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Hé oui, notre voyage touche à sa fin.

Ayant moins de kilomètres à parcourir depuis le changement de trajet, nous rentrons plus tôt que prévu.
Notre 4X4 est mis en container lundi 16 novembre et nous serons de retour en France Jeudi 19 en soirée. Ce qui est amusant c’est que le container va passer par Cartagena (Colombie) et que nous même devons faire une escale à Bogota pour pouvoir utiliser notre billet de retour Iberia …
A bientôt en France ….
Conclusion :
En 11 mois, répartis sur 4 voyages, entre septembre 2013 et Décembre 2015, nous aurons parcouru 60 000 km.
Ci-dessous, la carte d’Amérique du sud avec le trajet effectué.
carte-trajet-complet-amsud

Surinam

Pour des soucis administratifs nous décidons finalement d’expédier le 4x4x depuis le Surinam…

Mercredi 5 novembre nous entrons au Surinam, anciennement Guyane Hollandaise.

Pour cela, on franchit un grand fleuve au moyen d’un bac dont la traversée dure une demie-heure. Formalités d’entrée simples et fouille du 4X4 inexistante, visite de la cellule par curiosité….. Nous reprenons la route et voyons notre premier très gros serpent ! pas de photos car je l’ai filmé ….comme il revenait vers nous, pas eu le temps de le photographier !

Au premier abord, ce pays paraît plus prospère que son voisin le Guyana, les maisons sont plus grandes et mieux entretenues. Elles se succèdent sur la route côtière, ainsi que les mosquées et temples hindous. Beaucoup d’agriculture, entre autre riz et cane à sucre. On voit de nombreux canaux pour créer plus de terres cultivables appelées comme par hasard « polders ». Le territoire habitable étant assez restreint, on traverse beaucoup de villages et on s’aperçoit que les supermarchés sont tous chinois ainsi que beaucoup de restaurants, surtout dans les campagnes.

Bac privé
Bac privé

Nous arrivons vendredi 6 novembre à 10 h du matin dans la capitale Paramaribo, appelée localement Parbo (comme la bière du même nom) et allons directement au port pour essayer de trouver un transitaire. Nous sommes très bien accueillis et en moins d’une heure, nous avons déjà une première estimation du coût pour l’expédition du véhicule. Cette charmante dame nous prend alors rendez-vous avec un « broker » début d’après-midi, c’est lui qui s’occupera de toutes les formalités et qui chargera le 4X4 dans le container. A 16 heures, tout est en route et nous aurons la réponse définitive lundi : les douanes vont-elles accepter d’exporter par mer un véhicule entré au pays par route ?

Paramaribo, le pont
Paramaribo, le pont
Vieux quartier à Parbo
Vieux quartier à Parbo

08-vieux quartier

Basilique
Basilique

Nous passons le week-end dans un très bon hôtel avec piscine, afin de nous reposer de ces grosses chaleurs. Et lundi, la réponse est positive : le véhicule sera mis en container lundi prochain, le 16 novembre. Il nous reste à régler les détails de notre retour en France …..

Piscine du lodge river à Berg en Dal
Piscine du lodge river à Berg en Dal

En attendant, nous trouvons une chambre d’hôte, avec piscine, qui accepte de nous faire camper dans le jardin. Avec la wifi, la machine à laver  et le sèche-linge, nous sommes comblés !

Vue depuis le jardin
Vue depuis le jardin
Notre camp de base en ville
Notre camp de base en ville

Dernière ligne droite avant le retour : il nous faut boire tout l’alcool restant, les douaniers risquant de ne pas aimer ….. on en profite pour l’agrémenter de quelques boîtes que nous avions amené de France (foie gras, confits canard, brandade, etc ….) et qu’il est inutile de ramener ! et il nous faut aussi rouler un peu pour baisser le niveau de gasoil dans le réservoir.

Nous entrons dans le début de la saison des pluies : depuis hier, il pleut soudainement très fort, pas très longtemps mais plusieurs fois par jour. Il fait maintenant 30° dans la journée, ce qui est bien plus agréable.

13-par deux 12-salamandre

Détente avant le retour
Détente avant le retour

Guyana

Nous entrons au Guyana lundi 2 novembre en début d’après-midi, après avoir bivouaqué au «  recanto do Dede », où nous avons pu nous baigner et manger un délicieux poisson, avant Boa Vista.

1-au Guyana

Les formalités d’immigration sont rapides mais pour l’auto ….. cela fait presque 1 an que nous franchissons des frontières avec notre assurance stipulant « tous les pays d’Amérique du sud sauf la Colombie » et bien non, ici ce doit être écrire « Guyana » !!! impossible de discuter avec un mur …. on va acheter au village l’assurance et on en profite pour prendre aussi le Surinam avec nos réals brésiliens restants. Plus le pays est petit, plus les douaniers sont c…….

 

Le Guyana est le 3ème plus petit pays d’Amérique du sud  avec 750 000 habitants. La langue officielle est l’anglais (un avantage pour nous) mais quel accent !!!!  ils conduisent à gauche (un inconvénient pour nous). A la frontière, on franchit un pont puis les deux voies s’entrecroisent pour être à l’arrivée du bon côté.

