran.

Des grues
Paysage volcanique avec ses scories et coulées de lave.

Dans le cratère du volcan,  un petit lac.

Nous décidons de bivouaquer à son pied. Nous sommes à 1544m d’altitude, il fait un peu frais …. Jean-Louis nous allume un bon feu de camp.

Nous reprenons la route le lendemain pour visiter la ruine de Baibalic. C’était la capitale de la tribu Ouigur et elle date du 6ème siècle après JC. Il ne reste malheureusement que  2 pans sur 4 des murs d’enceinte. Photogéniques tout de même.

Je vous présente maintenant la yourte type d’ une famille mongole (parents avec un ou deux enfants) : il y a toujours le petit camion pour déménager (ce sont des nomades !!!), la moto pour rassembler le troupeau, le panneau solaire pour l’électricité et enfin l’antenne parabolique.  En général il n’y a qu’un lit qui sert aussi de canapé, le reste de la famille dort par terre. Au loin, deux ou trois chevaux que les gamins montent aussi bien que les adultes.

Après 3 jours en Mongolie, nous avons déjà vu quantité de troupeaux et de cavaliers ainsi que des yacks, nouveaux à notre collection d’animaux.

Un couple rassemble son troupeau de yacks : la femme à cheval, l’homme en moto.

Nous sommes surpris de voir de nombreux villages aux maisons colorées. On peut s’y restaurer dans des guans (bistrots) ou faire les courses dans de petites épiceries ….. Les habitants sont des semi-nomades : en été, ils partent dans la steppe avec leur troupeau et en hiver (8 mois), ils reviennent habiter au village pour que les enfants puissent aller à l’école.

Cette cliente accepte volontiers de se faire photographier.

Nous passons la ville de Moron dont l’entrée est annoncée, comme toute ville de moyenne importance ( 130 000 habitants tout de même ), par un portique représentant un point fort de la région.

Encore 100 km vers le nord et nous arrivons au  lac KHOVSGOL encore partiellement gelé. Il fait frais et dormons dans une yourte avec un petit poêle que l’on allume le soir avant de se coucher. Le temps de s’endormir et le feu s’éteint, on recommence l’opération le matin pour se lever ….

Nous y faisons la connaissance d’un éleveur de rennes, descendu des montagnes Tsaatan, à l’ouest du pays. Il vient présenter son troupeau au printemps car  même les mongols ne sont pas habitués à en voir ; cela lui permet de gagner un peu d’argent avec les touristes …

Son épouse est une chaman et elle a consacré les 12 ovoos de la photo qui suit. Tout le monde va  leur rendre hommage ….

Le soir, nous cuisinons et dînons dans la yourte afin de nous réchauffer.

Le lendemain matin, stupeur ! le lac est repris par les glaces et il fait bien froid. Notre UAZ refuse de démarrer !!!! Ici, pas de pinces pour se dépanner, surtout qu’il n’y a pas de véhicule alentour …. Pudje ne dit rien mais il passe à l’arrière du véhicule, commence à décharger les bagages et réapparaît avec une manivelle !!! très longue car le moteur se trouve au milieu du véhicule ….

Après cette mésaventure, nous poursuivons notre route qui devient piste et nous mène vers nos premières stèles de cervidés.

Et ce n’est qu’un début ! Non loin de Moron, nous arrivons à un site classé comme étant le plus beau de Mongolie. On y voit 14 stèles qui datent de l’âge de bronze.

Nouvelle surprise : nous allons nous restaurer chez un ancien chauffeur d’Outchka, à la retraite, qui a ouvert une yourte d’hôte et un guanz en pleine ville ! Il nous a préparé des ravioli vapeur, un régal ! Ces gens sont vraiment extraordinaires , ils ont toujours plusieurs cordes à leur arc.

Bien repus, nous faisons quelques courses et nous nous attaquons à la longue piste de montagne qui  va nous emmener au parc naturel de Khorgo-Terkhiin Tsaagan Nuer. Nous ne verrons plus le goudron pendant un moment ! Nous passons à proximité d’une famille en train de monter sa yourte. Allons les aider !!!!

