De Belem à Manaus

Lundi  matin 19 octobre, nous organisons notre départ pour Manaus. La journée étant libre, nous partons visiter Belem. Porte d’entrée vers l’Amazonie, elle est tout de même à 130 km de l’océan. Et pourtant, nous constatons les marées jusqu’ici …

Belem
Belem
Trompe l'oeil
Trompe l’oeil
Centre historique
Centre historique

Nous visitons à pied le centre historique. Il reste de nombreuses maisons coloniales mais en piteux état. Nous trouvons aux étals du marché de nombreux fruits exotiques et irons au Marché Ver O Peso, halles recouvertes de zinc et de 4 tours polygonales. Il fut construit par un disciple d’Eiffel.  Un petit tour vers le théâtre, copie de l’opéra Garnier mais fermé le lundi ….

La halle aux poissons Ver O Peso

La halle aux poissons Ver O Peso

06-crevettes salées 05-produits salés et fumés 04-goyaves et --- 03-marché aux fruits

En conclusion, ville pas désagréable, assez décontractée.

 

Mardi, c’est l’attente. La barge sur laquelle nous allons voyager mesure 120 m par 30 m et peut embarquer 60 semi-remorques sans tracteur. Elle est mue par un pousseur qui va consommer  20 000 litres de fuel jusqu’à Manaus. Le chargement va prendre 8 heures. Le responsable du site nous explique qu’une dizaine de ces remorques sont vides car elles reviendront chargées de téléviseurs, micro-ondes, etc …. En effet, Manaus est en zone franche pour devenir le plus grand site industriel du pays.

JL surveille
JL surveille
Déchergement d'une barge
Déchargement d’une barge

 

JOURNAL DE BORD sur la barge ralliant Belem à Manaus :

 Jour 1 : Nous n’embarquons qu’à 20 heures, en dernier mais cela nous a permis d’être  aux premières loges, à l’avant et au milieu. On fête ce début de « croisière » avec de bonnes tripes à la provençale puis on va se coucher …. Une demie heure plus tard, on nous réveille et on nous demande de reculer pour laisser entrer une dernière remorque. Ha non, pas ça !!!!

L'attente pour embarquer
L’attente pour embarquer
La barge se remplit
La barge se remplit
On y est enfin
On y est enfin

 

On décide de descendre le 4X4 de la barge, laisser monter la remorque et nous réinstaller après.

On se couchera vers minuit ….

 Jour 2 :

Le départ a lieu à 1 heure du matin, à marée haute. Et là, le bonheur ! on glisse sur l’eau sans un bruit si ce n’est le léger clapotis de l’eau et le bruit du vent. On n‘entend pas les moteurs très puissants du pousseur car il est 120 m derrière.

06-bus fluvial

05-petit village

Notre campement
Notre campement

Le matin, vers 7 heures, les 6 passagers que nous sommes sont invités au petit déjeuner. Hé oui, comme en croisière, on mange à la table du capitaine ….. mais à côté des moteurs dans un bruit infernal….. on fait aussi la lessive, utilisant le seau pliable que François nous a offert pour puiser l’eau, que l’on fait sécher sur notre corde tendue entre les châssis des camions. On a bien sûr tendu la bâche, enfin le campement est installé.

Au GPS, on avance à 12 km/h.

A 11h30, c’est l’heure du déjeuner. Dans la cuisine/salle à manger avec porte fermée et climatisation, on oublie le bruit des moteurs ….. De toutes façons, à 11h45 on est de retour chez nous où l’on termine avec fruits et café.

09-à table

JL puise l'eau, pas facile
JL puise l’eau, pas facile

Il commence à faire très très chaud, on va monter à 53° au soleil,39° dans la cellule. On passe sous la douche tout habillés et on se fait une grosse sieste.