3-nombreux ponts

 

Fini le goudron. Nous prenons la piste qui au bout d’environ 650 km nous mènera à la capitale Georgestown. Grande piste, tôle ondulée au début dans un paysage assez plat et désertique. Puis on se rapproche des montagnes et on entre dans la jungle, qui commence à envahir la piste …. On avait quitté l’Amazonie, on y retourne ! Pour ce premier bivouac, nous prenons une petite piste qui nous mène à un village. Là, nous demandons à un des notables si nous pouvons passer la nuit sur la place centrale, sous les manguiers. Des gens viennent nous voir, posent des questions ….. fastoche en anglais !

2-bivouac sous les manguiers

 

Le lendemain, à mi-journée, nous traversons le rio Urupuraki sur une barge. Pas d’attente, super ! On est quand même passé par deux postes de contrôle, on ne sait jamais, où ils recopient à la main tout ce qui avait été écrit à la douane. Petit pays ….

4-le bac 5-sur le bac

Il nous reste un jour et demi pour rallier la capitale, n’ayant eu qu’un permis de circuler de 3 jours, commencé à 15 heures le premier ….

Deuxième bivouac en pleine forêt vierge, pas le choix ! depuis midi où nous sommes passés devant une exploitation forestière, la piste est devenue large mais très mauvaise ; sans doute à cause des gros semis qui transportent le bois et ravinent la piste. Et encore, nous sommes en saison sèche et nous ne faisons que subir les trous et ravines ! on a donc pris un chemin sableux et très vite, nous étions cachés de la grande piste.

6-bivouac jungle

 

Nuit calme, pas trop chaude et sans beaucoup de cris d’animaux, contrairement à ce que l’on pourrait espérer … Le lendemain, encore 2 heures de piste puis c’est le goudron. Nous arrivons à la capitale assez tôt pour faire toutes les formalités nécessaires pour la suite : prolonger notre permis de circuler en Guyana au bureau des douanes et visa d’entrée au Surinam à son ambassade.

 

La ville de Georgetown est très étendue et ne possède pas de bâtiment de plus de deux étages. Les maisons sont pour la plupart en bois et souvent colorées. La population est très mélangée, d’origine indienne, chinoise, africaine et on voit beaucoup de temples hindous en plus des églises de  toutes les congrégations chrétiennes. Cela fait une ville animée mais aussi bien organisée (esprit anglais !).

9- maison bois 10- maisons

Nous n’y resterons pas, préférant bivouaquer dans la nature, au bord de l’océan atlantique que nous retrouvons plus tôt que prévu. Nous sommes à côté des vannes qui gèrent l’entrée d’eau de mer. Le gardien vient selon les marées empêcher cette eau salée d’aller vers les rizières.

Devant vannes de la rizière
Devant vannes de la rizière
Bivouac bord mer
Bivouac bord mer

Nous revoilà dans l’hémisphère Nord

Juste avant notre arrivée,  un membre d’équipage nous appelle pour voir cette curiosité qu’est« l’encontro das aguas », confluence du Rio Negro et du Rio Solimoes. Leurs eaux ne se mélangent pas de suite car l’une est très chargée en limons avec un PH basique, l’autre a un taux d’acidité élevé. Pendant une dizaine de km elles coulent côte à côte …

A Manaus, nous bivouaquerons et nous baignerons au Bord du Rio Negro, un peu à l’écart de la ville pour en faire la visite le lendemain.

02-bateau passagers avec hamacs

La famille part à la ville
La famille part à la ville

Manaus est la capitale de l’Amazonie avec ses 2 millions d’habitants. C’est une des villes les plus riches du Brésil mais qui n’est reliée au reste du pays que par une mauvaise piste de 900 km..

D’après nos compagnons camionneurs, l’Etat serait en train d’asphalter la Transamazonienne. Ils attendent cela avec impatience pour éviter ces jours de barge. Mais d’après notre ami Alain qui l’a faite l’an dernier il n’y a qu’une centaine de km praticable par tout temps.

Pour revenir à Manaus, ce hameau c’est transformé en « Paris des Tropiques » au moment du boom du caoutchouc, dans les années 1870  , avec des palais et un théâtre copié sur l’Opéra Garnier. Devenue zone franche en 1970, c’est maintenant une grande ville industrielle.

Nous sommes allés visiter le Théâtre Amazonas qui présente bien des particularités. Nous avons eu la chance de le faire en même temps que la répétition d’un opéra, c’était magique !

Le théâtre Amazonas de Manaus

Le théâtre Amazonas de Manaus

Tout sur le chantier devait être importé : marbres de Carrare, lustres de Murano, colonnes de fer de Glasgow mais aussi les tuiles vernissées de sa coupole qui viennent d’Alsace !!! on n’est pas chauvins mais ….. Tout venait d’Europe sauf l’éclairage, fait à New York …

07-au plafond, la tour Eiffel vue de dessous 06-le rideau de scène 05-intérieur théâtre

Le toit de la coupole a beaucoup choqué à l’époque car ses couleurs sont celles du drapeau brésilien. Le rideau de scène se lève verticalement afin de ne pas l’enrouler pour éviter qu’il ne moisisse ! les sièges étaient à l’origine en paille tressée avec un système de ventilation pour ne pas transpirer. Je rajouterai encore que les pavés devant le théâtre ont été faits en caoutchouc pour atténuer le bruit des roues en bois des carrosses …. Et je m’arrête bien qu’il y ait encore bien des choses à dire …. Ah oui, le plancher en marqueterie a deux couleurs, blanc et noir, pour symboliser la « Rencontre des Eaux »  ….