Et voilà, vous savez tout maintenant ! il y a plusieurs couches de feutre et de bâches plastifiées ce qui fait qu’à l’intérieur, il y fait très bon. Fraîcheur relative quand il fait chaud dehors et une température qui monte vite dés qu’on allume le poêle.

Jean-Louis a été sous haute surveillance par le père de famille qui surveillait ses noeuds pendant le montage de la yourte ….

Plus d’une heure de travail, puis le thé au lait pour nous remercier avec des bouts de fromage séché au soleil …. Surtout, ne rien refuser nous a-t-on dit …..

Rien n’est encore installé mais tout le monde s’y met. On allume le feu avec des crottes de yacks.
Les meubles sont encore en vrac à l’extérieur.

Nous reprenons la route et croisons d’autres nomades avec leurs petits camions chargés de leur yourte. C’est l’époque de la transhumance ….

Comme nous avons encore pas mal de chemin à faire, nous n’arrivons à notre gîte du soir qu’ à 20 heures !!! et on nous attend le lendemain matin à 7 heures pour traire les yacks !

Nous sommes accueillis par cette charmante dame qui fut médecin de campagne. Elle parcourait la steppe en moto, de village en village, pour soigner ses patients. Maintenant à la retraite, elle est éleveuse de yacks et possède 2 yourtes d’hôte … Avant de nous coucher , elle nous apporte un flacon d’alcool de lait de yack ….

 

Jean-Louis a fait une touche …
La tradition veut que notre hôte verse quelques gouttes de lait sur les roues du véhicule avant le départ

Sur la piste, une maman cane et ses petits ….

Nous sommes fréquemment survolés par des milans

Sur la piste, nous assistons à une séance de dressage improvisée.

Il est bientôt midi. En pleine steppe, apparaît un village perdu où nous nous arrêtons pour déjeuner dans un guanz. Il y a juste quelques tables sur lesquels mangent des habitués.

La cuisinière prépare ses ravioli

Nous arrivons en fin d’après-midi au lac Terkhiin par un temps assez maussade.

C’est là que nous rencontrons une autre guide qui nous parle d’un site de 27 stèles à cervidés, non loin de notre tracé. Bien sûr, nous sommes partant pour cette nouvelle découverte.

Nous poursuivons notre chemin

Nous demandons notre chemin auprès des propriétaires des quelques yourtes rencontrées ….

Ici, le fromage de chèvre sèche au soleil ….

Et avant d’arriver au site tant convoité, c’est la panne : nous venons de perdre les boulons de l’étrier qui fixe les lames sur  le pont avant   ….

Fort heureusement, Pudje a tout prévu et il répare cela en quelques minutes.

Et nous y voilà ! Il n’y a plus qu’à se laisser emporter par les photos …

Le site de Jargalantyn
En bas à gauche, on voit une hache

 

Les stèles sont des monuments sacrés ; tout autour, on y voit toujours des tombes.

Au programme du reste de la journée : les courses au marché du village puis  les sources chaudes de Tsenker.

Une marmotte
Comme au souk, chaque catégorie de produits a son quartier ; les containers servent de boutiques.

Nous avons eu de la chance, il n’a pas plu ! ce qui ne sera pas le cas pour le reste de l’après-midi …. les pistes deviennent boueuses et glissantes.

Nous nous baignons tout de même, sous un crachin breton mais dans une eau à 40°. Pas de photos malheureusement ….

Le lendemain, c’est la patinoire ! le véhicule va de droite à gauche, son arrière  se déporte dangereusement dans les dévers, nous nous cramponnons …. Au fait, je ne l’ai dit à personne pendant le voyage mais nous n’avions pas de ceinture de sécurité … C’est là qu’elle m’a le plus manqué ! cela  fait bien rigoler Pudje qui nous demande de temps à autre « ça va ? » car il sent la tension de ses passagers, guide comprise  ….

Les prairies sont fleuries suite à cette pluie bienvenue. Nous sommes dans la région de l’Arkhangai, connue pour son humidité mais aussi pour la qualité  de ses herbages.

 

Nous arrivons dans la vallée de l’ Orkhon, accueillis par le soleil enfin revenu.

Notre famille d’accueil est installée parmi les champs de lave ce qui rend son accès difficile mais qui donne de superbes paysages.

