Archives quotidiennes :

Par les Monts de Ligurie, fin septembre 2020

Après notre sortie en Val de Loire, nous désirions faire à nouveau du vrai 4X4. Avec le peu de possibilités d’évasion actuellement, nous décidons de faire une sortie en Italie, non loin de la frontière, en cas de nécessité de retour soudain.

Voici les diverses traces virtuelles prévues par Guy, François et moi-même, mais uniquement préparées sur des cartes…. Seront-elles faisables ?

Nous nous retrouvons au camping de  Breil sur Roya, mardi 22 septembre, par un temps maussade.

Camping en bord de rivière qui a malheureusement disparu lors de la tempête Alex, une semaine plus tard..

Dés le lendemain matin, nous prenons de l’altitude et retrouvons le soleil.

Nous sommes sur la piste des forts , appelée aussi piste de l’Amitié dans le haut pays niçois.  Les divers ouvrages rencontrés datent de la dernière guerre contre l’Italie de Mussolini. .

En haut à gauche, on aperçoit un blockhaus

Nous passons par un premier fortin qui surplombe la petite ville de Tende.

De belles vues depuis cette piste qui sinue à flanc de montagne. Nous sommes à 2000 m d’altitude environ.

Le fort central et les casernements

On y arrive ….

Et c’est en voyant un 4X4 pénétrer dans la cour que nous constatons que l’on peut traverser l’ensemble. On y va, bien sûr !

Nous nous dirigeons maintenant vers la Haute route du Sel. Sur la crête, elle sinue entre France et Italie.

Entrée payante car piste entretenue, autorisée aux 4X4 les mardi et jeudi …. Sinon, réservée aux piétons et vélos ….

Elle est ainsi nommée car y sont passées des milliers de caravanes de mulets (autrefois le moyen de transport par excellence) chargés de sel, de fromages, de blé, pour entretenir les commerces entre la plaine de la province de Cuneo et la côte ligure et vice-versa.

Un splendide itinéraire qui serpente entre 1800 et 2100 mètres  sur une ancienne route militaire. Nous sommes en Italie.

On longe des à-pics impressionnants …..

Des paysages parfois lunaires

J’aperçois une marmotte qui nous observe mais pas le temps de faire la photo ….

Nous roulons ainsi pendant une quarantaine de kilomètres ; interdiction de s’arrêter pour la nuit, il faut quitter cette région protégée  et franchir le péage de sortie avant de chercher le bivouac .

Nous optons pour une nuit au Monte Saccarello à 2264 m d’altitude.

Il est 15 heures, on est dans le brouillard, il fait froid ….

Nous avons la visite de 2 vaches qui restent un moment près de nous ….

Il a fait 4°C cette nuit là mais quel bonheur au réveil le lendemain matin : grand soleil et une vue à 360°.

Les Alpes en arrière-plan

Sur la photo ci-dessus, on voit l’emplacement d’une des 2 batteries d’artillerie installées sur cet éperon. D’ici, les italiens pouvaient atteindre Tende ainsi que les forts vus la veille …

Nous ne pouvons pas repartir par le tracé prévu initialement : c’est l’Alta Via  dei Monti Liguri qui s’est transformée en chemin de chèvres ….mais en franchissant un col, nous arrivons à rejoindre le tracé plus au sud. Et pouvons ainsi reprendre notre progression vers l’Est.

Nous sommes à nouveau côté français, le village de La Brigue est en-dessous de nous …

Belle piste militaire, pavée par endroits, avec des parapets , des ponts de pierre et quelques tunnels.

Impressionnant quand on sait que l’on est en même temps à flanc de montagne …..

Mais n’oublions pas la pause pour le casse-croute du matin.

Au soleil, sur des blocs en marbre …

Et nous poursuivons notre route …

Un autre tunnel, bien plus court. A noter le panneau interdisant de cueillir des champignons !
Et nous revenons en Italie.

C’est après ce tunnel que devait arriver « la piste » initialement prévue. Quelle surprise lorsqu’à la sortie de celui-ci nous voyons littéralement débouler 2 vaches, juste devant notre par choc  !