04-la coupole en tuiles vernissées

Nous quitterons cette ville les courses faîtes, les mails envoyés et relevés, prêt à nous lancer dans la deuxième partie du voyage. Cet intermède d’une semaine a fait une bonne coupure et nous a bien reposé.

Lace St Sebastien à Manaus
Lace St Sebastien à Manaus

Nous sommes en Amazonie !!! sur une route goudronnée tout de même et passons le bivouac de mardi près d’une cascade, profitant de son eau fraîche pour échapper aux 35° constants de la journée …. Nous parcourons ainsi les 900 km nous séparant de Boa Vista, sur une route  qui monte et descend les collines, avec toujours de l’eau dans les creux.

09-en bord de route

Vers la fin, la forêt déboisée a laissé place à des pâturages et nous  bivouaquerons dans une « fazenda hôtel », bercés par les meuglements entre les veaux d’un côté et leurs mères de l’autre … Petit déjeuner le lendemain avec le lait et le fromage de la ferme.

Nous franchissons l’Equateur Mercredi 28 octobre . Nous revoilà dans l’hémisphère Nord.

La ligne Equateur, au Brésil
La ligne Equateur, au Brésil
Noix de coco, hémisphère sud, la dernière
Noix de coco, hémisphère sud, la dernière

Avant d’arriver à Boa Vista, à un barrage policier on  nous annonce que la route menant à la frontière vénézuélienne est bloquée par des manifestants. A la ville, vers midi le pompiste nous dit que les barrages seraient levés dans l’après-midi. Nous reprenons donc la route. Les taxis du premier barrage nous laissent passer. Nous continuons et nous serons bloqués 40 km avant le Vénézuela par un barrage indigène. Là c’est du sérieux, impossible même de discuter. En fait  ils demandent plus de moyens pour l’Education. Il est 15 heures. Ils décident d’ouvrir le barrage le lendemain matin de 6 heures à 8 heures.

12-manif indigènes

Nous décidons de dormir sur place et préparons à dîner pour nous et 4 autres naufragés de la route …. Ils sont ravis. Le lendemain, un café pour poursuivre notre hospitalité.

La pasta
La pasta
On trinque
On trinque

Nous repartons bien à 6h vendredi 30 octobre, pour nous retrouver bloqués à la frontière qui n’ouvre qu’à 8h ! A 10h nous sommes au Vénézuela.

La monnaie du pays vaut si peu que pour 1 euro on reçoit 730 bolivars. Il y a un an, notre ami Alain en avait eu 220 …..   Uniquement en billets de 50 ou de 100 …..Où ranger tous ces billets ???

150 euros changés en Bolivares
150 euros changés en Bolivares

Nous sommes dans la région du Gran Sabana, un plateau herbeux situé entre 1000 et 1400 m d’altitude, d’où émergent de grandes mesa appelées ici Tepuis. Ce sont les plus anciennes formations rocheuses au monde, les restes des sédiments de la croûte terrestre datant d’avant la séparation des continents, il y a 3 billions d’années. Dans ce superbe paysage, coulent de nombreux rio et, comme il y a des à-pics importants, les cascades se succèdent et les baignades aussi !!!

16-Tepuis,, au Vénézuela 17-baignade et bivouac 18-Tepui après l'orage

Nous avons appris à la douane que toutes les frontières entre le Vénézuela et la Colombie sont fermées, et ce jusqu’après les élections qui ont lieu mi-décembre. Cela n’arrange pas du tout nos affaires. Nous décidons de changer notre parcours, ne pouvant pas atteindre la Colombie autrement, sans parcourir des milliers de km.

Nous allons redescendre au Brésil à Boa Vista et de là, rejoindre la Guyana , puis le Surinam et enfin la Guyane Française. Et nous arriverons bien à rapatrier notre véhicule de là-bas.

Nous faisons le plein de gasoil, en faisant la queue des véhicules prioritaires (touristes ….) et obtenons 80 litres de gasoil pour 14 cts d’euros …. La queue faisait bien 800 m et cela, à 160 km de la frontière !!!!

Après 2 jours passés au Vénézuela, nous repassons la frontière dimanche 1er novembre, très rapidement en laissant tomber la « sortie du véhicule »  car la douane est fermée, et sommes au Brésil à 9h15 du matin. Mais, devinez ce qui nous attend ???

Nous retombons sur le barrage indigène et nous devrons attendre 16 heures pour passer …..

Cette fois-ci, nous nous installons près d’une rivière, négligeant le panneau « terres indigènes, ne pas entrer » et nous installons pour la journée !