Un saut au village de Bat Ulzii, pour  visiter une petite entreprise qui fabrique les bois des yourtes. Pendant ce temps, Pudje part à la recherche de la plaque métallique que nous avions perdu lorsque les boulons d’un étrier étaient tombés sur la piste. Ce soir il va réparer tout cela.

En été, on cuisine dehors
Petit déjeuner au soleil, cela fait du bien !
Le gamin a pour mission d’éloigner les vaches des yourtes

Nous restons ici deux jours, ce qui nous permet d’aller voir les chutes de l’Orkhon et de nous reposer un peu. C’est la première journée de repos après 10 jours bien remplis.

Nous dégustons chez notre hôte un plat mongole ( viande de mouton cuite avec des pierres) arrosé de bière. Je n’ai jamais vu une bouteille aussi grande ! deux litres !!!

 

Après 2 jours passés dans la vallée de l’Orkhon, avec ses cours d’eau et ses cascades, nous traversons la chaîne du Khangay et nous dirigeons plein sud vers le désert de Gobi. La chaleur est de retour.

Avant de nous engager dans le désert de Gobi, il faut faire le plein d’eau. Chaque village a un puits entretenu par les autorités mais il nous faut appeler, par téléphone, le gardien afin qu’il vienne démarrer la pompe, moyennant contribution … Quelques villageois accourent pour profiter de cette ouverture du point d’eau non prévue.

Le paysage est de plus en plus plat et désertique. Nous arrivons en fin d’après-midi dans un petit camp de yourtes, rien en vue à 360 degrés, et par grand vent ! C’est le désert !!! On retrouve l’atmosphère de nos virées africaines ; ce ne sont plus les paysages verts mongoles.

Ciel menaçant dans un décor de bout du monde

Il a plu des trombes pendant la nuit et le lendemain le désert est couvert d’herbe. Cela donne un ton vert inhabituel. Nous croisons la route d’un renard . Pas le temps de photographier.

Et voilà nos premiers chameaux ! Des vrais, avec 2 bosses, pas comme au Maroc !

Leur laine d’hiver s’envole au vent …

Nous nous arrêtons plus loin à un puits, où un nomade et sa fille puisent l’eau pour leurs troupeaux : moutons et chèvres, vaches mais aussi chameaux  !!! D’abord avec une pompe puis à la main car il n’y a plus assez d’eau. Pudje et Outchka les aide à éloigner les animaux qui ne respectent pas leur ordre de passage.

Plus loin, nous arrivons aux falaises d’ocre que nous parcourrons pour déjeuner à midi dans un paysage de carte postale : ce sont les montagnes pyramide.

Notre famille d’accueil de mercredi 19 juin se compose de 8 enfants ! Parents en plein désert de Gobi, enfants présents en été et au village à l’école en hiver, plus les 2 grands à la fac à Oulan Bator ! Nous sommes accueillis avec beaucoup de gentillesse. Nous assistons à la traite des chèvres qui sont attachées d’une manière originale, typique du sud Gobi : sur 2 lignes, 2 par 2 et en alternance de part et d’autre d’une corde. Vidéo mémorable.

Jean-Louis se repose car la soirée va être rude …
Outchka et moi-même préparons le dîner
La traite en fin d’après-midi : il y a ainsi 130 chèvres attachées sur deux rangs

On passe la soirée devant 1 litre de Vodka mongole que l’on finira !!! Beaucoup de questions sur notre vie en France, nos métiers, etc …. La bonne humeur est de mise, les joues se colorent  …

Le lendemain, nous partons à la recherche de pétroglyphes sur la montagne Tevsh. Ils sont disséminés sur de gros rochers , le plus remarquable est celui d’un chariot avec 2 chevaux et un chasseur avec son arc.

C’est sur les rochers de cette colline qu’il y a une multitude de gravures rupestres
On peut voir en haut à droite un homme qui tire à l’arc
A gauche, un cerf et un mouflon

Nous devons traverser la chaîne Arts Bogd pour poursuivre notre descente vers le sud du pays. Parfois la piste serpente dans le canyon crée par un oued.

D’autres fois,  nous devons rouler sur les hauteurs, montant et descendant les collines qui se succèdent.

On aperçoit la piste au loin, peu tracée
Des aigles fauves, espèce endémique du Gobi
A la sortie de cette traversée, un arbre !!! c’est si rare qu’on peut le signaler ….. nous y déjeunerons à son ombre
Et au loin, la caravane passe …..