Et des vaches, on en rencontre tout un troupeau un peu plus loin .

Que nous croisons avec précaution car le chemin est devenu plus étroit.

Belle journée consacrée uniquement à de la piste, de beaux paysages, si près de chez nous. Nous bivouaquons à Castello del Aquila, avec encore une belle vue sur les massifs alpins.

Nous sommes le 25 septembre, troisième jour en Ligurie et nous comprenons que les choses se compliquent. Le paysage a bien changé, nous avons perdu de l’altitude et circulons entre monts boisés aux flancs abrupts et vallées étroites . Nous circulons sur de petites routes sinueuses avec de nombreux lacets dans lesquels il nous faut parfois manoeuvrer …. Des panneaux interdisant la cueillette des champignons de partout, des châtaigniers et de nombreux chemins interdits.

La température chute, nous subissons plusieurs averses de grêle.

Et nous tentons à nouveau un chemin un peu étroit …

Guy, avec son land Rover, passe sans problème
Pour nous, c’est trop bas

On va donc installer le câble du treuil autour du tronc

 

Et on démarre le treuil

Après cela, il ne reste plus qu’à déblayer les morceaux

A un moment, on ne voit même plus le chemin ….

Un peu plus loin, le chemin devient si mauvais que l’on trouve une échappatoire : une descente très raide avec des virages délicats qui nous ramène sur le goudron …. Nous avons pas mal roulé aujourd’hui mais fait peu de kilomètres efficaces. Nous décidons de faire bivouac dans un petit pré entre la route et la rivière, on n’a pas trop le choix.

Après une bonne nuit de repos, nous retrouvons une bonne piste qui nous amène à une mine d’abord, puis à des lieux de débardage de bois d’où sa belle largeur. Mais nous crions victoire un peu trop tôt : tout à coup , on se trouve devant une chaîne, cadenassée. Nous arrivons tout de même à dénicher un chemin, balisé pour des vélos, qui suit la même direction. Et c’est parti.

Pas très large, mais suffisamment pour passer

Fort curieusement, nous tombons tout à coup sur une stèle en l’honneur des résistants italiens qui ont combattu le fascisme. Ils ont formé « la glorieuse brigade de Savone » dixit l’inscription….

Nous déjeunons dans le petit pré à proximité et avons le plaisir de voir deux biches qui convoitaient le même espace …. C’est nous qui avons gagné le droit de rester .

Et nous repartons, mais une première difficulté apparaît : l’étroitesse du parcours

Guy ouvre la voie
Nous suivons, mais en manoeuvrant car notre cellule est haute et il faut faire attention aux arbres quand nous nous inclinons.

Puis s’ouvre devant nous une belle allée d’arbres , on pense avoir franchi le plus délicat.

Sauf que nous sommes arrêtés par une première crevaison : François vient d’arracher la valve du pneu arrière. On change la roue. On n’a pas fait 200 m que c’est au tour de Guy : son pneu est carrément déchiré. C’est le frottement des roues contre les 2 talus qui ont provoqué ces problèmes.

Pas de photos, trop occupée à donner la main ….

Nous persévérons et poursuivons notre avancée.

Et là, c’est bien le ballant de nos grosses cellules qui pose problème. Nous touchons un arbre qui est légèrement incliné sur le chemin. Nous sommes obligés de creuser du côté trop haut, d’entasser nos plaques de l’autre côté, déplacer des rochers, scier des racines, etc …. ainsi nous pouvons abaisser la roue avant gauche et surélever la roue arrière droite.

A nouveau, peu de photos car il y avait du travail pour tous !!!

Il est passé, sans casse

Plus loin, deuxième épisode de la même situation. Guy, qui est passé en premier, va voir si le chemin débouche prochainement sur une piste plus large ou si nous pouvons aisément faire demi-tour ….

Réponse négative, inutile de nous acharner, nous devenons revenir sur nos pas. C’était bien un parcours VTT et non 4X4. Finalement, nous installons le bivouac …. là où nous avions pris le repas de midi !!! nous avons parcouru 900 m en 3 heures . Et sommes bien fatigués.