Le dîner est à 17h30 …. Pourquoi si tôt ? parce que la nuit tombe à 18 h et que pour passer de la barge au pousseur, c’est un peu gymkana …. On enjambe de gros câbles d’acier, on doit franchir un espace d’environ 50 cm en passant d’une échelle à l’autre, enfin, c’est le sport de la journée …. Et il faut être de retour avant la nuit …. On mange les restes de midi et j’ai peur qu’il n’en reste pour demain, quoique ce fût fort bon. Au fait, chacun fait sa vaisselle avant de partir.

Passage sur le pousseur
Passage sur le pousseur

11-coucher soleil

 Jour 3 :

On prend nos marques. Notre campement fait maintenant environ 40m2 et on a orienté  le véhicule pour que le vent entre mieux dans la voiture. Nous avons un grand balcon mais, sans rambarde.

12-le matin

Le matin, on peut rester chez nous. On est à l’ombre, il y a de l’air et la lumière est bonne pour les photos. Maisons sur pilotis, pêcheurs , petits villages, autre barges …

14-pêcheur 16-maison 17-on est en basses eaux

Pour l’après-midi, il vaut mieux aller à l’arrière, à l’ombre des grosses remorques qui ont gardé encore un peu de fraîcheur de la nuit. En plus, on est à côté de la douche du pousseur, ce qui n’est pas négligeable.

Je surveille le trajet
Je surveille le trajet
Seul espace pour marcher
Seul espace pour marcher
La sieste  à l'ombre
La sieste à l’ombre

Au petit déjeuner, on a assisté à la préparation de la Fejoada. Un ragoût de viande salée ou fumée avec des haricots noirs. On a la recette !

Ce matin, une jeune femme est entée dans la cantina …. d’où vient-elle ?…. elle a fait la bise au cuisinier, c’est donc un auxiliaire de l’équipage …

On entend déjà moins le bruit de moteur …..

 

On a vu notre premier dauphin mais brièvement … j’espère mieux.

 Nous sommes dans un bras de l’Amazone relativement étroit ( de la taille du Rhin) et la nuit, le capitaine utilise un  projecteur balayant d’une rive à l’autre  pour bien  positionner la barge dans les méandres. Il nous a envoyé le cuisinier pour nous demander d’éteindre la lumière de la cellule qui le gênait. 

Passage étroit
Passage étroit

Jour 4 :

Une barque de pêcheur s’est amarrée au pousseur. Un membre d’équipage lui a acheté des poissons. Serait-ce pour nous ? Le cuisinier va acheter plusieurs fois poissons et crevettes aux canoës qui s’amarrent … la dernière « pêcheuse » était bien sexy : petit short et chapeau de cowboy … il fallait la voir grimper sur le bateau …d’ailleurs, il y avait pas mal de mecs dehors, en plein soleil … JL vous racontera … et en plus, c’est une femme d’affaires : elle a échangé son poisson contre un bidon d’essence

La famille apporte les crevettes
La famille apporte les crevettes

Le fleuve s’élargit par moment, jusqu’à 8  kilomètres aujourd’hui. Le capitaine serre une rive au plus près, afin d’avoir moins de courant contraire, quand il le peut. Sinon, notre vitesse chute de 2 km/h

Après les petites maisons isolées sur pilotis, on a vu deux petites villes au loin ainsi que des zones déboisées où paissent buffles et vaches, voire des chevaux.

26-changement de paysage

Nous avons entrepris un grand nettoyage intérieur de la cellule. Après un mois et demi de voyage, elle en avait besoin. On peut travailler jusque vers 9 heures, après il fait trop chaud …

Notre beau seau pliable est au fond de l’Amazone, snif …. l’anse a lâché …. Guy, François, le trésor a été déposé au  : S 1° 55,372’ W 53° 41,813’

C’est ma petite poubelle qui a été élevée au rang de seau …..

 

Quelques chiffres : l’Amazone est le plus grand fleuve du monde avec ses 6570 km de long, navigable sur 1600 km il charrie 20% des eaux douces du monde. Son embouchure est large de 350 km et son débit est de 200  000 m3/s, de quoi recouvrir  Paris sous un mètre d’eau en 10 minutes ….