Le soir, après avoir croisé 2 groupes de gazelles, nous arrivons aux dunes de Konghor. Rien à voir avec ce que nous connaissons : une grande ligne de dunes qui s’ étend , paraît-il, sur 140 km et qui a pour plus grande largeur 28 km. Une piste la traverse au plus étroit  mais nous ne sommes pas équipés pour aller dans le sable. En plus, nous sommes seuls ….

Au loin, la grande dune

Le lendemain, nous longeons le cordon dunaire pendant une heure sur une piste en tôle ondulée…. on est bien secoués et la progression est lente car, en plus, on traverse de nombreux petits oueds très creux, ce qui brise l’élan . Arrivons à un village pour quelques courses et le plein d’essence, quelques kilomètres de goudron que nous quittons pour entreprendre notre remontée vers le nord. Nous sommes toujours dans le Gobi et nous nous préparons à traverser l’extrémité Est de la grande chaîne de l’Altai.

Nous pénétrons dans le canyon de Dungene *** : une merveille !!!

Le vent est tel que nous déjeunons à l’entrée du canyon, bien à l’abri

Nous remontons un oued où coule heureusement un petit ruisseau entre de hautes murailles qui se resserrent de plus en plus.

Passera ? Passera pas ?

Ceci pendant une vingtaine de kilomètres. Impressionnant ! A sa sortie, on se dirige vers le canyon de Yol que l’on remontera à pied pour y admirer les névés encore présents.

Après une nuit passée à plus de 2000 m d’altitude , nous confirmons que la yourte est bien adaptée à ce climat : elle reste chaude par temps frais et fraîche par forte chaleur. On peut aussi gérer l’aération par le toit ou les côtés. Nous quittons la zone montagneuse et descendons à 1250 m d’altitude . Ciel gris depuis plusieurs jours mais il ne pleut que la nuit…. Nous rejoignons les falaises enflammées, petit massif rouge au milieu de la steppe. Nous dormirons non loin, près du village de Bulgan. 

Couleur ocre surprenante après ces journées passées plutôt dans le gris

Il menace de pleuvoir, il fait froid … Outchka a trouvé auprès d’ une femme, rencontrée au village, une yourte fort confortable. La propriétaire est nouvelle dans le business mais elle a déjà prévu des sanitaires avec douches qui sont le bienvenue, même si elles sont un peu fraîches …. Elle est toute contente de nous accompagner car elle a ses petits-enfants en vacances chez elle et elle n’en peut plus ….. Elle laisse son mari gérer les petits ….

Elle est très surprise de voir Jean-Louis aux fourneaux !
Nous n’avons pas trouvé de pain, qu’à cela ne tienne !!! Jean-Louis est chargé de cuire les galettes. Notre hôtesse a dormi tout l’après-midi et nous l’invitons à dîner.

Le lendemain, petit tour dans la « forêt » de saxouls, petits arbres endémiques du Gobi qui ne dépassent pas 1,50 m de hauteur. Ils ressemblent à du genêt mais avec un gros tronc. Espèce protégée maintenant. Ceux de la photo auraient mille ans.

Le lendemain nous traversons la steppe d’Ongui. Grande surprise , c’est tout plat, sur une centaine de km ! On y voit des troupeaux immenses de chameaux, le plus grand propriétaire en a 1000. Pourquoi ai- je demandé ? Fierté mongole à répondu Outchka .

Il reste encore quelques collines et de l’herbe verte

On se retrouve dans une zone désertique et plate à perte de vue.
Les nomades doivent déplacer leurs yourtes beaucoup plus souvent alors pourquoi ne pas les mettre sur roues ?

Ils n’ont rien inventé comme le prouve cette photo prise au musée, à l’époque de Gengis Khan :

De nos jours, ils déplacent leur yourte avec un 4X4 ….

Après un bon repas sur l’herbe et au soleil ( eh oui, il est revenu), nous retrouvons un peu de relief, bien plus joli pour les photos.