Rappelez-vous : le pré de la biche

Il fait frais, on va faire une soirée fondue savoyarde. Je crois me souvenir que c’est le dernier soir où nous dînons dehors ….

Nous rebroussons donc chemin jusqu’à trouver une nouvelle solution. Une piste sympa se présente, on y va.

Mais bientôt on ne voit plus rien, demi-tour

Lundi 28 septembre, après un essai de 5 km nous avons fait demi-tour et repris le goudron. Nous décidons d’en profiter pour acheter un nouveau pneu à Guy et réparer celui de François. Ce détour nous a un peu éloignés de notre trajet, c’est par l’autoroute que nous le retrouvons.

Un nouvel essai  prometteur, bien qu’un cueilleur de champignons nous ait dit que cela ne passerait pas ….

François opte pour l’option basse
Bof …. mais photogénique, merci François
Guy préfère la solution haute, on fera comme lui

Cet obstacle franchi, c’est une belle piste qui s’ouvre à nous ….

Comme vous l’avez compris, cela ne passera pas non plus ! En plus, il y avait un beau panneau d’interdiction de circuler aux véhicules à moteur.

Peu avant, nous avions repéré un bel endroit de bivouac. Une visiteuse s’approche.

Et voilà le reste de la famille

Nous qui nous croyions seuls …

Le lendemain, nous devons franchir le passage délicat de la veille, dans l’autre sens . Guy passe facilement, pour nous, avec notre longueur, c’est un peu plus difficile ….

Après cet intermède, nous reprenons de la hauteur et admirons de nouveaux paysages.

Mais notre journée n’est pas finie …. Nous roulons bien pendant un moment, rejoignons un nouveau départ de piste que l’on voit partir au loin. Chic, chic …… et là, stupeur, celle-ci passe sous une maison !!! une voiture genre suzuki pourrait la franchir mais nous, certainement pas.

Il nous faut trouver une solution de remplacement. Nous avons la nuit pour cela. Nous nous arrêtons à proximité, à l’entrée d’un chemin, sur une butte venteuse au bord de la petite route. Un Italien vient nous offrir les fruits de sa cueillette ….

Ce sera l’apéritif d’un futur bon petit repas ….

Hé oui, c’est le jour du rôti, mijoté par Guy et Sophie dans leur four pliable.

Découpe dans les règles, avec la fourchette « à tranches »

La nuit portant conseil, nous repérons quelques chemins qui pourraient convenir. C’est parti !

La piste est étroite, on doit déplacer quelques rochers, couper quelques branches. Faire demi-tour, essayer un autre chemin. Déblayer à nouveau. Un petit arbre en travers du chemin nous oblige à utiliser à nouveau le treuil, la tentative de coupe à la scie se révélant trop difficile.

Puis Jean-Louis se fait un plaisir de tirer tout cela.

Après ces tentatives avortées, nous reprenons la route et poursuivons plein Est. Nous passons d’une montagne à l’autre en franchissant des vallées très encaissées. Nous hésitons à faire bivouac dans le large lit d’une rivière pratiquement à sec … Le bon sens nous pousse à continuer et à chercher un terrain plat plus en hauteur.

Nous campons non loin de la chapelle de San Fermo. Une petite grimpée me permet d’aller la visiter et de profiter d’un beau panorama.

Hé oui, le temps passe ….. et le ciel, du côté de Tende,  se gâte ….

Jeudi 1er octobre nous reprenons la route, réussissons à en éviter une bonne partie par une piste qui franchie la montagne et la rejoint bien plus loin. Le soir, nous avons juste le temps de dîner et c’est le déluge ….

Vendredi matin il pleut toujours aussi fort. Nous décidons de rentrer, ne voyant aucun intérêt à batailler dans la boue et les broussailles pour avancer coûte que coûte. Nous sommes obligés de trouver un abri  pour regonfler nos pneus afin de ne pas être trempés en le faisant.

Bien nous en a pris puisque vendredi soir, la tempête Alex emportait tout dans la région.