25-fonction des essuie-glace des camions

 Jour 5 :

Tempête sur l’Amazone !!!!

La nuit dernière a été bien agitée. Un très fort vent de côté  s’est levé et on a commencé à voir des éclairs. Jean-Louis s’est levé pour rentrer tout ce qui pouvait s’envoler, fermer les fenêtres du véhicule, …. L’attente fut brève, l’orage était là et une pluie torrentielle s’est abattue sur nous. Que l’on est bien dans ce cas là, couchés bien au sec dans l’Azalai, avec vue sur le fleuve et le rivage grâce à la pleine lune …. le rivage, mais il me paraît bien près ! et on ne bouge plus !! le capitaine s’est peut-être mis à l’abri des vents violents ? ….. On s’endort bien au frais, en toute confiance. La température est tombée à 26°, le bonheur après la canicule des jours derniers.

Au matin, réponse à nos questions : les bites d’amarrage avant et arrière à tribord sont couvertes de terre !!!! dans la nuit, nous avons bien heurté par deux fois le rivage, poussés par les vents nous raconte le capitaine mais aussi durant la manœuvre pour se désenliser ….

Bon, allons déjeuner. Pendant que nous nous dirigeons à l’arrière, un gros clong sous nos pieds … un peu comme dans les films qui se déroulent dans des sous-marins … quel silence en arrivant au pousseur … hé oui, nous sommes posés ….. les puissants moteurs et l’habileté du capitaine nous permettrons bien sûr de reprendre notre progression.

27-boue embarquée

 

Nous participons à tous les repas à la grande satisfaction du cuisinier. Il faut que nous goûtions à tout et il nous regarde manger, attendant  notre approbation. Il nous présente les ingrédients avec forces explications, y compris le gros poisson qu’il allait cuisiner, genre turbot. On a de la chance, la cuisine est variée et bonne.

Le cuisinier
Le cuisinier

Mais le soir, au souper, vers 20h, après avoir assisté religieusement au coucher de soleil, il nous faut rééquilibrer notre alimentation  quotidienne : un bon apéritif alcoolisé, des légumes crus, yaourts ( il n’y en a plus, snif …) ou fromage et fruits. On est prêt pour la nuit et, vous ne le croirez peut-être pas mais on arrive toujours à dormir 9 heures par nuit ….

 

Jour 6 :

On approche, il reste moins un jour de navigation. Le fleuve s’est bien élargi, parfois on devine juste l’autre rive qui doit être éloignée d’environ 17 km …. Il y a aussi un petit peu plus de trafic.

On a passé plusieurs petites villes qui vivent de l’exploitation de la mine ; de gros cargos viennent charger le fer, la bauxite ou le manganèse du sous-sol. Les rives ont parfois été déboisées pour permettre l’implantation de petites exploitations agricoles, et l’on peut voir l’érosion provoquée par ce grand fleuve.

Transport
Transport

On vient de s’arrêter, c’est bien long. On croit d’abord que c’est un bateau épicerie …. mais il s’avère finalement que notre équipage est en train de leur faire le plein.

 32- une visite

Jour 7 :

La nuit dernière, il y avait du brouillard, ou serait-ce de la fumée ? il y avait aussi une odeur de brûlé ….

On est passé près d’un grand complexe industriel. De grosses citernes, des pans inclinés pour les barges, des quais près à recevoir ou expédier des hydrocarbures …. Il s’en dégageait une forte chaleur et une odeur nauséabonde.

 

Notre arrivée à Manaus est prévue pour 14 heures.

 

On est bien arrivés à 14 heures heure de Belem, donc à 13 heures à Manaus.

Malheureusement, on doit attendre, problème informatique pour obtenir notre bon de sortie du port !!! c’est la meilleure !

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