Nous arrivons assez tôt à notre lodge, pour la sieste, avant de visiter les ruines de la lamasserie d’Ongui. Il y avait ici un grand monastère et plus de 1000 moines mais, comme dans toute la Mongolie, les russes sont passés par là et ont tout détruit. Depuis 1991, date de l’indépendance du pays, ils reconstruisent et mettent en valeur de nombreux sites semblables.

N’oublions pas le moulin à prières !

 

C’est un des plus beaux camps du pays. Les yourtes sont construites comme dans l’ancien temps. Intérieur tout confort.

Le soir, nous avons droit à un défilé avec costumes exécuté par le personnel du lodge. Simple et sympathique .

Lundi 24 juin, départ à 8 heures. Nous avons 3 heures de piste pour quitter cette steppe et après, encore 170 km pour rejoindre le site de Kharkhorin, ancienne capitale mongole, du temps de Gengis Khan.

C’était une ville qui s’étendait dans un carré de 4 km de côté, ceint de murs surmontés de 108 stuppas. Il y avait une église, 2 mosquées et plusieurs temples boudhistes. Des fouilles en 2011 ont mis à jour un tombeau jamais exploré. Parmi les nombreux objets exposés au petit musée, des pièces d’or de l’époque byzantine. Très belle et intéressante visite. Les photos  prises sur le site correspondent à un nouveau monastère 10 fois plus petit que l’original.

Les jeunes moines ferment la partie supérieur du toit car le ciel est menaçant.

Nous arrivons à la fin du voyage. Nous quittons Kharkhorin par le goudron (cela faisait longtemps ….) et progressons vers Oulan Bator. C’est notre dernier jour de visites et il promet !

Arrivée au petit Gobi , nommé ainsi car il y a un petit cordon dunaire, curieusement accolé à des prairies et un plan d’eau.

Du bétail au pied des dunes, spectacle curieux
Et de l’eau  ….

Nous continuons la piste jusqu’au temple Erdene Khambiin. Juché dans la montagne, il se compose de nombreux petits bâtiments anciens . Un endroit très beau et reposant.

En fin d’après-midi nous arrivons au parc national de Khustai qui abrite les chevaux sauvages Prezewalski, ancêtres de nos chevaux. En verrons nous ? au début, on a presque besoin des jumelles pour les voir dans les hauteurs. En prime, de nombreuses marmottes qui courent dans tous les sens et 2 superbes cerfs.

 

Et en fin d’après-midi, alors qu’on allait renoncer à les attendre, les voilà qui descendent au bord de la piste, pas farouches du tout !

Comme eux, nous allons rentrer chez nous ….

Après 3850 km, nous voilà de retour à la capitale. Nous quittons la Mongolie le 27 juin.

 

 

Maroc, mai 2019

Cette édition marocaine 2019 recouvre tout ce que nous aimons : de belles pistes en montagne, parfois au fond de gorges d’autres fois en altitude, un peu de tourisme avec les « agadirs » ( greniers fortifiés ) et pour finir, un parcours de sable dans les dunes. Ci-dessous, le tracé du trajet effectué.

Partant de Nador, ce trajet de 3450 km nous ramène à Tanger.

Nous sommes 4 équipages, deux Land Rover, un Toyota et notre Mercedes. Toujours la même équipe qui apprécie autant l’aventure que la bonne chère …

Tout en appréciant ce repas au soleil, nous apercevons au loin des sommets enneigés. Y aurons-nous droit  lors de notre traversée ?

A partir de Bouleman, nous suivons une très belle piste qui traverse une forêt de cèdres afin de rejoindre, bien plus au sud, la piste de la cathédrale.

Nous bivouaquons un peu plus loin pour être d’attaque le lendemain : nous allons voir notre premier grenier fortifié, niché au creux d’ une falaise . On l’observe de loin, n’ayant pas l’audace de suivre la sente de chèvre assez vertigineuse qui y mène.

On devine des bâtiments dans la faille horizontale de la falaise

En voici quelques détails, photos que je n’ai pas réussies à faire, gracieusement offertes par Solange :

Les greniers d’Aoujgal.
Cette situation stratégique permet d’éviter les attaques de pilleurs !!

Cette journée du 5 mai a très bien démarré. Et ce n’est pas fini….. Nous traversons des paysages semi-désertiques, rencontrons quelques paysans avec leurs ânes qui ramènent le bois au village et devons parfois chercher la piste qui disparaît pour renaître un peu plus loin. Il y a de la boue par moments, ce qui n’est vraiment pas habituel au Maroc !

Nous arrivons enfin dans une vallée qui suit une rivière tumultueuse, gonflée par les pluies qui ont sévi récemment. Impressionnant, surtout qu’il y a deux ans, nous avions suivi cette même piste longeant un cours d’eau bien calme.

Pourvu que la piste soit praticable jusqu’au bout !……

Ce soir, c’est l’anniversaire de Sophie ! Nous recherchons un endroit un peu surélevé pour faire bivouac au sec et en sécurité, les oueds pouvant gonfler subitement, et surtout pour profiter de l’excellent dîner préparé par Guy et Sophie : entre autre, le rossbeef  et en dessert, macarons faits maison.

Quand je disais « faits maison » !….
Le lendemain, la piste s’élève et la rivière devient moins inquiétante.

Nous sortons de cette première gorge et trouvons un paysage plus champêtre.

Et puis, nous replongeons dans un nouveau canyon. Mais ceci ne nous empêche pas de prendre le « gorgeon » du matin …

Nous arrivons enfin à l’un des points forts du voyage : la piste de la Cathédrale, que nous avons prévu cette année de faire dans le sens nord-sud.

Le massif montagneux que l’on aperçoit s’appelle « la cathédrale »

Mais nous allons vite déchanter ! Les intempéries de l’hiver précédent ont fortement endommagé la piste. Nous surmontons le 1er obstacle en consolidant le terrain qui s’était éboulé, au bord évidemment d’un grand précipice …..

Mais au second éboulement, après seulement 200 mètres, la partie nous semble titanesque vue qu’il reste encore une vingtaine de kilomètres à parcourir …. Le demi-tour sera déjà des plus délicats ….

Après un repos bien mérité, nous rebroussons chemin et prenons une nouvelle piste/route  qui contourne le massif. De nombreux cols, dont un à 2900 m d’altitude tout de même, des lacets, un tracé inconnu de nous mais très plaisant.

 

Maison fortifiée ou silo ?

Quelques villages traversés …

Et finalement, la superbe descente vers El Kelaa des Mgouna afin de refaire les pleins pour poursuivre notre route.

Hé oui, c’est notre piste !

Une dernière étroiture avant de rejoindre le goudron. On ne résiste pas au plaisir de faire bivouac dans ce lieu sauvage, surtout que ce soir nous sommes invités chez Solange et Georges …

Traversée de Ouarzazate sans problème et après 200 km, nous retrouvons une petite piste dont l’entrée est bien cachée et qui va à nouveau nous entraîner dans les hauteurs. Un bivouac à 2460 m d’altitude, un peu frais inévitablement. Désolée pour ceux qui n’ont pas le chauffage ….

Village « d’alpage » qui paraît abandonné mais nous sommes un peu tôt dans la saison à ces altitudes
C’est le premier soir où nous devons monter la tente qui nous abritera pour le dîner

Un paysage majestueux se présente à nous le lendemain au soleil levant.

Nous nous préparons à sortir de ce massif lorsque, surprise, il n’y a plus de piste. Tout est éboulé et nous ne voyons pas comment court-circuiter ce passage …  Mais la chance est avec nous, une excavatrice apparaît et son conducteur s’applique à nous construire un pan incliné qui nous permettra de passer.

Plus besoin de faire demi-tour, ce que nous abhorrons

Le goudron retrouvé, en route pour les greniers d’Ifri. Cette fois-ci, nous avons à faire à un ensemble troglodyte , protégé par une porte et que nous visitons avec un guide rencontré au village. Chaque habitant possède encore de nos jours « une cellule », fermée à clé,  dans laquelle il peut engranger sa récolte.

Cette jolie jeune fille nous a aidés à trouver le guide.
Depuis le village, on aperçoit le grenier
Certaines cellules sont accessibles uniquement avec une échelle …

C’est la région du safran et nous pouvons nous en procurer auprès de notre guide .

Plus au sud du pays, plus d’intégrisme …

Nous passons ensuite les villes de Talaouine, Tata et commençons notre remontée vers le Nord.Nous rejoignons Foum Zguid et y retrouvons notre camping habituel ainsi que le bar qui fait de délicieuses oranges pressées. Par contre, pour les courses, nada ! c’est le Ramadan …

Finie la montagne, nous remontons le lac Iriki en roulant un bon moment dans un désert de cailloux fort désagréables pour notre confort et pour les véhicules. Il commence à faire chaud !

Un puits mais pour qui ?

Et enfin le sable !!! Chaque année nous aimons retrouver cette sensation de bout du monde mais aussi de grande liberté. Nous entrons dans l’Erg Chegaga.

Il fait 58° au soleil et 45° dans le 4X4
Et c’est le premier plantage
Vite, la photo de groupe ; désolée, on n’arrive jamais à avoir tous les bras en l’air en même temps !!!
Georges contourne une cuvette où il vaut mieux ne pas descendre ….

Mais parfois, le premier de la colonne se retrouve dans le fond. A ce moment là, les autres évitent d’y descendre avec leurs véhicules. Tout le monde se mobilise pour aider le malheureux.

Dans l’animation qui suit, afin de limiter les efforts par très grande chaleur,(1) on tire avec le treuil le véhicule qui doit monter sur ses plaques, (2) celui-ci pourra se lancer pour remonter.

La camerawoman (Sophie) se donne toujours beaucoup de mal pour être bien placée !

Le bivouac s’installe

Lorsqu’on descend une dune, il ne faut jamais vouloir aller plus vite que la musique ….

Quand un véhicule, voir  deux, est en bascule au sommet d’une dune, il faut le treuiller, par l’avant ou par l’arrière selon sa position. En creusant autour c’est faisable mais bien plus fastidieux !

La plupart du temps, le meneur nous fait un beau tracé qui sillonne dans l’erg.

Mais nous ne sommes pas tous égaux devant une grande montée ….

C’est bon, Guy est passé ; au tour de Georges maintenant.

C’est que le Def 110 de Georges et Solange n’est pas tout jeune ; après plusieurs essais et un petit coup de treuil, il arrivera aussi à franchir cet obstacle.

Une belle rencontre

Bien sûr, nous regrettons les grandes traversées d’ergs, qui pouvaient durer une semaine, que nous avons pu faire en Lybie et en Algérie, mais à défaut de pouvoir y retourner, nous passons encore de bons moments au Maroc.

Sortant de l’erg Chegaga, nous remontons l’oued Draa car il est temps pour nous de penser au retour. Nous retrouvons le village de Mahmid avec cette belle bâtisse fortifiée.

Nous nous rendons alors à Zagora chez Ali, notre garagiste préféré pour les quelques réparations nécessaires et passons la nuit au camping « Prends ton temps » tout proche.

Quelques courses et lessives avant de rejoindre le djebel qui nous attend.

De très beaux paysages parmi les lauriers roses, des passages trialisants pour franchir des oueds à sec dont la sortie n’existe plus … On continue à se régaler.

Après l’effort, le réconfort. Nos messieurs aiment bien faire la sieste avant de reprendre le volant !

Nous arrivons à un très beau passage fleuri et oublions un peu la prudence. Nous arrêtons François via la VHF car un gros rocher surplombant le chemin va toucher sa cellule à cause du ballant inévitable quand on progresse sur un terrain inégal.

Bien sûr, ce problème n’est valable que pour les « gros », ceux qui ont une AzalaÏ !

Les Landrover passent aisément

Au Maroc, tout se fait à la main et à dos d’homme (souvent de femmes !), d’où ces petits carrés cultivés.

Une dernière nuit sauvage, au fond d’un oued pour s’abriter du vent …. Aucune crainte de crue, il est bien large et nous sommes à côté de la sortie.

Nous rejoignons le goudron et la civilisation.

Un arrêt à Fez que nous n’avons pas visité depuis longtemps. Une bonne journée de tourisme avant de rejoindre Tetouan puis le port de Tanger Med où nous embarquons pour rejoindre La France, à Sète.

Dans la médina
Le quartier des tanneurs.
Boutiques diverses
Fabrique de céramiques, tout est fait main
Même la médina est atteinte par les temps modernes ! Il y aurait plus de paraboles que d’habitants ….

Une visite au marché de Martil où la marchande tient à ce que j’essaie son couvre-chef.